Les matins - La jeunesse française coupée en deux ? par franceculture
Avec Pierre Cahuc
Professeur déconomie à lEcole Polytechnique, il dirige le laboratoire de macroéconomie du Centre de Recherche en Economie et Statistique (CREST) de lINSEE
Co auteur avec Stéphane Carcillo, Olivier Galland et André Zylberberg de : Comment la France divise sa jeunesse, La machine à trier (Eyrolles)
Stéphane Carcillo SR
Maître de conférence à luniversité Paris 1 Sorbonne et professeur associé au département déconomie de lIEP de Paris
Avant la Révolution française, les corporations ouvrières imposaient les règles aménageant de longues périodes durant lesquelles le travail salarié était proscrit : absence le dimanche et le lundi suivant la paie, nombreuses pauses quotidiennes, travail à temps partiel durant les récoltes, restriction du travail des enfants, etc. Il y avait ainsi 164 jours par an chômés en France au XVIIe siècle. Les lois d'Allarde et Le Chapelier, votées en 1791, ont supprimé les corporations et permis aux employeurs de fixer la durée du travail. Le temps de présence des ouvriers sur leur lieu de travail a alors augmenté considérablement pour atteindre 4 500 heures par an au début du XIXe siècle, alors que les agriculteurs travaillaient entre 1800 et 2000 heures par an deux siècles auparavant.
Chaque entreprise est une alchimie complexe, façonnée par le temps, de savoir-faire technique, d'imbrications de liens personnels ou collectifs pas toujours explicites, d'organisation du travail ayant ses règles et ses coutumes, de manière de prendre des décisions, etc. Cet amalgame est en grande partie propre à chaque entreprise et il ne fonctionne bien qu'au sein de cette entité particulière. Une entreprise ressemble plus à un système composé de liaisons irréversibles entre certains de ses éléments qu'à une collection d'individus indifférenciés et de machines que l'on pourrait remodeler à l'envi. Lorsque survient une innovation technologique ou lorsque les conditions de la concurrence se modifient, certaines entreprises ou certaines unités d'une même entreprise ne sont pas capables de s'y adapter, car le degré de spécificité des relations internes est trop fort. Elles disparaissent, en partie ou totalité, et en même temps des entreprises ou des établissements plus adaptés apparaissent.
En premier lieu, nous devons modifier en profondeur le rôle et la représentativité des syndicats. Seuls 8% des salariés sont syndiqués, principalement dans le secteur piblic. Les syndicats survivent grâce aux positions qu'ils occupent dans la gestion de certainsservices collectifs comme l'assurance chômage, la médecine du travail, les caisses de retraites ou encore les organismes de formation professionnelle. Ils survivent aussi grâce aux décharges syndicaleset aux mise à dispositionque leur octroient quelques grandes administrations ou entreprise du secteur public. Le contribuable et l'usager financent ainsi de manière opaque, et souvent à la limite de la légalité, l'équivalent d'au moins 40 000 postes à temps pleins mis à disposition des syndicats. Pour les organisations syndicales tout changement est d'abord apprécié à l'aune des conséquences sur l'appareil et non à celle des besoins du monde du travail.
L'évaluation des systèmes éducatifs ne doit pas être uniquement centré sur les connaissances acquises, comme c'est souvent le cas, mais aussi sur certaines dimension de la personnalité au moins aussi importantes pour l'insertion dans la société et sur le marché du travail.
L’économie est devenue une science expérimentale, et, à ce titre, elle a beaucoup à nous apprendre.
Dans le fond, à l'image de Jean-Paul Sartre, les philosophes anti-capitalistes, les Economistes atterrés et Pierre Bourdieu se situent dans le droit fil d'un Lyssenko proclamant que la science "bourgeoise" s'oppose à la science "prolétarienne".
La multiplication des structures n'a fait que décupler les possibilités de cumuler les mandats. (p.75)
En France, 6% des jeunes considèrent que l'immigration doit être totalement prohibée, alors que ce chiffre est de 1% en Suède. (p.59)