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Citation de ILESTMIDI


Clémentine aimait profondément sa mère, sa mère qui était si parfaite, et elle aimait aussi son père, mais d’une autre manière. Elle avait compris ou cru comprendre depuis le soir de la grande dispute qu’elle n’était pas vraiment censée l’aimer ; alors elle avait décidé de l’aimer en secret, ce qui n’était pas chose facile. Souvent elle avait envie de parler de lui, parce qu’un souvenir de leur vie commune lui était revenu, parce qu’elle se demandait ce qu’il faisait, ou simplement parce qu’elle désirait prononcer le mot « papa » – et elle se l’interdisait. Elle gardait la bouche fermée, ou bien parlait d’autre chose, puis elle regardait sa mère pour s’assurer que celle-ci ne se doutait de rien – mais non, se rassurait-elle, maman ne se doutait de rien, son secret était bien gardé.
Mais Clémentine Puig ne se contentait pas de penser à son père une fois de temps en temps : chaque jour, malgré les efforts qu’elle faisait pour l’étouffer, le désir lui venait de vivre à nouveau avec lui. C’était d’ailleurs moins un désir qu’une certitude : elle savait qu’un jour il reviendrait la chercher, qu’il l’emmènerait dans cette ville impossible dont elle n’arrivait jamais à retenir le nom, qu’elle vivrait avec lui et qu’elle serait heureuse.
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