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Critiques de Flore Vesco (907)
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D'or et d'oreillers

On ne s'en rend plus compte tant ils nous sont familiers, mais les contes de fée sont décidément des histoires à dormir debout, absurdes au possible – sans parler de leurs petites morales d'un autre âge ! Pensez par exemple à La princesse au petit pois : sérieusement, auriez-vous jamais songé à choisir votre conjoint.e en fonction de sa propension à larmoyer au moindre inconfort ? Mais cela dit, êtes-vous vraiment prêts à découvrir le vrai de l'affaire ? Réfléchissez bien car vous risquez fort d'être ébouriffé.



De perle et de dentelle, d'argent et de bâillement, de draps et de ducats, de satin et de traversin, d'écus et de… Arrêtons-nous là, vous l'aurez compris, ce texte n'est pas pour les enfants (les miens l'ont donc lu avec avidité). À la lecture des aventures des prétendantes du richissime lord Henderson conviées à passer une épreuve des moins conventionnelles, on ne sait plus si on frissonne de plaisir ou d'épouvante. Blenkinsop Castle a quelque chose du manoir du comte Dracula, avec ses couloirs lugubres et ses mystères qui nous donneraient envie de tourner les pages plus vite. Mais pas trop vite, mais pas tout de suite : on prend le temps de profiter de tout. Délicieux dialogues sur le mariage et l'amour. Merveilleux personnage féminin qui fait voler en éclats tous les stéréotypes de genre. L'ironie qui vient décaper les contes, révélant leur saugrenuité et leur hypocrisie (les règles de bienséance passent vite à l'arrière-plan lorsqu'une fortune est en jeu). Et surtout, l'ode rare et savoureuse à la sensualité.



C'est avec un peu d'appréhension que nous avions écarté le baldaquin de lord Henderson : nos attentes étaient élevées comme une pile de matelas après avoir lu de cape et de mots ou L'estrange malaventure de Mirella ! Mais le sort a opéré, nous avons été enchantés par cette lecture étonnante et réjouissante, portée par de belles valeurs émancipatrices.



PS: Seule ombre au tableau : nous avons désormais lu tous les romans de Flore Vesco, longue sera l'attente jusqu'au prochain. Mon fils cadet espère une suite aux aventure de Louis Pasteur et Gustave Eiffel (peut-être consacrée à Clément Ader, comme pourraient le suggérer les indices qu'il a glanés dans les premiers tomes). Son frère et moi lirions volontiers une nouvelle adaptation de conte : s'il faut prendre des paris, je verrais bien Les habits neufs de l'empereur ou même La reine des neiges !
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D'or et d'oreillers

Il était une fois...

… un lord qui cherchait une épouse. Une nouvelle qui se répandit bien vite dans tout Greenhead. En effet, cela faisait des années que personne n'entendait plus parler de lord Handerson et de Blenkinsop Castle. Orphelin très jeune, on le pensait à Londres, chez un oncle, et le domaine à l'abandon...

… trois jeunes filles, Margaret, Maria et May, dont la mère, aussitôt cette nouvelle à son oreille, s'empressa de les préparer toutes les trois afin de se présenter au lord. Et ce, malgré l'exigence du lord, pour le moins choquante, voire déplacée à ses yeux, de les laisser passer la nuit au château, sans parents ni chaperon. Mais la rente de 80 000 livres n'en valait-elle pas la peine ?

… une domestique, Sadima qui, accompagnant ses maîtresses, fut de suite fort intriguée, et par le château et par la chambre où étaient empilés une dizaine de matelas moelleux...



Si les trois filles Watkins prennent leur courage à deux mains pour pénétrer Blenkinsop Castle et passer le test du lord, à savoir dormir sur ce lit composé de matelas, elles ne se doutent pas un seul instant de ce qui les attend réellement. Ni sadima, d'ailleurs. Aussi étrange, lugubre et secret ce château soit-il, l'on y pénètre avec l'envie folle de savoir ce qu'il cache, de même que ce lord, fort charmant, certes, mais surtout énigmatique et mystérieux. Flore Vesco revisite, non sans une pointe d'humour et d'ironie, les contes de notre enfance. Exit le prince charmant, la princesse (fut-elle au petit pois) et le beau château. S'il y est question d'or et d'oreillers, il y est aussi question de magie, de sortilège, de petit doigt, de chat, de tableau, de cendre, de journal... Original, virevoltant et moderne, ce conte nous plonge dans une ambiance fantastique absolument délectable d'autant que la plume, riche et inventive, s'avère joliment maniée.

