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Critiques de Ray Celestin (265)
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Mafioso

Un régal que ce troisième opus du quatuor The City blues quartet proposé par Ray Celestin ! Je précise qu'il peut se lire tout à fait indépendamment des deux précédents ( Carnaval et Mascarade ) puisque je n'ai lu ni l'un ni l'autre et mon plaisir de lecture a été au zénith !



Dans ce roman très ambitieux, deux enquêtes vont finir par se croiser à mi-parcours. Celle de Michael Talbot, retraité de la police, et de Ida Davis, détective privée pour sauver le fils du premier de la chaise électrique, Afro-américain accusé d'avoir sauvagement assassiné quatre personnes dans un hôtel miteux de Harlem. Celle de Gabriel Leveson, mafieux chargé par le parrain Franck Costello, capo di tutti capi, de retrouver deux millions de dollars qui lui ont été dérobés. Nous sommes en 1947.



L'intrigue est excellemment menée jusqu'à révéler un vertigineux complot, dont les racines plongent dans la Deuxième guerre mondiale, impliquant mafia, police et hautes sphères politiques. Si ce roman n'était « que » cela, un super polar rythmé et tendu, ce serait déjà fort bon, mais il est bien plus que cela en offrant aux lecteurs un portrait panoramique et ultra vivant de la New-York post Deuxième Guerre mondiale.



Des ses bouges à appartements de luxe, de ses clubs de jazz, de ses quais à dockers, de Brooklyn à Time square, la New-York de Ray Celestin est criblée de corruption massive et endémique, de racisme, de violences occasionnelles et de crimes organisés. Cet arrière-plan omniprésent aux côtés de l'enquête policière est absolument passionnant. D'autant plus que l'auteur y injecte des personnages réels : des mafieux comme Franck Costello et Vito Genovese, des jazzmen comme Louis Armstrong ou Charlie Parker, Ronald Reagan et le patron de studio Jack Warner, Franck Sinatra et même Stanley Kubrick alors photographe.



Dans ce cocktail jubilatoire fait de violences, de réalités sociales ( déjà les procès arbitraires dont sont victimes les Afro-américains ... ) et de détails historiques ( par exemple le début de la chasse aux communistes dans le milieu du cinéma ) , Ray Celestin parvient en plus à créer de très beaux moments d'humanité et d'émotion, à travers notamment de personnages superbes comme Gabriel Leveson, le mafieux qui veut se repentir et fuir la ville pour mettre sa nièce à l'abri, le mafieux qui brûle de venger l'assassinat de sa soeur par un tueur à gages qui refait surface au moment des faits. Le personnage de Louis Armstrong, mineur dans la trame en elle-même, est tout aussi passionnant, au fond du trou face à la disgrâce des big bands, éclipsé par le prodige be bop Charlie Parker et rebondissant grâce à un producteur mafieux qui s'est reconverti en agent.



Un roman total captivant du début à la fin !



Lu dans le cadre des Explorateurs du polar, Lecteurs.com
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Carnaval

Carnaval et Nouvelle-Orléans, à priori de quoi prendre du bon temps sur de la bonne musique.

N'était ce sale type jouant solo une partition qui laisse régulièrement une pauvre victime sur le carreau, tout serait parfait dans le meilleur des mondes. Malgré la présence de cartes de tarot signant chaque nouveau méfait, la piste d'une vieille cartomancienne aigrie a très rapidement été abandonnée. Les jours passent, les cadavres se succèdent à un rythme effréné et la date fatidique de cet événement majeur qui approche à grands pas, promesse d'une nouvelle moisson de martyrs de la part du tueur.

Pourtant, ce ne sont pas les limiers lancés à ses trousses qui manquent, jugez plutôt. Deux jeunes apprentis détectives, un journaleux, un ancien flic ripoux et un autre qui lave visiblement plus blanc que blanc mais rien n'y fait, le tueur court toujours et de plus en plus vite...



En se basant sur des faits réels survenus à la Nouvelle-Orléans en 1919, Ray Celestin signe ici un premier roman, certes imparfait, mais assez accrocheur pour faire mentir une quatrième de couv' le comparant à L'Aliéniste de Caleb Carr que j'avais trouvé particulièrement chiant.

Point fort, une multiplicité de personnages plutôt bien torchés et suffisamment hétéroclite pour régénérer l'intérêt du lecteur.

Point faible, une multiplicité de personnages qui aurait tendance à casser le rythme du récit et ce malgré la brièveté des chapitres qui s'enchainent à la vitesse des nouveaux rapports d'autopsie.

Autre élément incontournable de cette délicieuse romance, une Nouvelle-Orléans jazzy particulièrement bien décrite en ces temps obscurs de discrimination raciale.

Le ton est résolument offensif et l'on sent l'auteur motivé pour aller chercher trois points à l'extérieur.

La partie est belle à défaut d'être anthologique.

Suffisamment enlevée pour susciter l'envie d'assister au match retour, le lecteur en ressort avec la satisfaction d'avoir assisté, allez savoir, à la possible naissance d'un tout grand.
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Mafioso

Mafioso est le tome 3 d'une quadrilogie policière historique et il vaut mieux commencer par le premier , afin de mieux savourer le(s) voyage(s)...

Et donc, après Carnaval qui nous amenait à la Nouvelle Orléans en 1919, après Mascarade qui déposait ses valises à Chicago en 1928, cap sur New York ...

On est en 1947, et nos héros récurrents ont un peu vieilli...Ida Davis (l'ancienne détective privée de l'agence Pinkerton ), s'est mise à son compte) et vient prêter main forte à son mentor Michael (désormais à la retraite) , dont le fils a été accusé d'un quadruple meurtre. ils savent bien que Tom, médecin et vétéran de la dernière guerre, n'a rien fait, mais comment le prouver et surtout, comment , alors qu'il ne leur cache des choses, faire accepter son innocence à un jury de blancs...

Il y a le feu pour ce dernier, et notre cher duo d'enquêteurs va devoir s'allier avec un mafieux pour sauver Tom , car les mafieux aussi peuvent être des gentils ! Surtout s'ils trahissent (un peu...) leur camp.

