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Critiques de Helene Bukowski (69)
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Les dents de lait

Un premier roman « Les Dents de lait« , d'une jeune auteure allemande de 28 ans, Hélène Bukowski aux éditions Gallmeister. Un livre curieux à l'atmosphère mystérieuse et envoûtante. Une dystopie, une légende, un conte, ce roman est un mélange savamment dosé des trois sans doute. Les ellipses sont nombreuses dans cette histoire qui s'écrit comme une sorte de journal intime de la toute jeune Skalde. Enfant, elle est élevée par sa mère Edith. Une femme curieuse, étrange, qui n'a pas perdu ses dents de lait. Un détail qui prendra toute son importance dans la suite de ce récit, que je ne souhaite qu'effleurer, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Edith et Skalde se vouent mutuellement un mélange de haine et d'amour, un lien fille-mère ambiguë et un secret difficile à percer. C'est sans doute là, au coeur de cette relation que nous touchons la beauté et dans un même élan, les limites de ces « Dents de lait. » J'ai eu dans la seconde partie du récit, du mal à cerner les liens unissant Edith et Skalde. Edith capable de cruauté envers sa fille Skalde et cette dernière pleine de colère et de ressentiments légitimes. Skalde qui se construit dans l'adversité sur cette terre coupée du monde car le pont le reliant au continent est détruit. On ne sait pas ce qu'il est advenu. le climat a terriblement changé, les oiseaux ont presque disparu, les récoltes de fruits ne sont plus qu'épisodiques. Un village paranoïaque où l'étranger, la différence n'est accueilli que par un rejet violent lié à des fantasmes de changelin, ces êtres légendaires. Lorsque Skalde trouve Meisis, une enfant aux cheveux rouges, dans les bois et qu'elle la ramène à la maison, elle va sans le savoir, déclencher une réaction en chaîne. Qui est Meisis ? D'où vient-elle ? Comment va t'elle pouvoir vivre dans cette communauté fermée où l'on étouffe ? Je n'irais pas plus loin dans ma description de l'histoire. A vous lecteurs de découvrir par vous même ce roman troublant et très bien écrit. Néanmoins, il m'a manqué quelque chose pour être pleinement emporté par le récit. Pour apprécier ce livre, il faut accepter de ne pas tout saisir et c'est justement ce qui m'a empêché d'adhérer à l'histoire dans sa globalité. le lien mère/fille, Edith/Skalde m'a semblé manquer d'éléments pour saisir l'amplitude des ressentiments entre les deux femmes. J'ai peiné à m'attacher aux personnages et suis resté trop en surface des choses par manque de repères. Je n'ai pas réussi à m'abandonner suffisamment pour être absorbé par cet univers décrit trop succinctement. Les personnages restent décrits en surface et nous ne saurons rien ou presque de leur psychologie. Un roman qui m'a décontenancé, sans doute un peu trop froid, les personnages mis à distance, alors que j'ai besoin de les ressentir au plus profond de moi. Chacun a son lien propre avec la littérature et les attentes que nous en avons, c'est très subjectif. Voilà mon ressenti sur ce roman « Les Dents de lait » signé Hélène Bukowski. A vous de vous faire votre propre opinion.




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Les dents de lait

Gallmeister aime jouer avec les frontières, cheminant parfois allègrement au milieu d’un imaginaire volontiers fantastique comme dans Sauvage de James Bradbury. Pour cette rentrée littéraire, l’éditeur nous propose un premier roman des plus étranges avec Les Dents de lait de l’allemande Hélène Bukowski, qui convoque à la fois les spectres de la dystopie, du récit d’apprentissage (ou coming-of-age pour nos amis anglophones), du conte fantastique et du roman familial.

Un joyeux melting-pot divisé en 77 courts chapitres où Skalde nous raconte son histoire…



De l’autre côté du pont

Cryptique, le roman l’est dès les premières pages.

Il est question d’une enfant, Skalde qui vit avec une certaine Edith (qui se révèlera être sa mère mais qu’elle n’appelle jamais ainsi).

Skalde passe la majeure partie de son existence dans une maison bordée par la forêt et rongée par la brume.

Rapidement, on comprend que quelque chose ne va pas dans le monde de Skalde. Le soleil règne en maître, imposant un été qui dure trop longtemps et qui apporte la sécheresse. Les mouettes tombent du ciel et les animaux blanchissent. La couleur elle-même semble suspecte.

On apprend petit à petit que Skalde vit dans une région repliée sur elle-même avec des habitants qui ont décidé de détruire le pont qui les relie au reste du monde, un monde redouté et détesté par ceux qui restent.

Skalde, elle-même n’est pas très bien vu par la communauté, car elle n’est pas des leurs, et sa mère, Edith, encore moins, arrivée un jour d’on ne sait trop où on ne sait trop comment.

Et voici qu’un après-midi, Skalde trouve une petite fille perdue dans la forêt.

Son nom ? Meisis. En décidant de la prendre sous son aile et de la ramener chez elle, Skalde va provoquer la colères des autres habitants car Meisis n’est pas des leurs, Meisis a les cheveux roux et flamboyants, Meisis n’a pas encore perdu ses dents de lait…alors Meisis doit être une créature, un changelin, et Meisis doit mourir pour le bien de la communauté.

