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Critiques de Mélissa Da Costa (4879)
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Tout le bleu du ciel

Un joli bébé de 850 pages , ça donne à réfléchir tout de même, surtout quand on n'adhère pas trop , comme moi , à tous ces romans qui " refont le monde " , ces romans feel - good qui connaissent un grand succès, mérité sûrement ..... Mais bon , sans lire les critiques , je me précipite sur la page des commentaires et , incroyable , une note de pratiquement 4,5 pour ...plus de 250 avis ...Là , plus aucune hésitation, ce livre , il me faut le lire .

C'est parti . J'avoue que le début a été un peu " poussif " , sans doute l'état du camping -car , un ancien modèle dont il fallait " chauffer le gas- oil " avant de démarrer, Un peu curieuse , l'histoire , un garçon condamné pour un Alzheimer précoce qui cherche une compagne afin de partir " profiter " de la vie ...n'importe où...Et la fille , elle arrive...Pas forcément enthousiaste , pas bavarde , toujours vêtue de noir, limite dépressive, végétarienne ( attention , je n'ai vraiment , mais vraiment rien contre , inutile de m'invectiver !! ) , secrète , ayant plus tendance " à faire la gueule " qu'à remonter le moral à un garçon en grande détresse...Bref , tout ce " qu'il " faut à notre héros!!!

Bon , j'en dis pas plus , ça ne me paraît pas utile , si ce n'est que ce me semble être un équipage bien brinqueballant qui va prendre une route dont on ... n'imagine pas grand chose si ce n'est que la situation devrait bien s'arranger et , on l'espère, s'animer puisqu'il y a encore plus de...800 pages à tourner avant la disparition programmée de notre héros.....ou un miracle ? Non , on ne peut pas plaisanter avec un tel sujet , c'est trop grave .....

Au fil des pages , c'est curieux , sans bruit mais avec une efficacité remarquable , il se passe des " petits riens " qui créent une atmosphère entre les personnages . Un peu de menthe , du romarin , des saveurs à partager simplement ( ben , oui , les plats végétariens ) des odeurs .Ça " tape l'incruste" au point que .....les discussions se font moins rares , les échanges deviennent moins superficiels , bref ,on avance . le cadre naturel est décrit avec douceur , qualité, aussi bien la chaleur de l'été que les rigueurs de l'hiver . La civilisation urbaine , le bruit , la pollution , la foule sont absentes.C'est curieux , ça fait un bien fou , Ici, tout est nature , tout espoir , tout salut ne peut venir que de la nature .Et c'est dans cette nature que vont surgir des personnages d'un charisme , d'une générosité, d'un humanisme profonds mais , aussi , hélas, quelques personnages plus détestables ( mais vraiment insupportables , oui...., ben il en faut quand même quelques uns , hein ) , vous le verrez , même si le cheminement de nos héros trouvera le salut dans la nature ,la générosité humaine , le respect et la compréhension de l'autre .....

Ce roman est ponctué de nombreuses citations d'un auteur souvent cité ( inspirateur ...) , une référence en matière de quête de soi , de quête du bonheur . On ne s'étonnera pas non plus de voir apparaître en pleine nature , des séances de méditation , compte - tenu des compétences de l'auteur ...Un sacré beau voyage , des passages un peu longs , parfois , mais surtout des passages sublimes sur la faculté des êtres humains à entrer en osmose dés lors qu'il s'agit de faire fuir ses pires cauchemars et accéder au repos à défaut d'atteindre le bonheur .

De nombreux et graves sujets sont abordés avec finesse mais détermination, chacun y trouvera certainement matière à réflexion personnelle et c'est très bien . Pour moi , je retiendrai l'émotion qui court dans chacune de ces pages et je trouve aussi que , pour un premier roman , c'est un excellent roman écrit par quelqu'un de vraiment sensible ...et à l'écriture pleine de force et de vie .

Moi , j'ai terminé cette lecture et je me sens " tout chose " .Je ne suis pas inquiet , c'est toujours comme ça quand je dois m'en aller vers d'autres horizons . Mais , franchement , que d' EMOTIONS dans ces pages .
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La Doublure

Je suis totalement ébahie par le changement de style de Mélissa Da Costa qui signe ici, à mon sens, son roman le plus abouti. Le plus noir aussi. Ne vous fiez pas à cette étiquette erronée de « feelgood », il n’en est rien. Préférez : drame ou thriller psychologique.



Evie est une jeune fille sans attache, gentille, dévouée, sensible. Elle est repérée sur le port de Saint-Paul-de-Vence par Pierre Manan richissime homme d’affaires qui lui propose un travail hors du commun. La doublure. Tout est là.



Ne me questionnez pas. Je n’en dirai pas plus sur le fond de cette histoire, moins on en sait plus la surprise sera intacte. Car ce roman est d’une perfection inouïe. Il s’agit d’une plongée hors du commun dans le monde de l’art, de la peinture avec des références passionnantes à la clé. Durant ma lecture, j’ai été voir les peintures, j’ai écouté Cesaria Evora, j’ai lu Baudelaire. Ça m’a hypnotisée du début à la fin. Les trois personnages sont habités comme jamais. Pierre l’époux, Clara l’artiste peintre et Evie la doublure. Tous trois vont s’enliser petit à petit dans un tourbillon des plus ténébreux. L’ambiance du roman est mystérieuse, alvéolée, s’inspirant de nombreuses références artistiques ou religieuses. C’est aussi un roman très sensoriel, sensuel, presque érotique, rendant l’ensemble palpable. Je n’avais qu’une envie, lire encore et encore. M’attachant à chacun des protagonistes, voguant entre pitié et empathie, amour et haine.



Tout m’a plu dans ce livre. L’histoire, l’écriture, l’atmosphère et ces décors cotonneux de la jet set.

