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Critique de Winter-


Lorsque Molière fait représenter l'Ecole des femmes en 1661, les spectateurs sont littéralement déroutés car ils n'avaient jamais vu une pièce de cette forme. Il faut savoir qu'à leur époque, la comédie était surtout composée de farces avec des plaisanteries grossières, du comique de situation ou encore la commedia dell'arte avec des personnages stéréotypés et beaucoup d'improvisation. Ainsi, pour la première fois, le public découvre une comédie en cinq actes et en alexandrins. Avec cette pièce, Molière veut donner à la comédie ses lettres de noblesse : il veut en faire un genre sérieux qui porte une réflexion morale et sociale. Pour répondre aux critiques, Molière décide alors d'écrire une petite comédie en un acte : la Critique de l'Ecole des Femmes.
Bien qu'elle fasse partie des premières oeuvres de Molière, l'École des femmes est sans conteste l'un des meilleurs ouvrages de l'auteur. Préfigurant en quelque sorte le vaudeville à travers les mésaventures cocasses d'Arnolphe et ses deux valets, la pièce est, comme toujours, un plaidoyer à l'amour sincère et non intéressé, non pas financièrement mais bien physiquement ici, ce qui en fait une des pièces les plus sexuelles de Molière. C'est surtout de la comédie pure et dure, même si en vers, quand Arnolphe tente par tous les moyens d'empêcher l'union de sa protégée avec un jeune homme - et, par extension, facilitant leur rapprochement plutôt que leur éloignement. Mené à un rythme effréné, avec cette pointe de critique des mariages arrangés qu'affectionnait Molière, L'École des femmes est un vrai moment de plaisir parfaitement équilibré et emblématique d'une oeuvre qui a su traverser les époques à titre méritoire.
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