Ce background particulier efface les contours géographiques de l’endroit où se déroule le récit de Skalde, lui donnant une sorte d’intemporalité et donne à l’histoire d’Helene Bukowski des allures de fable, de conte. Les habitants croient aux changelins, Edith semble avoir des propriétés inhumaines aux yeux de sa fille, certains évènements n’ont aucune explication rationnelle… L’allemande se sert de la carte du fantastique pour décupler l’étrangeté de son récit, un récit qui fascine rapidement le lecteur.



Ma terre, à jamais !

Pourtant, au-delà de cet aspect surnaturel, Les Dents de lait a un côté crûment réaliste qui file parfois des frissons. En effet, Helene Bukowski nous parle d’un monde où l’été n’en finit pas, où les ressources s’appauvrissent, où les oiseaux meurent. C’est le spectre du changement climatique qui hante Les Dents de lait comme celui d’une certaine dystopie, avec cette communauté repliée sur elle-même qui ne tolère pas l’étranger, qui y voit forcément une menace et tente, par tous les moyens, de le tenir à l’écart de ses frontières. Avec la peur de l’étranger arrive la superstition, la croyance en une menace qui n’a plus rien de rationnelle comme celle d’une enfant aux cheveux roux capables de faire disparaître des jeunes filles ou celle d’une jeune femme capable de commander aux chiens. L’étranger devient un monstre, une terreur qui pourrait aussi bien s’être échappée d’un conte pour enfants.

Skalde, elle, est le produit de cet étranger mis à l’écart et de l’enfant né dans un ailleurs qui est devenu sa propre terre. Personnage fascinant au possible, Skalde devient une figure de résistance pour accueillir l’autre, pour le protéger envers la folie du monde. Mais c’est aussi un personnage blessé, par les autres bien sûr, mais aussi par sa propre mère qu’elle n’arrive jamais à considérer frontalement comme la sienne, qu’elle nomme autrement pour mettre de la distance, qui la regarde avec méfiance et qui s’endort parfois en secret avec ses vêtements pour l’aimer sans le dire.

Les relations entre Skalde et Edith sont tendues, complexes, parfois inconciliables, et l’arrivée de Meisis permet à Skalde de corriger les choses, ou, du moins, d’apporter à la gamine ce qu’elle n’a pu avoir elle-même.

Dans une certaine mesure, cela lui apporte une compréhension du sentiment ambivalent qui ronge Edith depuis toujours à son égard.

Mais surtout, Skalde aime sa terre, aime son foyer où beaucoup la considère pourtant encore comme une anomalie, comme si malgré les générations, un étranger restait toujours un étranger aux yeux des autres. Devant la menace, devant l’oppression et la violence, que faire ? Partir ? Fuir ? Mourir ?

Est-ce même un choix ?

Voilà en substance la beauté du roman d’Helene Bukowski, de parvenir à la fois à aborder l’intimité contrariée entre une mère et sa fille en l’inscrivant dans notre époque et celles à venir pour en faire quelque chose d’intemporel et universel où l’être humain cherche encore et toujours sa place.



Avec ce premier roman étrange et envoûtant, Helene Bukowski oublie la frontière et installe un univers aussi personnel qu’original dans lequel ses personnages vivent et peinent. À la fois récit d’apprentissage et réflexion sur le monde d’aujourd’hui et de demain, Les Dents de lait s’impose comme une histoire belle et troublante qui reste longtemps en tête.
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Les dents de lait

Tout au long de ce premier roman réussi, on se demande : où veut-elle nous emmener ? Est-ce que tout cela aura ni queue ni tête ? mais, H. Bukowski nous y emmène allègrement. Mi fable, allégorie presque, mi dystopie, on entre de plein pied dans ce village coupé du monde, et on découvre ces liens étranges entre Edith et sa fille. Peu importe le lieu, peu importe l'époque, on est comme sur une île déserte avec ces habitants empêtrés dans leurs habitudes, leurs peurs, leurs croyances. Dans tout changement, volontaire ou comme ici par un drame, ce qui compte ce n'est pas tant la volonté d'aller de l'avant que le courage d'abandonner ses valises pleines et les seules limites de nos expériences passées. Être capable d'accepter ce qui vient (d'ailleurs) et ce qui s'en va pour s'alléger... Se solidifier à force, comme après la dent de lait, celle d'après. Et puis passer le fleuve...
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Les dents de lait

Ce premier roman oscille entre le conte mystérieux et la dystopie, empreint d'une atmosphère d'"étonnante étrangeté". L'enfant qui arrive d'ailleurs dans ce village craintif est perçue comme une créature des fées, dangereuse parce que rousse, flamboyante et née dans une autre contrée... Avec ce récit, Helene Bukowski propose ainsi une réflexion sur la différence et sur la peur de l'autre – et de soi-même... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/08/24/les-dents-de-lait-helene-bukowski/)
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Les dents de lait

Le curseur juste un peu plus loin.