Je manque de mots tant je suis bouche bée devant ce livre qui m’aura fascinée tout du long.
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Tout le bleu du ciel

Quel joli roman que je referme les larmes aux yeux, un roman empli d’émotions au large des grands espaces verts.



Émile a 26 ans lorsqu’il publie une annonce à la recherche d’un compagnon de route pour cette dernière ligne droite de sa vie. Émile souffre d’un alzheimer précoce, tout va aller très, trop vite pour lui désormais. Deux ans, voué à mourir jeune, sénile et cloué sur un lit d’hôpital. C’est Joanne qui répond positivement à son annonce. Ensemble ils vont sillonner la France en camping car direction l’inconnu, la grande vie, la liberté.

Joanne, avec ses habits noirs, son chapeau, ses shorts trop grands est une écorchée vive, taciturne, indifférente à tout. Émile ne la cerne pas mais petit à petit, au long de ces 650 pages, ils vont tous deux s’acclimater l’un à l’autre et s’apporter l’amitié nécessaire pour que ce voyage soit le plus beau d’entre tous.



Ils vont rire, pleurer ensemble, se rappeler, oublier, se soutenir et s’habiller de mille horizons. Entre la mer, la forêt, les montagnes, on en prend plein les yeux. Mais il y a aussi des moments difficiles dans cet alzheimer qui ronge chaque dernière denrée vitale. Émile n’a qu’un souhait : finir sa courte vie en paix, loin des hôpitaux, loin de l’acharnement thérapeutique, loin de la famille en pleurs.



On s’attache à ce duo insolite qui a tout à apprendre l’un de l’autre. On se plonge avec un certain ravissement dans les souvenirs de chacun, comme une petite flamme, lambeau du présent. On marche dans la vie comme pour mieux écraser cette foutue maladie. On avance pour cicatriser, accepter l’inéluctable, vivre mieux que tous, mieux que tout parce que oui, on peut tous mourir demain.



Un roman qui ne peut laisser de marbre parce qu’il redonne force et vie aux étoiles, au bleu du ciel, aux anges qui veillent sur nous, au vent dans les arbres, à ces mots qu’on gribouille sur les murs et qui veulent dire : aime la vie et sois vivant jusqu’à ton tout dernier souffle...
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Tout le bleu du ciel

Lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2020.



Tout le bleu du ciel, premier roman d'une jeune autrice, Mélissa Da Costa, repose sur un scénario original, une magnifique idée, mais qui n'est pas dénué de risques dans l'écriture et la construction de l'intrigue.

Tout part d'une annonce publiée par un jeune homme de vingt-six ans, Émile, atteint d'une maladie précoce d'Alzheimer. Fuyant la compassion de sa famille, les risques qu'il entrevoit d'un acharnement thérapeutique, il recherche un(e) compagnon(ne) de voyage pour partager un dernier périple jusqu'à la fin ultime attendue. C'est ainsi qu'il fait la rencontre d'une jeune femme, Joanne, secrète, mutique, qui accepte la proposition. Ils partent ainsi tous deux en camping-car sillonner quelques routes de montagnes et de bord de mer dans le Sud de la France entre Pyrénées et Méditerranée...

Je m'attendais au pire et de ce côté-là je ne fus pas déçu.

Je suis resté au bord du chemin.

Visiblement ce livre a rencontré son public et un succès certain. Cette lecture est sans doute pour moi un malentendu...

Je vais sans doute m'attirer les foudres de quelques amis d'ici, mais je n'ai pas du tout aimé ce livre. Je l'ai trouvé lisse, insipide, long, chargé de poncifs, l'écriture et le propos faciles, pas forcément très bien écrit, tournant en rond, se répétant, manquant de relief et de poésie...

Les personnages sont sympathiques, les paysages sont beaux, les bons sentiments sont au rendez-vous, mais cela ne suffit pas pour en faire une belle lecture. Tout ce que j'aime dans la vraie vie est là, présent, quoique j'aime aussi l'inattendu, mais voilà, ce que j'attends d'un roman, ce n'est pas la vraie vie, ce n'est pas de parcourir un guide touristique en Pyrénées Orientales à la découverte des plus beaux villages perchés, ce n'est pas de découvrir un précepte de développement personnel sur les bienfaits de la pleine conscience, ce n'est pas de me convaincre des vertus de manger végétarien, de savoir que nos forêts et talus regorgent de plantes médicinales bienfaisantes, qu'il est urgent de penser au devenir de la planète. Tout cela, je le sais déjà, je le pratique déjà plus ou moins et je vous avouerai que cela m'insupporte presque de voir ces choses-là saisies comme autant d'ingrédients qu'on voudrait mélanger comme une recette idéale pour attirer le lecteur en mal-être lié aux maux de la société actuelle, comme on attrape des mouches avec du papier collant.

Ce que j'attends d'une belle lecture, c'est qu'elle me surprenne, qu'elle vienne me cueillir, m'emporter, me chavirer, m'étreindre. J'ai besoin qu'une écriture existe, soit présente, me séduise, me résiste, qu'elle me griffe, qu'elle m'enivre, qu'elle se déplie sous mes doigts, qu'elle me caresse aussi.

