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Critiques de Manon Segur (58)
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Le cloître des vanités

Quand une couverture envoûte le lecteur , il ne souhaite ardemment qu’une chose : découvrir le livre , notamment quand il se pimente d’une romance fantastique . J’adresse mes félicitations à Marcela Bolívar pour cette sublime illustration . Il me tardait de lire “Le cloître des vanités” par Manon Ségur aux éditions Crin de Chimère .



1231 , en Occitanie , on célèbre la bénédiction de la Cathédrale St-Joseph destiné à protéger les Albigeois . Les chants retentissent à un rythme joyeux . Une cérémonie qui se glorifie en présence du vicomte Roger d’Albeyrac , un homme quasi-inexistant depuis le décès de son épouse il y a quelques mois de cela. Accablé par le désespoir , il se voue à la mélancolie pour compagnie au grand damne de son entourage .



Dans le voisinage se trouve Hermine , une employée du château . Elle laisse couler ses rêves le temps d’une promenade . Le nom du Vicomte résonne dans son coeur , Hermine vit dans ses illusions , ses espérances d’un lendemain meilleur . Son excursion va la mener devant un magnifique portail orné de fleurs assez mystérieux et une rencontre inattendue. Un piège qui se referme sur Hermine en douce …



Ce cloître hypnotisant par tant de richesses est dominé par Sernin le Bâtisseur , un démon qui savoure les âmes humaines en toute quiétude. Depuis mille ans , Sernin s’attache à ces plaisirs diaboliques. Il représente l’ignominie en personne , sans aucun regret sur ses proies , plutôt de la lassitude . Pourtant , Hermine éveille en lui des sensations nouvelles inconnus à lui par ses incessantes confrontations en toute transparence quitte à perdre la vie . Ancienne prostituée , son âme incarne la bonté et l’authencité , chose assez troublante pour Sernin .



Une rencontre entraîne une autre , encore plus déstabilisante pour Sernin , un jour qui se voulait anodin pour lui . La visite de la Cathédrale St-Joseph lui réserve bien des surprises … A croire qu’une bataille entre le bien et le mal commencent à prendre naissance . Un malaise s’installe insidieusement en Sernin habitué à l’indifférence . La vision d’une parfaite et guérisseuse , une paysanne aux allures pures et délicates lui procure un sentiment d’une tout autre nature , une impression indédite pour ce génie du mal . Comment un être aussi infâme peut-il ressentir un quelconque ressenti de bienveillance ou de générosité envers quiconque? quel retournement de situation nous livre Manon Ségur ! Un démon qui se remet en question ! C’est assez déconcertant et amusant par la suite .



Avec une plume poétique et charmante, l’écrivaine nous entraîne dans une narration au rythme fluide qui puise une défiance entre l’amour et la religion en discontinue , à laquelle s’ajoute des manipulations politiques .



Manon Ségur met en évidence la lumière de la Rédemption à travers ces personnages en quête du Salut . Un roman agréable à lire .
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Le cloître des vanités

Les cloches sonnent à Albeyrac. Parmi la foule compacte rassemblée pour fêter l'achèvement de la majestueuse cathédrale, le vicomte d'Albeyrac donne à la jeune Hermine des pensées éloignées de la piété requise pour le lieu. Alors qu'elle s'apprête à rejoindre la demeure de son seigneur, elle trouve un vieux cloître qu'elle n'avait jamais remarqué. Intriguée, elle pénètre dans un jardin luxuriant, loin de se douter que cette incursion modifiera à jamais son destin.



Un premier roman qui manie parfaitement les codes du roman gothique. De vieilles pierres, un mal qui rode, des personnages torturés, l'auteure a su créer une ambiance propre à la poésie des ruines et des tombeaux.

La cathédrale se dévoile majestueuse. De nombreux passages décrivent l'élégance des formes, les couleurs de vitraux et les arches sculptées.

Le cloître de Sernin est une fabrique propice à la rêverie. Les descriptions de l'auteure sont travaillées et sous les mots apparaissent sans peine l'agencement gracieux des briques et la profusion de fleurs à l'odeur enivrante. Mais le roman de Manon Segur n'est pas qu'une plastique de la représentation de la nature ou de l'architecture.



L'écriture est recherchée et le récit est ponctué de nombreux faits historiques. L'auteure développe des personnages intéressants dont les mentalités contraires offrent un spectacle captivant.



Niché au sein de son cloître, le démon Sernin, se nourrit avec soin de la mélancolie. Le maître des lieux aime capturer ses visiteurs, les bercer de rêveries propres à susciter le regret.

Hermine, sa victime, se fera chantre de l'honneur et ses réactions susciteront un vif intérêt de la part de son geôlier. Enfin, comme toute lumière attire la noirceur, la jeune Agnès, adepte de la foi et symbole de pureté, entraînera malgré lui le démon sur une voie qu'il était loin d'imaginer.



Une lecture intéressante en dépit du manque de contraste chez les personnages qui nuisait par moment à leur crédibilité. Un beau roman, magnifié par la superbe couverture signée Marcela Bolivar que j'avais déjà découverte avec l'illustration du livre Vert-de-Lierre de Louise le Bars.

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Le cloître des vanités

Que voilà un bon premier roman ! Alors bien sûr, pas parfait. Mais, habilement, l'autrice s'en tire très bien et nous offre quelque chose de chouette.



On est donc en Occitanie, en 1231. J'ai découvert là un pan de l'Histoire qui m'était complètement inconnu. C'était passionnant. Cet aspect historique plante le décor, mais est aussi lié à l'intrigue. Il n'est pas là juste pour faire beau. Ou couleur locale. L'autrice connait son sujet, et ça se ressent. Elle dépeint une époque de manière très visuelle.

Le cœur de l'intrigue se déroule dans une sorte de huis-clos un peu étouffant (c'est le but). Le cloître, le scriptorium, la cathédrale attenante. Le vocabulaire architectural est au rendez-vous, mais suffisamment intelligible pour ne pas être une description technique aride. L'écriture est fluide, agréable, ça se lit facilement et au passage on apprend quelques mots.



