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Critiques de Jean-Claude Mourlevat (3034)
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Et je danse, aussi

Chère Adeline et cher Pierre-Marie,



Avant toute chose, ayant passé quelques heures en votre compagnie, je me permets de vous appeler par vos prénoms.

Vos correspondances trainaient depuis quelque temps sur mon étagère. Pas vraiment curieuse de les lire jusqu'ici. Allez savoir pourquoi... Curiosité mal placée ? Intrusion dans votre vie privée ? Finalement, la tentation était trop forte et je ne le regrette pas aujourd'hui. Je suis contente d'avoir fait votre connaissance et de m'être penchée sur ces quelques mails échangés (correspondance d'un nouveau temps... mon p'tit facteur ne vous dit pas merci !). J'aurai quelques mots pour vous deux, chacun n'aura qu'à lire la partie qui le concerne.



Pour Adeline: envoyer une enveloppe mystérieuse et volumineuse accompagnée d'une photo puis demander finalement de ne pas l'ouvrir, faut tout de même oser !

Pour Pierre-Marie: recevoir ainsi une grande enveloppe volumineuse et ne pas être tenté de l'ouvrir, chapeau bas ! Soit vous êtes blasé de toutes ces fans qui vous collent, vous réclament un autographe ou vous supplient de lire leur manuscrit, soit vous manquez d'une touche de curiosité, soit vous êtes simplement mal disposé. Dans tous les cas, on ne pourra pas vous reprocher votre indiscrétion.



Pour Adeline: vous qui vous décrivez grande, brune et grosse, n'oubliez pas d'ajouter à votre portrait: drôle, vivante, attachante mais aussi mal dans votre peau, adepte des tisanes et du chant choral et écrivaine en herbe !

Pour Pierre-Marie: grand écrivain (1m92) en mal d'inspiration (temporairement, vos fans l'espèrent), marié 3 fois, séparé 3 fois et une ribambelle de gamins qui gravite autour de vous, vous êtes pourtant un brin misanthrope et pas vraiment avenant. Malgré tout, au fil de la lecture, l'on ne peut que s'attacher à vous.



Pour tous les deux: votre histoire est touchante, tendre et émouvante. Sans être moralisateur, vous m'avez donné une belle leçon de vie, de belles réflexions sur l'amitié, l'amour, le deuil, la perte, la solitude, le couple, l'écriture ou encore les désillusions.



Amicalement,

Marina



PS: passez le bonjour à Josy et Max !



Merci à Cécile/canel pour cette LC et à Cécile/latina pour son enthousiasme contagieux !
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Terrienne

Terrienne je suis, Terrienne je resterai ! Surtout après avoir lu le beau roman de Jean-Claude Mourlevat !



Celui-ci nous fait « goûter » à un univers complètement aseptisé, sans odeur, sans relief, sans musique, sans sentiments. Enfin, « goûter » serait plutôt un mot inadéquat, puisque dans ce monde, le plaisir n’existe pas. Les habitants y meurent, littéralement, d’ennui aux alentours de cinquante ans : ils s’asseyent, se laissent glisser, se laissent mourir. Ils ne respirent pas, non plus, et de leur cage thoracique creuse ne peut s’échapper qu’une voix métallique.



C’est dans cet univers cauchemardesque, accessible par une certaine route cachée au détour d’un carrefour, qu’Anne va s’aventurer : sa sœur a été capturée par un de ses habitants en mission sur la Terre pour servir de « compagne » à un Grand. Elle découvrira heureusement que tous ces gens ne sont pas pareils...



Je recommande ce roman à tous ceux qui se plaignent de la vie que nous menons, du bruit, de la saleté, des chiens qui aboient, des voisins qui se disputent, de la pluie, du froid, de.., de..., de....

Je recommande particulièrement ce roman aux ados qui trainent leur ennui sur les bancs de l’école, qui s’enferment dans leur chambre, qui râlent sur tout, et je suis absolument certaine que cette lecture leur fera aimer la vie, leur fera goûter à tout ce qu’elle offre.

Ils se rendront compte, comme moi, que vivre est une chose merveilleuse, que voir, sentir, entendre, goûter, aimer, détester, se disputer, se réconcilier, s’émouvoir, trembler, rire et pleurer, naître et vieillir nous rend profondément humains et nous relie les uns aux autres.