Qualité d'écriture, immense travail de reconstitution historique , suspens, personnages attachants et musiciens , sont encore une fois au rendez- vous.

je ne saurais davantage exprimer tout le bien que je pense de cette série...

C'est une ouvre ambitieuse qui ferait un malheur en série télévisée.

Commencez impérativement par le premier ,même si chaque épisode traite d'une enquête différente, mais L Histoire avec un grand H . Celle des USA, celle de la musique, de la mafia , celles des différentes populations (Noirs, Italiens, Juifs...) ,tout ça tout ça obéit à une progression , à un ordre qu'il serait dommage de zapper...

Le tome 4 se passera à Los Angeles, la ville du cinéma .

Vivement la suite ...



Challenge Mauvais genres.

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Carnaval

La Nouvelle-Orléans, mai 1919. John Riley, journaliste du New Orleans Times-Picayune, ouvre ce matin-là le courrier des lecteurs. Le plus souvent hargneux qui se plaignent de tout. D'autres se targuent d'avoir aperçu le Tueur à la hache. Une enveloppe fine comme du papier de riz attire son attention. Depuis Les Enfers, Le Tueur à la hache lui a adressé un courrier dans lequel il avertit la population qu'il repassera à La Nouvelle-Orléans le mardi suivant...

Mars 1919. Le lieutenant-détective Michael Talbot se rend sur les lieux d'un crime. Un couple d'épiciers italien a été retrouvé chez lui sauvagement massacré par le Tueur à la hache. Deux cartes de tarot dans la tête. Un message de ce dernier désignant le nom de sa prochaine victime.

Au même moment, au nord de la ville, Luca D'Andrea, ancien flic, mentor de Talbot qui n'a pas hésité à le balancer, sort de prison. Riley est là pour l'accueillir et semble l'informer des crimes perpétués dans la communauté italienne. Luca n'en a que faire et veut recommencer une nouvelle vie. Pourtant, la première chose qu'il fait est d'aller retrouver Don Carlo, le patron de la mafia.

La jeune Ida, elle, travaille dans un cabinet de détectives. Intriguée par l'affaire du Tueur à la hache, elle décide de mener sa propre enquête. Elle demande à son ami, Lewis, de l'aider.

C'est dans un climat de méfiance et de panique que chacun va tenter d'identifier ce tueur...



Bienvenue à La Nouvelle-Orléans, dans cet état des Etats-Unis, la Louisiane, ancienne colonie française... Nous voici plongés dans cette ville marécageuse aux rues grouillantes de passants, de vendeurs ambulants de trams et de carrioles et aux innombrables parfums. L'on est embarqué dans cette chasse au Tueur à la hache suivant, à tour de rôle, les progressions de chaque protagoniste. Au delà de l'intrigue policière intrigante, c'est toute une ville qui nous est décrite avec ses demeures inachevées ou ses maisons closes, ses quartiers, de Little Italy à Storyville, ou encore sa population hétéroclite, de la communauté noire subissant encore la ségrégation raciale, aux Italiens qui semblent régner sur la ville. Ray Celestin nous baigne dans une ambiance particulière de ces années folles, entre musique jazz et sorcellerie. Les personnages sont tous attachants et fort intéressants, du flic intègre obligé de cacher sa femme noire à la jeune détective, Ida, aux origines indéfinissables en passant par le fameux Louis Amstrong. S'inspirant d'une histoire vraie, l'auteur nous offre un polar profond brillamment construit et documenté.



Carnaval sur des rythmes de jazz...
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Mascarade

" Mascarade est le deuxième volet d'une série de quatre ouvrages retraçant l'histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au XX ° siècle. selon un procédé inspiré par l'Oulipo, chacune des quatre parties présente une ville, une décennie, un morceau, un thème et des conditions météorologiques différentes".

Ainsi présenté par l'auteur en personne à la fin de ce roman, je vous invite à remonter le temps et à atterrir en 1922 à Chicago ,USA.

Louis Armstrong, vient d'arriver en ville . Deux détectives privés de la première agence au monde, (j'ai nommé la célèbre Agence Pinkerton ) sont chargés par une maman , de retrouver une jeune fille qui a disparu en même temps que son fiancé.

Al Capone charge Dante, ( un de ses anciens "soldats" débarqué de New-York ) , d'une enquête et un photographe de scène de crime "bosse" sur un cadavre qui pourrait bien relier tous ces personnages ...

Alcool frelaté, prohibition, attentats , macchabées, cocaïne , ségrégation, héroïne : il ne fait pas bon vivre à Chicago.

Heureusement, il y a le jazz , les clubs qui réunissent tout le monde, juste le temps d'une nuit : riches, pauvres , blancs, noirs, gangsters, putes , flics. Oui, heureusement qu'il y a la musique pour oublier... le jazz est en plein essor,

" On disait parfois parmi les musiciens que le jazz était né à La Nouvelle -Orléans et qu'il avait grandi à Chicago ."

D'une immense richesse historique, bourré d'anecdotes, ce projet de quatre romans , est sacrément ambitieux et intelligent. L'auteur est ultra documenté.

" Certains lecteurs auront peut-être remarqué que la structure du roman copie celle de l'enregistrement de " West End Blues" de Louis Armstrong telle qu'elle est décrite dans un des chapitres de la fin de l'ouvrage. J'avais l'intention de faire en sorte que mon livre suive fidèlement l'arrangement de ce morceau et que chaque personnage constitue un élément de l'instrumentalisation. je n'ai malheureusement pas tout à fait réussi "

Qu'importe ! Mascarade est comme une ballade dans les rues de Chicago dans les années 20, de jour et de nuit, , version noire, version blanche .

On sent cette ville pulser , la musique se déverser dehors sur les trottoirs. la mafia qui gangrène tout ...

On sent le monde qui change .

Un roman à offrir aux amoureux de musique , aux férus d'histoire des USA, aux amateurs de films de gangsters ...

Ne faites pas comme moi, commencez par le premier tome , "Carnaval ".
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Carnaval

Premier tome d'une quadrilogie policière qui propose de revisiter l'histoire du jazz et de la mafia à travers quatre villes (une pour chaque roman) et quelques personnages récurrents.

