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Citation de Apoapo


2. « Premièrement, le fait que les usages réguliers et dépendants de drogues illicites sont considérés par les cliniciens comme des automédications de la souffrance psychique, et particulièrement de la dépression. Deuxièmement, la tendance à la chronicisation des pathologies : les patients sont souvent améliorés par les molécules, mais guérisons partielles, rechutes et récidives semblent le lot d'une bonne partie d'entre eux, particulièrement dans les dépressions et les addictions. […] Les professionnels se situent désormais moins dans une référence à la guérison que dans une problématique de la qualité de vie et de la diminution des risques – deux thèmes qui font l'objet d'une immense littérature. Troisièmement, la place qu'occupe dans nos formes de vie la référence au bien-être ne peut que stimuler cette tendance (le bien-être est comme l'horizon : au fur et à mesure qu'on s'en approche, il s'éloigne). Les life-style drugs, les médicaments du mieux-être (la DHEA, hormone supposée ralentir les effets du vieillissement, le Viagra pour traiter les problèmes mais aussi les performances sexuelles, etc.), ont d'ailleurs tendance à se multiplier, et la recherche génomiques sur le vieillissement vise en grande partie la longévité confortable. Si la médecine cherche toujours à guérir des maladies, elle vise aujourd'hui également à améliorer le fonctionnement de la personne (y compris son apparence corporelle). Ces transformations impliquent une réflexion un peu moins moralisatrice sur la notion de confort et sur le statut des médicaments psychotropes, c'est-à-dire sur les multiples manières dont les technologies investissent les corps et sur ce que cela fait à l'humain. Est-on en effet sûr de savoir de quoi on parle quand on emploie les mots "pathologie", "thérapie", "guérison" ? » (p. 18)
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