« Vous ne respirerez plus jamais de la même manière », est-il dit sur la quatrième de couverture. Je peux vous garantir que c’est tout à fait vrai !

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La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek

****

Tomek est un jeune garçon qui va vivre l'aventure de sa vie... Dans un monde qui n'est pas le notre, il tient, tout seul, à 13 ans, la seule épicerie de son village. Un jour, il y rencontre une toute jeune fille qui lui demande si il vend de l'eau de la rivière Qjar, celle qui empêche de mourir. Elle repart déçue puisqu'il n'en a pas, mais avec un amoureux transi... Et secret !!! Tomek va alors tout faire pour plaire à sa belle et part à la recherche de cette rivière...



Une fois de plus, je suis conquise par l'écriture de Jean Claude Mourlevat. L'histoire est rythmée, les chapitres courts et qui nous emmènent à chaque fois dans un lieu différent. Les personnages sont attachants et on suit les aventures de Tomek comme si on y était... Tomek est un jeune garçon courageux, droit et entier. Il va grandir dans toutes les épreuves qu'il va vivre, trouver une famille et des amis. Vivement le tome 2 !!!
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Et je danse, aussi

J’en suis encore toute amusée, toute attendrie, toute étonnée, toute éblouie.

Je souris, je ris, je compatis, et je danse, aussi.

Vous m’accompagnez ? S’il vous plaaaaaaiiiiit !

Lancez-vous dans ce petit roman « épistolaire » (guillemets car ce sont des mails) qui se veut sans prétention, un roman « de vacances » (que je déteste cette expression reprise sur Babelio !) mais qui, tout en douceur et en légère ironie, nous entraine dans la gravité.

La disparition d’une femme aimée. La mort d’un enfant. C’est léger, ça ? Je dois continuer ?

Et pourtant, je danse. Je danse face à la vie qui déborde de cette histoire. Face à l’amour, à la joie d’être ensemble ou au plaisir d’être solitaire et de mettre de l’ordre.





« Quand j’écrivais des romans, je m’engueulais souvent moi-même : stop ! Assez de psychologie ! Assez de drames ! De la légèreté, mon garçon ! Laisse donc entrer la vie là-dedans ! Et je me rappelais mes enfants qui, chaque fois que je rentrais après quelques jours d’absence, me réclamaient en tapant en cadence de leurs petits poings sur la table : une anecdote ! »

Voilà ce que déclare Pierre-Marie Sotto, le grand écrivain titulaire d’un prix Goncourt, à Adeline Parleman, une lectrice passionnée qui se met soudain à lui écrire, après lui avoir envoyé une grosse enveloppe (un manuscrit ?) que Sotto ne veut surtout pas lire.

« Lorsque j’écris un roman, je m’efforce d’y mettre de la cohérence, de la structure. Ici, au contraire, je peux me promener selon mon humeur et la vôtre, je peux oublier mes poussins en route et les récupérer la fois suivante, ou pas. Je ressens une liberté grisante. Ca part dans tous les sens et cette accélération, ce désordre me plaisent.

J’aime aussi cette parcimonie avec laquelle vous me donnez à voir qui vous êtes ».



Moi aussi, j’aime bien! C’est ce que je préfère, d’ailleurs, dans un roman !

La vie des personnages se révèle peu à peu, et je ne vais surtout pas vous la révéler. Tout le plaisir a été pour moi. Et je vous souhaite la pareille.

Sachez juste que Pierre-Marie Sotto a une famille nombreuse et recomposée, des amis sincères, un éditeur compréhensif et charmant, et une admiratrice très entreprenante. Sa femme ? C’est justement là que se situe le problème.

Adeline est seule.



Et puis je termine par un ultime extrait (j’en ai coché plein tellement j’adore ce roman ) :

« Il n’y a qu’à vous que je peux écrire une chose pareille : malgré l’horreur des faits que nous venons d’apprendre, je continue de me réveiller chaque matin avec étonnement et un appétit intact pour la vie ».



