Kitagawa Utamaro : le
chant de la volupté
Olivier BARROT présente l'ouvrage de
Kitagawa Utamaro "Le
chant de la volupté" aux éd. Picquier.
L’estampe érotique a une longue histoire au Japon. A l’époque de Nara (710-794), on en trouve les premiers signes avant-coureurs dans les graffiti, et à l’époque de Heian (794-1185), l’art de l’estampe érotique semble déjà assez développé, notamment avec l’habitude de représenter le sexe de l’homme plus grand qu’il ne l’est en réalité.
La quatorzième nuit de la huitième lune, de concert avec mes fidèles compagnons de plaisirs, nous sommes allés écouter les insectes qui grésillent dans les champs. Au nord du quartier de Ryôgoku et à l'est du Yoshiwara, à proximité d'Iosaki où l'on vend de la carpe, nous avons étendu nos nattes sur la digue de la Sumida, afin de juger de la qualité du chant de chaque insecte.
Quand, un jour, il pénétra dans la librairie de Tsutaya située à l'entrée même du quartier de plaisir d'Edo - le Yoshiwara -, Utamaro sans le savoir entrait dans son propre rêve. (...) Là, Utamaro allait désormais résider.
Le peintre a abandonné les maisons vertes - sa tanière favorite, lieu où il décalqua les plus belles femmes de Yoshiwara - pour aller quêter le reste du monde.
"Dût ton coeur changer
et devenir libellule
eh bien malgré tout
d'un bâton enduit de glu
je saurais le retenir" Ichifuji Nitaka