On est en 1919, à La Nouvelle-Orléans, et un tueur fou terrorise la ville, son surnom est déjà tout un programme : le tueur à la hache … Signe particulier ? Il laisse des cartes de tarot sur les lieux des crimes.

La police est perplexe : le meurtrier est-il de la communauté noire? S'agit-il de règlements de compte entre mafieux maquillés en rite vaudou ? le tueur est-il seul ?

Autant de mystères et autant de pistes, mais ne vous inquiétez pas, ils sont nombreux sur le coup...Et des personnages haut en couleur et riches de mille secrets …

A commencer par l'inspecteur Talbot qui vit dangereusement puisqu'étant blanc , il est marié avec une jeune femme noire et a donc des enfants métis dans une époque et une ville où cela est très mal vu.

Il est secondé par un adjoint directement débarqué d'Irlande, un petit jeune qu'il prend sous son aile .

Face à lui, son ancien mentor , un ex-inspecteur d'origine italienne qui arrive directement de la" case prison", puisque comme beaucoup de flics à cette époque , il prenait directement ses ordres de la mafia…

Ils sont talonnés par une petite jeune , hyper douée et volontaire qui pourrait bien trouver le coupable avant eux, Ida. Cette jeune fille métisse , est employée par la première agence de détective au monde , l'agence Pinkerton, comme secrétaire, mais ça ne lui plait pas. Elle se rêve enquêtrice et sera aidée par son copain d'enfance Lewis Armstrong , le musicien , qui deviendra lus tard , le grand, l'unique , Louis Armstrong.

A moins que tout ce beau monde, se fasse doubler par Riley, le journaliste fatigué. Mais je serais vous, je ne parierais pas sur lui, il est un peu trop attiré par les arrières salles tenues par les Chinois, de celles où l'on s'allonge sur des matelas défraichis pour goûter aux paradis artificiels…

Entre drogues, alcool, jazz, et bordels , la ville de la Nouvelle Orléans brille de mille destins et mille dangers .

Cette série est immensément riche, immensément documentée . Multiplicité de personnages, de petites histoires imbriquées dans la grande histoire, celle d'une ville, de la mafia, d'un ouragan, d'une inondation, et d'une vraie histoire de meurtres dont l'auteur s'est inspiré…



Pour tous ceux qui aiment les histoires de gangsters, pour tous ceux qui aiment le jazz, pour tous ceux et celles qui aiment l'histoire des Etats-Unis, cette série est parfaite et prometteuse.

Il se trouve que par erreur, j'ai lu le tome 2 avant celui-ci. Je l'ai préféré, certainement parce qu'il me parlait de ce que je connaissais mieux . Mettez le cap sur le tome 2 , vers Chicago , en compagnie d'Ida et de Michael Talbot , et revisitez la prohibition … Veuillez redresser vos tablettes et attacher vos ceintures, l'atterrissage promet d'être mouvementé puisque tout commence par un meurtre ...
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Carnaval

Choisir un livre sur sa couverture est toujours un pari risqué. Et c'est bien la couverture de ce "carnaval" qui m'avait attiré l’œil, une tête de mort souriante sur un fond noir et sépia et quelques mots, la Nouvelle Orléans, le jazz, un mystérieux tueur. J'ai bien fait de me laisser tenter car le contenu est aussi réussi que le contenant.



Dans la Nouvelle Orléans de la fin des années 10, un tueur à la hache terrorise la population. Plusieurs personnages vont être amenés à mener l'enquête.



Dans sa volonté de dresser le portrait d'une ville à travers une intrigue foisonnante, touffue, aux nombreux personnages, explorant tous ses sombres aspects, "carnaval" m'a fait penser à du Ellroy et à ses noirs portraits de Los Angeles. Si Celestin est moins brillant que celui-ci, il est aussi plus humble (il faut reconnaître que l'humilité n'est pas le point fort du mad dog, mais il peut se le permettre, on est d'accord). Il y a aussi plus de gentillesse chez Ray Celestin. Là où chez Ellroy on sent une relation étrange avec Los Angeles, une relation de dépendance presque haineuse, comme s'il ne pouvait lui échapper, Celestion porte un regard très doux sur la Nouvelle Orléans.

Oh, tout n'est pas rose dans la Nouvelle Orléans de "carnaval", le racisme est ancré dans les esprits, la mafia a des accointances avec le pouvoir local, une grande part de la population vit dans la pauvreté... Et pourtant, Celestin, tout en explorant les côtés obscurs de la ville, garde un regard presque émerveillé pour celle-ci. Car la Nouvelle Orléans a une âme. Son âme, c'est ce mélange de cultures qui imprègne la cuisine, la langue, la façon de vivre. Son âme, c'est son côté rebelle qui lui a toujours valu d'être une ville à part, pas tout à fait complètement américaine. Son âme, c'est surtout sa musique. Le jazz est partout et tout le temps, des clubs aux enterrements, jusque dans une lettre écrite par le tueur. Ici, tout commence et tout finit en musique. Le jazz habite la Nouvelle Orléans. Le jazz est la Nouvelle Orléans.



Cette tendresse de l'auteur pour la ville se retrouve dans le traitement des personnages. Dans un roman chorale, la caractérisation des personnages est essentielle. Celestin réussit parfaitement à créer une galerie d'hommes et de femmes inoubliables. Que ce soit Michael, le flic intègre ayant une vie secrète ; Ida, la jeune métisse opiniâtre employée chez Pinkerton ; Lewis (Louis) Armstrong qui va, avant de devenir le génie que l'on sait, l'aider dans son enquête armé de son courage et de son cœur ; Luca, l'ex-flic pourri tout juste sorti de prison, brisé ; Simone, mystérieuse créole vivant dans les marais, soignant les corps et les âmes... Tous sont très bien campés, terriblement attachants. Les quitter lorsqu'on referme le livre est un déchirement.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Effrayants, révoltants ou émouvants, ils complètent joliment le tableau.



Quant à l'intrigue, elle est admirablement bien menée. Très dense, mais toujours claire dans ses développements, elle avance sur un rythme trépidant, offrant surprises et émotions.



"Carnaval" est un gros gros coup de cœur. J'ai été emportée par son efficacité et son humanité.