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Terrienne

Un lieu-dit. Un carrefour. A droite, une petite route de campagne qui se perd dans la brume, et au-delà, si l’on continue son chemin, l’hôtel « Légende » : la porte de « l’ailleurs » qui s’entrouvre, et le paysage soudainement avalé, remplacé par un autre…



Le monde qu’on y découvre est oppressant. Un monde propre, immaculé. Un ciel figé. Un silence qui va au-delà du mortel. Un monde sans couleurs, sans odeurs, et sans rondeurs : tout y est droit, net, carré, et d’un gris terne… Un monde tellement étouffant que l’on peine à y respirer ! D’ailleurs, ses habitants, propres, parfaits, pétrifiés, désincarnés, interchangeables, commutables, permutables, et jetables, ne respirent plus...

Le rêve pour l’apprenti dictateur et son homme nouveau. Remarquez ! Ce n’est pas dans ce monde qu’on se choperait le covid19… Pour eux, la Terre n’est d’ailleurs qu’un monde de légende absolument repoussant, bruyant, infernal, infecté et grouillant de virus…



Pour essayer de retrouver sa sœur Gabrielle, disparue corps et âme, Anne Collodi va entrer dans ce monde avec son iPod, ses baskets, son nez qui coule et ses idées toutes faîtes. Dans cette enquête périlleuse, elle sera aidée et soutenue par des hommes et des femmes des deux mondes, des marginaux, des fureteurs, des amputés du cœur.

Anne va y mettre un brin de tous les diables, et c’est très bien ainsi.



Quel beau roman. Vif, alerte, captivant… On découvre en même temps que les personnages cet environnement tellement angoissant… On aurait fait les mêmes erreurs qu’eux, on aurait eu les mêmes appréhensions…



Décidément ! la pureté et la perfection sont bien d’une tristesse sans nom…













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L'Enfant Océan

Fabien et Rémy, Pierre et Paul, Victor et Max, ainsi que Yann. L’enfant Océan, un titre qui semblait fait pour m’attirer. Et quel joyau que ce livre pour enfant. Tels les sept enfants du Petit Poucet, les sept garçons Doutreleau fuient leurs parents. Mais nul besoin de caillou pour marquer leur chemin, car il n’y a pas de retour, et seul l’Océan, au loin, là-bas, à l’ouest, attire Yann, le petit poucet dont on se demande presque s’il est vraiment le dernier de la fratrie ou s’il est un ange gardien venu veiller sur eux.

Les mots de Jean-Claude Mourlevat sont comme un collier de perles pastel, ses phrases caressent comme un filet d’eau claire. Il construit un roman polyphonique, raconté par les six grands frères et ceux qui ont jalonné cette marche vers l’océan, d’une construction parfaitement maitrisée, entre grande fluidité et rythme de l’alternance des voix ; un roman qui dessine en creux cet enfant aux rêves plus grands que lui.

Jamais moralisateur, ce livre mêle l’âpreté et la douceur et fait, sans y toucher, la part belle à la solidarité quotidienne, celle du pain donné de bon cœur ou d’une couverture remontée avec amitié sur le dormeur inconnu. Un très beau livre pour se rendre compte sans violence des noirceurs de ce monde, mais aussi de l’espoir que chacun est responsable de garder vivant pour soi-même et pour les autres.

Des bons sentiments, certes, mais avec une dose de réalisme ; une histoire toute simple, mais avec une belle nuance d’onirisme. En définitive, un dosage qui me paraît parfait pour des enfants d’une dizaine d’années. Un livre que je ne manquerai pas d’offrir à de nombreux petits lecteurs, en espérant que Yann les emporte dans sa quête, les transporte dans ses rêves, pendant que moi, je regarderai longtemps, les pieds léchés par les vagues, le bateau s’éloigner en me demandant ce qu’il y a là-bas, toujours plus à l’ouest.
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Et je danse, aussi

Je ne ferai pas un long commentaire, voici un ouvrage léger, frais et original, un échange épistolaire :( des mails) à deux voix et à quatre mains entre Pierre - Marie Sotto, romancier à succès en panne d'inspiration depuis deux ans....et une certaine Adeline Parmelan, " grande, grosse, brune", une histoire touchante, pétrie d'humanité et d'humour qui se moque gentiment des convenances et des relations humaines plus ou moins compliquées.....

Cette histoire de séduction drôle et fulgurante nous tient en haleine jusqu'au bout de l'échange avec malice ...la fin est surprenante.....