J'aime Zola, Maupassant ou Flaubert pour fouiller l'âme humaine et peindre de magnifiques fresques de la vie ordinaire, décrire les rêves et les désillusions comme autant de déflagrations dans l'âme, j'aime Dostoïevski pour sa capacité à me faire entrer dans des zones inconnues que je ne soupçonnais pas en moi et me faire ainsi peur, j'aime Victor Hugo pour sa fougue et son lyrisme à défendre les laissés-pour-compte, les condamnés à mort, ceux qui disent non, à en faire des héros, à me donner envie de croire en l'humanité. Pour le développement personnel, je préfère lire Sénèque, Marc Aurèle ou encore Montaigne. Pour la douceur, j'aime la poésie mélancolique d'Emily Dickinson ou de Marceline Desbordes-Valmore, et les contemporains aussi me surprennent tout autant : l'errance démesurée de Sylvain Tesson, les passions solaires et leurs blessures inguérissables de René Frégni, l'élégance révoltée d'Erri de Luca, l'ivresse sauvage et mystique de Jim Harrison, la grâce épurée de François Cheng. Marcel Proust ou Virginia Woolf offrent des voyages intérieurs bien plus enivrants et vertigineux que des milliers de kilomètres en camping-car, même sillonnant les cols pyrénéens les plus abrupts...

À la page 354, lorsqu'un des personnages du roman avoue, en parlant de L'alchimiste, que c'est son livre préféré , aïe, là c'en était trop... Ce fut le coup de grâce. Je n'ai pas pu aller plus loin... J'ai suivi l'un des principes de Daniel Pennac, lorsqu'une lecture vous résiste : « le droit de ne pas finir un livre ».

Alors, je descends du camping-car. Je quitte le voyage. Je ne saurai pas comment s'est terminée l'histoire d'Émile et de Joanne. Je les laisse filer vers la fin de l'escapade qui les unit, un peu triste quand même de quitter des amis attachants ; j'imagine pour eux le meilleur et le pire...

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Tout le bleu du ciel

Un livre vraiment surprenant. On y baigne en effet dans la sérénité alors même qu’il raconte l’histoire de deux êtres torturés et vaincus par les caprices du destin. Un vrai tour de force.



Joanne, totalement absente à elle-même, quitte son enfer ; Émile, condamné par un Alzheimer précoce, fuit l’hôpital et une vie ratée.

Ces deux-là partent en camping-car vers les Pyrénées pour un voyage sans but et sans contours.



C’est là qu’une forme de magie s’opère. Malgré les souvenirs douloureux et les défaites qui font tant souffrir, malgré les pertes de mémoire toujours plus oppressantes d’Émile, on ne cesse de respirer une odeur de bien-être et de quiétude.



Le cirque de Gavarnie et la promesse de Joseph, la bienveillance de Myrtille et le sourire de Sébastian, la force d’Isadora et la grande aiguille d’Ansabère, une éternité de bleu pour Tom et tous ces villages chargés d’ans…



Un livre empli de maladresses, mais de maladresses si touchantes, si pleine de sensibilité que j’ai passé outre…



Les majestueuses Pyrénées n’est qu’un prétexte, vous savez ! Le seul voyage qu’entreprennent Joanne et Émile est à l’intérieur d’eux-mêmes, de leur âme… Scories, résidus gris, amertume, ressentiment et méchanceté, ils vont se débarrasser de tout cela pour ne conserver de leur vie que l’essentiel et le lumineux.

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Les lendemains

Lorsque j'ouvre ce livre, j'hésite d'abord à le refermer.



Il me frappe au coeur. Il me bouleverse. Il me fait mal. Il tape dès les premières pages.



Pourtant, je continue. Et grand bien m'en prend !



J'ai découvert une plume. J'ai découvert une émotion. J'ai découvert une voix.



Il est question de lendemains. Ceux qui déchantent, ceux qu'on ne veut pas voir venir, ceux qu'on ne peut affronter.



Amande vient se cloîtrer dans une vieille maison auvergnate. Face aux deuils les plus terribles qui soient pour une femme heureuse et amoureuse.

Elle compte les soleils qui passent au-dehors sans jamais les voir. Jusqu'au jour où le battement d'une aile de papillon, littéralement, va laisser entrer ses rayons dans la maison, dans le cœur d'Amande …



Mélissa Da Costa murmure le deuil, l'abandon de vivre, et cette reconquête de soi, pas à pas, à force de silence. le chemin. Son chemin. Pour revenir vers la vie.



J'étais, pour quelques heures, dans cette maison. J'étais aux côtés de cette héroïne de la vie. J'étais là et tant d'émotions m'ont traversé. C'est une lecture, à la fois contemplative et bouleversante qui m'a étreint.



Ce roman est une rencontre. Entre le lecteur et cette héroïne abîmée. Comme rarement, j'ai eu le sentiment d'être plongé dans une sorte d'intimité, sans artifice, juste viscérale. Où les choses les plus simples revêtent les aspects les plus merveilleux.



Le cœur tremble, les yeux mouillent. Je n'ai pas honte de le dire.



Ce livre débute dans les larmes, puis se dévore d'espoir, l'espérance folle au cœur. Tout prend corps, tout reprend vie, au fil de ces pages écrites à l'encre d'une forme certaine de sincérité.



Vous l'aurez compris, je suis tombé complètement sous le charme. Follement. Comme seule la littérature sait réenchanter l'existence.



Je vais devoir très rapidement lire TOUT LE BLEU DU CIEL pour retrouver cette plume bouleversante. Mélissa Da Costa fait maintenant partie des auteurs que j'attendrai impatiemment …


Lien : https://labibliothequedejuju..
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La Doublure

Avec ce nouveau roman, Mélissa Da Costa s'éloigne du genre "feelgood" auquel elle m'a habituée jusqu'ici. "La doublure" est en effet bien trop sombre et malaisant pour être rangé dans cette catégorie. Loin de nous faire du bien, au contraire, j'ai ressenti tout autre chose pendant ma lecture, un sentiment très bizarre, à la limite du glauque, qui m'a clairement gênée pour pouvoir l'apprécier dans son entier.