C'est un roman d'ambiance, et c'est le gros point fort du récit. C'est soigné, très bien dosé, avec parfois quelques petites touches de fantastique. De plus, l'autrice propose une playlist musicale d'accompagnement au début du texte, et j'ai trouvé ça très original. Evidemment, ça accompagne à la perfection le texte, mais j'ai trouvé que cette initiative amenait aussi des réflexions sur l'acte de lecture en lui-même, et modifiait notre rapport au roman. Question intéressante à creuser.



C'est une romance, également. Ce que j'ai apprécié, c'est que finalement, c'est une romance sans en être une. Il n'y a rien d'évident, de facile. Pas de facilités, pas de déjà-vu/lu. Je n'appliquerais pas ce terme pour désigner le roman (et ça me va très bien comme ça). Le chemin pris par l'autrice a su me surprendre, en prenant des chemins de traverse originaux et bienvenus.



Ma seule réserve réside sur les personnages qui me semblent manquer de consistance. Leur métamorphose vers une nature différente m'a semblé beaucoup trop rapide pour être crédible. Le personnage d'Hermine ne m'a pas convaincue, et Sernin… ben Sernin était beaucoup plus convaincant en démon. J'ai bien aimé son état mélancolique ensuite, c'est vraiment l'état de transition qui à mon avis ne fonctionne pas ici.



Cela dit, si ce type de bémols en général me freine dans ma lecture et finit par m'en faire sortir, cela n'a pas été le cas ici, justement du fait de l'écriture soignée, habile, et de l'intrigue bien ficelée qui tient la route. Il y a un souci du détail que j'ai énormément apprécié (jusqu'au nom des chapitres, tous en P, comme les Parfaits, cette appellation pour les Cathares).



J'ai maintenant hâte de recevoir l'exemplaire papier, dont j'ai pu voir un extrait, et ça promet là aussi quelque chose de chouette, pensé jusqu'au moindre détail.



Une très belle découverte !
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Le cloître des vanités

J’ai trouvé la plume de l’auteure, Manon Ségur, très lyrique, très pieuse pendant de longues pages sans nullement gâcher la lecture; Je me suis laissé doucement ensevelir par cette chape onctueuse de fausse piété et de mensonge… Parce qu’il est question de cela quand on aborde Sernin le Bâtisseur.



L’ambiance est lourde de fragrance sucrée ou fleurale peut-être, l’antre du démon est arrivé à me subjuguer en jouant sur ma curiosité … malsaine… Manon Ségur nous lie en quelques sortes à Sernin, qu’on apprend à ne pas détester, peut-être même à prendre en pitié et puis comme il semble le penser très fort, il débarrasse la cité de la lie de l’humanité… les obsessionnels, les vaniteux cruel, les gens qui se laisse emporter par leur tristesse ou autres émotions négatives. Oui finalement j’ai vraiment bien aimé Sernin le Démon, malgré ses meurtres, sa torture, sa propension à aimer se nourrir du mal qui émane des émotions humaines qu’il aime aussi cultiver d’ailleurs.



Dans ce récit Manon Ségur nous livre deux facettes du monde tel qu’on aimerait le percevoir, mais avec différents points de vue. Il n’y a ni mal ni bien dans ces visions car toutes tendent vers un même objectif, seulement des chemins différents pour y arriver qui n’en enlève pas moins d’admiration d’un côté comme de l’autre; des chemins aussi compliqué l’un que l’autre.



Si d’un côté la foi inébranlable qu’en chacun de nous demeure une lumière, un espoir et que rien ni personne ne peut l’éteindre; d’un autre côté peut-être que se salir les mains et un peu l’âme pour apporter, protéger cette chère lumière nous amène exactement au même endroit. D’un côté rester droit et ne jamais fléchir face aux Ténèbres est source d’admiration, cette ténacité, cette détermination à croire en l’autre, et dans un même temps ce chemin un peu moins orthodoxe, qui vous fait frayer quelques fois avec l’engeance du mal mais pour préserver la lumière et l’espoir au détriment de soi … juste pour les autres sans contrepartie c’est aussi admirable de se salir les mains pour empêcher les autres de se ternir. Je ne sais pas si j’ai été claire, mais cette réflexion à double tranchant était passionnante et intense.



Un petit mot sur ligne historique du récit très intéressante, l’auteure explique d’où lui vient ses influences tout à la fin de l’histoire, n’oubliez de lire ces derniers mots qui ont vraiment un intérêt précieux.



Et pour finir ce message sous-jacent que tout le monde peut changer grâce à l’amour peu importe la forme, amour filiale, amour passion, amour amitié, amour de son prochain … et j’en passe, c’est ce pouvoir qui est incontrôlable, qui est indomptable, que personne ne peut contrer !



En Bref

Un récit qui vous englue dans des fragrances lourdes, un récit plus lumineux qu’il n’y parait.



Un récit qui s’appuie sur l’Histoire Languedocienne et trempe dans un fantastique démoniaque;



Merci aux Éditions Crin de Chimère et à l’auteure Manon Ségur pour cette aventure sucrée/amère;
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Le cantique du noyé

La littérature a le pouvoir de nous emmener dans des mondes mystérieux et fascinants, où l’imagination n’a pas de limites. Récemment, je me suis lancé dans la lecture du roman Le Cantique du Noyé, un ouvrage qui m’a plongée dans un univers troublant et envoûtant. À travers cette expérience, j’ai pu découvrir un récit complexe, qui ne m’a pas captivée jusqu’à la fin.



**Plongée dans un monde mystérieux

Dès les premières pages, j’ai été happée par l’atmosphère sombre et énigmatique qui se dégageait de l’histoire. L’auteur a su créer un univers riche en mystères et en intrigues, où chaque personnage semblait dissimuler des secrets inavoués. Au fil des chapitres, j’ai eu l’impression de me perdre dans un labyrinthe de mystères, où la frontière entre le réel et l’imaginaire devenait de plus en plus floue.



