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Critiques de Josh Simmons (8)
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Jessica Farm 2

Ce tome fait suite à Jessica Farm 1 qu'il est préférable d'avoir lu avant, mais pas indispensable, car l'héroïne effectue une présentation de ses précédentes aventures à une tierce personne, en cours de récit. Il contient les pages réalisées entre janvier 2008 et décembre 2015, à raison d'une page par mois, écrites, dessinées et encrées par Josh Simmons. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc. Certains noms sont abrégés du fait de leur connotation ordurière.



Après avoir traversé l'espace séparant 2 bâtiments et subis l'attaque d'un CrangleS, Jessica Farm et M. SugarC sont parvenus dans la grange d'à côté. Frère Smith leur présente Papa, Oncle et Bébé Smith. Papa Smith demande à Jessica de raconter les circonstances qui l'ont amenée ici. Elle liste toutes les avanies qu'elle a subies : l'assassinat de Monkey (son doudou en forme de singe), le comportement de Samson Shetfield dans la petite pièce sous l'escalier, le désespoir du Capitaine, l'attaque du Crangle. Papa Smith lui explique que son attitude est indigne d'une personne sensée sauver les autres. Il lui montre un skrat prisonnier dans la pièce, ligoté sur une chaise.



Papa Smith commence par admonester Jessica Farm quant à son attitude négative. Il exige qu'elle se souvienne des bons moments de sa journée. Puis il lui explique la situation des Smiths (il n'y a plus de représentant femelle de leur race), et celle de la guerre contre les skrats. Les Smith fournissent des armures à Jessica et SugarC et tous les 6, ils effectuent une sortie à l'extérieur pour affronter les skrats qui rôdent autour des tracteurs. Il s'en suit une bataille homérique dont le vent tourne quand apparaissent 3 CrangleS dans le ciel.



L'auteur et l'éditeur ont choisi de publier ensemble les 2 premiers tomes de cette étrange œuvre dont le principe est de réaliser une planche par mois. Le premier tome comprenait donc les pages produites entre janvier 2000 et décembre 2007 ; le lecteur découvre ici les 96 planches produites pendant les 12 mois des 8 années suivantes (12 * 8). Il éprouve l'impression que l'auteur avait déjà prévu ce découpage par tranche de 8 ans, puisque les circonstances de l'histoire amènent Jessica Farm (une jeune fille devant avoir entre 16 et 18 ans) à effectuer un résumé de ce qui lui arrivé jusqu'alors. Le lecteur découvre les noms de personnages qui n'avaient pas été nommés, comme Samson Shetfield. Il s'en suit des aventures en bonne et due forme : affrontements physiques entre 2 camps opposés, créatures surnaturelles dont la nature n'est pas précisée, découverte d'un réseau de souterrains et de ses habitants.



De ce point de vue, l'auteur respecte es conventions des comics de divertissement, sur la base de péripéties, avec une bonne dose de créatures imaginaires, de violence, et de sang. Il réalise des planches comprenant le plus souvent de 3 à 6 cases, avec de rares exceptions (2 dessins en pleine page, 2 pages comprenant 7 cases). Comme dans le premier tome, les bordures de case sont tracées au pinceau, avec un trait assuré mais pas parfaitement rectiligne. Les personnages sont dessinés de manière un peu grossière, sans s'appliquer sur les détails. Par exemple, les lèvres et la bouche sont souvent représentés par un ovale déformé pour rendre compte de l'émotion de l'individu. La dentition des chevaux est très sommaire, celle des créatures surnaturelles se limite parfois à une suite de triangle. Régulièrement les fonds de case sont parcourus de simples hachures pour donner une impression de texture. Néanmoins cette approche graphique n'est pas synonyme d'expédients pour s'économiser.