Le ton trépidant et enlevé nous donne envie d' aimer ....cette correspondance spontanée mais pourtant profonde nous touche et nous interpelle avec des thèmes universels: ( j'avais découvert les auteurs Anne Laure Bondoux et Jean - Claude Mourlevat lors de l'émission: "La grande librairie ") : la famille, les relations interpersonnelles, la séparation, les familles recomposées, l'image et l'estime de soi, la confiance, le doute , l'écriture, les petits et grands bonheurs, les petites et grandes souffrances...Je n'en dirai pas plus .....une lecture de vacances...lisez - le! Peut - être serez - vous séduit(e) ?

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Jefferson

C'est un hérisson qui s'enfuyait

Et voulait découvrir un meurtrier...

"Oh, qu'est-ce qu'y pique, ce hérisson !

Oh, qu'elle est triste sa chanson !"



Jefferson le hérisson, se rendant chez le blaireau coiffeur, pour une coupe à la brosse, euh "rafraîchir sa houppette", est accusé du meurtre d'Edgar, le patron du Défini-Tif.....



Aidé par son ami Gilbert le cochon, Jefferson va mener son enquête, afin d'être disculpé. Ados, ils avaient bu, fumé et écouté du "rap-sanglier" le meilleur ( copains comme cochons!)...

Ils vont découvrir l'entraide entre animaux, l'amitié et la naissance de sentiments amoureux., pour Jefferson!



Mais aussi l'effroi et la peur... Car il y a plusieurs catégories d'êtres vivants:

"...Tout en haut, les humains, pas peu fiers de leur supériorité. En dessous, il y a nous, que les humains regardent de haut, mais bon, on a la parole, on peut se défendre, un peu. "



"En dessous encore, les animaux de compagnie, qui n'ont pas la parole mais que les humains ont choisis, à qui ils donnent des noms et qu'ils protègent. Et en dessous, tout en bas, il y a la sous-catégorie des animaux d'élevage, des animaux de boucherie, quoi… Et alors là, mon ami, ça craint !"



"ils peuvent manger tout ce qu'ils veulent : des spaghettis au basilic, du gratin dauphinois, des pizzas quatre saisons.. et ça leur suffit pas ! Ils trouvent que c'est pas assez, alors ils tuent les animaux pour les bouffer ! Je comprends pas..."



"Et on continuerait à faire croire aux gens que les animaux étaient fous de joie à l'idée de se sacrifier pour eux, il n'y avait qu'à voir les bouilles réjouies des cochons dessinées sur les vitrines des boucheries. Ce serait un très long combat et il faudrait sans doute encore quelques décennies, un siècle peut-être, avant qu'on se demande comment on osait faire ça avant."

Gilbert le cochon était choqué...

Une fable féroce avec des sujets d'actualité, comme la maltraitance animale.
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Oh happy day

Voici la suite tant attendue du truculent Et je danse aussi !

Nous retrouvons Adeline et Pierre-Marie quatre ans plus tard. Séparés, chacun a refait sa vie tant bien que mal sans pour autant s'être oublié. Il faut bien avouer que leurs échanges épistolaires avaient un goût champêtre et délicieusement sentimental.



Quand Pierre-Marie recontacte Adeline afin de lui transmettre un manuscrit oublié chez elle, Adeline est sous le choc. Pierre-Marie ! Énervée puis radoucie, ces deux-là retrouvent très vite leur complicité d'antan. Si Pierre-Marie édulcore son quotidien, Adeline se laisse aller à des confidences sur son couple avec Ben et son expatriation très prochaine au Canada.



Je m'attendais à retrouver la fraîcheur pétillante du premier tome ici mais les deux auteurs ont pris le parti de meubler leur roman sur des suites d'aventures rocambolesques avec un mari narcissique pas prêt à lâcher son épouse Adeline, sa proie aussi facilement. du coup, la suite ressemble un peu plus à un polar burlesque, on perd les échanges épistolaires, on découvre d'autres personnages secondaires, on ajoute quelques complications. L'ensemble ne m'a guère convaincue. J'aurai préféré une histoire plus simple, moins tordue avec les mêmes ingrédients que dans Et je danse aussi. de l'humour, de la tendresse, des personnages plus ancrés et plus attachants. Pierre-Marie m'a semblé très creux et moins fanfaron. Adeline, un peu plus éteinte que lumineuse.



Un moment de lecture sympathique mais qui ne restera pas gravé dans ma mémoire.