Le dérèglement climatique est devenu le seul maître du monde, celui qui décide de ce qui vit et meurt, de ce que les Hommes peuvent encore voir et doivent encore subir.



L’isolement est devenu une règle, du moins pour ceux qui survivent dans ce coin perdu (de l’Allemagne ?), où ils se sont coupés du monde en détruisant le seul pont qui mène à ces terres.



Voilà pour le contexte, et donne une idée de l’ambiance. Les habitants qui font partie de cette histoire étant dans la logique du « chacun pour soi », le récit se classe donc plutôt dans une atmosphère post-apocalyptique que vraiment dystopique.



Mais, Helene Bukowski a cherché avant tout à raconter des femmes et des hommes, le reste n’étant qu’un cadre particulier qui les amène à réagir à leurs manières.



Jeune auteure allemande de 28 ans, et un premier roman qui n’invente rien mais où un talent singulier se révèle déjà. Elle est de la génération touchée et profondément impactée par les changements actuels du climat (et ceux à venir). Le message sous-jacent est là, évidemment. Mais il n’est pas le centre du récit, pas le seul présage.



Une fille et sa mère, isolées, des interactions rares avec leurs voisins hors de vue. Une relation chaotique entre une adolescente et une adulte, l’une qui a besoin d’espace, l’autre qui passe par de longues et profondes périodes de dépression.



Et une petite fille rousse qui surgit de nulle part au milieu de la forêt. Recueillie par l’ado, rejetée par tous les autres. « Sorcière », le mot est lancé.



Quand l’Humain se recroqueville sur lui-même, il perd son sens commun. Celui du respect de l’autre, de la tolérance envers la différence et ce qu’on ne comprend pas de prime abord.



Le vrai message du roman est là, à travers ce qui ressemble autant à une fable qu’à un roman initiatique, et à un récit au plus près de la terre.



La peur de survivre se transforme vite en peur de l’autre, malheureusement rien de neuf avec ces comportements-là… Mais il existe encore des bribes de cette humanité chez certains habitants, malgré les superstitions.



L’écriture de l’écrivaine est saisissante, à la fois dans une certaine poésie noire et un réalisme cru. Directe et pourtant imagée. Personnelle, sans aucun doute.



Point d’attention : Il faut accepter de ne pas connaitre les tenants et aboutissants, de ne pas se voir offrir les réponses à nombre de questions. L’autrice fait le choix de laisser le lecteur imaginer beaucoup de choses. Les lecteurs qui ne supportent pas de voir des portes laissées ouvertes risquent de ne pas trouver leur compte. Pour ma part, j’aime ce jeu-là, quand il est bien mené comme ici.



Cette écriture rend les personnages complexes, à la fois irritants et attachants. Et la construction imaginée rend le roman accessible à tous, universel. Un récit assez court, qui se focalise sur les protagonistes et utilise l’environnement pour enfoncer le clou.



Les dents de lait est une fiction mordante dans le propos, lyrique à sa manière. Avec des messages qui portent, si on sait entendre. Clairement, cette manière de projeter la fiction vers un avenir proche et plausible rend la réflexion plus forte. Surtout quand, comme Helene Bukowski, on a un talent de plume personnel, dès son premier roman.
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Les dents de lait

Voici un premier roman étrange et mystérieux où plusieurs genres se croisent.



Dans une contrée et une époque inconnues, Skalde et sa mère Edith vivent comme des recluses entre leur maison et leur jardin. Au fil du temps, la mère et la fille sont devenues des étrangères l'une pour l'autre. La région s'est transformée progressivement et ce sont désormais le brouillard et la sécheresse qui rythment les saisons. Beaucoup d'animaux ont disparu, les couleurs aussi, laissant place à un blanc perpétuel. Les habitants, méfiants, ont éliminé tout accès jusqu'à eux et ne comptent que sur eux-mêmes pour survivre. Mais un jour, Skalde découvre une petite-fille. Meisis, à la chevelure flamboyante, n'est pas comme les autres. Malgré le rejet de la communauté qui voit en Meisis un danger à éliminer, Skalde décide de recueillir la petite-fille et de la protéger.



Mélange de littérature ado, de fable post-apocalyptique et de fantastique, « Les dents de lait » est un roman qui nous plonge dans une ambiance de fin du monde, emprunt de superstition et de peur. Gris ou bleu, froid ou chaud, tout y est inhospitalier et tout y est lente agonie. Les personnages sont à cran et sont épuisés. Alors rejaillissent les bonnes vieilles peurs ancestrales et universelles qui traversent les siècles : la peur de ce que l'on ne connaît pas, la menace de l'autre, la fausse sécurité de l'entre soi. Au coeur de ce roman oppressant, Meisis symbolise l'espoir. Si l'enfant cristallise la haine de la communauté, elle rapporte au foyer de Skalde et Edith l'humanité qui en était disparue. Skalde n'hésite pas une seconde face à la petite-fille qui éveillera en elle compassion puis rébellion. En lisant cette histoire, on ne peut s'empêcher de voir également une terrible prémonition de ce qui arrivera peut-être un jour avec le dérèglement climatique en cours. Avec un style simple et contemplatif où fleure la poésie, Hélène Bukowski nous offre pour son premier roman une histoire envoûtante et hypnotique, menée par des personnages très forts.