Josh Simmons s'investit pour donner des apparences singulières à chaque élément de son récit. Les monstres ne sont pas génériques, et leur forme est consistante et cohérente tout au long de ce tome. Ils disposent de 4 doigts par main (sauf Jessica qui en a 5). Pour les Smith, l'artiste prend soin de leur donner une forme d'oreille particulière, ainsi qu'un museau correspondant à un bouc, et il représente l'impression que font des poils sur la peau. Les skrats et les CrangleS présentent également des formes complexes, humanoïde pour les premiers, nuageuse pour les seconds. Les dessins montrent les transformations possibles des skrats, ainsi que leurs doigts effilés et leurs dents impossibles (impossible parce qu'elles ne pourraient pas tenir dans leur cavité buccale quand ils referment la bouche). Le lecteur n'éprouve donc pas l'impression que l'auteur dessine de manière automatique, se laissant porter par son inspiration du moment pour remplir une case, sans tenir compte des précédentes.



Josh Simmons raconte bien une histoire continue, avec une cohérence graphique. Alors même que le mode de réalisation de cette bande dessinée laisserait croire à une suite de courtes scènes, la scène d'affrontement contre les scrats se déroule de page 118 à 162, soit 45 pages sur 96 (près de la moitié). Il s'agit d'un affrontement bien conçu, et pas de d'événements survenant au petit bonheur la chance. L'artiste montre une montée en puissance de l'affrontement, au fur et à mesure que de plus en plus de scrats y prennent part. Il établit dès le départ leur fureur au combat, leurs doigts effilés tranchant comme des rasoirs, ainsi que leurs grandes dents (elles aussi tranchantes). Il s'en suit une bataille sanglante, avec des individus piétinés, tranchés en deux, éventés, etc. D'un côté, ce ne sont que des tâches d'encre avec une vague forme humanoïde, une vision un peu enfantine. De l'autre, l'accumulation d'éventrations, les morts atroces, le sang qui macule les combattants, tout cela finit par produire un sentiment de malaise du fait du caractère sans pitié et horrible des coups portés. L'implication de l'auteur pour montrer la sauvagerie et la détermination implacables des individus finit par impressionner l'esprit du lecteur, jusqu'à la nausée. Ce n'est pas une simple bagarre de dessin animé pour enfant.



Quelques passages rappellent encore les œuvres de jeunesse de Chester Brown (The little man ou Ed the happy clown) par leur refus des limites admises dans les comics. Il n'est toujours pas une certitude que Jessica soit majeure, ce qui ne n'empêche pas la représentation graphique d'un acte sexuel (avec la représentation de la pénétration en gros plan), ou encore la plongée des personnages dans une fosse à purin. L'artiste représente ces moments de la même manière que les autres, de manière factuelle, sans apporter un angle de vue dramatique, sans les baigner dans une vision romanesque. Il y a aussi la présence de ces tâches noires sur les vêtements et le visage des personnages, l'objet de la séquence ne permettant pas d'oublier qu'il s'agit du sang des ennemis pourfendus et occis.



Le lecteur s'immerge dans une histoire linéaire, pleine de bruit et de fureur, avec un personnage central intriguant, dont la personnalité ressort par moment, souvent proche de l'archétype du héros prêt à se lancer dans l'aventure, à affronter les adversaires. Il ressent fortement les éléments à la saveur inhabituelle (comme cette longue bataille sanglante, ces créatures agressives aux dents effilées, ces endroits improbables). Il lui est donc possible d'apprécier cette succession d'aventures décalées au premier degré. Il est fort probable qu'il se produise également une prise de recul au cours de plusieurs séquences. En gardant à l'esprit ce mode de création mensuel, le lecteur fait plus attention à la longueur de chaque séquence (par exemple les 45 pages de bataille) ou à l'apparition d'un thème.