Evie, à la recherche d'un emploi, va croiser par hasard Pierre, en quête d'une assistante pour sa femme Clara, artiste peintre qui commence à peine à se faire connaître sous le nom de Calypso Montant. Au fil du temps, Evie va comprendre que ce qu'on attend d'elle ne se limite pas uniquement à organiser des expos et répondre aux mails de sa patronne. Clara, qui ne veut pas se prêter aux jeux des journalistes, ni se montrer en public, qui ne veut que se consacrer à ses tableaux, attendra d'Evie qu'elle devienne son image, son double, sa doublure... C'est Evie qui se déplacera là où on attend l'artiste, qui donnera le change, toujours au bras de son pseudo-mari Pierre. Tantôt Calypso, tantôt Evie, ses sentiments et impressions finissent par se mélanger. Elle basculera dans un monde auquel elle n'était pas préparée : drogues, échangisme, romantisme noir révéleront sa vraie personnalité...



Mélissa Da Costa a pour habitude de nous gâter avec ses livres épais, dans lesquels on a toujours beaucoup à lire, nous permettant de rester un moment dans la même histoire. En cela, je ne le lui reproche pas, bien au contraire. Elle prend le temps de camper ses personnages, son contexte et ses décors. Ici, on baigne dans le milieu de l'art, celui du romantisme noir plus précisément, lequel je ne connais pas grand-chose je dois l'avouer. J'en ai donc appris énormément sur ce courant. J'ai même pris plaisir à consulter sur Google chacune des œuvres évoquées. Les différentes théories sur l'histoire d'Adam, Ève, Lilith, le Serpent et Satan sont très intéressantes, là encore j'en ai appris de bien bonnes... Quoi qu'il en soit, l'autrice maîtrise parfaitement son sujet et tout ce qui nous est dépeint implante l'ambiance générale : noire, malsaine, malaisante.



Ce qui m'a posé problème, ce sont les personnages. Le trio Evie/Pierre/Clara, faisant clairement référence au trio Eve/Adam/Lilith, m'a entièrement déplu. Si l'autrice ne lésine pas sur l'aspect psychologique de son personnage principal (à savoir Evie), elle a en revanche tout fait pour me la rendre antipathique. On perçoit tous ses ressentis, mais elle est faible, n'a aucune personnalité, est consciente d'être manipulée, n'a pas dit non une seule fois. Sa vraie personnalité, ou plutôt sa personnalité tout court, ne se réveille que bien trop tard pour que je m'attache à elle.



Et puis, il y a Pierre et Clara, qui jouent parfaitement leur rôle mais qui évoluent dans un monde de drogues et de sexualité perverse, rendant l'intrigue malfaisante, trop tordue.



Tout est en fait trop toxique : les personnages, leurs relations, le milieu dans lequel ils évoluent. Pourtant, tout est bien dépeint : le courant du romantisme noir, la dépendance aux stupéfiants, les ressentis d'Evie, la toxicité des relations entre les protagonistes. Mais tout ça plombe, à mon sens, toute l'histoire. C'est lourd, long par moments, trop malsain.



Je n'ai rien ressenti durant toute ma lecture, aucune empathie et aucun attachement pour les personnages, aucune émotion, si ce n'est un sentiment de malaise face à toute cette perversité.



La fin ne m'a pas déplu. J'ai également apprécié toutes les infos que j'ai pu apprendre sur le romantisme noir, tout comme j'ai apprécié découvrir de nombreuses œuvres et en suivre l'analyse et l'interprétation que les personnages en ont fait. Mais ça s'arrête malheureusement là, je me suis peu intéressée à l'histoire en elle-même.



Mélissa Da Costa nous offre ici une nouvelle facette de son travail, en osant sortir de l'étiquette "feelgood" qui lui est affublée, pour s'approcher davantage du roman noir. J'ai d'ailleurs pu lire de jolis retours de lecture de certains amis babelionautes (bien que pas tous). Ce livre aura donc ses adeptes, mais il n'a malheureusement que peu fonctionné sur moi...

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Je revenais des autres

Ce livre m’a accompagné durant une jolie semaine. Je l’ai lu comme on prend plaisir à regarder des feuilletons estivaux. Quelques pages par jour, j’étais heureuse de retrouver Ambre, Rosalie, Tim et Andrea. C’est un livre animé qui se voit, bien au-delà du plaisir de lecture.



C’est une belle histoire d’amitié qui commence pour Ambre, jeune fille perdue et cabossée par une enfance tristounette. Elle débarque dans un hôtel montagnard pour tenter de retrouver sens à sa vie. Là-bas elle rencontre des gens qui comme elle ont un peu de mal à être heureux et à lâcher prise. Il y a Rosalie avec son nourrisson, Tim l’homosexuel brouillé avec les siens, Andrea, le séducteur qui ne veut aucune attache.

Ensemble ils vont composer durant une saison l’hymne de l’amitié et de la seconde chance.



J’ai aimé ce livre qui m’a permis de lâcher prise moi aussi, de m’attacher à une bande d’amis cabossés, de les suivre avec émotions dans leurs difficultés et leur amitié naissante. Ce n’est pas Le livre où chaque page regorge de citations à souligner et j’ai trouvé ça extrêmement rafraîchissant. Pas de prise de tête ici, juste se laisser porter par une histoire humaine où l’énergie sociale fait beaucoup de bien. Ça fait du bien des histoires qui réparent, qui colmatent, qui parlent un peu de nous, de nos peurs, de nos regrets. Les 575 pages ne tombent pas dans la mièvrerie, les personnages sont fouillés, travaillés et très réalistes.



Encore un très beau roman de Mélissa Da Costa qui dépayse et véhicule de bien beaux messages remplis d’espérance.
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Tout le bleu du ciel

Emile n'est pas encore trentenaire, mais, atteint d'un Alzheimer précoce, il n'a plus que deux ans à vivre. Préférant fuir l'hôpital et l'étouffante sollicitude des siens, il décide de partir à l'aventure en camping-car, en compagnie d'une jeune fille, Joanna, recrutée par petite annonce.