Et dire que c'est un premier roman !



Challenge Musique 4
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Carnaval

Les amateurs d'hémoglobine qui ont suivi la série American Horror Story se souviennent sans doute de la saison 3, Coven, qui revisitait tous les mythes louisianais, de Marie Laveau au Baron Samedi. Parmi les tueurs en maraude dans cette bonne vieille Nouvelle-Orleans, il y avait l'Homme à la hache, l'excellent Danny Huston, qui promettait de ne pas découper ceux qui écouteraient du jazz à l'intérieur de leur maison. Cet assassin en série qui fit passer de vie à trépas 12 victimes, la plupart d'origine italo-américaine, entre 1918 et 1919, ne fit plus entendre parler de lui après le mois d'octobre 1919, mais laissa à la postérité un souvenir glaçant et une chanson en son honneur, "The Mysterious Axeman's Jazz".

Barbara Hambly avait fait revivre la sanglante Delphine Lalaurie dans une des enquêtes de son personnage Benjamin Janvier. Ray Célestin dans Carnaval, donne une identité et des mobiles à l'Homme à la hache.

En plus d'une balade dans la Nouvelle-Orléans d'après-guerre, l'auteur nous offre une intrigue bien construite, et des personnages intéressants, issus des différentes communautés. Parmi ceux qui, pour des motifs personnels, traquent The Axeman, il y a Louis Amstrong, le musicien, qui, s'il n'est pas encore la légende que l'on connait, s'apprête à signer le contrat qui lancera sa carrière.

Une énigme, le Vieux Carré, un musicien...cela vous rappelle un autre roman... et oui, il y a du David Fulmer dans ce thriller-là... Courir après le diable qui mettait en vedette le détective créole Valentin Saint-Cyr et le légendaire jazzman Buddy Bolden... Chez Celestin, la musique est toujours là, indissociable de la ville, mais la trame est plus solide, l'intrigue plus complexe. La Nouvelle-Orléans entame sa mutation, la prohibition va commencer, Storyville a été fermé, les nouveaux migrants, Irlandais et Italiens, tentent de se faire une place au milieu des créoles languissants qui regrettent la présence française et "l'an tan lontan". "Pour eux, l'histoire de la Nouvelle -Orléans n'était qu'une constante déchéance depuis l'âge d'or du régime français: une lente et vulgaire américanisation les avaient marginalisés et avait démantelé leur culture."

Carnaval est un excellent divertissement empli de nostalgie, le portrait d'une ville à l'orée d'une nouvelle ère, à conseiller à tous les amoureux de la Louisiane et des "Tales from New Orleans".















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Carnaval

Ce que j’ai ressenti:…Invitation sombre dans les rues de la Nouvelle-Orléans…



Tout d’abord, je tiens à dire que j’adore la couverture! Oui, j’ai un petit faible pour les têtes de mort, allez savoir pourquoi ^^Et en peu de mots, elle entre dans mon viseur : Nouvelle-Orléans, Musique, Tueur….Il n’en fallait pas plus pour m’appâter…



« J’aime beaucoup le jazz. Aussi je jure par tous les diables résidant dans les Enfers, que seront épargnés tous ceux dont la demeure dansera au rythme d’un groupe de jazz. »



Et à l’ouverture de ses pages, l’annonce que la lettre du Tueur à la hache est authentique…Ca te file un de ses frissons, déjà, avant même de commencer…



« Je ne suis pas un être humain mais un esprit et un démon venu du tréfonds bouillonnant de l’Enfer. » Le Tueur à la hache.



J’ai adoré le charme de cette ville, aux multiples noms. Ville de tous les mélanges. Ville aux influences puissantes. La Nouvelle-Orléans, racontée par cet auteur est une invitation au voyage, une jolie façon de se remémorer son Histoire et ses dangers. D’autant plus sombre, qu’elle se situe dans les années où le racisme sévit grandement. Cette ville m’a toujours fascinée, on sent comme une ambiance entre superstitions et musique omniprésente, qui l’a rend presque envoutante. Autant dire que les descriptions de cet univers particulier ajoute un vrai plus à ce polar historique. Elle devient presque un personnage à part entière, tellement son influence est forte.



« La Nouvelle-Orléans est à la fois un miracle et la preuve de la ténacité de l’homme. C’est comme cela que la ville a gagné ses surnoms. »



On suit donc un trio de personnages, à la recherche d’un Tueur sanguinaire qui utilise des cartes de tarot pour signer ses crimes. Toujours à jouer sur les multiples vagues immigrantes, l’auteur réussit à brouiller les pistes évidentes, et nous donner un policier efficace mais très empreint de cette magie noire, qui effraie et soigne les maux. Le Vaudou ensorcelle encore ses habitants, mais ce Tueur à la hache est une sérieuse épine dans ces jeux de pouvoirs, et tous se démènent pour trouver cet assassin sans visage…



-Tu sais, on a un proverbe en Haïti : Complot plis fort passe ouanga.

(…)

-Ca veut dire : « le complot est plus fort que la sorcellerie. »



Si vous voulez mettre les pieds dans un marécage, sentir les odeurs nauséabondes du sang et de la pauvreté, voir un peu de pays, et écoutez un peu de bonne musique endiablée, laissez vous séduire par Carnaval! Un bon petit pavé dépaysant et bourré d’ouragans maléfiques…



Ma note Plaisir de Lecture 8/10


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Carnaval

J'attendais beaucoup de ce livre à la couverture si bien travaillée, promesse d'une atmosphère particulière. Le résumé n'est pas moins accrocheur : sur fond de crimes réels, Celestin Ray nous raconte l'histoire d'un tueur en série qui sévit à la Nouvelle-Orléans, le Tueur à la Hache. Avec le seul nom, tout est dit quant à la brutalité et la sauvagerie des crimes commis.



La Nouvelle-Orléans au début du XXe siècle c'est, à mon sens, le Bayou, le Mississippi, le Vaudou. C'est les Epices et le Marais. C'est l'ambiance festive et le jazz dans les rues. C'est le lieu de tous les vices, prostitution et drogue en tête de liste. C'est également le lieu de la Mafia sicilienne bien implantée. Mais aussi celui d'un multiculturalisme présent, source cependant de nombreuses tensions raciales, ségrégations, préjugés et racisme.