#OhHappyDay #NetGalleyFrance
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Et je danse, aussi

Wow... Quel roman...



Toute une soirée imprégné de ces lignes, à ne pas savoir s'en décrocher... Il est ensuite difficile d'en sortir et de trouver les mots justes...



Ce roman, rédigé sous forme d'un échange de mails entre deux Êtres qui ne se connaissent pas, Pierre-Marie, un auteur à succès et Adeline, une admiratrice secrète, est un Boléro... Celui de Ravel...



Il s'en va crescendo au fil de ses pages... Léger dans ses premiers mouvements, ce sont les clarinettes et les violons pizzicati... il s'habille de ritournelles, de petites notes claires et de rires... Puis on se laisse emporter par le rythme... qui s'accélère... les hautbois et les trombones font leur apparition... D'autres instruments... D'autres personnages... Quand arrivent les grosses caisses, le ton devient plus lourd... sérieux... pesant... L'heure est grave... Des secrets tombent, des douleurs se réveillent...



Ces deux Êtres se cherchent, s'apprivoisent... finissent par se trouver une même harmonie... Marcheront-ils l'un vers l'autre lorsque la musique s'arrêtera ?



Pour citer Adeline, on reçoit leurs messages comme on reçoit un bonbon. On les pose sur la langue et on les laisse fondre doucement, au gré de notre promenade à travers leurs échanges...



J'ai voulu marquer les passages qui m'ont touché. Après 20 pages, j'ai arrêté de les écorner et remplacé par des post-its... A la dernière page, j'avais épuisé mon bloc de petite feuillets jaunes tellement cette écriture est touchante.



Mes excuses auprès de Pierre-Marie... Lui qui déteste tant les points de suspension. Il m'a permis de me rendre compte que mes critiques en sont remplies ;o)



Quel magnifique roman.

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La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek

Un voyage poétique !

-Combien de temps ai-je dormi? Demanda Tomek, après sa traversée de la forêt de l'Oubli.

- Vous avez dormi 3 mois et 10 jours. Répondit Eztergom, le chef du village des Parfumeurs.





Nous avons une très grande bibliothèque (comme à Babelio) et nous nous relayons pour lire, afin de trouver les "Mots qui Réveillent " les Dormeurs. Et on a trouvé pour vous!





Tomek veut retrouver Hannah, une jolie petite fille qui cherche de l'eau de la rivière Qjar.

- "C'est l'eau qui empêche de mourir. J'en ai besoin. Hannah tapotait la gourde qui pendait à sa ceinture. "





Pour cette drôle de fille, Tomek va abandonner l'épicerie héritée de son père, où on trouve de tout ( des sucres d'orgue, des images de kangourou, du sable du désert encore chaud...)

Mais, qui a tout, n'a rien...





Tomek pleure en laissant une lettre d'adieu, à son ami " grand père Hicham".





Il va rencontrer Marie et l'âne Cadichon (" un peu têtu, mais très intelligent" ), 3 mulots en blouse blanche, affronter des ours...

Traverser un jardin de fleurs, plus belles les unes que les autres, des fleurs somnifères...





...Pourquoi de l'eau de la rivière Qjar?

Pour un oiseau, "une petite passerine, aux couleurs magnifiques. Je ne veux pas que mon oiseau meure, je ne veux pas!"... Signé Hannah.

Tomek l'imaginait tapant du pied, en lisant la lettre d'Hannah.





Ainsi, Hannah était à son chevet, alors qu'il dormait, et lisait autant de livres, que possible, afin de le réveiller!

Tomek veut retrouver la petite fille... Le destin les avait réunis, mais elle était repartie...





Il y a des parfums uniques au monde, un panda géant ( nommé Podcol, si si!), des écureuils fruits... Et une sorcière âgée de 150 ans, une créature effrayante, un sac d'os!

C'est un livre rempli de rêves et de surprises...





Tomek a été adapté au théâtre en 2016.

Pourvu que je retrouve le tome 2: "Hannah", en revenant de la Forêt de l'oubli...
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Mes amis devenus

Que voilà une bien jolie histoire d’amitié et de valeurs. Beaucoup de tendresse dans ce roman qui s’attarde avant tout à la vie de Sylvere, sa vie avec son père, une mère morte en couche et puis Suzanne la factrice-Maman de substitution. Passent les années et arrivent un à un les amis que Sylvere rencontrera et avec lesquels il nouera un profond attachement pour diverses raisons.