Les excellentes éditions Gallmeister ouvrent leurs frontières et délaissent les USA pour cette jeune auteure allemande. Encore une fois, c'est un bon choix.
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Les dents de lait

Helene Bukowski m'a envoûté avec sa dystopie sombre et oppressante. Cela est dû, entre autres, à son style d'écriture simple mais très intense, et à ses personnages très intéressants et complexes, qui surprennent aussi par leur simplicité. L'auteure aborde des sujets pertinents et variés, tels que le climat, la fuite, l'exclusion, la peur, la haine, la xénophobie, les préjugés, de l'identité, la communauté, l'espoir, la perte, la famille. Et encore plus.

Le monde qu'Hélène Bukowski évoque n'est pas sans rappeler le nôtre, dans une certaine mesure. le "nouveau" monde dans lequel vivent les personnages principaux Skalde et Édith est hostile, distant et pas très hospitalier - ce qui s'applique également aux quelques personnes qui y vivent. L'ambiance est déprimante, sombre, je dirais presque effrayante, l'atmosphère est dense et menaçante.

La plupart du temps, le langage reste assez simple, mais il regorge de symbolisme et de poésie, en particulier au début et à la fin des chapitres, où on trouve les notes de Skalde qui expriment des pensées, des sentiments et capturent des impressions de leur étrange monde. Des révélations arrivent comme un coup de poing, bien que racontées de manière très subtile et sans jamais rien nommer directement.

Ce type de narration indirecte traverse comme un fil rouge tout le livre. Ainsi, il n'est jamais vraiment expliqué dans quelle version du Monde ils vivent réellement, ce qui s'est passé et se passe encore en dehors de l'île et comment certaines choses sont réellement possibles. L'auteure laisse intentionnellement beaucoup de lacunes dans son plan du monde. Comment cette communauté s'est constituée. Pourquoi la rivière est une frontière presque sacrée pour eux. Pourquoi les dents de lait et leur perte sont si importantes qu'elles peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Mais c'est justement ce qui a fait pour moi la magie de cette histoire, ce presque brouillard mystique, qui cache, mais qui dévoile aussi les choses.

Ce livre contient autant de symbolisme qu'il pourra faire pleurer de bonheur un prof de littérature. Tout se lit et découvre entre les lignes, rien n'est clairement dit, même la fin reste ouverte et je ne voulais pas qu'elle soit autrement.

Malgré quelques petites incohérences que j'ai péché ci et là, je retiens surtout l'émotion que transpirent "Les dents de lait" et l'atmosphère qui se dégage de ce monde étrange mais fascinant.

le roman de Bukowski est dystopique, mais potentiellement un avertissement bien trop réel de ce qui va arriver lorsque nous franchirons le point de non-retour ; quand il sera trop tard pour réparer les dommages que nous avons causés à notre planète!

Ce roman d'apprentissage ambitieux est a lire absolument!
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La Guerrière

Direction la mer Baltique pour notre première chronique littéraire de la semaine qui nous plonge en plein cœur d'une amitié étroite, complexe, blessée.



Parce quelle ne supporte plus son quotidien, ,Lisbeth quitte son poste de fleuriste à Berlin ry abandonne son mari et sa fille, abasourdis.



Réfugiée dans un bungalow, sur une plage de la Baltique, elle se remémore une jeunesse douloureuse et retrouve par hasard «la Guerrière ». Les deux femmes, qui se sont rencontrées à l’armée avant que Lisbeth ne mette fin à sa carrière militaire, peuvent raviver le passé sans faire ressurgir de trop grandes blessures?



Après les dents de lait, intrigante dystopie, le nouveau roman de la romancière allemande Hélene Bukoswki ( aucun rapport avec le grand Charles) raconte l'histoire particulière de deux femmes qui naviguent dans un monde menaçant et violent, montre une image méconnue des femmes dans l'armée



Un récit implacable sur les violences que nous exerçons sur les autres et celles que nous subissons.



Hélène Bukowski nous parle de deux trajectoires, deux amitiés qui se repoussent et se rapprochent dans un seul et même élan.



Une amitié où les armes ne sont pas toujours égales en fonction de nos chances et de nos parcours de vie.



Faite d'évocations très visuelles et de phrases précises et concises, le ton du livre, abstrait et visuel, est assez unique en son genre. Un récit profond et bouleversant sur la résilience et l’amitié féminine.
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Les dents de lait

Aujourd'hui je vais vous parler du premier roman d'Helene Bukowski, Les dents de lait, qui sortira aux Editions Gallmeister le 19 août. Celui-ci ne relève pas à proprement parler des littératures de l'imaginaire, excepté une ambiance légèrement dystopique.