Le roman s’ouvre sur un coup de foudre sous le signe de l’imprévu et de l’intensité – Matthieu Felzac et Aurore Steiner sont frappés par les flèches d’un amour fulgurant, mais très vite, l’obscurité les enveloppe. La trame se tisse de menaces et de tensions, invitant le lecteur à s’engager dans une course contre le mal qui s’acharne à séparer les deux amants.



À moins que… l’histoire n’embraye sur une autre voie, celle de Judith Dinh Thi, cantatrice au talent indéniable, mais dont le passé n’est pas sans faille. La découverte d’une scène de crime met en lumière une toile dense, un thriller ponctué de fragments d’intrigues et de secrets ineffables. Le lien avec la pluie d’étoiles mystique d’une nuit lointaine reste à établir, invitant à spéculer sur le fil rouge qui relie ces événements épars.



**Découverte du roman

L’aventure littéraire est un voyage aux multiples visages, certains nous captivent dès la première page, d’autres nous échappent, glissent de nos mains tel un poisson insaisissable. Le Cantique du Noyé de Manon Ségur promettait une immersion dans l’enchevêtrement des destins, une valse de mystères et de passions. Pourtant, comme une cavalière devant un obstacle trop haut, j’ai fini par renoncer avant la fin du parcours.



Ce roman, qui mêle habilement suspense, fantastique et poésie, m’a transportée dans un monde parallèle où les règles de la réalité semblaient ne plus s’appliquer. Les descriptions magnifiques et parfois perturbantes m’ont plongée dans un état curieux, me poussant à tourner les pages pour découvrir ce qui se cachait derrière chaque mystère.



L’intention de l’auteur est claire: nous emmener au-delà du visible, déchirer le voile de nos croyances et de nos a priori. Malheureusement, la promesse d’un dépaysement littéraire s’est heurtée à la complexité des vagues narratives qui, loin de m’emporter, m’ont laissée au rivage, observatrice d’un récit qui décourage plutôt qu’il n’embrasse.



**L’immersion dans un roman étrange

Au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture, je me suis perdue dans la complexité des personnages et des relations qui les liaient. Chaque protagoniste semblait porter un fardeau, une histoire douloureuse qui le rendait à la fois attachant et inquiétant. L’auteur a su créer des personnages profonds et nuancés, qui évoluaient au fil des pages et dont les motivations restaient parfois obscures.



Partir avant la fin de l’histoire ne se fait pas à la légère. La décision est un aveu que, malgré mon amour pour les récits qui nous bousculent et nous font grandir, Le Cantique du Noyé n’a pas su éveiller en moi cette étincelle vitale qui fait d’une lecture un véritable échange. Sans doute devait-on y pénétrer avec un état d’esprit différent, libéré des attentes pour laisser le flot des mots et des intrigues s’emparer de nos sens.



**Mon expérience inachevée en eaux troubles

Malheureusement, mon immersion a été interrompue. Malgré ma frustration de ne pas avoir pu découvrir la conclusion de cette histoire envoûtante, je garde un souvenir impérissable de cette plongée dans un monde si étrange et mystérieux. Ce roman m’a rappelé la puissance de la littérature pour nous transporter dans des mondes inconnus et pour nous faire réfléchir sur notre propre existence.



Dans mon travail, je parle souvent du lien unique que l’on tisse avec un cheval, de la patience et de l’empathie requises pour comprendre une créature tout en instincts et subtilités. Peut-être ce roman demandait-il la même philosophie : s’approcher doucement, respecter son rythme et ses mystères, mais pour une raison que j’interroge encore, la connexion n’a pas eu lieu.



**En conclusion,

À vous qui vous apprêtez à ouvrir ce roman, je souhaite un meilleur alignement avec l’esprit de l’ouvrage. Puissiez-vous trouver dans ses pages le frisson et la révélation qui m’ont échappé, car après tout, chaque lecture est une rencontre unique, et aucun cheval, aucun livre n’est jamais tout à fait apprivoisé.



Le Cantique du Noyé a été pour moi une expérience littéraire particulière, qui m’a permis de m’évader de la réalité pendant un court instant. Ce roman étrange m’a poussée à explorer des territoires inconnus de mon imagination et à remettre en question mes certitudes. Malgré son dénouement inachevé, cette lecture restera gravée dans ma mémoire comme une plongée en eaux troubles, où la frontière entre le réel et l’imaginaire était plus mince que jamais.
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Le cloître des vanités

Hello, hello !



J'avais hâte de découvrir la plume de Manon Ségur en dehors des fanfictions, et c'est donc avec grand plaisir que je me suis penchée dans Le Cloître des Vanités, son premier roman, publié aux éditions Crin de Chimère, qui n'existent malheureusement plus aujourd'hui. Toutefois, si le roman vous intéresse, l'autrice en a encore quelques uns en stock, n'hésitez pas à la contacter par message privé ici ou sur Twitter !



Le roman nous plonge au XIIIe siècle, dans le village d'Albeyrac en Occitanie, tenu par un puissant démon, Sernin, qui attire depuis toujours les âmes égarées dans son cloître afin de les torturer et se nourrir de leur essence. Tout change lorsqu'il capture Hermine, une jeune servante qui loin de se démonter, lui pose de sérieux problèmes. Comme si ça ne suffisait pas, une jeune Parfaite, Agnès, le trouble étrangement sans qu'il n'arrive à mettre un nom sur ce qu'il ressent. Toutes les deux vont faire réaliser des choses au démon, notamment sur sa nature et ses activités.



