Un extrait (en italien) du dernier ouvrage de Naldini paru en 2017, largement autobiographique qui raconte aussi toute l'histoire littéraire italienne du XXe siècle comme personne ne l'avait encore abordée.
J’envie les chiens
J’envie les chiens
qui n’auront pas de sépulture.
En auront une
les êtres qui ne savent pas
que mourir est un vent
qui s’éloigne
et que le vent est le temps
qui sema les roses
changeant la robe du ciel
et son parfum.
Dans la tolérance on définit les différences, on analyse et isole les anomalies, on crée les ghettos. Je préférerais être condamné injustement, plutôt que toléré.
(Pier Paolo Pasolini)
Comme revenant de la guerre
Comme revenant de la guerre
on se rencontre, on se tend la main
mais on ne s’interroge pas sur les derniers combats
ou sur le profil des ennemis.
Notre regard se croise
là où il n’y aura de caresse pour personne
ni d’yeux luisants comme des astres, ni de baisers.
Quel étrange regard, quelle divergence.
La passion selon saint Matthieu de Bach, au moment de la bagarre d'Accatone, prend cette fonction esthétique. Il se produit une sorte de contamination entre la laideur, la violence de la situation et le sublime musical.
Même s’il tarde
Même s’il tarde
et que tu es seul à l’endroit convenu
c’est ta place.
La vie peu à peu
t’abandonne, sur le trottoir
dans un espace de plus en plus réduit.
Puisqu’au monde ne reste
que son écharpe des jours de fête.