Dans un monde où le brouillard ne se lève jamais, où le soleil et le ciel bleu ne sont que des souvenirs, Skalde et sa mère Edith vivent avec une petite communauté en complète autarcie (probablement sur une île ou dans les méandres d'un fleuve). Afin de préserver leur collectivité du chaos, les habitants ont décidé de faire sauter l'unique pont qui les reliait au reste du monde. Un jour Skalde découvre un enfant dans une clairière. Entre peur et curiosité, son coeur balance, mais l'envie de découvrir d'où vient cette fillette et comment elle est arrivée ici l'emporte. Elle décide de la recueillir chez elle contre l'avis de sa mère et de la communauté qui voient d'un mauvais œil l'arrivée d'une étrangère, accusant celle-ci de tous les maux...



Sur fond de désastre écologique, de bouleversement climatique, l'autrice nous narre les relations difficiles entre une fille et sa mère ainsi que les peurs et superstitions qu'engendre l'arrivée d'une étrangeté au sein d'une communauté fermée.



Les dents de lait est un roman immersif écrit à la première personne. Le récit est très nerveux, les chapitres s'enchaînent rapidement (certains ne faisant que quelques lignes, il y en a 77 pour 250 pages). Cela donne un sentiment d'urgence mais ne permet pas de se poser et de plonger profondément au coeur de l'histoire.



Méfiance et paranoïa sont au centre du roman. Quand le folklore et les légendes surpassent la raison, les décisions prises sont aberrantes et destructrices. Helene Bukowski nous propose un récit poignant sur les relations humaines intrafamiliales et sur l'acceptation de la différence. Peur et égoïsme comme moteur du repli sur soi, Les dents de lait ne fait pas la part belle à l'être humain, certes quelques lueurs d'espoir parsèment l'histoire mais la tendance est plutôt sombre souvent violente.



Les dents de lait est une belle histoire assez troublante. Une fois commencée, il est difficile de lâcher prise, l'envie de connaître le dénouement est trop forte. Helene Bukowski ouvre beaucoup de portes tout le long du récit, un foisonnement de questions se fait jour mais malheureusement beaucoup d'entre elles resteront sans réponse et au final un gout d'inachevé assez amer persiste une fois le livre refermé.




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Les dents de lait

Dans « Les dents de lait », le lecteur pourrait faire un parallèle vers une fable, ou un conte. On pourrait également placer le récit dans un futur proche, presque post-apocalyptique. Focus sur une région plongée dans le brouillard, où la terre n’est que sécheresse, une région qui semble presque morte. Une communauté vit sur ces terres, en totale autarcie. Personne n’entre sur son territoire, personne n’en sort. Elle s’est assurée de cet état de fait en faisant sauter le seul pont susceptible d’amener un étranger jusqu’à eux. « Imagine si tout le monde faisait ce qui lui passe par la tête sans réfléchir une seconde à l’impact que ça a sur les autres et aux conséquences que ça entraîne. Dans la région, on s’aligne sur les autres, on s’adapte, c’est comme ça. C’est la seule raison pour laquelle on s’en sort encore relativement bien. Ici, on ne pense pas d’abord à soi, on pense à la communauté, à la région. » Cette communauté se protège du reste du monde tout en restant prisonnière d’elle-même, une forme d’incarcération volontaire où l’Autre représente forcément un danger. Jusqu’au jour où, Skalde découvre une enfant aux cheveux roux dans la forêt et la ramène à la maison. Cette petite fille, qui a toutes les caractéristiques d’une sorcière, déclenche la peur, puis la haine de tout le village. Comment est-elle arrivée là ? Que veut-elle ? D’où vient-elle ? À travers elle, ce sont de multiples certitudes qui s’effondrent, un combat entre celles qui se prennent à rêver d’un ailleurs et ceux qui prônent l’inertie et le maintien du repli sur soi.



Edith et Skalde vivent dans ce village, mais n’ont jamais été bien acceptées, encore moins intégrées par les premiers qui vivaient là. La première est la mère de la seconde, mais entre elles, les relations sont difficiles, tendues, indigestes. C’est d’abord cette relation mère-fille, singulière, fragile, violente qu’Helene Bukowski a décryptée. « Les dents de lait » est un roman féminin où les rapports entre les femmes virent parfois au supplice et où la fille doit rapidement se séparer de sa mère pour prendre possession d’elle-même et devenir autonome. L’indépendance grandit grâce à l’irruption de Meisis dans leurs vies. Dans cette communauté pétrie de superstitions, cette enfant est un « changelin », c’est-à-dire un leurre laissé par les fées, les trolls, ou les elfes à la place dans nouveau-né qu’ils enlèvent.



Dans cet univers où une communauté entière est dépendante de la bonté ou au contraire de la cruauté de la nature, rien n’est laissé au hasard, et surtout pas l’arrivée inopinée d’une enfant qui sort de nulle part. Malgré l’union relative des personnages féminins, les hommes, eux, apparaissent tels des ogres, des êtres dont il faut se méfier et éviter à tout prix. « Débarrasse-toi de l’enfant dès ce soir. Fais comme ma mère, elle noyait les chats errants dans la citerne. La seule chose dont tu as besoin, c’est d’un sac rempli de pierres, et que l’eau soit suffisamment profonde. Crois-moi, en faisant ça, tu lui rends service, à la petite. » Lorsqu’un drame vient secouer la communauté, la responsable ne fait pas de doute : Meisis doit mourir.



