L'amour en cage ne parle que d'amour, évidemment, tandis qu'une feuille de magnolia lance ses feux d'adieu.
« Verte et vernie, j'ai brillé cet été.
Miroir de magnolia,
Mon heure de gloire. »
Lierre, jonquille, pâquerette et bleuets côtoient les oiseaux du ciel, aigle, loriot ou encore ces gorgebleues d'« insolents loustics », qui paradent au bord des marais salants.
La poétesse a choisi de donner la parole aux plantes et aux animaux, sauf dans un poème : « Épuisement d'artiste » où elle raconte son aventure pour peindre « trois plumes de faisan sur le papier ». La tache est ardue, il faut savoir recommencer, et l'artiste finira par voler leur image pour nous offrir trois magnifiques plumes délicatement dessinées.
« Ne bouge plus
Je t'ai eue
Plume rebelle :
Deviens poème
Pour m'excuser
De t'avoir défigurée. »
De page en page, on découvre les courts poèmes d'Inès de Chanterac dont l'écriture est vivante et limpide. Les illustrations sont du même auteur et, dans la tradition des peintres naturalistes, elle restitue à merveille cette éclatante nature sémillante et sauvage.
Un grand merci aux éditions du jasmin et à Babelio pour cette lecture rafraichissante à la fois poétique et naturaliste.
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Monnaie du pape
La lunaire solitaire
pleure, tremblante,
sa nacre transparente
Larmes blanches
larmes qui ne coulent pas,
versées en silence
sur un bruit de pas
qui décroît.