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Citation de Cannetille


Numéro Deux avait remplacé le conseil royal par une assemblée gouvernante de saints, le Sénat de l’Ascendance Divine ou SAD, dirigé par un certain Sayana, le frère de Vidyasagar, et la ville était désormais sous la coupe de ce nouveau sénat strictement religieux qui s’employait à “démolir” la philosophie des bouddhistes, des jaïns aussi bien que des musulmans pour célébrer la Nouvelle Orthodoxie élaborée par les penseurs du mutt de Mandana sous la supervision de Vidyasagar, et à faire de cette Nouvelle Orthodoxie – qui n’était rien d’autre que la redite de la précédente Nouvelle Religion de Vidyasagar – les bases de la société de Bisnaga. Ces changements reflétaient exactement les évolutions du sultanat de Zafarabad où le sultan Zafar était mort (prouvant ainsi qu’il n’était pas finalement le Sultan Fantôme de la légende) et avait été remplacé par un autre Zafar, encore un Numéro Deux, un zélote de sa religion qui avait mis en place un “conseil des protecteurs” de son cru, composé de religieux. Ainsi, à la place de la tolérance d’autrefois quand les adeptes de toutes les religions pouvaient participer pleinement à la vie des deux royaumes, il y avait une séparation et une triste migration entre les deux royaumes de gens qui ne se sentaient plus en sécurité chez eux. “C’est tout simplement stupide, dit Pampa Kampana. Quiconque décide que nos dieux ou les leurs souhaitent ce genre de souffrances ne comprend fondamentalement rien à la nature de la divinité.” Selon Haleya Kote, de nombreux habitants de Bisnaga souffraient de cette nouvelle ligne dure mais ils se taisaient parce que Numéro Deux avait créé un escadron d’hommes de main qui réagissait durement à la moindre manifestation de dissidence. Il y a donc un noyau dur, un petit groupe qui gouverne, et la plupart des gens d’un certain âge le craignent et le détestent, malheureusement une proportion importante de jeunes le soutient en disant que la nouvelle “discipline” est nécessaire à la sauvegarde de leur identité.
“Et l’armée ? demanda Pampa Kampana. Comment les soldats réagissent-ils au renvoi des adeptes d’autres religions parmi lesquels il doit y avoir de nombreux hauts gradés ?
— Jusqu’à présent l’armée ne bouge pas, dit Haleya Kote. Je pense que les soldats craignent qu’on leur demande de s’attaquer à leurs concitoyens, ce qui serait un dilemme pour eux, et ils insistent donc sur leur neutralité.”
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