Il s'agit d'une romance gothique. Pour ceux qui ne connaissent pas le roman gothique, il s'agit d'un style de roman qui se base sur une atmosphère mélancolique, la présence accrue des descriptions titanesques (notamment d'églises et de cathédrales) et une intrigue qui n'est ni bonne ni mauvaise, teintée de sombre et de gris, portant souvent sur la foi ou des créatures fantastiques proches des hommes et pourtant différentes voire horribles (des vampires, ou comme ici, un démon). L'aspect romance n'est pas si marqué que ça, même s'il s'agit d'une grosse partie de l'intrigue. On se rapproche d'ailleurs plus du drame sur bien des aspects, sans pour autant coller entièrement à celui-ci.



Le roman suit Sernin le bâtisseur, un vieux démon qui se nourrit des souvenirs des âmes désespérées qui osent s'aventurer dans son cloître. Il est tantôt cruel, tantôt surprenamment humain, et c'est cette part d'humanité qui va être remise en question tout au long de l'histoire. C'est un personnage complexe, difficile à cerner sur une bonne partie de l'intrigue, qu'on trouve en premier lieu très antipathique… mais auquel on finit par s'attacher fortement grâce à son évolution surprenante. Car Sernin est un démon capable d'éprouver de l'attirance romantique. Malheureusement, il ne sait pas trop quoi en faire, et c'est tout le problème de l'intrigue. Peut-on être un monstre et aimer ?



Le personnage a une conception de l'amour très particulière qui m'a pour une fois énormément parlé puisqu'il est complètement asexuel, et dit clairement qu'il n'est pas intéressé par les plaisirs de la chair. Et juste pour ça : MERCI. God, ça manque cruellement de représentation dans l'asexualité, et c'est une preuve flagrante qu'on peut écrire une romance avec des personnages qui n'ont pas d'attirance sexuelle.



Le roman possède aussi des personnages féminins très importants, Hermine et Agnès, qui chacune à leur façon vont montrer au démon qu'il est plus humain qu'il ne le pense, avec chacune une direction opposée. Hermine est décrite comme corrompue par ses désirs, après notamment des événements qui ont bouleversé sa vie, alors qu'Agnès est une Parfaite, pieuse. Toutes les deux vont se montrer inatteignable pour le démon, Hermine par son refus de coopérer, et Agnès par sa foi, qui la rend naturellement hors d'atteinte. Et pourtant. J'ai beaucoup aimé leur caractérisation, très assumée. Ce sont aussi des femmes qui gardent leurs convictions et ne sont pas abruties par le contact du démon, et ça fait plaisir !



Je pense toutefois que ce roman n'est pas pour tout le monde, notamment parce que le roman gothique a un style assez spécifique qui n'est plus beaucoup lu ou écrit aujourd'hui et qui donc peut déranger. Dans mon cas, j'en ai lu beaucoup pendant mes études donc ça ne m'a posé aucun problème, mais la mélancolie ambiante peut sans doute paraître un peu exagérée à des lecteurs non-avertis. Pareil pour les personnages, qui sont entre réalisme et contes, ce qui donne un entre-deux qui peut être dérangeant, notamment dans l'évolution du démon, très morale. C'est aussi un roman qui est plus porté sur la réflexion que sur l'action, qui aborde des sujets complexes comme la foi cathare, qui je l'avoue, aurait peut-être mérité une ou deux annexes à la fin parce que ça faisait un moment que j'avais pas replongé dans cette partie de l'Histoire.



En revanche, je suis tombée amoureuse des descriptions, notamment des bâtiments, qui sont vraiment super chouettes et permettent de découvrir les bâtiments religieux d'un point de vue fictionnel, c'est un peu la marque de l'autrice après tout.



C'est donc une très chouette découverte que je recommande, très créative et novatrice, et qui en plus est un premier roman, ce qui est plutôt impressionnant. Très chouette découverte !


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L'étreinte du roncier

Je remercie les éditions Crin de Chimère pour l'envoi de ce service presse. La lecture du résumé m'avait intriguée et je m'étais tout de suite imaginé une ambiance sombre, avec des personnages torturés et des situations dramatiques. J'attendais peut-être trop de ce roman, car j'ai été extrêmement déçue. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.



La suite sur mon blog :
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L'étreinte du roncier

Bonjour lecteurs et lectrices,



Je vais vous donner mon avis, mais pour cela j'ai aussi besoin de vous raconter un peu ma vie !



Cela faisait longtemps que j'attendais de lire Manon car j'adore son feed Insta, sa sensibilité et sa gentillesse. Ma fiancée a lu son premier roman, Le cloître des vanités, et m'avait dit qu'il était particulièrement sombre et violent. Ce qui m'avait fort surpris venant d'une autrice aussi sympathique.



Faisant une collection sur le végétal, je lisais tranquillement ma PAL lorsque, oh joie, je vis le titre deuxième romans de Manon : l'étreinte du roncier. Enfin une énième, mais décisive, excuse pour enfin la lire !



Je n'avais jamais lu de livre gothique auparavant, ni d'ailleurs rien de semblable. Je fus donc, comme d'autres à ce que j'ai lu dans les avis, complètement déstabilisé. Étant moi-même écrivain, je suis habitué à ce qu'on me rabâche d'écrire des phrases courtes et des textes dynamiques, parfois pour mon plus grand désarroi. Ici, c'est tout l'inverse, et qu'est ce que j'ai aimé ! Même mes longues phrases ne me préparaient pas à lire ce roman. J'ai découvert un style d'écriture poétique qui prend encore plus son temps, et c'est une excellente chose pour plein de raisons :



- Cela permet de créer une ambiance comme je n'en avais jamais lue. Parfois douce, parfois violente, toujours poétique.

- Cela nous ancre dans le décor de ce paysage et ce village fabuleux.

- Cela rend les personnages mille fois plus authentiques, presque palpables.

- Cela nous fait ressentir les émotions et l'histoire de manière décuplées.

- Cela nous fait questionner sans cesse sur ce qu'il se passe et sur la suite de l'histoire.