Un conte savoureux...
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De Cape et de mots

Aujourd'hui le château n'est plus qu'une ruine. Et même si les soucis financiers rendent le père de plus en plus taciturne, l'on y sert encore des mets gourmets (en très petite quantité, évidemment). D'autant qu'il faut nourrir sept enfants. Dont l'aînée, Serine, l'héritière du comté de Chancies, qui n'a que faire des bonnes manières ou des révérences. Mais, à la mort de son père, sa mère n'a d'autre choix que de se défaire de ses six garçons, ne pouvant subvenir à leurs besoins. Quant à Serine, elle compte la marier très vite. Une décision aussitôt balayée d'un revers de main. En effet, la jeune fille a décidé qu'elle ira au palais et sera dame de compagnie de la Reine. Pour ce faire, elle n'a d'autre choix que de s'enfuir de chez elle. Bien que la Reine soit jugée capricieuse, caractérielle, exigeante, tyrannique parfois, et que les dames de compagnie se succèdent, Serine compte bien, avec sa joie de vivre et son exubérance, s'imposer...



Vertuchou ! Quelle estoire ! La comtesse Séraphine Marie-Geneviève Alexandrina de Notre-Dame Chancies du Jousselinier Senestre lez Castiche de l'Auberivière sié l'Ostel de la Colline, ou plus simplement Serine, décide, à la mort de son père et dans l'espoir d'aider sa famille, de devenir dame de compagnie de la Reine. Loin d'être une coquefredouille, elle compte bien, avec sa gouaille, emberlucoter la cour. C'est, hélas, sans compter sur les vilenies de certains, dont le coquardeau secrétaire. Fantaisiste à souhait, drôle et enlevé, ce roman est savoureux de bout en bout. Qu'il s'agisse des situations cocasses ou virevoltantes, des personnages si haut perchés, de l'humour ou encore de la plume si bien maniée.

Un roman malicieux comme une esperlune, pétillant comme une lifrejole et fin comme une abélole...
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De cape et de mots (BD)

1001 nuits de lecture à voix haute et De Cape et de Mots restera peut-être notre roman préféré. Nous avions adoré l’histoire de Sérine qui ne débutait pourtant pas sa carrière à la cour royale avec grand-chose pour elle : ni relations ni fortune, ni parures ni maîtrise des codes, mais une répartie inouïe, doublée d’un sens solide de la justice sociale. Quel plaisir de voir naviguer notre héroïne entre coups-bas et complots ! Et semer la zizanie ! Quand un texte aussi génial est adapté en BD, on craint forcément d’être déçu. Et bien pas du tout, chaque millimètre carré de cet album a emporté notre enthousiasme.



Les aquarelles du duo Kerascoët donnent merveilleusement forme et couleurs à cette cour absolutiste digne de Versailles. Tours et marbreries, baldaquins et salle de bal, coiffures alambiquées et conseil des ministres : chaque détail respire l’humour irrésistible et le grain de folie de Flore Vesco (que l’on retrouve aussi, évidemment, dans les dialogues). Les couleurs sont chatoyantes, le trait léger. Il y a beaucoup de mouvement dans ces pages. Elles font joyeusement voler en éclats les conventions et pouvoirs arbitraires.



Le scénario rend en tout point justice aux péripéties et rebondissement de l’intrigue originale. Je vous mets au défi, une fois la BD ouverte, d’interrompre la lecture et de mettre vos moussaillons au lit.



De frappe et de show, un album qui happe et qui prévaut ! À ne manquer sous aucun prétexte.
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De délicieux enfants

« Une bouche pleine se tait, alors qu’une bouche vide… Ah ! ça oui, ils parlent ! »



De délectables pages que celles mijotées par Flore Vesco ! L’as de la littérature ado n’a pas son pareil pour pulvériser les contes pour mieux en révéler les partis pris et les petites morales pénétrantes. Dès l’annonce de ce nouveau titre, nous étions donc sur les dents.



Le prologue donne le ton et nous met en garde : l’histoire ne convient pas aux jeunes âmes – mes moussaillons se sont donc évidemment jetés dessus. Pour découvrir, éberlués, des pages charnelles et organiques, gorgées de sang, de bile, de salive, de larmes et d’entrailles qui crient famine. Ne comptez pas sur moi pour révéler le moindre centimètre carré de la chair de ce roman, vous n’avez qu’à enfourcher vos bottes de sept lieues et vous risquer au cœur de la forêt interdite pour vous faire une idée par vous-même !



