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Citation de Erik35


Extrait du Souvenir d'Autres Mondes par Taylor Franklin Bankole
La période de grand chambardement, que la presse a pris l'habitude d'appeler «l'Apocalypse», quand elle ne le désigne pas sous le terme plus amer d'«Epidémie», aurait commencé en 2015 pour s'achever en 2030 ; une décennie et demie vouée au chaos. [...]. A ce jour, l'Epidémie est loin d'être jugulée.
Elle aurait été le résultat, ai-je lu également, de la conjonction accidentelle de trois crises : climatique, économique et sociologique. Il serait plus juste de reconnaître que le drame fut la conséquence de notre refus d'apporter en temps voulu une solution aux problèmes qui nous crevaient les yeux, dans chacun des domaines concernés. Après avoir été à l'origine de ces problèmes, nous sommes restés les bras ballants tandis qu'ils grandissaient jusqu'à prendre les dimensions d'une catastrophe. J'ai entendu bien des gens contester cette évolution, nier notre responsabilité dans l'avènement de l'Epidémie. Pour ma part, né en 1970, j'ai vécu assez longtemps pour savoir où se situe la vérité. Au lieu de pourvoir à la satisfaction d'un besoin essentiel pour le plus grand nombre, comme il se doit si l'on veut donner à la civilisation une chance de survie, j'ai vu l'enseignement se transformer peu à peu en un privilège réservé aux riches. Je suis resté passif, alors que la loi de la facilité, la recherche du profit et le laxisme légitimait des atteintes de plus en plus graves à l'environnement. J'ai assisté à l'extension inexorable de la pauvreté, de la faim et de la maladie.
En fin de compte, les effets produits par l'Epidémie furent équivalents à ceux qui auraient pu naître d'une Troisième Guerre Mondiale. Il s'est bien trouvé, au cours de cette même période, plusieurs conflits locaux pour ensanglanter la planète ici ou là. Il s'agissait toujours de sordides contentieux, coûteux en vies humaines et en richesse. Le prétexte invoqué, invariablement, était la défense des intérêts nationaux menacés par un voisin belliqueux. Le plus souvent, la responsabilité du déclenchement des hostilités incombait à des chefs incompétents, incapables de résoudre leurs problèmes intérieurs et ne disposant d'aucune autre solution de rechange pour conjurer un cuisant échec électoral ou éviter de graves troubles sociaux. Ces canailles savaient pouvoir réveiller la fibre patriotique de leurs concitoyens en flattant chez eux quelques misérables points faibles tels que la peur, la haine et la rapacité.
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