Ces heures de lecture étaient de véritables moments de détente et de lâché-prise dans un monde où tout va trop vite, moi le premier. Manon m'a obligé à ralentir et à la suivre dans son univers où la pierre est reine. À faire une pause dans ma course effrénée de végétal. Et à apprécier encore un peu plus les ronciers.



Dans cette ambiance, j'ai particulièrement apprécié la mélancolie, qui me parle temps et encore plus cet hiver, mais aussi la sensualité diablement déconcertante, belle et bien amenée.



J'ai adoré cette balade dans la montagne noire et ces personnages hauts en couleurs qui se métamorphosent tout au long du récit.



Je remercie Manon pour cette merveilleuse aventure gothique qu'elle m'a fait vivre. Je ne regrette pas un instant d'avoir pris le temps de la lire.



Faites de même !

Maeldan

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Le cloître des vanités

J’ai pu faire l’acquisition du Cloître des Vanités en tant que contrepartie dans le cadre de la campagne Ulule de l’autrice pour la sortie de son nouvel opus « L’étreinte du roncier ». Si je devais résumer ce livre en deux mots: court et intense. Un excellent roman qui ne m’a pas laissé de marbre, bien au contraire. Les 240 pages ont filé à grande allure dans cette lecture mêlant fantastique et romance, dans une ambiance très sombre puis s’éclaircissant petit à petit.



Ci-dessous trois éléments essentiels selon moi:



- « Sous le signe de la rédemption ». Rédemption pour notre personnage principal Sernin le bâtisseur, maître officieux de la ville d’Albeyrac puisque c’est lui qui l’a façonnée durant ce dernier millénaire et plus particulièrement le cloître dans lequel il règne. Il attire dans ce lieu nombre de personnes désireuses afin de se repaitre de leur désespoir. Rien ne porte à croire dans les premières pages que les choses changeront pour notre démon Sernin. Et pourtant, je n’ai eu de cesse au fil de ma lecture de déceler les failles chez lui et de le voir parcourir son chemin. Tout est admirablement orchestré je trouve, tout monte crescendo, tout s’illumine avec une plume très immersive nous permettant de nous projeter aux côtés de nos protagonistes. Ayant également vécu proche du Tarn, je retrouvais avec plaisir les descriptions de la campagne de mon enfance. La fin ne vous laissera pas indifférent et c’est avec un petit pincement au cœur que j’ai quitté ces dernières pages.



- « Il vaut au moins qu’on essaie… ». Les personnages sont la pierre fondatrice de ce roman et plus exactement le trio suivant: Sernin notre démon, Hermine une des proies tombée dans le piège du cloître et Agnès une prêcheuse Albigeoise dont Sernin tombera amoureux. Ce triangle restera longtemps dans mes pensées, témoin de la complexité des sentiments humains et qu’ils sont bien loin d’être futiles. Vous ne pourrez que vous éprendre d’affection pour eux (même si la relation entre Sernin et Hermine reste pour moi la plus belle). J’ai énormément apprécié le fait que l’on ne soit pas dans un manichéisme pur et simple. Ils comportent tous une part d’ombre en eux, l’assument (certains plus que d’autres bien entendu) et c’est vraiment l’évolution de ces trois là qui donne de l’intérêt à l’intrigue.



- « Ce sont nos blessures qui nous font grandir ». Certains diront que j’interprète toujours les textes que je lis mais j’apprécie ces piqûres de rappel sur ce qui est important dans la vie. Notre trio sera révélateur de certains messages importants à travers les difficultés rencontrées dans leur passé principalement. Ils nous rappellent que c’est lorsque nous sommes dans les pires moments que nous nous rendons compte à quel point le bonheur peut être simple et que l’on peut « s’éveiller aux complexités des sentiments les plus purs. » Sernin nous montre également qu’il n’est jamais trop tard pour changer et chaque jour peut être l’occasion pour réfléchir à notre objectif et devenir meilleur.



J’ai ainsi du mal à quitter cet univers certes sombre dans les premières pages mais qui s’illumine pour nous offrir une lecture tout en douceur qui ravira de nombreux lecteurs. Il est une nouvelle fois important de souligner le travail éditorial de Crin de Chimère: superbe typographie, illustrations en début de chapitre permettant au lecteur de profiter au maximum de cet instant. Je recommande ainsi sans détour ce roman.

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Le cloître des vanités

Un premier roman, certes, mais qui m'a suffisamment marquée au fer pour décrocher le coup de cœur. Au point que j'ai rêvé de Sernin et de son cloître (remarquez que cela fait deux romans de suite, aux autrices complètement différentes, où les univers me marquent autant). Sernin le bâtisseur... Il n'est pas "juste" le démon cruel dévoreur de vices et de vanité. Ooooooh non.

L'on pourrait être surpris, perplexe, voire déçu de la façon dont cette histoire se finit, mais l'autrice s'en sort avec brio, je trouve. J'avoue que je m'attendais à quelque chose de sanglant, et en fait, c'est tout autre chose. Ce n'est pas une réécriture de la Belle et la Bête. Les personnages sont loin d'être binaires, y compris Sernin, au passage. Aaaah, ce trio entre lui, Hermine et Agnès... je n'en dirai pas plus.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture, la façon dont l'autrice écrit sur la romance, les sentiments amoureux... et bien plus encore.

La plume de l'autrice est poétique, lyrique, tout ce que j'aime. Et cette couvertuuuuuure... :3
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Le cloître des vanités

Il est des livres comme ça qui vous obsèdent au point que vous y pensez sans cesse, dévoré par l’envie d’avancer dans l’histoire pour en connaître le dénouement. Et quand vous lisez lentement, l’attente est d’autant plus douloureuse.



Eh bien, c’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant Le Cloître des Vanités. Et pourtant, l’atmosphère sombre du roman et les églises, et autres monuments religieux, ne sont pas du tout mon style !



Dès les premières pages, j’ai été emportée par l’histoire, envoûtée par Sernin Le Bâtisseur, à tel point que je soupçonne l’autrice d’avoir réellement introduit un démon dans son roman ! Serait-ce de la magie, Manon ?