On retrouve tout cela sur fond de notre enquête. L'enquête est d'ailleurs tissée ou plutôt même déroulée, telle une pelote de laine, par les différentes narrations qui nous font voir les choses par différents bouts, différents angles. La narration est partagée entre Michael Talbot, policier à qui l'enquête est confiée, Ida Davies, jeune femme engagée dans une agence de détective et avide de faire ses preuves, secondée en cela par Lewis, musicien de Jazz talentueux et enfin Luca, ancien flic ripou, sorti fraîchement de prison et ayant des accointances avec la mafia. Si la narration est partagée en 4, c'est bien Ida et Michael les protagonistes principaux à mon sens. La fin semble, de plus, me donner raison.



Roman plein de promesses et pourtant une pointe de déception pour ma part. Je n'ai tout bonnement pas réussi à rentrer complètement dedans. La faute est peut-être mienne, avec ma rentrée des classes, j'avais moins de temps pour me laisser happer. Quoiqu'il en soit, je me suis retrouvée bien des fois perdue dans l'action. Heureusement que la fin offre un bon récapitulatif. Je ne sais si ça vient de mon manque d'attention ou si la narration est volontairement opaque. Surtout, je voulais une ambiance davantage immersive. Là encore, peut-être n'étais-ce pas le bon moment pour favoriser cette immersion. Quoiqu'il en soit, je voulais sentir les épices, entendre le jazz et l'animation des rues à la tombée de la nuit, la moiteur du climat, etc. Je n'ai rien ressenti de tout ça. J'ai également peu frissonné. Avec un thriller portant sur un tueur en série, on pourrait s'attendre à un chouïa de frisson. Du halètement sur la fin cependant.



En somme, je suis partagée. Pour autant, ça reste une histoire intéressante et une partie de moi reste persuadée que ce n'était pas le bon moment pour cette lecture. L'épilogue, surtout, procure une relance bienvenue pour découvrir la suite de cette série.



Pioche dans ma PAL Septembre 2021 (merci Laehb80)

LC Septembre 2021 : Première rencontre

Challenge Pavés 2021

Challenge Féminin 2021

Challenge Multi-défis 2021

Challenge Mauvais Genres 2021

CHallenge Séries 2021

Challenge A travers l'histoire 2021
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Mafioso

Pour moi, ce livre, c’est 590 pages de bonheur !



D’abord, parce que l’intrigue est bien ficelée, tout s’enchaîne, les zones d’ombre sont stratégiquement placées… On retrouve la construction chère, visiblement, à Ray Celestin, dans les livres duquel plusieurs personnages se retrouvent en général à « enquêter » en parallèle sur une même affaire, avec des progressions qui font que le lecteur, sans encore tout savoir, en sait souvent un petit peu plus que le personnage qu’il suit – ce qui est très agréable ! -.



Mais ce livre est aussi l’occasion de se plonger dans l’histoire de New-York à la sortie du deuxième conflit mondial, alors que l’Amérique s’engage dans une sorte de croisade contre le communisme, avec le travail de la Commission sur les activités anti-américaines (à ne pas confondre avec le maccarthysme, qui débute un peu plus tard). On y découvre – ou peut-être certains le savaient-ils déjà – que c’est l’occasion pour un acteur de série B, un certain Ronald Reagan, de relancer sa carrière… on sait où cela le mènera.



La peinture de cette ville de New-York inclut naturellement l’emprise de la mafia sur la ville, au travers de la lutte, au sein même de la famille Luciano, entre Franck Costello et Vito Genovese, alors que d’autres familles cherchent à préserver leurs propres acquis, comme les Mangano, alors dirigés par Albert Anastasia…



Et, en plus, on garde également la trame musicale de la série. Louis Armstrong a explosé, mais se trouve désormais à un moment charnière. Les big bands semblent avoir fait leur temps, les nouveaux venus sur la scène du jazz occupent la place. Alors, s’il ne participe pas, ou quasiment, à l’enquête cette fois-ci, c’est avec plaisir que l’on retrouve sous cet angle plus intimiste le jazzman, en proie au doute, alors qu’il est sur le point de retrouver un second souffle…



On retrouve évidemment avec un grand plaisir Ida Davis et Michael Talbot. Ils ont pris de l’âge – Michael est en retraite, Ida est à un tournant de sa vie -. Non, vraiment, que du bonheur, je ne sais pas comment dire mieux !



À la fin de la postface, Ray Celestin nous annonce enfin que la série comptera un quatrième et dernier tome, qui se déroulera à Los Angeles en 1967. Mais qu’il n’a pas commencé à l’écrire… L’attente va être longue !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Carnaval

Souffrant d’une panne de lecture depuis deux mois, je n’arrivais plus à lire que deux pages maximum par jour et l’envie de lire avait disparu (moi qui dévore normalement environ deux romans par semaine). J’ai essayé plusieurs romans mais rien à faire, ils me tombaient tous des mains et puis j’ai fait une tentative avec Carnaval et me voici guérie ! J’ai dévoré ses 500 pages en quelques jours tant ce roman est passionnant.



Nous sommes plongés dans les années 1920 au cœur de la Louisiane ou un tueur en série massacre des gens à la hache. Réjouissant, n’est-ce pas ? Nous allons donc enquêter au côté de plusieurs personnages : Michael, le flic qui joue sa carrière sur cette affaire mais aussi mais en danger sa famille, Luca, flic ripoux qui sort tout juste de prison et Ida, secrétaire d’un détective privé qui rêve d’enquêter plutôt que de taper des rapports a la machine. Autour d’eux gravitent un grand nombre de personnages secondaires mais le roman est tellement bien construit que dès les premières pages, nous pouvons déjà nous y retrouver.



