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Citation de sebthoja


Mathilde longe des clôtures vertes et fleuries qui dissimulent de grands jardins et les murs éclatants d'une succession de maisons individuelles. Aucune d'elles, cependant, ne saurait être qualifiée de luxueuse, bien que leurs propriétaires fassent tout pour en donner l'illusion : portails en fer forgé, lions en plâtre qui montent la garde, dallage stylisé sur des perrons coiffés de petits toits en tuile noire. Au dix-neuvième siècle, ces gens n'auraient même pas existé. Pour entretenir de telles demeures, sans réfrigérateur, sans chauffage central, sans gaz de ville, sans électricité, il aurait fallu des domestiques qu'aucun de ces types n'aurait jamais pu se payer. Leur confort, leur sécurité, le gaspillage qu'ils peuvent se permettre, ils ne le doivent pas à leur brio ou à leur courage mais seulement à la loterie du progrès. Ce sont des misérables, des pauvres gens comme ceux des Hauts, de la place carrée et de Sainte-Té. La seule différence, c'est qu'eux n'en ont pas conscience. Parfois, il faut le leur rappeler.

Page 85, Folio
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