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Citations de Anthony Doerr (484)


Un texte -un livre- est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage.
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Sharif allume une cigarette.
" Quand ma mère était à l'hôpital, juste avant de mourir, elle répétait souvent ceci : " L'espoir est le pilier qui soutient le monde. "
- C'est une citation de qui ?
Il hausse les épaules.
" Parfois elle l'attribuait à Aristote, d'autres fois à John Wayne. A moins qu'elle l'ait inventée elle-même. "
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À chaque signe correspond un son, associer les sons revient à former des mots, et en associant les mots on finit par bâtir des univers.
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À dix-sept ans, il s’était convaincu que tous les humains qui l’entouraient étaient des parasites, prisonniers des diktats de la société de consommation. Mais en reconstituant la traduction de Zeno Ninis, il comprend que la vérité est infiniment plus complexe, qu’il y a de la beauté en chacun de nous, même si nous faisons partie du problème, et que faire partie du problème va de pair avec notre condition d’humains.
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Parfois, les choses que nous croyons perdues sont simplement cachées, attendant d’être redécouvertes.
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Rex lui a dit un jour que, parmi toutes les folies dont les hommes étaient capables, il n’existait peut-être rien de plus noble, rien qui nous rende aussi humbles que s’atteler à la traduction des langues mortes ; nous ne connaissons pas les sonorités du grec ancien parlé ; les équivalences entre les deux langues sont tout sauf évidentes ; dès le départ, nous sommes condamnés à l’échec. Et pourtant, cette démarche, cet effort pour amener sur nos rivages quelques phrases sauvées des ténèbres de l’Histoire, demeurait selon lui la plus belle des quêtes insensées.
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Comment font les hommes pour se convaincre que d’autres doivent mourir afin qu’eux-mêmes puissent vivre ?
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Anna se rappelle alors ce que lui disait Licinius : raconter une histoire est une façon d’étirer le temps.
À l’époque où les bardes voyageaient de ville en ville pour réciter à qui voulait les entendre les chants anciens ancrés dans leur mémoire, ils différaient le dénouement du récit aussi longtemps que possible, improvisant un dernier vers, un ultime obstacle sur le chemin du héros : comme l’expliquait Licinius, capter une heure de plus l’attention du public, c’était l’espoir d’obtenir encore une coupe de vin, un morceau de pain, une nuit à l’abri des intempéries. Anna ignore qui était Antoine Diogène, mais elle l’imagine tailler sa plume, la tremper dans l’encre et tracer les mots sur le parchemin, dressant une nouvelle embûche sur la route d’Aethon et étirant le temps pour une autre raison : maintenir sa nièce un peu plus longtemps dans le monde des vivants.
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Toutes les graines, lui avait-il dit, sont voyageuses, mais il n’en existe pas de plus intrépide que celle du cocotier. Déposée sur une plage à portée de la marée qui l’entraînait dans l’eau, la graine du cocotier traversait facilement les océans, l’embryon de l’arbre à venir bien protégé par son enveloppe fibreuse, pourvu de réserves nutritives pour toute une année. Père avait tendu à Konstance la graine nimbée de buée, pour lui montrer à sa base les pores de germination : deux yeux et une bouche, selon lui, comme la figure d’un petit marin qui s’ouvre un chemin vers la vie en sifflotant.
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Ainsi font les dieux, dit-il, ils tissent les fils du désastre à l’étoffe de nos vies, afin d’inspirer un chant pour les générations à venir.
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« À une époque où la maladie, la guerre et la famine étaient un tourment quasi permanent, et où beaucoup connaissaient une fin précoce, engloutis par la terre ou la mer, ou simplement effacés, disparus pour toujours sans qu’on sache ce qu’il était advenu d’eux… » Son regard balaie les champs gelés à l’horizon et s’arrête sur les constructions basses du Camp no 5. « Imagine ce qu’on pouvait éprouver en entendant ces chants anciens sur le retour des héros. En se disant que c’était possible. »
Plus bas, sur la couche de glace de la rivière Yalu, le vent remue d’amples tourbillons de neige. Rex se blottit sous sa veste.