L’enquête est habillement menée, car comme chaque personnage enquête de son coté, chacun fait des découvertes à différent moment. On apprend donc petit à petit à démêler les fils de cette intrigue. L’ambiance du roman est vraiment dépaysante : les années 1920, la prohibition qui va bientôt toucher les États-Unis, le jazz qui commence à faire parler de lui, le racisme et la ségrégation, la mafia et la ville multiculturelle de La Nouvelle-Orléans. Bref, pour un premier tome, je suis définitivement conquise. Il me tarde maintenant de lire la suite et j’espère que l’auteur nous offrira plusieurs autres tomes à déguster sans modération.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Carnaval

Premier roman de Ray Celestin sous la forme d'un thriller historique prenant ancrage dans la Nouvelle-Orléans des années 1920 où corruptions, mafias, prostitutions, jazz, vaudou, ségrégation et crimes sanguinaires sont au programme avec la présence d'un serial killer au surnom des plus révélateurs : le tueur à la hache.



Dans ce roman, l'histoire met en scène plusieurs personnages qui vont mener l'enquête et arriver au même tueur, mais pas par les mêmes déductions.

D'un côté, nous avons un policier, Michael Talbot et son ancien ami, Luca d'Andrea (libéré après 8 années de prison pour corruption) vont se plonger dans une enquête centrée sur les victimes des meurtres du Tueur à la hache. de l'autre, nous avons Ida, secrétaire dans l'agence de détective Pinkerton et son ami musicien Lewis qui eux vont se retrouver à enquêter sur les instigateurs des meurtres.



Bref, dans une atmosphère jazzy, noire et parfois mystique, nos différents personnages vont évoluer, prendre des risques et pour certains le payer cher. Ajoutons que le cadre historique avec le début de la prohibition, la fin de la première guerre mondiale, la ségrégation envers les noirs apportent un support réaliste au récit qui est vraiment plaisant.



Un thriller haletant avec un GROS bémol cependant. À aucun moment, les deux enquêtes ne se rejoignent et au final, chacun des deux groupes ne possède qu'une partie de l'histoire. Seul le lecteur est au courant du lien et c'est vraiment dommage : cela aurait pu apporter un peu plus de tension au récit. (



Excellent thriller.
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Carnaval

Livre pioché à juten-doji pour Novembre et lu en lecture commune. Il me semble que j’avais découvert ce livre lors d’une masse critique et je l’avais ensuite rajouté à ma pal grâce aux nombreuses critiques positives présentes sur Babelio. Le précédent propriétaire de mon exemplaire a laissé un marque-page aux alentours de la 40ème page, j’espère faire mieux que lui.



L’histoire commence doucement en nous présentant différents personnages : un journaliste flemmard, un enquêteur, un ancien taulard et une jeune fille voulant être détective. Mais l’auteur nous met vite dans le bain de l’environnement : La Nouvelle-Orléans en 1919 avec ses quartiers et sa ségrégation sur fond de Tueur à la mode vaudou. Le style est agréable dès le départ et intrigue fortement. Par ailleurs, la Nouvelle-Orléans est toute une légende à elle toute seule avec son ambiance si particulière et ses différentes ethnies qui s’y mélangent. L’auteur alterne entre ses 4 personnages pour faire avancer son histoire avec 4 points de vue différents de la situation réelle. De temps en temps, il change de personnage (et de chapitre) au moment où cela devient intéressant pour l’un d’eux. Du coup, les pages défilent assez vite. En prime, nous avons des victimes que rien ne relie ainsi que des morts subsidiaires. J’adore l’ambiance créée dans ce bouquin, on suit les différents personnages avec avidité. Les indices des uns sont traduits par les autres, suivant leur propres réseaux d’indics. On a l’impression que l’histoire n’avance pas bien vite et pourtant les pages défilent jusqu’au dénouement final. L’avantage est qu’on est baladé entre les différents personnages principaux, certains reviennent plus fréquemment que d’autres, les indices sont donc variés. Du fait des 4 personnages, plus j’avance dans l’histoire et plus j’ai l’impression qu’il va y avoir 4 meurtriers différents. Est-ce le cas ? Quatre avec quasi le même modus operandi et qui passeraient sous le même nom auprès de la police et du peuple ? Je m’attendais à une histoire un peu plus remuante que ça, au vu du contexte de La Nouvelle-Orléans mais j’ai quand même passé un agréable moment de lecture avec nos quatre enquêteurs. Je sens que la fin annonce le début de Mascarade, j’aurais plaisir à y retrouver sa plume. En plus, la période choisie est intéressante avec le début de la prohibition aux Usa. Je sens que cet auteur va nous faire voir du pays pile pendant cette période charnière dans l’histoire des Usa avec quelques criminels de marque. J’ai d’ailleurs appris par juten-doji que le Tueur à la hache a réellement existé et en faisant une brève recherche sur Internet, j’ai trouvé l’histoire de celui-ci. De nombreux noms réels sont donc cités par l’auteur Ray Celestin même si la fin est propre à son imagination.



Comme vous l’aurez compris, c’est une excellente découverte pour cet auteur et ce premier roman très réussi. Même si je l’aurais aimé un peu plus remuant, l’ensemble de l’histoire est passé comme une lettre à la poste et je ne me suis ennuyée à aucun moment. Petit plus, les couvertures sont toutes superbes et donnent bien le ton de l’ambiance. Encore un excellent moment de lecture en compagnie de juten-doji. Si vous êtes amateurs de thrillers rondement menés sur fond historique, je vous conseille très fortement de découvrir cet auteur et son premier roman. Dès que je peux, je m’en procure la suite.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Mascarade

Après avoir adoré Carnaval, c’est avec beaucoup de plaisir et d’attente que je commence ma lecture de Mascarade. Très bonne lecture, j’ai été, encore une fois, totalement happée par l’atmosphère que se dégage du roman et par son intrigue haletante ! Ray Celestin fait encore un sans-faute et nous démontre encore une fois qu’il est un auteur de policier plein de talent, vivement le prochain roman !



Neuf ans après Carnaval, nous retrouvons nos deux personnages Michael Talbot et Ida Davies, aujourd’hui associés. Après avoir arpenté les bayous de la Nouvelle-Orléans à la recherche du tueur à la hache dans Carnaval, nos deux détectives nous amènent à découvrir la ville de Chicago en 1928, là où le jazz et la mafia sont rois. Chicago est une ville aux nombreuses facettes et qui regorge de nombreux secrets. Un certain Louis Armstrong et Al Capone seront bien entendus de la partie.