Si vous entamez ces 650 pages, assurez-vous de votre provision de mouchoirs, car ce concentré d'émotions ne vous laissera pas de marbre.





Certes, ce premier roman n'est pas exempt de points faibles : même si les dialogues sonnent souvent juste, les traits de certains personnages sont parfois un peu outrés, les poncifs abondent, les bons sentiments prolifèrent, et l'on s‘agace des références trop appuyées à L'alchimiste de Paulo Coelho qui semble être LA bible de l'auteur, par ailleurs très marquée semble-t-il par les pratiques de développement personnel. Le style est fluide mais ne réussit pas vraiment à s'élever lorsqu'il évoque la beauté sauvage des lieux évoqués, et, au final, le tout présente quelques longueurs.





Pourtant, le charme opère et cette jolie histoire bien construite aux protagonistes attachants a tôt fait de vous faire oublier vos réticences pour vous emmener dans un moment de lecture fort agréable et plutôt addictif. Tendresse et bienveillance font de ce livre un petit bonheur, où l'irrémédiable issue se vit dans une tristesse pleine d'apaisement et de sérénité. Sans doute utopique et un brin naïf, ce récit donne envie d'y croire, de visiter les sites décrits et de rencontrer ses personnages, à la lumineuse humanité, qui vous laisseront un sentiment de manque une fois la dernière page tournée.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les lendemains

L'auteure de Tout le bleu du ciel signe ici avec son deuxième roman un hymne à la nature et à la renaissance.



Amande vient de perdre son mari ainsi que son bébé Manon mort née après le choc du décès de son mari. Elle s'en va au plus loin de son quotidien, dans une vieille maison perdue en pleine campagne. Seule avec ses démons, elle commencera par maudire le soleil et les papillons pour doucement faire corps avec son environnement. Dans la vieille maison, elle tombera sur les carnets de jardinage de la propriétaire Lucie Hughes.



Si la première partie de ce roman m'a semblé très triste et mélancolique, j'ai par contre été éblouie par la seconde partie quand la terre réveille ses trésors à cette jeune Amande fragilisée. C'est certainement ce que j'ai préféré dans ce roman, les rouges-gorges qui pépient, le chat gris bourré de puces, le pin sacré réceptacles des confidences d'Amande, les fleurs et les fraises qui poussent grâce à la patience et l'amour de la jeune femme.



C'est un roman né dans la souffrance et qui ressuscite dans la terre, transformant les larmes en colliers de fleurs.



Un roman qui nous donne envie d'embrasser le printemps, de remercier la nature, de la regarder frémir et frétiller les yeux grands ouverts, les mains brunies et calleuses d'avoir remué l'or de la terre mère.



On sait combien la terre est nourricière et capable d'enterrer dans ses couloirs nos chagrins et nos peurs. Je ne connaissais pas l'Amélanchier mais je n'ai qu'une hâte, m'en procurer un en souvenir de ces lendemains.
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La Doublure

Il sort en librairie aujourd’hui, et vous n’êtes pas prêts.

Vous connaissez Mélissa Da Costa comme une plume douce et délicate, une autrice de feel-good qui sait si bien vous émouvoir.

Vous n’êtes pas préparés à rencontrer la face sombre de sa plume dans « La doublure » qui parait aujourd’hui chez Albin Michel



Car ce roman est aux antipodes de tout ce à quoi elle nous a habitués, et elle nous prouve bien ici l’étendue de son immense talent.

Elle nous prouve que nous aurions bien tort de la cantonner à un seul exercice.



Ce roman est malsain, oppressant, suffocant.

On voit les travers, les risques, la pente glissante sur laquelle va s’engager notre personnage principal, Evie, touchante de naïveté et d’innocence.

Mais on ne peut pas l’arrêter. Personne ne le peut.



Melissa explore à la perfection la noirceur de l’âme, le piège du désir, la manipulation perverse, les relations toxiques, le poids du mensonge, la dependance.

Le tout dans un décor artistique et cultuel morbide et macabre à souhait, et extrêmement bien exploité.



Je le dis en toute sincérité, ce roman est incroyable. La sournoiserie y règne en maître.

La plume est addictive, impérieuse. Puissante.

C’est un roman qu’on ne peut pas lâcher tant le besoin de savoir est grand. De savoir quel sera le dernier tabou, la dernière limite, la fin.



Et cette fin. Mon Dieu.

Une fin à la hauteur du roman. Et je n’en dirai pas plus pour ne surtout rien gâcher de votre surprise.



Vous l’aurez compris, ce roman est incontournable.

Que vous connaissiez l’autrice ou pas, cette lecture ne peut pas vous laisser indifférents.

Il est d’une intensité folle. Diabolique. Machiavélique. Retentissant.



Il s’inscrit sans la moindre hésitation dans mon top de l’année.

Il bouscule, il assomme, il dérange.

Il marque, douloureusement.



Je ne l’oublierai pas de sitôt.

Merci Mélissa et les éditions Albin Michel pour cette expérience hors du commun.

On en redemande.

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Tout le bleu du ciel

Le grand intérêt de ce livre, c'est qu'on n'est pas obligé de le lire vraiment, tellement il est rempli de phrases inutiles.

Je sais, on a parlé à son sujet de « pépite », et il est vrai que l'idée première était une pépite : un jeune homme atteint d'une maladie dégénérescente incurable poste une petite annonce, et reçoit , à sa grande surprise, la réponse d'une jeune fille prête à partir à l'aventure avec lui en camping car. Sans l'avoir jamais vu.