Il y a Jean. Rencontré à l’internat, autant Sylvere est plutôt sage autant Jean est plutôt excentrique avec des idées qui rempliront le cœur des souvenirs de ces deux amis.



Il y a Mara. Une jeune fille méditerranéenne exotique qui fait fondre le cœur de tous les garçons tant elle est belle. Le premier amour de Sylvere. Le plus beau souvenir de Mara qui se rappèlera encore quarante ans plus tard de ce garcon, Sylvere, le seul à lui avoir offert un « Je suis follement amoureux de toi ».



Il y a Lours. Un grand gaillard aux allures viriles et assurées. Il apportera sa complémentarité à ce groupe d’amis toujours en reste d’émotions.



Il y a Luce. Une jeune fille qui ne fait pas des codes sociaux sa normalité et qui transforme les us et coutumes à sa sauce. Brillante et originale, elle sera l’exemple qu’on peut réussir sa vie même après avoir grandi chez les Tuche ;-).



Les années passent et les amis se séparent, à chacun sa route et sa vie. Les souvenirs restent et c’est bien grâce à eux que Sylvere accepte sans l’ombre d’une hésitation, plus de quarante ans après, l’invitation de Jean à passer un week-end tous ensemble.



Mes amis devenus.



Sous un petit air du regretté Charles, on se souviendra... 🎶 ...



« Mes amis étaient pleins d'insouciance

Mes amours avaient le corps brûlant

Mes emmerdes aujourd'hui quand j'y pense

Avaient peu d'importance

Et c'était le bon temps

Le temps des canulars

Des pétards

Des folies

Des orgies

Les jours du bac

Le cognac

Les refrains

Tout ce qui fait

Je le sais

Que je n'oublierai jamais

Mes amis, mes amours, mes emmerdes »
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L'Homme à l'oreille coupée

L'Homme à l'Oreille Coupée est un tout petit livre destiné aux enfants de 6 à 11 ans environ, sans image (précision importante) où le problème est le suivant :



Un vieux marin volubile, dans un port de Norvège, est l'un de piliers du bar local. Il est l'attraction du bistrot car, outre le fait qu'il lui manque une oreille, le joyeux gaillard raconte sans hésitation, dès qu'on le lance sur le sujet, une explication quant aux circonstances et à la perte de cette oreille. L'ennui, c'est justement que, pas deux jours de suite, cette version n'est là même. Laquelle croire ?



C'est donc un captivant petit travail d'enquête pour les enfants auquel nous convie Jean-Claude Mourlevat, afin de savoir laquelle de ses versions paraît la plus plausible, eu égard aux éléments tangibles dont nous disposons au fur et à mesure des chapitres.



À voir maintenant si nos chers bambins en trouveront le fin mot, voire même s'il existe un fin mot... En tout cas, d'après moi un excellent petit livre pour faire des enfants des lecteurs actifs. Mais de tout ceci, je ne mettrais pas mon oreille à couper, car ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Et je danse, aussi

Ce livre est un vrai petit bijou, dans tous les sens du terme. D'abord par l'aspect extérieur, puis par la forme du récit à l'intérieur: c'est un échange de mails qui me rappelle les bons vieux romans épistolaires dont je n'arrivais pas à me détacher!

C'est donc d'abord un magnifique objet-livre: la couverture ne donne qu'une envie, celle de plonger dedans et de se laisser entraîner dans une valse! Passé la couverture, on danse avec les personnages et les émotions et on se laisse entraîner sans possibilité de résister! Toute la journée, je n'avais qu'une hâte, me replonger dedans et j'attendais avec impatience des nouvelles des personnages comme si en fait les mails m'étaient adressés. On passe du rire aux larmes et nombreux sont les moments où je me suis surprise à en verser une petite ! Mais rassurez-vous, quelques instants après, j'esquissais un sourire puis riais aux éclats! Car ce livre est aussi très drôle! Un vrai moment de bonheur et je remercie et salue les deux auteurs pour ce petit trésor à l'état pur!
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Le combat d'hiver

Les adolescents apprécieront certainement cette bien belle leçon de vie et de courage, menée de main de maitre par Jean-Claude Mourlevat, auteur de « Terrienne ».