C'est ainsi qu'il ressent pleinement l'empathie générée par le récit des mésaventures de Jessica, et qu'il est pris par surprise avec elle, par la remarque de Papa Smith qui lui demande s'il n'y a vraiment eu aucun moment agréable dans sa journée. Cette question (appuyée par son air sévère) sonne comme un reproche dirigé contre son auto-apitoiement, comme un interlocuteur qui s'adresserait directement au lecteur en lui demandant d'arrêter de se plaindre. Le manque de pitié dans la bataille, couplé à l'extinction proche de la race des Smith induit un questionnement sur le recours à la violence, sur la solution qui consiste à exterminer l'autre, sur les limites des possibilités de vie en commun. Il n'est pas possible de conserver un intérêt pour 45 pages de coups portés, sans se demander à quoi ça sert, s'il n'y avait pas une alternative. Le décalage apporté par les créatures fantastiques et par l'ardeur de créatures étrangères à l'humanité fait ressortir les mécanismes de la situation, et provoque le questionnement sur les enjeux, sur l'émotion primale qui s'est emparée de ces individus. De même arrivé à la page 179, dans une situation tout aussi farfelue et imaginaire, 4 personnages commencent à échanger leur point de vue sur la mort, son sens, l'éventualité d'une vie après la mort. Le lecteur s'intéresse tout naturellement à ces points de vue simple, sans être simpliste.



Défiant toutes les attentes, Josh Simmons poursuit son œuvre, une page à la fois, pour un récit semblant écrit et réalisé d'une traite. Il utilise des outils narratifs de l'imaginaire (créatures monstrueuses, batailles rangées, découverte de cavernes et de souterrains mystérieux), tout en générant un métacommentaire sur ces outils, mais aussi sur certains aspects de la condition humaine. Le lecteur a peine à croire la dernière mention de ce tome qui lui précise que le prochain est prévu pour 2024.
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Jessica Farm, tome 1

Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de toute autre, au mode de création des plus particuliers. Il contient les planches réalisées entre janvier 2000 et décembre 2007, à raison d'une par mois. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, écrite, dessinée et encrée par Josh Simmons. Ce créateur est également l'auteur de House et Black River. La suite de cette histoire se trouve dans Jessica Farm 2, soit les pages réalisées de janvier 2008 à décembre 2015.



L'histoire commence le matin du jour de Noël, alors que le soleil se lève sur une ferme, dans une région où brille un beau soleil. Il ne semble pas faire très froid, car par la suite Jessica Farm s'habille d'une robe d'été, ce qui semble lui suffire pour sortir dehors. Jessica bondit hors de son lit, et dit bonjour au petit singe jouet sur sa commode. Ce dernier est doué de conscience et lui répond gentiment. Alors qu'elle s'excite à l'idée de découvrir les jouets sous le sapin, elle ouvre la porte de sa chambre et se heurte à la silhouette de son père. Ce dernier lui suggère de descendre rapidement pour ouvrir ses présents, ce qui a pour effet de déprimer Jessica.



Elle sort dans le couloir et se rend à la salle de bain pour prendre sa douche. Une fois sous le jet d'eau, elle prend le savon, et dans le porte-savon, se tient un groupe de 5 musiciens minuscules (chanteur, contrebassiste, guitariste, saxophoniste et batteur). Le chanteur s'adresse à elle et lui propose de les rejoindre dans 20 minutes à un grand concert donné dans le grenier. Pendant qu'elle se savonne, le groupe interprète une chanson pour lui tenir compagnie. Une fois lavée, elle se rend dans sa chambre, s'habille et commence à gravir le long escalier qui mène au grenier.



Le texte en quatrième de couverture explicite clairement qu'il s'agit du premier tome d'un projet à long terme. L'auteur a imaginé de réaliser cette histoire à raison d'une page par mois, sur une durée de 50 ans. Ce premier tome comprend 96 pages, soit toutes celles réalisées pendant 8 ans de 2000 à 2007 inclus. En découvrant le graphisme, le lecteur pense immédiatement aux œuvres de jeunesse de Chester Brown, comme The little man et Ed the happy clown. Si la similitude graphique est bien là, l'esprit créatif de Josh Simmons est quand même beaucoup moins troublé que celui de Chester Brown, et beaucoup moins bizarre, scatologique ou gore. Dans un premier temps, Josh Simmons détoure les formes avec un trait un peu gras, un peu irrégulier, ce qui donne une apparence un peu amateur aux images. Il trace les bordures de case avec le même trait gras à l'épaisseur fluctuante, un peu irrégulier. Le format des pages est inusuel (carré) ce qui ajoute encore à l'impression d'œuvre confidentielle et très indépendante.