« Je prends la parole au collet, ne vous déplaise. Si je ne l’attrape pas, jamais on ne me la donnera. Ce sont toujours les mêmes qu’on écoute : les rois soucieux, les reines en mal d’enfants, les princes en quête d’une épouse étonnamment spécifique. Parfois, oui, on veut bien s’intéresser à un pauvre, s’il est jeune et part à l’aventure. Mais les parents coincés dans leur chaumière, qui grattent la terre pour nourrir leurs enfants, et qu’on accable encore de taxes : eux n’ont pas voix au chapitre. »



Ce qui est étourdissant, c’est la narration chorale qui fait parler ceux que l’on n’a pas l’habitude d’entendre, renversant brusquement la perspective.



Dans ces pages, les existences sont ramenées aux corps qui ploient, craquent, frémissent et… aiguisent certains appétits. Car celle qui règne en maître sur l’ensemble est bien la Faim, celle qui gronde et tort le ventre, mine de l’intérieur et brouille le discernement au point que le drame semble inévitable. Perturbant, voire dérangeant, mais addictif.



J’ai trouvé que ce texte restait plus près de l’univers des contes que les précédents qui créaient une sorte de choc par leur décor historique plutôt réaliste. Nous avions adoré l’idée de transporter l’histoire du joueur de flûte de Hamelin dans le Saint empire romain germanique ou le conte de la princesse au petit pois dans l’Angleterre victorienne. Ici, l’ancrage réaliste m’a semblé moins clair : sommes-nous au Moyen-Âge ? S’agit-il plutôt d’une famille survivaliste vivant aux marges d’une époque plus récente ?



Ce sont peut-être ces doutes qui ont rendu la résonance contemporaine moins évidente que dans les romans précédents. Quoique des personnes soient régulièrement condamnées en France pour avoir volé de quoi manger et qu’on n’en parle pas beaucoup en littérature. Ce roman apporte aussi de l’eau au moulin des réflexions déjà amorcées sur les carcans genrés et les cinquante nuances de domination masculine. Il est encore question de l’âge adolescent, ses vertiges et prises de conscience. Et de l’hypocrisie bourgeoise qui boude les corps, s’efforce de les effacer et de dissimuler la bête qui sommeille en chacun de nous sous un vernis de conventions.



Saupoudrez l’ensemble de clins d’œil à Saint Nicolas et Tomi Ungerer, Cendrillon et Boucle d’Or, et vous obtiendrez une savoureuse pépite gothique et féministe, à laquelle le rouge et le noir de la couverture siéent à ravir !
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L'estrange malaventure de Mirella

Le fabuleux destin de Mirella



"L‘estrange malaventure de Mirella" est une réécriture d'un conte des frères Grimm, « Le joueur de flûte de Hamelin ».

Dans ce conte, les rats envahissent la ville de Hamelin (Hameln, au nord de l'Allemagne) et répandent la peste. En échange de la promesse d'une forte somme d'argent, un mystérieux joueur de flûte envoûte les rats grâce à sa musique, les entraîne hors de la ville et provoque leur noyade dans une rivière tumultueuse à proximité.

Mais, l'argent ne lui ayant pas été remis, le joueur se venge en emmenant tous les enfants de Hamelin qui disparaissent à tout jamais.

Dans le roman de Flore Vesco, s'il y a bien un joueur de flûte, celui-ci joue un rôle secondaire et il n'a pas les pouvoirs magiques que lui prête le conte.

C'est, comme l'indique le titre du roman, une certaine Mirella qui en est le personnage principal : Mirella est une jeune fille de quinze ans aux origines mystérieuses qui, après avoir été élevée dans un orphelinat, survit avec difficulté en tant que porteuse d'eau, obligée de masquer sa féminité pour échapper à la concupiscence masculine.

Les rats prolifèrent dans la ville, deviennent de plus en plus agressifs et la peste se répand. C'est alors que Mirella se découvre d'étonnants pouvoirs ; elle va apprendre ses origines, puis devoir surmonter ses peurs pour venir à bout des rats et affronter l'émissaire de la Mort, dont elle est la seule habitante de Hamelin à percevoir l'existence...

Flore Vesco a mis en scène des personnages pittoresques (dont certains sont parfaitement odieux, notamment l'ignoble bourgmestre !) et elle écrit un récit alerte qui ne manque pas d'humour.