En seulement quelques pages, Ray Celestin réussit le pari de nous immergé totalement dans une époque et une ville. On s’y croit réellement. Avec une plume fluide et de nombreux dialogues intelligemment écrits et percutants, l’auteur nous propose un bon petit pavé de plus de 500 pages qui se lit d’une traite. Les personnages Michael et Ida ont été un plaisir à retrouver.



Si on rajoute à tout cela une enquête policière qui mêle le clan d’Al Capone et ses ennemis, on a un roman détonnant. L’intrigue policière bien que chargée d’action n’en reste pas moins plutôt dense et intrigante. Règlements de comptes, intrigues politiques, trafics en tous genres et antisémitisme seront les ingrédients principaux. On ressent encore une fois le travail titanesque de l’auteur au niveau de ses recherches. De nombreux personnages et d’événements sont inspirés de faits réels et cela rajoute réellement un plaisir supplémentaire à la lecture.



Mascarade, comme son prédécesseur, est bien plus qu’un simple roman policier. C’est un réel dépaysement pour le lecteur et c’est pour cela que je vous les conseille fortement.
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Carnaval

Le tueur à la hache. Un serial killer sévi à La Nouvelle-Orléans. Nous sommes en 1919. Le lieu, l'époque, le contexte social, tout est là pour faire au lecteur une belle promesse d'une lecture palpitante pour enquêter sur ce tueur en série.

Officiellement, l'enquête est menée par l'inspecteur Talbot. Mais ils sont plusieurs sur le coup, et il faut au moins ça pour élucider ces meurtres : un ex-inspecteur qui a des liens avec la mafia et qui sort de prison, un journaliste au bout du rouleau et une secrétaire employée d'une grande agence de détectives privés.

Les personnages sont nombreux, ce qui peut parfois être un peu confusant. Mais c'est aussi à l'image de cette ville et de la vie qui y règne. On aborde également les sujets qu'on ne peut éviter dans ce contexte : racisme, ségrégation, corruption. Côté vie privée, Talbot est secrètement marié à une femme noire avec qui il a eu deux enfants. Au yeux du monde, sa femme n'est que sa bonne, seule façon pour eux de vivre leur couple.

Au-delà de l'enquête qui m'a happée, ce thriller nous raconte les difficultés d'une époque tumultueuse qui laisse encore des traces aujourd'hui.
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Carnaval

En 1919, un mystérieux Tueur à la hache terrorise la Nouvelle Orléans, après plusieurs méfaits, il n’hésite pas à annoncer le suivant dans le journal local par le biais du courrier des lecteurs. John Riley, un journaliste épuisé par sa vie de patachon et son goût dévastateur pour l’opium, décide d »enquêter d’investiguer sur le sujet, mais assez mollement comme tout ce qu’il fait. Le lieutenant Michael Talbot est en charge de l’enquête officielle qui patine terriblement. Il est détesté par ses collègues et ses supérieurs pour avoir piégé et dénoncé son ancien mentor qui, comme beaucoup de policiers de cette époque était aux ordres du chef mafieux local, la vie au commissariat était plus confortable en ce temps-là et on ne le lui pardonne pas. Luca sort justement de prison et aimerait retourner dans son Italie natale, mais Don Carlo, le chef de la mafia lui demande de trouver d’abord le Tueur à la hache qui s’en prend aux épiciers italiens. Toute la ville est terrifiée et les rumeurs enflent, s’agit-il de meurtres vaudou ou de règlements de compte entre mafieux ? L’assassin laisse des cartes de tarots sur ses victime mais promet d’épargner ceux qui écouteront du jazz lors de ses passages en ville. La jeune Ida est secrétaire à l’agence Pinkerton, elle rêve de devenir détective, son patron lui a promis du travail de terrain, mais elle a vite compris qu’elle sert surtout à décorer la réception, aussi se met-elle à son tour sur les traces du Tueur.



Chacun de ces personnages principaux fera avancer l’enquête à sa manière, sans collaborer et sans avoir toutes les cartes en main, ce qui leur permettra de découvrir chacun un pan de la vérité. La construction du roman est très réussie, c’est un roman choral, mais finalement seul le lecteur connaîtra toute la vérité. Les personnages sont très attachants et la ville est personnage à part entière. Le jazz joue aussi un rôle important et Ida demandera à Lewis (Louis) Amstrong son ami d’enfance de l’épauler dans son enquête. La Nouvelle Orléans dégage une magie certaine avec ses légendes, ses marécages, ses personnages hauts en couleur et ses quartiers bien connus. Les différentes communautés ne communiquent pas, la mafia sicilienne semble régner sur la ville sans partage tandis que les créoles regrettent le bon vieux temps du gouvernement français.



La ségrégation règne, mais Lewis craint d’aller à Chicago (où se passera le tome 2 de la série) car il souligne que la condition des Noirs est bien pire dans les autres Etats du sud. Les mariages intercommunautaires sont interdits et Michael doit faire passer son épouse pour sa domestique. Il craint que son secret ne soit révélé. J’ai aussi aimé la fin ouverte qui laisse un espoir de rédemption pour Luca.



Ce roman est basé sur un fait historique. C’est un coup de coeur que j’aurais dû sortir de ma pal il y a bien longtemps, je compte lire les deux autres tomes traduits.
Lien : https://patpolar.com/
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Carnaval

Nouvelle-Orléans. 1919. Un tueur à la hache sévit. Son identité est un mystère, malgré les nombreuses morts. Aucun indice sur les lieux des crimes. Il a même l’audace de faire parvenir une lettre à un journaliste, donnant la date de ses prochains crimes. Il se joue des policiers. Celestin s’est inspiré de faits réels pour écrire son livre. Il y a bel et bien eu un tueur en série à cette époque à la Nouvelle-Orléans. Surnommé Axeman, son identité n’a jamais été découverte. C’est là où la fiction entre en ligne de compte. Celestin va nous proposer un nom et une raison aux crimes. J’ai beaucoup aimé cette lecture, tellement que je pense même me procurer les deux autres bouquins traduits en français, qui s’inspirent également de « true crime ». Et puis, la fin de Carnaval nous laisse présager que ce sera les mêmes personnages principaux, Michael et Ida, qui mèneront une nouvelle enquête. Comme je le disais, j’ai passé un super moment de lecture, et il ne faut surtout pas se laisser impressionner par le volume du livre. Les chapitres sont courts, et le rythme y est. En plus, les personnages sont vraiment bien travaillés et on se prend rapidement d’affection pour eux. Et que dire du décor ; c’est comme si nous étions nous aussi à la Nouvelle-Orléans. La chaleur, les marais, la musique partout… Et y’a même la présence d’un jeune Armstrong dans le bouquin, qui participe dans l’enquête avec Ida, détective. Vraiment, j’en recommande la lecture !!
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Carnaval