Ce qui est génial dans ce roman, c’est que l’on peut ressentir toute la fascination de l’autrice pour les édifices religieux ainsi que sa passion pour le sujet à travers les descriptions détaillées qu’elle en fait, notamment avec la Cathédrale Saint-Joseph (d’ailleurs, j’ai pas compris tous les termes employés).



Sernin, un démon dont les caractéristiques sont, entre autre, l’orgueil et la vanité, a façonné Albeyrac et s’est créé un quartier au cœur de la ville dans lequel il a caché son cloître, destiné à attirer ses victimes.



Sernin est un démon vaniteux, qui aime les belles choses. Il mène une vie paisible à Albeyrac, sans jamais manquer de nourriture (ses victimes, quoi), jusqu’à ce qu’un groupe d’Albigeois vienne s’installer en ville. Et là… rien ne va plus pour Sernin. Sa tranquillité vient d’en prendre un sacré coup, notamment avec l’arrivée d’Agnès parmi les Albigeois, ainsi que celle d’Hermine, une victime.



J’ai beaucoup aimé la relation de Sernin avec Hermine. La jeune femme lui tient tête et ça le frustre mais en même temps, il y prend du plaisir. La manière dont l‘évolution du personnage de Sernin est racontée montre l’influence que sa prisonnière a eue sur le démon.



Et puis, il y a Agnès. Cette Parfaite pas si parfaite qui influera aussi sur Sernin. On est sur un conte qui aura su m’arracher des larmes. Je ne m’attendais à rien du tout de ce qui s’était passé dans ce roman et ce fut une agréable surprise.



Autre chose que j’ai beaucoup appréciée, c’est le fait que l’autrice ne s’est pas juste contenté de présenter les victimes en quelques mots. On en apprend plus sur leur passé douloureux, les raisons qui les ont poussées à pénétrer dans le cloître.



Ce roman, je l’ai dévoré. Je l’ai adoré. C’est même très probablement un coup de cœur pour 2021, tellement tout est précis, jusqu’au choix des mots, jusqu’au choix des scènes.
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Le cloître des vanités

Un livre de passions historique, régionale, religieuse, fantastique, architecturale, sentimentale et surtout humaine. Ce roman a la beauté d'un bouquet de lys, d'une étoffe ouvragée, d'une sculpture ciselée et l'âme d'une quête initiatique et spirituelle. On ressent la sensibilité de l'auteure dans chaque pan de personnalité des protagonistes, même les plus sombres, dans l'attachement intime de ses descriptions de la pierre, de l'art, de l'époque, et dans cette histoire de drames, de rédemption, d'amour.

Une véritable réussite niche sous les voûtes de ce cloître envoûteur. Sa lecture équivaut à une promenade dans les ruelles chargées d'histoire d'une cité moyenâgeuse, le nez dans les étoiles, un soir d'été. Je recommande, bien sûr.
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Le cloître des vanités

C’est un roman atypique que Manon nous offre ici, par rapport à mes propres habitudes mais aussi de manière générale.

Dès les premières lignes, on plonge tête la première dans le sud-ouest du Moyen-Âge, un monde à la fois sombre et lumineux dont l’atmosphère est parfaitement retranscrite par une plume d’une délicatesse un peu désuète, à la fois simple et poétique, tranchante et douce.

Même si on ne le sait pas d’avance, on comprend tout de suite la passion de l’architecture ancienne qui anime Manon. Sans s’adonner à des descriptions trop lourdes, on en prend tout de même plein les yeux. Si j’ai parfois été un peu perdue par certaines termes un peu techniques, ça reste très abordable et j’ai beaucoup apprécié mes visites guidées de la (fictive) cathédrale d’Albeyrac et du cloître de Sernin le Bâtisseur.

Côté personnages, si j’ai commencé par ressentir du mépris pour Hermine et une certaine indifférence pour Sernin, j’ai fini par les apprécier, par être triste pour eux et espérer pour eux, j’ai aimé la relation qui s’est tissée entre eux et avec d’autres personnages.

Bref, je m’attendais à quelque chose d’un peu sombre, peut-être un peu glauque, mais si ce roman recèle une certaine noirceur, il est surtout doux et beau et lumineux et j’en garderai un souvenir à la fois mélancolique et chaleureux.
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Le cloître des vanités

Tout commence par un chant, puis des sons de cloches. La cathédrale Saint-Joseph est inaugurée, majestueuse dans Albeyrac. Le son des cloches va provoquer la perte de Hermine, servante de sieur Roger, vicomte endeuillé. Hermine va se perdre dans Albeyrac, en pleine tourmente émotionnelle et se retrouver dans un endroit qu'elle ne connaissait pas : le cloître de Sernin, le bâtisseur, démon. Et là, ça part en cacahuète.



De la beauté de l'endroit, du charme de Sernin, on va se retrouver dans l'ombre des pierres, dans le puit, avec d'autres pauvres erres. Le côté magique de l'endroit, de la façon de s'y rendre, j'ai trouvé ça incroyable : utiliser la "vanité", les pêchés, les désirs des gens, pour leur faire miroiter leur rêve, et pour mieux s'en nourrir. C'est un piège infernal et horrible et superbement pensé, en un sens, que de faire apparaître, appâter, et enfin, tuer en jouant avec l'esprit.



Sernin, il a un côté badass et charmeur incroyable. Il a l'air beau, grand, pompeux. De ses charmes infernaux, il tire parti pour faire venir, faire croire. Jusqu'à ce qu'il tombe sur deux personnes particulières qui vont le chambouler. Niark niark, tel est pris qui croyait ne rien apprendre hein !



