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Citation de MegGomar


— Allez.
Il le tira et Juan se laissa emmener. Il pouvait se connecter intimement,
délicatement, avec son fils, afin que le chemin lui paraisse naturel. Avant de
sortir du cimetière, tous deux prirent de l’eau du robinet que les gens
utilisaient pour les fleurs. Juan se mouilla les cheveux et humidifia le visage
de Gaspar, qui tenait son sac à dos de ses mains pleines de cire. Il est resté
tellement immobile toute la nuit qu’il n’a même pas retiré la cire de ses
mains, pensa Juan. Ses doigts gris lui rappelèrent le démon. Gaspar se le
rappelait sûrement aussi. Juan entreprit d’ôter la cire sur ses mains. Sa peau
n’était pas brûlée dessous, pas même irritée. Gaspar allait bientôt se révéler
comme médium, il le sentit en lui lavant les doigts. Les personnes qui ne
possédaient pas de pouvoirs ne voyaient pas le Cinquième. Elles
percevaient éventuellement sa présence, de l’inquiétude, de la peur. Elles
pouvaient même mourir. Mais on le voyait seulement en éduquant son
regard. Quand la vision était naturelle, cela signifiait que la personne avait
un don. Était-il possible de le cacher ? Si Gaspar était un médium, sa vie
serait courte et brutale. Les médiums ne vivaient pas longtemps. Le contact
avec les dieux anciens les détruisait physiquement et mentalement. Certains
mouraient au premier contact, ou très tôt. La plupart d’entre eux devenaient
rapidement fous, de façon irrémédiable. Il n’existait pas de magie, de rituel
ou de science pour les soulager. La magie et un peu de science aidaient à les
maintenir en vie quelques années, plus que leurs corps et leurs esprits ne le
pouvaient, mais pas longtemps. Les médiums qui résistaient, comme lui,
étaient exceptionnels.
— Allez, papa, on part.
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