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Critique de InesMrn


Amelia (Amy pour les intimes), est une jeune fille de 13 ans qui rêve de voyage et d'aventure. Elle souhaite plus que tout suivre les traces de son archéologue de papa. Elle est bien décidée à lui prouver qu'elle est tout aussi capable que lui de faire de grandes découvertes. Cette BD aux illustrations colorées est avant tout un récit d'aventure, une sorte de version féminine d'indiana Jones. Enfilez vos chaussures les plus confortables, attrapez votre paire de jumelles et votre sac à dos, et suivez Amy jusqu'au Honduras pour une épopée amusante et trépidante. Un récit d'aventure qui se veut résolument féministe et qui saura combler les petit(e)s et les grand(e)s
lecteur(ice)s.

Néanmoins, au-delà de l'aventure, cette bande dessinée aborde des sujets très intéressants. La jeune Amy dénonce notamment la place de la femme dans la société des années 1920. Deux années se sont écoulées depuis la guerre 14-18. Et si
les femmes ont joué un rôle prépondérant durant cette terrible période, en prenant notamment la place des hommes partis au front dans l'agriculture ou l'industrie, la fin de la guerre marque pour les femmes le retour un rôle qui ne dépasse pas le périmètre du foyer. La jeune héroine de notre BD tient à rappeler que les femmes sont tout autant capables que les hommes et met en lumière le rôle essentiel que ces dernières ont joué pendant la guerre afin d'appuyer ses dires.

Cette BD aborde également les thèmes de la colonisation et du pillage du patrimoine Maya. Sont dénoncés ici, l'appropriation des biens d'un peuple par un autre, mais également le commerce illicite qui en découle. Certains européens ne se sont en effet pas privés de faire commerce de ces précieux objets au marché noir. Une activité très lucrative qui n'a bien évidemment jamais bénéficié au peuple à qui ces objets chargés d'histoire appartenaient. Une bande dessinée qui a donc également vocation à ouvrir les yeux des jeunes lecteurs sur ces grandes découvertes archéologiques qui ont hélas aussi été synonymes de pillage et de spoliation pour les natifs des pays colonisés.

Le duo Amy-Tikal fonctionne à, merveille et leurs joutes verbales sont assez amusantes. Si au départ, tout semble les opposer, ils finissent par s'allier et prouver que l'entraide est la clé. Tikal apporte énormément à Amy, lui faisant découvrir sa culture et ses
traditions. Il lui rappelle aussi l'importance de comprendre et de respecter les croyances d'autrui. Amy n'a qu'une hâte : ramener ses "trouvailles" en Angleterre afin de se faire un nom dans le petit monde très fermé de l'archéologie. Tikal souligne la valeur culturelle et spirituelle de ces objets pour les siens et fait comprendre à Amy qu'il n'est pas juste de spolier un peuple au nom de la découverte. Si pour elle, il ne s'agit que de simples objets, pour Tikal et les siens, c'est tout un pan de leur histoire. J'aurais toutefois apprécié qu'on ressente davantage la prise de conscience d'Amy quant à la leçon que lui offre Tikal. J'ai trouvé son personnage un peu trop égoïste et j'aurais vraiment aimé la voir évoluer un peu plus au cours de cette aventure.

J'ai eu un énorme coup de coeur pour les illustrations aux couleurs chatoyantes qui
sont un véritable régal pour les yeux. J'ai été conquise par le journal de bord tenu par Amy et qui nous est présenté à la fin de la BD. Les illustrations sont une fois de plus très jolies et les informations qui nous sont transmises sont assez intéressantes bien que destinées à un public plutôt jeunesse. Ce journal de bord permettra aux jeunes lecteurs d'en apprendre davantage sur la fantastique civilisation Maya.

Une très bonne lecture que je recommande. Il me tarde de découvrir la suite des aventures d'Amy !
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