Dès le début, j'essaie de m'intéresser, je m'en veux de trouver le texte insipide et j'arrive péniblement à la page 54 : « la salade est prête. Elle a dû préparer une vinaigrette car il y a un petit bol, au centre de la table, dans lequel est disposée une cuillère »

Je poursuis vaillamment, mais sans lire les phrases anodines , les dialogues inutiles et les détails sans intérêt:

P 114 : il sort une bouteille d'eau du frigo, se sert un verre, pioche dans un paquet de chips entamé » :

P 176, ils mangent avec force détails des pâtes.



Ça, des pâtes, ils en mangent, ils me saoulent à force d'en manger.



Ne m'en veuillez pas, mais les goûts et les couleurs ne se discutant pas, le Bleu du ciel de Melissa da Costa des premières 200 pages ne me séduit pas.

Je regarde le nombre de pages, 835 !

J'abandonne.

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Tout le bleu du ciel

Emile, vingt-six ans, est atteint d’une maladie orpheline, dont il sait qu’à très court terme, elle va le précipiter dans une sénilité précoce, oubliant peu à peu tout ce qui le relie à ses proches et, les noms des choses et des personnes, les façons de se retrouver dans l’espace, les savoir-faire et même qui il est. Sa famille effondrée souhaite le remettre entre les mains de la science, en le faisant participer à un essai clinique. C’est non. Emile refuse et part comme un voleur au volant d’un camping-car, en compagnie d’une triste demoiselle tout en noir qui a accepté son offre de voyage partagé proposé sur une annonce lancée comme une bouteille à la mer sur internet.



C’est à ce voyage que le lecteur est convié, pour découvrir peu à peu l’histoire de l’énigmatique accompagnatrice et assister au déclin du jeune homme.





Bien entendu, on se doute qu’à moins d’un miracle , les dés sont jetés et que, par conséquent il est conseillé de se munir d’un paquet de mouchoirs pour tourner les dernières pages, d’autant que l’auteur a vraiment le don de faire surgir les émotions profondes.



On passera sur les quelques invraisemblances, qui sont sans doute nécessaire pour rendre possible le propos.



Les passages consacrés au développement personnel sont assez bien intégrés pour ne pas faire trop copié-collé, et pas trop invasives.





Par contre, c’est dommage d’être obligé de tourner 650 pages avant d’en arriver là : beaucoup de redites alourdissent la narration , qui aurait gagner en concision. Les résumés des épisodes précédents reviennent régulièrement sans utilité.





Globalement c’est un roman feel-good (mais est-ce feel-good, de se retrouver en larmes pendant deux chapitres?) plutôt réussi, mais après ça , j’ai besoin d’un bon polar avec plein de méchants!



Challenge Pavés Babelio

#Toutlebleuduciel #NetGalleyFrance




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Les douleurs fantômes

Cinq ans se sont écoulé depuis Arvieux, cinq ans que Ambre a tourné le dos à ce groupe d’amis qu’elle avait rencontrés à la station d’hiver. Maintenant, elle est avec Marc. Quand Rosalie l’appelle à l’aide, Ambre n’hésite pas et file à son secours. La peur au ventre. Là-bas, elle les revoit tous. Tous ceux qu’elle a tenté d’oublier. Anton remonté contre Ambre n’en rate pas une pour lui faire mal. La petite Sophie ne sait plus qui est Ambre. Puis, Tim emprisonné dans une relation d’assistant auprès d’Anton. Un raz de marée s’abat sur la jeune femme, les souvenirs reviennent, les regrets aussi, la nostalgie.



J’aime beaucoup l’écriture de Mélissa Da Costa qui prend son temps de poser son histoire. Je la sens pleinement investie et attachée à ses personnages. Chaque chose en son temps, tout doucement l’oiseau fait son nid. Il y a des émotions, de la peine, des épreuves, de la joie aussi.



J’ignorais avant d’ouvrir ce livre qu’il s’agissait de la suite de son précédent roman, Je revenais des autres. Je ne suis pas particulièrement partisane des suites et j’avoue qu’ici, malgré le ton juste et la jolie écriture de Mélissa, je n’ai été que moyennement séduite par ces retrouvailles. Un peu trop prévisible, l’évidence d’un happy end. Ma mémoire d’éléphant m’a aussi joué des tours car je n’avais plus en tête les personnages du précédent livre. Ça n’a donc pas toujours été évident à suivre. Et ma non affinité avec les suites.



Ça reste néanmoins un joli roman qui plaira aux fans de Mélissa Da Costa. Je n’en doute pas. Ne tardez pas trop si vous venez de lire Je revenais des autres, surtout si vous l’avez aimé.
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Les lendemains

Après m'être délecté, comme beaucoup de monde , du superbe " Tout le bleu du ciel ", c'est en " pleine confiance " que j'ai tourné les premières pages des " Lendemains " . Inutile de le nier , ça commence par une véritable " descente aux enfers " , un destin brisé , la solitude de celui qui reste .. Terrible ...De quoi refermer le roman et se projeter vers une lecture plus " légère " ....Pourtant , quelque chose vous retient , vous pousse à prendre les pas d'Amande. Voyeurisme ? Compassion ? Empathie ? Un peu de tout ça peut - être tant nous sommes souvent , les uns et les autres , tellement empruntés, souvent maladroits envers ceux et celles qui traversent une telle épreuve si douloureuse . Et puis , ce qui vous " tient " aussi c'est cette extraordinaire faculté que Mélissa Da Costa , cette douceur des mots , cette beauté dans les images et puis cette patience qui accompagne , soutient , on n'entre qu'au compte gouttes , progressivement , dans ce monde dévasté qu'est devenu l'univers d'Amande . Prendre son temps , écouter, observer , revenir à des valeurs simples , et , surtout , surtout , se laisser guider par ces si belles phrases sans pathos et poétiques.

Peu de personnages mais des personnages " forts " , attachants , de " belles personnes " dépeintes avec un soin particulièrement minutieux et un charisme incroyable . La lenteur du propos traduit parfaitement la difficulté de la reconstruction mais chaque page lue nous fait " grandir " avec Amande .

