Les Indiens Crow sont divisés en treize clans utérins exogamiques. Ces unités sont désignées par des sobriquets; l'une s'appelle « Ils rapportent le gibier sans tirer », l'autre « Mauvais honneurs de guerre », une troisième « Mauvaises guêtres » et ainsi de suite. Non seulement les ressortissants du même clan s'interpellent les uns les autres comme s'ils étaient parents, même lorsqu'ils ne sont pas apparentés entre eux, mais ils se comportent véritablement comme tels les uns envers les autres, s'entraidant volontiers lorsque l'occasion s'en présente. Leurs relations, cependant, se limitent à la sphère sociale et n'effleurent jamais le champ de l'activité religieuse. Les Crow se divisaient localement en branche méridionale et branche septentrionale, mais, dans toutes deux, se trouvaient des ressortissants de tous les clans.
Au point de vue scientifique, l'étude des sociétés primitives ne demande pas à être justifiée. Elles existent, font partie de la réalité et la science est tenue de les prendre en considération. Mais l'esprit dans lequel on les a observées jusqu'ici n'a pas toujours été le même et il ne sera pas inutile de signaler les divers buts qu'on a poursuivis en étudiant ces sociétés.
La science de la société primitive a une valeur éducative qui recommanderait son étude même à ceux qui ne s'intéresseraient pas de prime abord aux phénomènes de l'histoire culturelle. Nous sommes tous nés dans un ensemble d'institutions tradition-nelles et de conventions sociales que nous tenons non seulement pour naturel mais encore comme la seule réponse concevable aux nécessités sociales.