Ajoutons pour terminer que l'auteure a donné une petite teinte médiévale à la langue qu'elle a employée en usant d'un certain nombre de termes d'ancien français, ce qui contribue de manière non négligeable au plaisir de la lecture de son récit.



P.-S. : merci à Lucine de m'avoir incité à lire ce très bon roman !





Challenge multi-auteures SFFF 2020
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De Cape et de mots

Serine est une jeune comtesse mais le château où elle vit avec ses sept frères tombe en ruine. Afin d'échapper à un mariage arrangé, elle décide de fuir.



Alors même qu'elle a toujours vécu comme une sauvageonne, elle se rend au Palais, décidée à devenir demoiselle de compagnie de la terrible reine.



Si au départ son originalité et son sens de la répartie plaisent à la souveraine, elle devient vite un bouc émissaire pour l'ensemble de la cour.



Seul Léon, un jeune apprenti bourreau, apprécie à sa juste valeur sa compagnie.



Afin de s'en sortir, la jeune fille multiplie les pirouettes et les ruses... Combien de temps pourra-t-elle tenir dans ce milieu fourbe et cruel ?



Un roman qui annonce tout de suite la couleur puisque la première page évoque la possible décapitation de l'héroïne. Mais c'est pour mieux nous plonger ensuite dans les turpitudes de la cour.



Le portrait de la méchante reine est particulièrement bien peigné. Elle est fascinante d'égoïsme et d'inhumanité, à l'image d'ailleurs des autres courtisans.



Mais si la lecture est aussi entraînante c'est grâce à l'imagination débordante de l'auteur qui plonge son héroïne dans des situations qui sont souvent à la fois cocasses et désespérées. Au ton de la farce se mêle la question de la justice, du pouvoir et même des sentiments !



Un très bon roman pour découvrir les jeux de la cour, ses règles avec ses complots et même son fou ! A lire !


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Elle est le vent furieux

Je suis absolument dégoûtée, parce que j'avais concocté hier une critique que je trouvais particulièrement réussie (un peu de pommade de temps en temps ne peut pas faire de mal !). Mais comme je l'ai écrite en deux temps, et qu'il est impossible de sauvegarder sur Babelio, quand j'ai cliqué sur ok après avoir sué pendant plus d'une heure dessus, et bien elle a tout simplement disparu ! Et bien sûr, impossible de la récupérer...

Je ne la récrirai donc pas en entier, tant pis pour les résumés de chaque nouvelle.

Sachez quand même qu'il s'agit de textes d'auteures jeunesse engagées sur la protection de l'environnement réunis par Marie Pavlenko.

C'est Dame Nature elle-même qui par la plume de Marie Pavlenko introduit et conclut ce recueil, et croyez-moi, elle en a gros sur la patate, surtout après avoir fait un petit tour incognito dans une grande ville où elle a emprunté un tram et déambulé dans les rues. A son retour, elle décide de donner une bonne leçon aux humains qui ont saccagé la Terre, leur unique planète, puisqu'il n'y a pas de "plan B".

Les six nouvelles qui constituent le volume ont pour sujet central les différentes formes de dégradations qu'a subi la nature en raison des activités humaines, et les conséquences qui commencent à se faire sentir dans la vie quotidienne : invasions de singes, éruptions cutanées bizarres, catastrophes climatiques, montée des eaux, saisons déréglées...

Attention, il ne s'agit nullement de science-fiction, mais dans certains cas juste d'une légère anticipation de ce qui risque de nous arriver au cours des prochaines décennies. selon des données très récentes, les phénomènes de dérèglement climatiques majeurs ont été multipliés par 5 au cours des 50 dernières années...à méditer.

Ce recueil devrait être reconnu d'utilité publique et diffusé très largement tant auprès des jeunes que de leurs aînés, il a l'immense mérite de sensibiliser de façon "agréable" (si l'on peut dire) à des thèmes qui nous touchent tous. Il n'est plus temps de réfléchir, mais d'agir.

Je ne jugerai pas ici des qualités d'écriture de ces nouvelles, les auteures en sont largement connues (excepté pour ma part Marie Alhinho que je découvre). Toutes sont originales, j'en ai cependant préféré certaines, notamment "Qui sème le vent" ou encore "Nos corps végétaux". J'ai un peu moins apprécié "Récit recyclé", même si l'écriture de Flore Vesco est très poétique et son approche vraiment singulière. "Sauvée des eaux" de Marie Alhinho est écrit en vers libres, façon slam, c'est un texte très noir qui m'a particulièrement interpellée. Quant à "Extinction games" de Cindy van Wilder, c'est un texte que j'aurais aimé plus abouti, plus développé.