Et puis , cette maison . Que dire ? Plus qu'un havre de paix , le véritable " ventre d'une maman " où tout commence , où tout recommence . La maison de Julie où plane encore la belle âme disparue de Lucie et de Paul ....C'est magnifique . Pas d'oubli , ça non , mais un bel " appui " sur le passé pour mieux appréhender les lendemains , ces lendemains de tragédie , une tragédie qui , si elle laisse épouvantables blessures , cèdera peu à peu la place à l'apaisement , lentement , douloureusement , jour après jour , pas à pas ,là- bas , dans la maison isolée au bout du chemin des Lendemains ....

Pour la trouver la maison .?..Ah ben , c'est facile , y'a un chat , un nid de rouges - gorges , un beau jardin fleuri ....Et puis l'arbre de Paul ....C'est quoi l'arbre de Paul ? Ou là , c'est une longue histoire , vous devriez lire le roman , ça sera bien mieux raconté ....Le mouchoir ? Ben oui , un peu , nous ne sommes pas " de marbre " ....

Pour moi , Mélissa Da Costa est devenue ...incontournable !!!! Bravo et ...merci .
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La Doublure

Quel coup de poing, ce roman ! Au point que j'ai failli le lâcher dans la première partie. Heureusement, j'ai réussi à surmonter le grand malaise qui m'étreignait et à poursuivre pour pouvoir, au final, crier au chef d'oeuvre !



Des personnages ensorcelants, envoûtants, qui prennent le pouvoir les uns sur les autres. Mais, parmi eux, on se demande jusque la fin qui aura le dessus. Les plus forts en apparence auront-ils le mot de la fin ?



Le monde de la peinture, c'est l'univers de Clara. Une peinture, qui appartient au courant du romantisme noir, empreinte d'une atmosphère macabre et angoissante. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir les tableaux des maîtres du genre qui étaient décrits et expliqués tout au long du récit (Goya, Franz von Stuck, Paul Delaroche, John Collier). Le parallèle entre certains tableaux et les relations quasiment sataniques qui se nouent entre les personnages sont mis en avant. C'est époustouflant les connaissances en art qui sont requises pour écrire une telle oeuvre...



Enfin, pour ceux qui n'ont jamais lu Mélissa Da Costa ou pour ceux qui n'ont pas aimé l'un ou l'autre de ses précédents romans (pas possible, ça existe ?), je vous mets au défi de reconnaître que vous lisez du "Mélissa Da Costa" !



Un fameux virage, parfaitement réussi par Mélissa Da Costa !

















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La Doublure

Quelle note donner à un roman dont j’entrevois toutes les qualités, mais qui ne m’a pas plu au point d’hésiter à le terminer ? C’est la question du jour, à laquelle je vais essayer de répondre au fil de ce retour moins positif qu’espéré… et que mérité… car comme dirait Confucius : « Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ce n’est pas forcément le pot qui est vide » !



La « doublure » dont il est question se nomme Evie Perraud, une jeune femme de vingt-trois ans à la recherche d’un nouvel emploi et d’une nouvelle vie, lorsqu’elle croise le chemin de Pierre Manan, un riche homme d’affaires qui cherche justement une assistante pour sa femme Clara, alias Calypso Montant, une artiste peintre en pleine ascension. Un job qui ne se limite pas à organiser des expositions et à répondre aux mails de l’artiste, mais qui consiste également à se faire passer pour Calypso Montant lors d’événements publics, en tant que doublure de cette patronne qui désire uniquement se consacrer à ses tableaux…



Bon certes, je ne suis pas particulièrement fan de peinture, mais la vue de « L’empire des lumières » au musée Magritte m’ayant laissé sans voix, je ne suis pas non plus réfractaire à cette plongée dans le monde de l’art proposée par Mélissa Da Costa. Sauf qu’ici, on baigne dans le romantisme noir, dans un univers sombre, malsain, pervers, morbide et glauque, parsemé de références à Goya, Baudelaire ou le marquis de Sade, beaucoup trop éloigné de ma réalité et dans lequel j’ai été réfractaire à me projeter.



Cette incapacité à pouvoir entrer dans le roman n’était pas uniquement dû à ce fond artistique beaucoup trop sombre, mais également à ce trio de personnages qui n’est pas parvenu à me séduire. J’ai eu du mal à comprendre la plupart des décisions d’Evie et n’ai pas du tout adhéré à ce triangle relationnel particulièrement toxique et destructeur, parsemé de drogues, de sexe et de manipulations. Du coup, j’ai beaucoup apprécié les quelques passages qu’Evie passait en compagnie de personnages secondaires, tels que Gaël et Irène, bien loin de l’emprise de ce couple diabolique.



Bref, ce virage entamé par Mélissa Da Costa (lisez « Tout le bleu du ciel »), loin du « feelgood » et de la normalité, propulsant le lecteur dans un thriller d’une noirceur et d’une violence psychologique extrêmes, m’a totalement laissé sur le bord de la route. Et c’est surtout dommage pour moi, car le talent d’écriture est là, la descente aux enfers finalement suffocante, le parallèle biblique entre Evie/Pierre/Clara et Eve/Adam/Lilith parfaitement exploité et le final particulièrement réussi.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je revenais des autres

Juste le titre. J’étais déjà comme envouté.



Je me le répétais, comme une chanson qui ne veut pas sortir de la tête, à chaque fois que je posais les yeux sur ce roman, là, sur ma table de chevet et qui m’a accompagné durant plusieurs soirées.



Un titre. Un peu comme une belle promesse. Comme un tour de magie.

Je revenais des autres.



Revenir à soi, à travers les autres. Revenir de loin mais revenir quand même. Partir à sa rencontre et ne pas en revenir, tant le voyage est fort !