Et pourtant, ce village psychologiquement endormi où l’on fait les choses mécaniquement, où l’on ne pense pas, semble se réveiller grâce ou à cause de l’arrivée de cette enfant qui ouvre un champ des possibles aux yeux des protagonistes féminines. Et si, quelque chose d’autre existait au-delà de la communauté ? Et si l’on pouvait fuir ? Vivre autrement ? Rêver ? Cette enfant, synonyme d’espoir et de renouveau agite le cœur et l’esprit des femmes. La peur de l’autre diminue et laisse entrevoir une audace nouvelle, une confiance originelle que peu ont connues.



Après ces points positifs, je dois aussi soulever quelques points qui m’ont gênée et confèrent à cette lecture un avis mitigé.



D’abord, et sûrement à tort, je ne peux séparer le nom de la maison d’édition Gallmeister à mes souvenirs de Betty et de Turtle. J’attendais un attachement particulier pour une nouvelle héroïne forte que je n’ai pas eue, malheureusement. De cela découle une absence totale d’empathie face aux événements que les personnages féminins ont à affronter, et plus généralement, un manque d’émotions. Je n’ai rien ressenti. On peut apprécier un texte, lister les points positifs et il y en a dans « Les dents de lait », mais l’absence d’émotions est un élément bloquant en ce qui me concerne.



D’autre part, je suis restée sur le bord de la route en refermant le roman avec une multitude de questions restées sans réponse. Si je reprends l’idée du conte que j’évoquais au début de ce billet, en imaginant le faire lire à un enfant, il en ressortirait avec 1000 et une questions. J’ai 1000 et une questions à poser et ce flou imposé au lecteur, ce vide artistique, cette froideur face à mes interrogations m’a laissée frustrée et déçue.



« Les dents de lait » est un récit atypique et poétique qui peut trouver son public. Un premier roman prometteur avec de belles idées développées, mais qui questionne plus qu’il offre de réponses. Je vous recommande de vous faire votre propre avis.


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Les dents de lait

Premier roman d'Hélène Bukowski, les Dents de lait nous plonge dans une atmosphère mystérieuse, envoutante à la frontière du mystique.



La narratrice Skalde vit avec sa mère Edith dans une maison isolée sous un climat assez hostile : brouillard et chaleur rendent la vie difficile.

Elles ont peu de relations avec le reste des habitants de la région. Elle tentent de vivre comme le reste de la population en totale autarcie depuis que les habitants ont fait sauter le pont qui les reliait à l'autre rive.



Les rencontres avec les voisins sont plutôt tendues. D'ailleurs, Skalde et Edith ne font pas exception : les relations entre la mère et la fille sont froides et distantes.



Un jour Skalde découvre une jeune fille dans la forêt. Sa chevelure rousse émerveille Skalde qui décide de l'emmener chez elle. Seule dans la forêt, l'enfant n'a que très peu de chances de survivre.



L'arrivée de cette enfant va enflammer la communauté qui vit dans l'isolement, la peur des maladies, des drames et de tout ce qui est inhabituel depuis trop longtemps.



Dans une atmosphère de fin du monde, l'autrice évoque le changement climatique, la difficulté de survivre dans des conditions extrêmes, la règle du chacun pour soi qui grandit face aux difficultés, la peur et l'ignorance et leurs conséquences sur les relations entre les hommes et les femmes, sur la tolérance et l'ouverture d'esprit.



La pression de la communauté va devenir de plus en plus forte jusqu'à provoquer l'irréparable.



Des chapitres courts, des personnages aux aspérités fortes, une écriture incisive, un récit rude et poétique; Un très beau premier roman.





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Les dents de lait

🌅 Les dents de lait - Helene Bukowski 🌅

Traduction : Elisa Crabeil et Sarah Raquillet

@editions_gallmeister



Résumé :

Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l'orée de la forêt. L'adolescente n'a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l'unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D'où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? Consciente de sa transgression, l'adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s'organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.



J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, d'ailleurs je pense que je n'y suis pas rentrée totalement. J'ai eu du mal avec le début, je n'arrivais pas à situer les personnages dans leur environnement, leur situation, c'était assez perturbant. J'avais besoin de savoir si Skalde et Edith vivaient au sein d'une communauté ou en retrait, les choses se sont éclaircies sur ce point un peu tard à mon goût. De plus on ne sait pas trop ce qu'il s'est passé pour que cette communauté décide de vivre en autarcie et n'accepte aucun étranger. Le fait de rester dans le flou était très certainement voulu pour mettre en avant les difficultés des relations entre les deux femmes, la complexité de leurs rapports mais du coup cela laisse une sensation de manque, d'inachevé. J'ai également eu du mal à apprécier Skalde, je n'ai pas réussit à ressentir de réelle empathie pour elle. Il m'a vraiment manqué des détails sur leur façon de survivre, toute cette partie est trop survolée et ne semble finalement ne servir que de décor ou de contexte à cette relation mère/fille compliquée et au sauvetage de la petite Meisi...