Le plus angoissant à mon sens est "Naître avec le printemps, mourir avec les roses", de Marie Pavlenko, parce que j'ai eu l'impression que la situation décrite risque de se produire bientôt si nous continuons à ignorer les signaux avant-coureurs que nous envoie Dame Nature...Enfin, quand je dis "nous", j'ai bien conscience que de nombreux humains comme vous et moi font des efforts au quotidien pour être plus respectueux des ressources naturelles, mais il s'agit d'enjeux qui nous dépassent, c'est aux dirigeants (d'entreprises et d'états) de prendre enfin leurs responsabilités avant que nous franchissions un point de non-retour.

Si vous n'êtes pas encore convaincus que "Gaïa" finira par se venger, je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez "Elle est le vent furieux".



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D'or et d'oreillers

Un seigneur en quête d’épouse, un lit trop haut, une ritournelle, des murs avec des oreilles...ça vous parle ?

D’or et d’oreillers, ce n’est pas un conte mais des contes...changés, mélangés, étirés, bouleversés, détournés. Des contes d’autrefois détricotés et joliment assemblés par une autrice à la plume sensuelle et virevoltante et à l’imagination débordante . Une histoire de château, de femmes et de trop grande curiosité (mais la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut 😉). Avec une pincée d’onirisme, un brin de magie et une pointe d’humour , Flore Vesco compose un récit mené tambour battant, ambiance victorienne tendance gothique, avec une héroïne qui ne s’en laisse pas conter (et un beau ténébreux bien sûr 🙄).

Un vrai plaisir de lecture.

Et cette couverture ! Superbe !
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Louis Pasteur contre les Loups-garous

Si quelqu’un m’avait dit qu’en 2021, nous ririons aux éclats en lisant à voix haute une histoire de virus et de vaccin ! Mais avec Flore Vesco, je ne m’étonne plus de rien : la composition chimique de ses romans reste secrète, mais vous pouvez être sûr.e d’y trouver un alliage détonnant d’aventures et de rebondissements, d’histoire et de costumes d’époques, de substances étranges et de mots aussi imprononçables que réjouissants, le tout saupoudré d’au moins 10 ml d’ironie et de plusieurs tonnes de fantaisie…



Nous voici donc à l’Institution Royale Saint-Louis, en cette année 1842 où un certain Louis Pasteur commence des études qui ne passent pas inaperçues. La soif du jeune homme de tout comprendre contribue en effet très vite à semer la pagaille dans une école élitiste au fonctionnement bien huilé. Et comme si ses découvertes explosives ne suffisaient pas, voilà que de terrifiantes attaques nocturnes se multiplient. Chercheur le jour, traqueur de bêtes féroces la nuit avec l’intrépide Constance, Louis Pasteur a décidément fort à faire !



Foi de chercheuse, je n’ai jamais lu un roman qui communique aussi bien le plaisir de poser des questions, de mener l’enquête et de faire ses déductions ! Mon fils de 10 ans, qui a toujours cultivé un goût (un peu éreintant, disons-le) pour les expérimentations, a adoré suivre Louis Pasteur dans son laboratoire plein de fioles, de tubes à essai et autres microscopes. On le remarque à peine, tant les aventures de l’apprenti-chercheur sont prenantes, mais on en apprend un rayon sur ses méthodes de travail révolutionnaires et ses découvertes, notamment sur les principes au fondement de la pasteurisation, des vaccins et de la lutte contre les microbes. Au passage, Flore Vesco décape les stéréotypes de genre les plus redoutables et tourne en dérision la bonne société sous le règne de Louis Philippe, ses conversations courtoises et ses conventions presque aussi rigides que les belles moustaches brillantes et bien fournies qu’en arborent ses membres.



Une lecture captivante et joyeusement intelligente !
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D'or et d'oreillers

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, je vais clamer mon amour pour un roman de Flore Vesco. Je le dis solennellement : D’or et d’oreillers… j’te kiffe.



Or donc c’est l’effervescence chez les Watkins : le jeune, riche et beau lord du voisinage cherche une épouse. Toutefois, lord Handerson pratique des méthodes étranges : pas de bal, pas de jeux d’esprit lors de pique-niques, non. Les prétendantes doivent passer une nuit dans son château, et cette nuit déterminera si elles feront des épouses adéquates…



Ce roman réécrit un conte qui… mmh… attendez. Le mieux, c’est de laisser parler la personne concernée. Je vous présente donc Mini-Déidamie ! Elle passait son temps dans sa chambre à relire ses bouquins jusqu’à les apprendre par cœur parce qu’elle trouvait que dehors, c’était nul. Alors Mini-Déidamie, tu le connais bien, ce conte ? Tu aimes La princesse au petit pois ?