Car tout dans ce roman respire la force de vivre, le désir de liberté, le rejet de la haine.



Nous sommes dans un pays non déterminé, plutôt en Europe centrale, d’après les descriptions de paysages et de la politique décrite. La Phalange a pris le pouvoir depuis 15 ans, et depuis 15 ans les gens vivent dans la peur, surveillés par les chefs flanqués de leurs épouvantables « hommes-chiens », avec pour seul horizon les jeux cruels de gladiateurs, et où les enfants indésirables sont parqués à l’Internat, école lugubre et sinistre où sont perpétrées d’infâmes punitions. C’est de l’Internat des filles et de celui des garçons que va surgir l’espoir. 4 adolescents prennent leur destin en main et vont faire changer l’Histoire, avec comme bouclier les valeurs éternelles que sont l’amour, l’amitié, la compassion, le désir de faire du bien, la solidarité. Les adultes opprimés depuis longtemps les y aident avec force et courage, d’autant plus que leur passé est lié au leur, plus qu’on ne le pense.



« Le combat d’hiver » est davantage qu’une grande bataille, c’est le combat de la culture, de la liberté et du respect contre la barbarie, l’oppression et la torture.

A faire lire par nos adolescents en quête d’idéaux !

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Le combat d'hiver

Depuis le matin, cette douleur, logée dans sa poitrine, ne la quittait pas. Une douleur dont elle connaissait le nom : tristesse. Aussi, pendant l'étude, Helen prit sa décision : elle demanda à la surveillante la permission d'aller voir sa consoleuse bien que l'on ne soit qu'en octobre et que les visites soient limitées à deux par an. Son accompagnatrice était tout choisie : sa meilleure amie, Milena. Aussi, vers 18h, les deux amies quittèrent le pensionnat. Retour obligatoire au bout de 3h. En chemin, elles croisèrent deux garçons, Milos et Bartolomeo et se promirent de s'écrire. Pendant que Helen discutait, mangeait, se consolait auprès de Paula, Milena patientait dans la "bibliothèque". Mais, à son retour, celle-ci était déserte. Son amie se serait-elle enfuie sans la prévenir ? Aurait-elle osé laisser une jeune fille supporter le cachot tant qu'elle ne serait pas rentrée ? Ce que Helen ignore encore, c'est que Milena s'est enfuie avec Bartolomeo et qu'elle fera de même avec l'aide de Milos. Sans le savoir, tous les quatre allaient continuer le combat de leurs parents résistants et se dresser contre La Phalange, autorité tyrannique qui impose ses lois depuis 15 ans avec à sa tête, le terrible Van Vlyck entouré de ses hommes-chiens...



Le combat d'hiver ne nous laissera pas de glace tant l'imagination débordante de Jean-Claude Mourlevat nous fait voyager dans des contrées indéfinissables, où se côtoient des hommes-chiens et des hommes-chevaux, et nous promet une lutte sans merci entre l'autorité en place et ces quatre adolescents empreints de liberté. Une volonté farouche de mettre fin à cette dictature encore plus prégnante dès lors qu'ils apprennent ce qui est arrivé à leurs parents, expliquant ainsi leur enfermement dans ce pensionnat. S'il souffle un vent de liberté au cœur de ce roman, il en va de même de l'amour, de l'engagement, du respect de la vie d'autrui... Ce roman, fort original et passionnant de bout en bout, se révèle être une véritable épopée de par le combat mené, la grandeur des personnages. Ces derniers, d'ailleurs, sont parfaitement campés, qu'il s'agisse des quatre adolescents, de Van Vlyck, les consoleuses ou encore les hommes-chevaux. L'écriture, travaillée et immersive, réussit à nous plonger dans ce monde fantastique.

Un roman riche et original...
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La rivière à l'envers, tome 2 : Hannah

Hannah raconte à Tomek sa quête de la rivière Qjar, rivière « qui coule à l’envers » et dont l’eau lui permettra de sauver son oiseau, une passerine, son bien le plus précieux depuis l’enfance. L’héroïne traverse des territoires tantôt effrayants, tantôt féeriques : la Route du Ciel, la Forêt de l’Oubli, le désert, le pays des Silencieux, celui des nomades qui maîtrisent le temps, elle rencontre des parfumeurs gourmands, des navigateurs aux noms impossibles et un peuple étrange qui interdit l’usage des miroirs...