Rapidement il apparaît que l'artiste est plus compétent qu'il n'y a paraît. Il maîtrise assez bien les principes de la perspective. Il dessine des endroits et des accessoires variés. Au fil de ses pérégrinations, Jessica sort de sa chambre, utilise la salle de bain, visite le grenier, repasse par sa chambre, traverse une salle à manger. À chaque fois, il s'agit de lieux avec un aménagement spécifique, des meubles adaptés, et une configuration spatiale qui fait sens. En fonction des pages, Josh Simmons insère plus ou moins de détails dans ses cases. Certaines pages se déroulent dans une obscurité quasi-totale, avec uniquement le contour de la silhouette de Jessica qui se devine. Dans d'autres pages, le lecteur peut passer du temps à observer les peluches sur l'étagère au-dessus du lit de Jessica, le carrelage de la salle de bain, les anneaux du rideau de douche, les palmiers dans la pièce à vivre du Capitaine, ou encore les meubles en bois des grands-parents.



En ayant en tête la particularité de la réalisation de cette bande dessinée, le lecteur prend chaque page comme une unité narrative en essayant d'y déceler ses particularités. Josh Simmons réalise peu de dessins pleine page, ce qui tombe sous le sens car un dessin unique ne raconte pas beaucoup de choses. Il compose des pages comprenant généralement 5 ou 6 cases, plus rarement 2 ou 3. Le récit avance donc régulièrement. Sur 96 pages, il y en a 38 de silencieuses, ou uniquement avec un effet sonore, ou des onomatopées. Dans ces pages sans texte, l'artiste fait montre de sa capacité à raconter uniquement de manière visuelle. Le lecteur comprend immédiatement ce qui est montré, sans problème d'interprétation.



L'histoire propose de suivre Jessica du début jusqu'à la fin ; elle apparaît donc dans toutes les pages, comme personnage principal. Elle est représentée avec un corps assez fluet, mais déjà formé, avec des seins et du poil au pubis que le lecteur aperçoit quand elle est sous la douche. Il se produit alors une petite dissonance narrative dans la mesure où le début indique qu'elle est encore en âge de recevoir des cadeaux à Noël, et qu'elle a conservé toutes ses peluches, mais elle a déjà un corps d'une jeune fille de 15 ans. Avec la représentation de sa nudité, l'auteur brise l'un des tabous majeurs des comics américains en représentant une adolescente mineure, pubère et nue. Étrangement tous les personnages ne disposent que de 4 doigts par main, à commencer par le père (une simple silhouette dans l'ombre, sauf pour ses 2 mains revêtues de gants du même modèle que ceux de Mickey). Enfin Josh Simmons a choisi de dessiner une tête un peu plus grande que nature à ses personnages, à commencer par Jessica, ce qui s'apparente à nouveau à une perception d'enfant de son propre corps.



Le scénariste Josh Simmons a imaginé des scènes très étranges, voire perturbantes, dont le dessinateur Josh Simmons s'acquitte sans broncher, d'une sorte de charnier de bébés derrière le mur de l'escalier, à un adolescent nu trempant ses testicules dans un bol de soupe pour lui donner plus de goût. Dès le départ, il règne effectivement une ambiance onirique. L'artiste réalise des dessins descriptifs, mais le récit s'éloigne de la réalité, naviguant entre rêve éveillé et surréalisme. Arrivé à a dernière page, le lecteur se dit que l'ensemble forme un tout cohérent dont la conception ne donne pas l'impression de s'être étalée sur 8 ans. Jessica se lève et accomplit ses rituels habituels, jusqu'à devoir fuir de la ferme. Elle se lève, se lave s'habille, part faire le tour de ses amis, avant de descendre pour rejoindre son père, ce qui constitue une séquence narrative continue, sans hachure du fait de la réalisation page par page à un mois d'intervalle.