J'ai particulièrement apprécié l'endroit, le cloître, à l'image du bâtisseur, à l'image des prisonniers, changeant, muant sans cesse au travers les esprits qui s'y confrontent, c'est un endroit aux visages multiples, donc une découverte perpétuelle tout au long du livre, ce qui casse la monotonie, étant donné que la grande majorité de l'histoire s'y passe. Ce n'est pas un huis-clo,



Les personnages clés, entre le vicomte Roger, Hermine, Agnès, Perle, Pierre, Foulques et les sieurs de Roujayrou... sont tous profonds. Attachement particulier pour Sernin, l'BG intergalactique et Hermine avec son caractère trouble. Agnès, avec sa façon de vivre, sa pitié, son sacrifice, c'est peut-être vraiment le perso qui m'a autant énervée qu'hypnotisée en fait, parce que, faut quand même être un sacré bout d'nana pour faire ce qu'elle fait ! (en vrai, j'me demande si j'étais pas vénère après juste par rapport à Sernin... miskine)



Hermine a réussi à atteindre mon coeur avec ses combats et envies, son histoire aussi. Et tous, ont leur histoire propre, bien travaillée et sur tout le livre, aucun n'est laissé au hasard. Leur destin, soit tragique, soit magnifique, nous fait avoir tantôt des larmes, tantôt du soulagement. Manon a ici joué avec brio sur la profondeur de ses personnages, dans une histoire tout aussi bien menée.

J'ai vraiment, mais vraiment, aimé leurs histoires, leur passé, leurs envies, leurs espoirs, leur douleur...



La fin, magnifique, m'a fait verser mes larmes, clairement. Je m'y attendais un peu, mais pas comme ça, et pas pour tout le monde bordel de ***** ! Manon, si tu passes par là : t'es trop forte.



En parallèle, on a aussi des cours d'histoire (pas dits sur un ton scolaire, rassurez-vous) au travers le récit et la croisade contre les cathares. (albigeois) (ça fight sa mère)... Une période dramatique que je ne connaissais pas, que j'ai apprise avec tristesse lors de la lecture d'un roman. (J'ignorais même jusqu'au terme de "Parfait"...)

Le bûcher de Montségur est réel (les persos non, hein) Et la "sainte-guerre" également. (pas exploitée pleinement ici, forcément, on est sur un roman très inspiré, mais pas dans un manuel naméhooo) mais nous avons suffisemment de matière pour appronfondir de nous-même avec quelques recherches, que je suis en train de faire de mon côté...)



Le tout servi par une grande inspiration du Languedoc, région de coeur de l'auteure, bien que la ville du roman aie été inventée, elle s'est grandement inspirée du paysage pour dépeindre une ville à l'image de son histoire. Un travail d'exploration incroyable et respectueux.



L'auteure, de sa plume à l'ancienne, a joué avec les descriptions détaillées, poétiques (romantiques même), rappellant par elles l'aspect gothique du roman que j'attendais. Entre les décorations religieuses, les vêtements, les paysages, les persos, encore une fois, tout est maîtrisé jusuq'au bout. (et j'ai appris plein de mots !)



Et enfin, la musique. Car oui, le roman possède une bande originale, à écouter (à l'envi, bien entendu) pendant la lecture. Ben punaise de punaise, quelle expérience immersive incroyable !

Les notes s'accordaient parfaitement aux moments, aux personnages, à tout ! Et on le doit à 3 artistes qui ont collaboré avec Manon (liste en bas). Je ne lis quasiment jamais en musique (sauf quand je vois des titres dans les romans), c'est la première fois que je mettais un casque, avec appréhension au départ : vais-je réussir à me concentrer sur la lecture ? Surtout que les musiques, sublimes, devraient s'écouter seule, dans le noir, pour être pleinement "absorbées" par nous. Bien, je me suis vite laissée transporter, le fond sonore était là, et j'ai parfaitement bien suivi l'histoire.

Je recommande vivement cette expérience à ceux qui se laisseraient tenter par Le cloître des vanités !



Bref, ce premier roman de Manon Segur est superbe. Vous l'avez compris, m'obligez pas à le dire. L'histoire me faisait envie, et j'ai pas été déçue du tout, en plus de la narration de l'auteure, de son récit, il y a les messages, la beauté ou la cruauté des hommes qu'elle a dépeint, le romantisme aussi qui est bien présent et pas de façon niaiseuse.
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Le cloître des vanités

Ce roman s'attaque à deux thèmes ou j'ai toujours eu énormément de difficulté : la romance et l'historique. Autant dire que lors de ma lecture, j'étais sur une pente glissante avec des aprioris pleins la tête. Une histoire avec un démon, une romance qui va naître ... dans quoi me suis-je embarqué ?



Eh bien ... dans un roman qui m'a finalement bien plu ! Oui oui ! Je le classe parmi les rares dans cette catégorie qui ne m'a pas donné envie de refermer le livre et le glisser au plus profond de ma bibliothèque pour l'oublier. C'est assez rare pour être souligné, d'ailleurs.



Nous allons suivre ce fameux démon, Sernin le bâtisseur et ses aventures aussi cruelles que violentes. J'entends par là, son quotidien est loin d'être de tout repos, surtout depuis qu'un nouveau groupe de prêcheurs rôdent autour de son territoire. Ici, la chasse est gardée, et le démon compte bien le faire savoir avec beaucoup de subtilité et de morts, bien entendu.



C'est à ce moment-là que la personne d’Hermine devient très intéressante. Capturée par Sernin, elle attend son sort ... qui tarde à venir, et c'est à partir de là que j'ai commencé à apprécier ma lecture.



La jeune femme fait preuve d'un sang-froid et d'une répartie que j'ai adoré ! Alors oui, elle a des points, des faiblesses faciles à exploiter, mais le récit ne tombe pas pour autant dans une histoire mielleuse et ennuyeuse. Au contraire, j'ai apprécié ce jeu entre le démon et la captive : c'est incisif, brutal et même parfois amusant.

Les deux protagonistes vont se livrer à des joutes verbales de toute beauté. C'est d'ailleurs ce qui rend ce roman aussi captivant : on peut suivre progressivement les changements qui vont s'opérer chez les deux individus sans pour autant que ce soit prévisible.



