Je ne sais ni écrire ni faire de belles phrases, mais en voyant les armées, ceux qui les gagnaient et ceux qui les perdaient, il est peu de chose qui ait échappé à mes observations. Celles-ci participaient à cet esprit de combinaisons logiques, fruit de l'éducation mathématique si sagement organisée que j'ai reçue à l'école d'artillerie dans ces temps où le bonheur se rencontrait encore partout. Alors, on respectait le roi comme un dieu ; on regardait l'honneur comme une religion, l'amour de sa patrie comme une vertu, le désintéressement comme un mérite. Ce temps était bon ; il était solide. On considérait plus alors un capitaine qu'un maréchal aujourd'hui. On a pris nos épaulettes ; on les a enflées même, mais on n'a jamais pu atteindre notre considération.