« Le principal, ce n’est pas le contenu du chant, mais le fait que le chant ait perduré. »
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Mon enfant, chacun de ces livres est un portail, une ouverture qui te donne accès à un autre lieu, à une autre époque. Tu as toute la vie devant toi, et ils ne te feront jamais défaut.
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Comme quoi l’Antiquité a été inventée pour nourrir les bibliothécaires et les professeurs.
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Zénodote, lui dit-il.
– Pardon ?
– Le premier bibliothécaire de la bibliothèque d’Alexandrie. Il s’appelait Zénodote. Nommé par les rois de la dynastie ptolémaïque.
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Tu vois, petite, les choses qui paraissent les plus solides en ce monde – les montagnes, la fortune, les empires : leur stabilité n’est qu’illusoire. Nous les croyons destinées à durer, mais cela vient seulement de la brièveté de notre propre existence.
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« Et dans notre histoire sur Noé et l’arche aux livres, sais-tu qui joue le rôle du Déluge ? »
Anna secoue la tête.
« Le temps. Jour après jour, année après année, il fait disparaître les vieux livres. Tu sais, ce manuscrit que tu nous as apporté ? C’est un texte d’Élien, un érudit qui a vécu sous l’Empire romain. Pour parvenir jusqu’à nous dans cette pièce, à ce moment précis, il a fallu qu’il traverse douze siècles. Un scribe a dû en faire une copie, puis un deuxième a reproduit cette copie des dizaines d’années plus tard, transformant le rouleau en codex, et ensuite, alors que les os du deuxième scribe reposaient depuis bien longtemps sous la terre, un troisième s’est chargé de le recopier encore. Et pendant tout ce temps, cet ouvrage était en danger. Un abbé irascible, un moine maladroit, une bougie renversée, une invasion barbare, des vers affamés – cela suffit à détruire le travail accompli au cours des siècles.
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« Un reposoir, dit-il enfin. Tu connais ce mot ? Un lieu de repos. Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l’âme a poursuivi son voyage. »
Alors il ouvre grand les yeux, comme s’il contemplait le fond de ténèbres infinies.
« Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »
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Lorsque j’arrivai sur la place, les habitants étaient rassemblés sur des bancs. Devant eux, un corbeau, un choucas et une huppe de la taille d’un homme étaient en train de danser et alors je pris peur. Je constatai toutefois que leurs façons étaient paisibles, et vis parmi eux deux vieux compères qui décrivaient les merveilles de la cité qu’ils entendaient bâtir dans les nuages entre terre et ciel, loin des tracas des hommes et seulement accessible aux créatures ailées, une cité où nul ne souffrirait et où tous seraient doués de sagesse. Alors une vision surgit dans mon esprit : un palais aux tours dorées s’étageant au milieu des nuées, entouré de faucons, de chevaliers gambettes, de cailles, de gélinottes et de coucous, où des rivières de soupe jaillissaient du bec des fontaines, où les tortues circulaient chargées de gâteaux au miel, et où le vin coulait à flots de chaque côté des rues.
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La première fois qu'il longe par le nord les remparts de la ville et voit l'estuaire de la Corne d'or - une nappe d'eau argentée large de huit cents mètres, qui se pousse mollement vers la mer -, Omeir reste sidéré. Des mouettes tournoient dans le ciel ; des échassiers aussi grands que des dieux se dressent au milieu des touffes de roseaux ; deux des barges du sultan passent en glissant devant lui, comme par un tour de magie. Grand-père lui avait bien dit que l'océan était assez vaste pour contenir tous les rêves jamais formés par l'esprit des hommes, mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'il comprend réellement le sens de ces mots.
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... ces brutes m'entraînèrent toujours plus loin vers le nord, jusqu'à ce que le paysage soit tout couvert de blanc. Les maisons avaient été bâties avec des ossements de griffons, et le froid était si vif que, lorsque les sauvageons velus prenaient la parole, les mots se pétrifiaient dans l'air, et leurs compagnons devaient attendre le printemps pour comprendre ce qu'ils avaient voulu dire.
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