Je me suis retrouvé follement captif dès les premières lignes. Il faut l’avouer, ça commence fort, très fort.



Ambre, vingt ans, la vie devant elle, et une forme de désespoir chevillé au corps. Celui qui te fait perdre l’envie de vivre. Ambre, vingt ans, trop maquillée, trop alcoolisée, trop triste de ne pas être aimée. Lasse de n’être que la maîtresse, la mal entretenue…Ambre, vingt ans et de la poussière accumulée dans les recoins sombres de son existence jusqu’à cette détresse qui vient percuter le lecteur dès les premières pages.



Reste l’exil. Dans cet hôtel, pour une saison. Le temps de retrouver un peu de courage. Le temps de se réchauffer à la lueur de ces autres …



Ce roman est doux et dur à la fois. C’est l’histoire d’un combat, de rencontres, de guerres lasses et de batailles gagnées par KO. Mélissa Da Costa fait partie de ces auteurs qui me touchent, me captivent et me renversent un peu.



JE REVENAIS DES AUTRES. Et, moi, lecteur, je n’en suis pas encore revenu. J’ai passé une saison au creux d’une humanité qui fait un bien fou, qui répare de vivre et j’en redemanderai presque. J’ai passé une saison au creux des autres, comme on se rappelle combien certaines rencontrent peuvent nous guérir, nous emmitoufler et nous permettre de revenir.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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La Faiseuse d'étoiles

La faiseuse d'étoiles - Mélissa Da Costa - roman - Éditions Le Livre de Poche - Lu en août 2023.



C'est un petit livre, mais son contenu est si joli.



Après plus de 200 chroniques, je pense n'avoir plus rien à ajouter, sauf que j'ai aimé.



J'ai aimé cette maman très malade, qui pour protéger son petit bout de cinq ans, lui annonce son prochain départ sur ... Uranus pour y travailler, elle va fabriquer des étoiles. Comment dire à son enfant qu'on va mourir ?



Maman a l'imagination débordante, elle s'invente une vie sur cette planète aux 27 lunes qui éblouit Arthur.

Il y a paraît-il des escargots des glaces bleus qui mangent du persil polaire, des ours, des pingouins, des arbres-cerfs avec au bout des branches des grelots qui font de la musique... Et encore bien de belles choses.

Arthur est très curieux, il pose plein de questions et sa maman a toujours une réponse enchantée à lui donner.



Son papa, sa mamie et sa tante Cassie sont dans le secret mais ne sont pas tout à fait d'accord, ils pensent que c'est mieux de dire la vérité.



Quand Arthur apprend qu'on lui a raconté des bobards, après le décès de sa maman dont on l'a éloigné, il est très très en colère.



Cette maman a-t-elle eu raison ? Je ne sais pas, mais Arthur va comprendre que sa maman a voulu le protéger d'un énorme chagrin. Elle voulait qu'il garde d'elle un joli souvenir. Elle lui a écrit une quantité de lettres à lui remettre à ses anniversaires, ou quand il se sentirait triste, signées "La Faiseuse d'étoiles".



Plus tard, Arthur devient père à son tour et se jure d'être un faiseur d'étoiles pour sa petite fille.



C'est une histoire très touchante , empreinte de douceur, de merveilleux malgré le tragique de la situation, c'est plein de fraîcheur, c'est l'histoire de l' immense amour d'une maman pour son enfant, d'une famille unie dans l'adversité, c'est une espèce de conte lumineux.



Pour moi, les personnes aimées qui sont parties sont dans les étoiles, j' aime y croire.



Le livre de Mélissa Da Costa va servir à aider l'UNICEF, à chaque livre vendu, 2 € sont versés à l'association.

Pour que chaque enfant puisse

vivre sur une Terre préservée dans un État de droits

Pour que chaque enfant puisse jouir du meilleur état de santé possible

Pour que chaque enfant ait accès à l'eau potable et à la nourriture

Pour que chaque enfant puisse aller à l'école et vivre dans la dignité

Pour que chaque enfant puisse grandir en toute sécurité.



Je vais ajouter, avec beaucoup d'amour aussi.



Soyons des faiseuses et des faiseurs d'étoiles et achetons ce livre pour peut-être faire briller les yeux de l'un de quelques uns de ces enfants.









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Je revenais des autres

Ce livre même si je l'ai lu relativement vite et sans déplaisir restera quand même une déception pour moi. J'avais tellement aimé mes lectures précédentes de l'auteure, et surtout son premier livre: "Tout le bleu du ciel".

Ambre, jeune maitresse d'un homme marié Philippe, tente de mettre fin à ses jours. Philippe la sauve in extremis et l'envoie se reconstruire dans une station de ski, où elle va devenir serveuse pour la saison. Elle y rencontre un groupe de saisonniers, tous un peu cabossés par la vie.

Moi qui aime les gros livres,une fois n'est pas coutume, j'ai trouvé celui-ci trop long. Les personnages donnent l'impression de revivre éternellement les mêmes situations, s'engluant indéfiniment dans les mêmes questions les mêmes rancoeurs. J'ai ainsi eu du mal à comprendre la profondeur de la rancune d'Ambre vis-à-vis de ses parents. Et certaines évolutions, quand elles arrivent, sont brutales, sans transition et du coup je les ai trouvées peu crédibles.

Certaines, en revanche, mettent beaucoup de temps à arriver, à coup de j'y vais, j’y vais pas et la situation devient un peu lassante.

Je n'ai pas retrouvé la profondeur des personnages des deux livres précédents, peut-être parce qu'ils sont trop nombreux et que l'auteure reste du coup plus en surface.

Cela dit, j'ai quand mème suivi avec intérêt les aventures de tout ce petit monde, mais sans y retrouver la qualité de l'émotion des deux livres précédents
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