♫ Quand le jazz est ♪ Quand le jazz est là ♫ Le meurtrier s’en ♪ Le meurtrier s’en va ♫ Il y a de l’orage dans l’air ♪ Il y a de l’eau dans le ♪ Gaz entre les habitants de la Nouvelle-Orléans ♫ (1)



Bon, je vous le dis de suite, je ne suis pas une fondue de jazz et ce roman en est rempli, à tel point que les notes s’entrechoquent dans les pages.



Résultat ? Ma seule envie était de m’écouter du Armstrong ! Pas celui qui marcha sur la lune, pas celui qui gagna 7 Tours de France, non ! Louis Armstrong, qui en 1919 se nommait encore Lewis et faisait ses débuts, encore méconnu.



Ce que j’ai aimé dans ce roman noir ? Tout ! Cela va des dialogues avec un soupçon d’argot; à la ville de la Nouvelle-Orléans, personnage à part entière du récit, décrite telle qu’elle est, avec ses bons et ses horribles côtés, notamment ses quartiers pauvres, ses taudis, ses bordels, le tout dans une ambiance plombée par le racisme et le ségrégationnisme, très bien décrits, tout les deux, et où le Blanc n’en sort pas grandi.



J’ai aimé la musique qui parsème les pages, le mystère autour du tueur à la hache (qui a existé vraiment) et dont les Blancs disaient qu’il était Noir; la corruption qui gangrène tout le système, y compris celui des flics; les complots; la mafia; le mélange de faits réels et de fiction, et surtout, j’ai adoré les personnages principaux !



Entre l’inspecteur Michael Talbot qui enquête avec son protégé; Ida, la jeune métisse assise le cul entre deux chaises (puisqu’elle n’est ni Blanche, ni Noire), secrétaire à la Pinkerton, amatrice de Sherlock Holmes (brave fille !) et qui s’est transformée en détective, aidée par son ami Lewis Armstrong; et le dernier, Luca D’Andrea, flic ripou tout frais sorti de taule, ancien mafioso et qui se lance lui aussi sur les traces du tueur à la hache.



Trois enquêteurs – dont un duo – 3 pistes, plusieurs récits, des personnages travaillés, avec leur part d’ombre, de secrets et de mystères… Et cette ville de la Nouvelle-Orléans qu’on découvre de manière moins nuancée et jolie que dans un guide du Routard.



Et puis, un final époustouflant dans sa résolution – que je ne vous dirai pas un mot de plus – somptueux pour le lecteur qui a suivi tout le monde alors que chacun allait sur son propre chemin.



J’espère qu’il y aura une suite des aventures de Michael Talbot et de Ida parce que ce serait trop con de ne plus assister à une enquête racontée par cet auteur, même si elle ne se déroulera plus dans la ville de la Nouvelle-Orléans. Aaah, cette ville !



Ma foi, la ville de Chicago fera très bien l’affaire aussi ! On aura sans doute plus droit à du jazz, mais ce n’est pas trop grave parce que moi ♫ Toute la musique, que j’aime ♪ elle vient de là elle vient du blues ♪ les mots ne sont jamais les mêmes ♪ pour exprimer ce qu’est le blues ♫ (2)



Vivement la suite (si suite il y a !).



(1)Le Jazz Et La Java – Claude Nougaro (trafiquée !)

(2) Toute La Musique Que J’aime – Johnny Hallyday


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Carnaval

La Première Guerre mondiale est terminée, les soldats américains qui ont aidé à la libération rentrent chez eux. Et pour les Louisianais, le retour au bercail se fait dans une ambiance toute particulière. Entre jazz, corruption des administrations, fermetures des bordels, prolifération de la mafia et émergence des mouvements anti-alcool pour préparer la Prohibition : il n'y a pas de quoi s'ennuyer. Et pourtant, parmi tout ce joyeux vacarme, un tueur en série terrorise la Nouvelle-Orléans.



Loin de "laisser le bon temps rouler" comme le voudrait la devise louisianaise, Michael Talbot, policier chevronné et intègre, ainsi qu'un autre duo plus atypique (Ida et Lewis) mènent l'enquête sur ce terrifiant Axeman (ou "homme à la hache" en français) dont les meurtres ont de quoi en mener plus d'un à la paranoïa.



Cette lecture inaugure parfaitement les lectures d'été tant elle concentre tout ce que j'aime !

Tout d'abord il faut signaler l'incroyable travail de recherches et de reconstitution mené par Ray Celestin dans son roman. Difficile de ne pas relever le souci du détail dans la façon dont toutes les communautés interagissent (Cajuns, créoles, immigrés irlandais ou italiens, Noirs descendants d'esclaves, etc), les lois ainsi que les us et coutumes qui faisaient de la Nouvelle-Orléans (et de la Louisiane en général) un endroit si particulier aux Etats-Unis. Au final la ville et ses réseaux deviennent un personnage à part entière, ce qui donne beaucoup de relief à ce roman et contribue largement à l'intérêt qu'on lui porte.

L'enquête en elle-même est bien menée et l'alternance des duos et techniques d'enquête permettent au lecteur de découvrir différentes réalités de la ville et de son fonctionnement.



J'ai un peu moins aimé les dernières pages. Même si la résolution de l'enquête fait aussi preuve d'une grande intelligence et de connaissances approfondies sur le contexte historique et culturel de ce début 20ème, j'ai regretté qu'il se déroule trop rapidement.

Une chose est certaine : je lirai les trois tomes suivants pour connaître le fin mot de ce quartet si original et bien écrit !
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