Le fait qu'elle parle à son jouet singe sur sa commode pourrait signifier qu'il s'agit de sa façon de voir le monde, de prêter une conscience à des objets inanimés. Mais la suite d'aventures farfelues et fantasques qui s'en suit montre qu'il s'agit plutôt d'un récit à prendre comme un conte. À de rares reprises, le scénariste se montre très explicite, en particulier quand Jessica évoque le comportement brutal de son père. Dans la majeure partie des cas, il enfile les situations extravagantes et absurdes sans leur donner d'interprétation. Bien sûr les bébés abandonnés pourraient évoquer le potentiel de procréation de Jessica, et sa rencontre avec le capitaine évoque sa sexualité versant plaisir. Mais les bijoux de famille dans le potage ne se prêtent pas une interprétation claire ou évidente. Bien sûr, le groupe de lilliputiens peut se voir comme la radio ne jouant que pour le bénéfice de Jessica sous sa douche, mais que faire du concert donné par le grand orchestre dans le grenier ? Est-ce un fantasme de Jessica qui voudrait pouvoir jouir d'un grand orchestre ne jouant que pour elle ? Pourquoi pas. Mais pourquoi pas tout autre chose ?



La dimension onirique est renforcée par ces pages sans mots échangés. Dans les pages 32 à 33, Jessica monte un autre escalier en colimaçon, avec une rambarde, pour déboucher sur une terrasse au soleil. Est-ce à nouveau une façon de sublimer le réel (un petit escalier étroit donnant accès au toit) ou autre chose ? Pour redescendre, elle utilise une barre de pompier, pour une chute contrôlée qui semble correspondre à plusieurs étages, en tout cas plus que n'en comporte la ferme. Le plaisir enfantin qui se lit sur le visage de Jessica fait naître un sourire sur celui du lecteur, indépendamment de toute signification. S'il n'est pas certain qu'il faille voir une dimension psychanalytique construite dans cette succession de situations rocambolesques, il est certain que le créateur sait transmettre au lecteur les sensations de son personnage. Elle semble toute entière dans l'instant présent, plus comme une enfant que comme une adolescente. D'ailleurs au bout du tome, elle n'aura toujours pas ouvert ou vu ses cadeaux de Noël.



Ce premier tome laisse le lecteur sur une impression indéfinissable. La quatrième de couverture l'a averti du caractère expérimental du récit, de sa réalisation fragmentée sur plusieurs années. Au final, il repose sur un fil directeur plus logique que prévu (cette fuite en avant vers une destination inconnue), parsemé d'arrêts plus inattendus que prévus. Le lecteur peut l'apprécier comme un récit onirique, assez inventif, avec quelques touches d'horreur, quelques loufoqueries inexplicables, une sorte de poème respectant une logique interne non explicite, sous forme d'une aventure débridée. Il peut aussi opter pour une lecture psychanalytique en identifiant des symboles passés dans la culture générale, en s'interrogeant sur d'autres séquences qui restent muettes. Il peut préférer se laisser porter par les faits et gestes de Jessica et se contenter de ressentir les sensations qu'ils génèrent abandonnant toute velléité de rationalisation. 4 étoiles pour une expérience qui sort des sentiers battus, réalisée par un artiste compétent avec une forte identité personnelle.
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Dream of the Bat

Le titre n'a pas fonctionné sur moi.

Autant j'apprécie l'aspect irrévérencieux de Josh Simmons, son approche trash, mais ici je me suis ennuyé fermement.

