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Citation de Gloumi


Gloumi
16 septembre 2013
Kâli, la déesse terrible, rôde à travers les plaines de l'Inde. On la rencontre simultanément au Nord et au Sud, et à la fois dans les lieux saints et dans les marchés. Les femmes tressaillent sur son passage ; les jeunes hommes, dilatant les narines, s'avancent sur le seuil des portes, et les petits enfants qui vagissent savent déjà son nom. Kâli la Noire est horrible et belle. Sa taille est si fine que les poètes qui la chantent la compare au bananier. Elle a des épaules rondes comme le lever de la lune d'automne ; des seins gonflés comme des bourgeons près d'éclore ; ses cuisses ondoient comme la trompe de l'éléphanteau nouveau-né, et ses pieds dansants sont comme de jeunes pousses. Sa bouche est chaude comme la vie ; ses yeux profonds comme la mort. Elle se mire tour à tour dans le bronze de la nuit, dans l'argent de l'aurore, dans le cuivre du crépuscule, et, dans l'or de midi, elle se contemple. Mais ses lèvres n'ont jamais souri ; un chapelet d'ossements s'enroule autour de son cou mince, et, dans sa figure plus claire que le reste de son corps, ses vastes yeux sont purs et tristes. Le visage de Kâli, éternellement mouillé de larmes, est pâle et couverts de rosée comme la face inquiète du matin.
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