La cruauté de Sernin fait partie des éléments qui m'ont vraiment convaincu dans ma lecture. Il est froid, mesquin et machiavélique et la torture est un de ses péchés mignons dont il nous offrira quelques exemples durant notre lecture.



La plume de l'auteure est agréable et vraiment fluide. Comme je l'ai dit un peu plus haut : la répartie qu'elle a mise en place entre les deux protagonistes est magnifique. Cette lutte acharnée pour avoir le dernier mot, pour faire naître un sentiment sur le visage de son adversaire, c'est très intéressant à suivre !

Le côté historique est bien intégré au roman : il n'est ni redondant ni ennuyeux, il fait partie du décor sans vraiment que l'on s'en aperçoive.



Pour conclure : j'avais vraiment peur de cette lecture à cause de la romance et du côté historique, mais je suis vraiment heureuse d'avoir changé d'avis une fois le livre refermé ! Ce roman est vraiment intéressant et intrigant !



NB : Énorme coup de cœur pour la couverture !
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Le cantique du noyé

J'ai passé un bon moment avec Le Cantique du Noyé. La plume de l’autrice est incroyable, poétique et sombre avec une touche de légèreté. L’intrigue est bien menée et cohérente. Un roman que je conseille à ceux qui aiment sortir de leur zone de confort !
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Les contes du vortex

Une bien belle lecture pour mon mois spécial Doctor Who et une lecture parfaite pour célébrer le 60ème anniversaire.

D'habitude je ne suis pas trop fan-fiction, mais ici c'est différent, j'ai une confiance aveugle dans l'équipe de la Pepperpot Team, suivant très régulièrement leurs vidéos sur Youtube, donc je n'avais pas trop de crainte quant à la qualité de l'œuvre.

Bon soyons francs, si vous n'êtes pas familier de l'univers Doctor Who vous allez pas piger la moitié, c'est un plaisir d'initié. J'ai beaucoup apprécié passé de l'ère d'un docteur à un autre. Il y a beaucoup de moment important, comme les dernières heures du premier docteur ou la réunion des anciens compagnons et on retrouve Jodie pour une aventure, et ça pour moi ça n'a pas de prix.

Bref un très bon moment dans l'univers de Doctor Who, je conseille à tous les fans.
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Le cloître des vanités

Ce roman est un joli coup de cœur.



Manon nous entraîne dans une magnifique épopée historique et nous fait découvrir la France avec une passion que l'on ne peut que ressentir dans ses mots.



Sur cette jolie fresque historique se tisse une belle histoire, de celle que j'aime beaucoup avec un anti-héros détestable, des compagnons travaillés et une histoire simple et efficace - la simplicité ne fait pas la médiocrité et ce roman en est la preuve.



Merci Manon pour ce beau voyage.
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L'étreinte du roncier

Voilà un roman saisissant, dès les premières pages : j'en ai entamé la lecture dès sa réception, sur un coin de table en cuisine, et le temps de réaliser que j'avais déjà parcouru les deux premiers chapitres, mes malheureuses courgettes étaient cramées. Signe avant-coureur ? C'est que de feu, il allait en être question, à la fois littéralement (pyromanie, quand tu nous tiens) et symboliquement, tant la narratrice semble devoir inexorablement se consumer dans une descente aux enfers aux aspects rédempteurs sybillins.





Car il n'y a pas de feu sans fumée et, au-delà de l'épais voile de mystère givré qui recouvre Rocagne et ses alentours, Manon Ségur parvient à plonger le lecteur dans une brume de doute : la narratrice nous parle-t-elle en pleine conscience ou depuis les ténèbres avinées où, alcoolique, elle a préféré se réfugier ? Ses cauchemars sont-ils réels, ou bien Rocagne, ses habitants traînant tous derrière eux le poids de quelque péché ou atroce souvenir, forment-ils le cadre d'un étouffant purgatoire, les jalons d'un délire presque lynchien ? Jusqu'à la fin, la question est posée.





Ajoutons à cela la fort belle plume de Manon Ségur, une écriture élégante, délicate, pleine de culture, d'humour et de tendresse (elle a réussi à faire sortir son mouchoir au vieux cynique que je suis, c'est tout dire). Alors lisez cet ouvrage, et laissez Aile-de-Pierre vous étreindre...
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Le cloître des vanités

Premier roman de Manon Ségur, « Le Cloître des Vanités nous entraîne dans l'Occitanie du XIIIe siècle, au temps de Catharisme.

On suit ici les aventures d'un démon exilé parmi les hommes, Sernin le Bâtisseur qui a imaginé en la ville d'Albeyrac un piège mortel où ses victimes sont irrésistiblement attirées par leurs désirs les plus inavouables. Notre démon les dévore alors, mais pas de la manière que l'on croit. Sernin se nourrit de leurs sentiments et de leurs souvenirs. Cette torture psychologique donne toute sa saveur au récit. Aussi exigeant que raffiné en ce qui concerne son alimentation, Sernin ne ménage pas ses efforts pour se procurer des proies toujours plus savoureuses, pour le plus grand plaisir du lecteur !

Mais cette mécanique bien huilée va être mise à mal par l'arrivée d'hérétiques cathares.

Le roman est très documenté sans être rébarbatif. Culture médiévale, religion, et surtout, architecture; on sent que l'auteure maîtrise son sujet. Son amour pour les vieilles pierres transparaît dans sa plume, plume délicate qui se prête parfaitement à l'atmosphère de cette romance gothique.

Personnage complexe, aussi attachant que détestable, Sernin est quelque peu malmené au cours de cette sorte de damnation à l'envers; d'abord au contact d'Hermine, une ancienne prostituée que la vie n'a pas épargnée, puis surtout d'Agnès, une « parfaite » qui pourrait bien bouleverser son existence.

Manon Ségur nous livre ici une belle histoire de rédemption, à découvrir sans attendre.

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