Sa revisite de la mythologie de l'homme chauve-souris est sans grande saveur pour moi. Je suis très critique, mais je ne comprends pas sa proposition.
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Dream of the Bat

Résumer Dream of the bat n’est pas chose aisée, surtout quand la quatrième de couverture se pâme uniquement d’un pénis. Si cette touche raffinée donne un ton de fanzine plutôt que de comics classique, la classification n’en est pas pour autant évidente. Les graphismes, le format, les passages scato font pencher en faveur du fanzine mais la qualité éditoriale, les thèmes abordés et le développement des quatre récits qui forment cette BD disent l’inverse.



C’est toujours un plaisir de découvrir des nouvelles facettes des super-héros à travers le prisme des différents auteurs ajoutant leur pierre à l’édifice du personnage. Dans le cas présent, nous nous intéressons à un sujet de choix : la fin de Batman. Ça ne fera pas autant de vente que la mort de Superman mais l’intention est là ! L’un ne va pas sans l’autre, la fin de Batman signifie également celle de Gotham, sur laquelle s’ouvre le premier chapitre. On y trouve un Batman esseulé, seul survivant dans un froid décor post-apocalyptique, qui a finalement échoué dans sa lutte sisyphéenne contre le crime. Seul demeure encore le Joker pour un dernier pied de nez après avoir ressassé le souvenir de leur longue relation. Josh Simmons ancre ses personnages dans la plus noire des dépressions, jusqu’à la folie pour le bat et c’est, avouons-le, une prise de position que seul ce héros permet et dans laquelle nous nous noyons avec plaisir.

Toute cette exploration a une ambiance proche des Frank Miller (Year One, The Dark Knight Returns) comme pour boucler l’histoire. Le Batman confus et empli de doute des premières années n’aurait en fait jamais disparu. Le scénario ne fait pas l’erreur de tomber dans le pur potache et le ton, bien que plus trash parce qu’il peut se le permettre, reste étonnamment proche de ce qui peut se faire dans les comics DC officiels. La liberté du fanzine permet un vrai jusqu’au boutisme pour pousser les réflexions classiques propre à Batman. Des origines de sa conviction, à l’absurdité et la possible vacuité de sa mission dont il n’arrive ici jamais à se séparer au point de la répéter éternellement. Tout cela dans une progression vers l’abyme bien orchestrée tout du long des quatre chapitres qui sans être simplement chronologiques, dévoilent chacun un aspect particulier du Bat et sont inéluctablement attirés vers un final métaphysique.



Cette parenthèse à première vue parodique offre finalement un point de vue tout à fait nouveau, original et respectueux de l’œuvre originale, qui démontre à la fois un travail de fond et personnel des deux auteurs (s’étant plongés dedans durant des dizaines d’années) et la solidité du mythe de Batman (lui aussi bien mûri depuis le temps). Malgré les apparences, Dream of the Bat ne devrait pas décontenancer les assidus et offre une ouverture intéressante sous la forme d’un one-shot bien construit.
Lien : https://bookshowl.blogspot.c..
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Groovy Death Trip

À la fois cynique, désabusé, trash et transgressif, Groovy death trip est un album qui plaira aux fans de récits underground et malsains. Attention à ne pas le laisser entre de jeunes mains !
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Black River

L'écriture de Simmons est aride, sans fioriture, extrêmement violente dans ce refus des concessions, de la complaisance. Cet univers est brutal et les héroïnes le comprennent complètement, elles en acceptent la réalité, au prix de leur vie… Un récit qui surprend, qui ne laisse absolument pas indifférent, voir qui dérange profondément !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le manoir

Ses univers sont sombres et désenchantés, une horreur parfois brutale, très ancrée dans le quotidien de ses personnages. Le Manoir impressionne par sa sécheresse et sa violence muette. Mais l'album ne laisse absolument pas indifférent… Pour lecteur averti !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Black River

Josh Simmons livre donc une bande dessinée sans grande originalité dans le genre post-apocalyptique, mais maîtrisée. Les questions soulevées, importantes et nombreuses, auraient cependant méritées quelques pages supplémentaires. Reste des images parfois impressionnantes, qui donnent une apparence à une idée qui nous hante de plus en plus.
Lien : https://www.actuabd.com/Blac..
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