Le sujet est vraiment très intéressant et je me suis dit que suivre l'enquête d'une victime serait passionnant, mais je n'ai pas aimé l'écriture que j'ai trouvé sans émotion et j'ai même trouver parfois le ton de l'auteur condescendant.
Personnellement j'ai du mal à croire à la totale innocence des adoptants. Bien sur les kidnappeurs ce ne sont pas eux, sans doute qu'ils ignoraient la réalité dans sa globalité, mais quand tu donnes de l'argent pour avoir une nouveau né qui vient d'un pays pauvre, si tu ne sais pas que ça pu, c'est un peu que tu es l'idiot du village ou que ça t'arrange bien de ne pas savoir. C'est vrai que j'ai un naturel septique, mais c'est comme ça, je n'y crois pas, même si je comprends que tous ces enfants qui aiment leurs parents adoptifs ont envie d'y croire.
L'auteur est condescendante du style, si tu es malheureux, c'est de ta faute, moi je suis septique. Chacun son truc.
Bon, alors, qu’est-ce qu’elle baragouine la tortue amnésique ? Je commence à l’avoir dans le pif. Je ne la sens pas. Le calme de Vincent est admirable. Je sens qu’il sent qu’on sent qu’elle nous ment la garce. C’est fou, il y a des tentacules qui sortent de son dos. Je ne peux plus parler. Je n’ai plus de bouche. Je panique et je tombe à la renverse. Vincent m’attrape la cuisse et me secoue. Putain d’hallucinations.Il me chuchote : « Carmen ça va ? — Oui oui. » Je lui glisse à l’oreille : « C’est moi ou elle est pas tranquille la vieille ? » Il me fait oui de la tête et s’en retourne au petit personnage mangeur de salades et d’enfants orphelins.
Être si proche d’elle sans pouvoir mettre un visage sur son nom est insoutenable. Mon cœur va exploser. J’aimerais pouvoir mettre une figure sur ces années d’attente, ces années de doute, ces années de solitude à errer dans un passé habité par des ombres. Un étau enserre ma gorge et je voudrais crier. Mes cordes vocales se détachent une à une, déchirant la jugulaire et s’extirpant hors de ma bouche pour secouer la stagiaire et retourner son terminal. « Montre-la moi ! — Je ne peux pas ! — Grouille-toi ! »