Bref une lecture qui me laisse sur ma faim.
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Les dents de lait

A chaque fois que je commence un Gallmeister, il faut dire que je suis très exigeant. Je suis cette maison d'édition depuis le tout début et ils ont mis la barre très haut ! C'est donc pour moi une première incursion dans le monde non-américain de l'éditeur. Je m'attendais à un livre dans le style de Jean Hegland et son majestueux Dans la forêt, au dérangeant et passionnant My Absolute Darling ou encore au choc de Sukkwan Island, malheureusement il n'en fut rien...



J'ai quand même passé un bon moment (on ne peut pas dire que ce livre soit mauvais) en compagnie de Skalde. Cela commençait bien, pourtant, on y découvre un monde énigmatique aux airs de fin du monde, cette relation distante entre la mère et la fille, l'apparition de cette jeune fille à la chevelure rouge. On se demande alors : qui est elle ? D'où vient-elle ? Comment Skalde et Edith vont-elles parvenir à la cacher au reste du village hostile à tout ce qui vient de l'autre côté de la rivière ? L'écriture est fluide, les chapitres courts et on se laisse prendre au jeu dans la première moitié du roman mais au final ce roman manque de souffle, de surprise.



Certes la thématique de la peur de l'autre et la différence est bien exploitée ici mais au final le côté post-apocalyptique qui m'interessait est relégué au second plan et sert juste de prétexte à l'histoire.

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Les dents de lait

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman à l'univers post-apocalyptique très mystérieux.

Skalde fait partie de ces personnages envoûtants, courageux et combattants que l'on oublie jamais, à l'image de Turtle dans "My absolute darling".

Les chapitres sont courts, l'histoire est fluide, nous entraînant inévitablement vers un drame annoncé.

C'est un roman à la fois sombre et lumineux, triste et plein d'espoir, une sorte de conte moderne sur les relations familiales, la différence et le vivre-ensemble.

Même s'il m'a manqué un chouilla de noirceur pour être totalement conquise, c'est un roman et un univers à découvrir !
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Les dents de lait

Dans un monde qui pourrait être le nôtre après une apocalypse, Edith élève Skalde au sein d’une communauté en autarcie dans une forêt coupée du reste de la société par un bras d’eau. Elles vivent de ce qu’elles trouvent dans les bois et de leur troc avec leurs voisins mais l’équilibre est brisé lorsque Skalde recueille Meisis, une enfant à la chevelure de feu, qu’elle trouve dans une clairière.



Sans qu’une menace claire émerge, la tension se renforce tout au long des chapitres qui suivent cette découverte. D’un côté, d’Edith dit que Skalde est « comme eux », plongeant le lecteur dans la confusion, et de l’autre, Meisis est obligée de jouer là où « c’est plus sûr », autant de signes inquiétants mais qui ne désignent pourtant pas d’ennemis. En tous cas pas jusqu’à ce qu’une partie des habitants de cette île se range derrière les menaces de Pesolt qui exige le départ de l’enfant.



C’est finalement une fable dystopique que l’autrice nous propose à travers des chapitres courts et une écriture incisive. Helene Bukowski ne s’attache pas à nous faire la morale sur l’environnement ravagé où son histoire prend place mais met plutôt en exergue la disparition de notre humanité lorsque nous sommes placés dans une situation extrême qui ne laisse plus de place à la tolérance. La fin du livre permet d’imaginer plusieurs dénouements ce qui, d’après moi, indique que le plus important n’est pas ce qui s’est produit mais bien ce qui a permis d’arriver à une situation nouvelle dans laquelle les personnages sont obligés d’évoluer.
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Les dents de lait

C’est dans une maison isolée, à l’orée d’une forêt plongée dans un brouillard permanent et en proie à la sécheresse depuis si longtemps, que vivent en totale autarcie Skalde et sa mère Edith. Pour se protéger du chaos environnant, les derniers habitants de la région, pétris de peurs et de superstitions, ont délibérément fait sauter le seul et unique pont qui les reliait au monde extérieur. Un jour, dans une clairière, l’adolescente découvre une enfant à la chevelure rouge feu, qu’elle décide de recueillir en cachette, transgressant ainsi les règles tacitement édictées par la communauté.



L’atmosphère mystérieuse de ce curieux roman est étrangement envoûtante. De nombreux animaux ont disparu, les couleurs aussi, faisant ainsi du blanc la référence. La moindre anomalie dans cette matrice conduit donc à la peur de l’autre et au rejet des différences.



Plusieurs genres cohabitent dans ce livre, et de très belle manière, à la croisée de la dystopie, du récit d’apprentissage et du conte fantastique. J’ai véritablement apprécié toute la poésie qui se dégage de ces pages et le fait que de la place soit laissée à l’interprétation pour le lecteur, ce qui ne m’a absolument pas dérangé ici. Ne cherchez pas de réponses aux questions sur le pourquoi du comment, vous n’en obtiendrez pas !