On se laisse prendre par ce récit drôle et émouvant à l’écriture simple.

Le roman est original en faisant des références à un conte un " Belle au bois dormant " .
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Terrienne

En ce début d'automne, Étienne Virgil, bien qu'il ne le faisait jamais, avait pris en auto-stop cette jeune fille, tout de noir vêtue. Peut-être parce qu'elle lui faisait penser à sa petite-fille. Elle s'appelait Anne Collodi et voulait aller sur Montbrison. Mais avant d'atteindre le village, elle lui avait demandé de s'arrêter avant, au niveau du panneau qui indiquait: "Campagne 3,5". Anne était à la recherche de sa sœur, Gabrielle, qui a disparu le jour de son mariage. C'était il y a un an. Anne était sans nouvelle d'elle... jusqu'à la semaine dernière où elle l'a entendu à travers la radio. Pour pouvoir la retrouver et la ramener chez elle, la jeune fille devra passer de l'autre côté, dans un monde aseptisé, contrôlé, dépourvu de toute trace humaine et où tout est programmé...



Jean-Claude Mourlevat nous emmène vers un ailleurs, de l'autre côté, en compagnie d'Anne partie à la recherche de sa sœur. Voyage ô combien bouleversant, parfois terrifiant. Une aventure passionnante de bout en bout tant le rythme est rondement mené, l'ambiance stressante, "l'autre côté" à la fois fascinant et angoissant et les personnages attachants et profonds. Ce roman, remarquablement maîtrisé et qui nous prend à bras le corps dès les premières pages, s'adresse aussi bien aux adolescents qu'aux adultes de par ses thèmes abordés et son écriture déliée et vivante.

Véritable déclaration d'amour à notre Terre, aussi belle et imparfaite soit-elle. Ode au vent sifflant, à la pluie, à l'odeur des prés ou des pains au chocolat, à nos rires et nos larmes, à nos émotions et nos emportements. Hymne à la vie...
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Mes amis devenus

"Que sont mes amis devenus

Que j'avais de si près tenus

Et tant aimés

Ils ont été trop clairsemés

Je crois le vent les a ôtés

L'amour est morte"

(Pauvre Rutebeuf)



Avant de nous faire partager cette réunion de vieux amis qui ne se sont pas revus depuis près de quarante ans, Jean-Claude Mourlevat nous raconte la jeunesse de Silvère Benoit et de quelle façon il a rencontré ses quatre amis : Jean, Mara, Lours' et Luce. Cette première partie est comme un bain de jouvence, cette nostalgie nous fait tout à la fois rire et pleurer. La réunion en question sur l'île d'Ouessant est beaucoup plus courte. Et si on n'avait rien à se dire, et si, et si ? Non pas vraiment, les souvenirs ressurgissent, un mélange de regrets et de tristesse. Et si on était passé à côté de la vie, à côté de l'amour ? Sous la plume de Mourlevat le temps s'arrête pendant quatre jours.

Merci Antyryia de m'avoir fait découvrir ce livre. Ce fut une lecture émouvante.

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La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek

Il FAUT faire lire ce livre au plus grand nombre d'enfants de CM2,voire 6eme.

D'abord,on connait l'écriture perlée de Jean Claude Mourlevat,c'est poétique, aérien, une écriture qui ne peut que favoriser la compréhension et le plaisir.

Et puis,l'histoire est belle,Tomek et Hannah sont des enfants merveilleux de naïveté ,de débrouillardise,de finesse d'esprit,deux adorables personnages qui vont s'entraider pour affronter et résoudre les épreuves qui vont parsemer leur chemin pour les empêcher d'atteindre la source de la rivière Qjar ,la rivière de l'immortalité......

C'est un joli conte philosophique,un beau livre d'initiation,le plus souvent très bien accueilli par les enfants...et de nombreux parents.

On y rencontre des ours,des forêts étranges, des champignons hallucinogènes ,c'est un pur bonheur.

Je me réjouis de savoir qu'un tel ouvrage est encore,aujourd'hui étudié en classe et encore très demandé en librairie où ,on le sait,les goûts évoluent vite, les genres se succèdent ...les modes s'imposent.

S'il reste toujours en si bonne place dans le coeur des enfants,c'est peut être parcequ'il a trouvé ,lui,le chemin de l'immortalité .....
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