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3.63/5 (sur 306 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Donville , 1987
Biographie :

Adeline Fleury est journaliste, romancière et essayiste.

Elle a été reporter durant quinze ans, essentiellement pour les pages Société du "Journal du dimanche". Depuis 2014, elle a fait le choix de se consacrer entièrement à l’écriture.

Entre romans, essais et piges, l’écrivaine trouve également le temps de se glisser dans la peau de personnalités pour raconter leur histoire.

Auteure d’un essai remarqué sur le désir, "Petit éloge de la jouissance féminine" (François Bourin, 2015), elle se fait reporter de l’intime pour explorer la féminité.

Elle a été en lice pour le prix du Premier roman français avec "Rien que des mots" (2016). En 2018, Adeline Fleury est journaliste littéraire au Parisien Week-End.



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Visionnez mon entretien avec Adeline Fleury pour son roman Le ciel en sa fureur paru aux Editions de L'Observatoire. Mon coup de coeur littéraire depuis la rentrée. D'autres invterviews d'auteurs à voir sur ma chaine Youtube : www.youtube.com/@patsymonsoonofficiel


Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
Une chose est certaine, ce bout de terre entre campagne rude et mer menaçante appartient à un seul petit groupe, dont elle ne fera jamais partie. Ce cap des tempêtes et des champs humides venteux et boueux ne se laissent pas apprivoiser facilement. Les nouveaux venus devront toujours, éternellement, impérativement, sans échappatoire, payer une taxe à ceux qui y sont nés, n'en sont jamais partis et n'en partiront jamais. Ceux-là appartiennent à ce territoire, jamais ils ne se posent la question "quel est mon pays"?, les âmes et les corps chevillés aux sols acides et marécageux près du val et aux roches de granit et de grès près des falaises. Ceux des villes peineront à comprendre, la terre leur balancera son hostilité et sa sauvagerie à la gueule. La beauté tyrannique et implacable des paysages les accablera. La mélancolie les gagnera peu à peu, puis le désespoir.
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Elle assiste au spectacle de la magie des liens qui se renforcent entre son géniteur et sa progéniture. l'histoire s'écrit, sans artifice verbal, sans figure de style. Sans se parler, le vieil homme et l'enfant se comprennent. sans se parler, ils s'aiment. (p. 82)
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On appelle les halbitants de cette zone pavillonnaire sortie de terre trois ans auparavant "ceux du lotissement" parce qu'ils ne sont ni paysans ni citadins, on ne sait pas trop ce qu'ils sont d'ailleurs. On appelle les habitants de cette zone pavillonnaire construite trois ans auparavant "ceux du lotissement" parce qu'ils n'ont pas vraiment d'identité, parce qu'ils se ressemblent tous. Les mêmes maisons à un étage, à la façade beige déjà salie par les embruns, le vent et la boue, la porte du garage bordeaux, le portail bordeaux, les volets mécaniques assortis au portail et à la porte du garage. Le bordeaux ça fait noble, le bordeaux c'est élégant, avaient dû penser les urbanistes et architectes qui avaient imaginé le lotissement assis à leur bureau. Les mêmes voitures, grises ou blanches ou, encore bordeaux. Ceux du lotissement travaillent souvent à la soue préfecture, ils sont fonctionnaires ou commerçants, leurs enfants vont à l'école communale avec ceux des fermes et du village, mais les enfants de ceux du lotissement ne jouent pas avec les enfants des fermes et du village. Ils ont les mêmes vélos tout-terrain, les mêmes joggings avec des bandes fluo sur les bras et les jambes, ils ont des walkmans, regardent la télé le mercredi après-midi, ils attendent avec impatience l'arrivée de dessins animés venus du Japon. Ceux du lotissement prennent toujours la voiture, font leurs courses au supermarché à l'entrée de la sous-préfecture, ils ne viennent presque jamais au village et, au village, personne ou presque ne connaît le nom de ceux du lotissement. Ceux du lotissement ne fréquentent pas Le Trou normand, le bar-tabac de la place du village, l'apéro ils le prennent en famille, juste avant la grand-messe du 20 heures présenté par la dame au brushing. Ceux du lotissement ont un quotidien réglé comme du papier à musique. Ils vivent a la campagne sans en profiter, enfermés dans leur maison témoin, leur voiture témoin et leur sexualité tếmoin, celle du samedi soir conjugal.