Cette histoire est bien rythmée et cadencée par ses 77 très courts chapitres (pour 260 pages), écrits tel un journal intime. Une très belle lecture, qui m’a même donné des frissons sur le dénouement !
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Les dents de lait

Conte dystopique sur le réchauffement climatique et la peur de l'étranger. L'histoire est racontée par Skalde, elle doit avoir 25/30 ans et vit avec sa mère Edith sur un morceau de territoire isolée du monde extérieur car les habitants ont fait sauter le pont qui les reliait aux autres. Que s'est-il passé, où se déroule l'histoire, quand , on ne le saura jamais.

Les gens sur ce territoire vivent en autarcie, le troc étant devenu la monnaie d'échange, tous végètent sous la chaleur persistante qui s'installe et détruit la nature qui ne fournit plus le nécessaire pour subsister jusqu'à l'apparition d'une jeune fille aux cheveux roux Meisis que Skalde recueille et qui bouleverse le quotidien de ces habitants.

Ce conte nous renvoie à notre vie actuelle, le réchauffement climatique qui sournoisement mais surement s'installe sur notre planète, la peur de l'autre qui amène à la haine irraisonnée et aux actes insensés et notre inertie face à ces événements : cela va changer, on n'y peut rien, c'est la faute de l'autre. Glaçant.
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La Guerrière

Depuis l'enfance, Lisbeth n'a de cesse de se replier sur elle-même pour que la carapace qu'elle se forge la protège de la sensibilité aiguë à la douleur d'autrui dont elle souffre. Après une adolescence difficile, alors attirée par l'anonymat et la discipline, elle décide de s'engager dans l'armée allemande où elle y rencontre "la Guerrière", une autre jeune soldate avec laquelle elle développe très rapidement des liens forts. Des années après que Lisbeth a brutalement mis fin à sa carrière militaire, les deux femmes se retrouvent par hasard sur une plage de la mer Baltique, renouent pour quelque temps avant de se reperdre de vue. Toutes les deux, elles sont finalement à l'image des vagues, qui vont et qui viennent sur le sable mouillé.



Le récit explore les liens d'une amitié qui surmonte toutes les épreuves. Il met le doigt sur les blessures du passé, ces traumatismes qui marquent au fer rouge et forgent un caractère, constituant ce bagage émotionnel que l'on transporte, partout, tout le temps, avec soi. Des lettres écrites par la Guerrière et destinées à Lisbeth ponctuent le roman et permettent d'approfondir progressivement toute l'étendue de leur histoire commune.



C'est différent, certes, du premier roman de l'auteure ("Les dents de lait"), mais vraiment tout aussi plaisant. J'ai grandement apprécié l'ambiance créée pour cette intrigue de bord de mer, sans oublier d'accorder une mention spéciale au très bon travail de traduction qui a été réalisé ici. C'est une lecture très fluide et agréable. Une nouvelle belle réussite d'Helene Bukowski !
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Les dents de lait

Dans un village isolé, auxquels tous les accès semblent avoir été coupés, vivent Skalde et sa mère, Edith. Le ciel est couvert d’un épais brouillard qui empêche d’en voir le bleu. Une sécheresse terrible s’est abattue sur le monde, tout a brûlé et les animaux ont commencé à mourir, malades.



Avec l’arrivée d’une enfant aux cheveux de feu, l’autarcie des villageois et leur étrange équilibre sont menacées. Cette enfant est pour eux un changelin, une menace. Skalde décide contre l’avis de tous de la protéger jusqu’à ce que ses dents de lait tombent … mais ces dents tomberont-elles ?



Je suis embêtée avec ce roman parce que la lecture n’est pas désagréable, loin de là. Le style est fluide, et les descriptions immersives. L’autrice met en avant la face primitive de l’homme, son instinct de survie et son désir de se sauver lui même. Elle traite aussi les rapports conflictuels entre mère et fille.



Mais (et oui, vous le sentiez arriver !) c’est lent, très lent et il ne se passe pas grand chose. L’autrice pose beaucoup de questions, créé du mystère mais n’apporte aucune réponse.



Que s’est-il passé ? Qu’est ce qui a provoqué de désastre écologique? Pour quelles raisons les animaux fuient la mer ? Comment Edith est-elle arrivée dans ce village ? Pourquoi ont-ils peur des autres ? Je continue ?



Ce roman n’est pas désagréable mais j’en garde un goût amer d’inachevé
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Les dents de lait

C’est un voyage sur une île coupée du monde où une mère et sa fille survivent dans une communauté superstitieuse et dans un brouillard permanent.

Cette vie en autarcie va être bouleversée par l’arrivée d’une jeune fille sortie de nul part.



Premier roman allemand au catalogue des éditions Gallmeister et premier roman de Hélène BUKOWSKI, LES DENTS DE LAIT, est un texte doux, cruel et parfois violent.



Cette fable onirique à, en peu de pages, mêlée écologie, communautarisme, rejet de l’étranger, peur de la différence et superstition.



À appréhender comme un conte dans le sens où beaucoup de choses ne sont pas expliquées et d’autres sont invraisemblables.



On reste sans réponses ni explications mais l’essentiel se trouve dans la très belle plume de l’autrice, dans la force de la relation très complexe mère/fille ainsi que dans le rapport à la nature.
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