Le temps libre qu'avaient parfois les marins durant les traversées les amena à s'occuper et à s'exprimer. L'espace limité sur le bateau nécessitait des réalisations à petites d'échelle, demandant de nombreuses heures de navigation, d'où ces œuvres de patience, de dextérité inouïe, comme ces bateaux dans les bouteilles, ces tableaux faits de coquillages, ces os finement gravés qu'on offrait une fois arrivé à terre....
Le caractère même du marin, durant des siècles, ce fut d'être patient, patient à l'attente de la venue des vents favorables pour la bonne marche du navire, patient durant les longues traversées à la merci du flux et du reflux, patient à la recherche des bancs de poissons, patient devant l'immensité de la mer.
Ce long temps libre imposé ne l'a pas laissé inactif.
Si de dures besognes l'attendaient sur le navire, les périodes de calme creux qui permettaient de faire de nombreuses choses qui devenaient des cadeaux pour ses proches ou un modeste complément de gain lorsqu'il revenait au port....
Le caractère naïf de certaines de ces œuvres vient d'abord de leur authenticité.