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Même si elle peut en lire à satiété sur sa Linum, le plaisir n'est pas le même. Il ne sera jamais plus le même ! Il n'y aura plus jamais cette sensualité au tourner des pages, cette légère odeur d'encre séchée, cette rugosité du papier vieilli qui faisaient que les personnages s'animaient à la lecture, que l'auteur lui parlait, l'enrobait de ses mots. Non, la magie des mots n'opère plus du tout par écran interposé. (p. 63)
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Mère écrivain ! Père écrivain ! grand-père écrivain ! Trinité maudite.
"Qu'as-tu fait pour mériter pareille ascendance ? Les mots tu devras éviter. L'imaginaire tu fuiras. A leur sournoise petite musique, la vraie vie tu préféreras. (p. 14)
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Pour la première fois, la fillette du pavillon numéro 13 se sent belle et légère. Elle fait tout ça pour lui. Ça en vaut la peine puisqu'il lui envoie un bouquet de papillons noirs. Elle ne s'était pas trompée, ce garçon est magique. Le vol des papillons accélère, elle court à perdre haleine pour les suivre, au bout du champ elle débouche sur un sentier qui longe un ruisseau. Elle n'était jamais venue jusqu'ici, elle se laisse gagner par le pouvoir de la campagne, le ruissellement du cours d'eau, les senteurs des herbes encore gorgées de rosée. Tout est plus intense ici qu'au lotissement. Le garçon blond lui ouvrait un nouveau champ des possibles, quelque chose d'insoupçonné. Les papillons s'arrêtent au bout du chemin, le garçon s'y tient, il esquisse un sourire, c'est la première fois qu'elle le voit sourire, il a l'air d'un ange, elle sait qu'il faut se méfier des anges, que leur colère peut être effroyable, mais la fillette du pavillon numéro 13 n'hésite pas un seul instant lorsque le garçon magique lui tend la main. Sans un mot, elle le suit le long du ruisseau aux Rats.
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La lune est énorme. Elle habille de blanc les marécages brumeux. Elle les enveloppe d'un voile laiteux. Pas un animal ne bouge, aucun souffle de vent ne meut les végétaux, tout semble se figer sur le passage du géant. Il a terminé sa course. Il est immobile. Sa rage aussi. Elle est bloquée dans sa large poitrine. Intacte et cruelle. Comme un poignard fiché là depuis toujours. Une éternité déjà. Il n'est plus que haine et colère, pourtant il fut un temps où il avait le cœur pur. Le colosse se tient en haut de la grande dune, bras écartés face à l'astre, les paumes offertes aux éléments, la bouche grande ouverte mais muette. Aucun cri ne sort. L'air s'engouffre entre les mâchoires qui pourraient broyer un rat ou bien sectionner un bras. La lune enfle et vire rouge.

Ce soir, la lune de sang emplit les ténèbres.
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On préfère encore croire aux fantômes et aux fées maléfiques pour expliquer certaines morts brutales plutôt qu'au désespoir des vivants. Les histoires de fées, ça permet d'enrober de merveilleux les vérités que l'on ne veut pas affronter.
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Elle se livrait peu la Grande Stéphane, par bribes, comme si elle avait quelque chose à cacher. Elle vient de la ville, comme Julia, d'ailleurs elles sont devenues inséparables. Leurs métiers les ont rapprochées. On ne sait pas ce qu'elle faisait avant, mais la Grande Stéphane est aujourd'hui maréchale-ferrante. Elle s'est formée sur le tas. Elle pique de plus en plus la clientèle de Théo Lamort. Faut dire qu'elle a la santé, alors que Lamort vieillit.
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La Vieille porte le monde dans les yeux, les catastrophes, les grandes découvertes, les guerres, les passions dévorantes. La succession des saisons, les migrations des oiseaux, l'éclosion des fleurs, la crue des rivières, les tempêtes et les grandes marées d'équinoxe. Cette femme-là n'est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie.
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