-Nan, pas trop.



-Et pourquoi tu ne l’aimes pas ?



-Passqu’elle est peut-être une Vraie Princesse, mais si ça se trouve, elle est méchante, et le prince l’épouse quand même. C’est bizarre de se marier avec quelqu’un juste passqu’il supporte pas un petit pois. Je trouve que… c’est un peu débile.



-Hé bien, merci beaucoup Mini-Déidamie.



-J’peux regarder la télé, s’il te plaît ? C’est l’heure d’Ulysse 31.



-Ah, si Ulysse revient, il faut y aller, en effet. Zou, file.



La princesse au petit pois, quel conte inepte et sans intérêt ! Fort heureusement, Flore Vesco le dépoussière à fond en proposant une histoire amusante, pleine de profondeur et de sensualité, si, si.



Le début ressemble beaucoup au commencement d’Orgueil et Préjugés, l’ironie d’Austen en moins : les jeunes filles doivent être mariées, et la pression se dessine nettement derrière cet impératif.



-Alors, je t’arrête, moi, je trouve que ça ne ressemble pas du tout !



-Ah Méchante Déidamie, tu es là ?



-Ben évidemment que je suis là ! Mini-Déidamie s’est encore mise devant une de ses séries de l’Antiquité, tu penses bien que j’allais pas rester ! J’en peux plus, moi, de ces génériques ! Mais pour en revenir au bouquin, je ne suis pas du tout d’accord avec toi, Déidamie ! Rien dans le style de Flore Vesco n’évoque Jane Austen ! Ca va pas mieux, tu délires total !



-D’accord, pas dans le style, mais dans l’ambiance ! L’ambiance « mes filles doivent mettre le grappin sur ce beau parti avant qu’une autre ne le fasse » !



-Ouais, chuis pas convaincue.



-D’accord ! Alors on peut parler de l’humour de ce texte. La narration prend soin de collecter tous les clichés du conte et de la beauté pour mieux les tourner en dérision. Les personnages ne sont pas décrits minutieusement dans leurs perfections, s’ils en ont, elles sont moquées. En revanche, ce que j’ai trouvé intéressant, c’est tout le travail sur le corps : bridé par les convenances, brisé par les travaux, vecteur de plaisir et précieux outil.



L’héroïne se réjouit de pouvoir utiliser son corps à sa guise. Peu lui importe de ne pas représenter une beauté selon les standards en vigueur : elle se meut, elle choisit, elle affronte et son corps lui procure du bonheur non parce qu’il est beau, mais parce qu’il est efficace. Le regard sur le corps reste positif: tu en as un ? Profites-en donc !



Ensuite, qui dit conte dit prince charmant et donc histoire d’amour. J’ai adoré cette histoire d’amour, présentée comme un jeu sensuel au cours duquel les partenaire se découvrent et tissent petit à petit leur complicité. Ca me fait penser à Jane Eyre, tu sais, quand Jane chahute avec M. Rochester, mais en plus sexuel et en tellement plus drôle ! Tiens, je vais le relire.



-Déidamie, tu cites encore des trucs qui n’ont rien à voir ! T’en sais rien, si l’autrice pensait à Jane Eyre, ni même si elle l’a lu ! Tu extrapoles et ce n’est pas rigoureux, comme démarche.



-Pardon ! Mais j’y peux rien, plus je lis de livres, plus je regarde de séries, plus j’ai l’impression que les œuvres se répondent sans cesse entre elles. Comme le dit un glorieux philosophe de France Inter, Frédérick Sigrist*, « touuut est connectéééé ». En dernier lieu, l’aspect fantastique et horrifique de l’histoire a comblé ma peau de frissons délicieux ! Je ne m’attendais pas du tout à la tournure qu’elle prendrait.



D’or et d’oreillers offre une histoire d’amour positive et sensuelle, drôle et terrifiante à la fois, avec une héroïne forte et active. Depuis Cinder, j’ai l’impression que le prince prend le rôle de la princesse, et j’avoue que cela donne des récits intéressants, originaux et plaisants. Je le relirai avec plaisir, pour mieux admirer les finesses de la prose. »



*Animateur de l’émission et de la chronique Blockbuster.
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De cape et de mots (BD)

Club N°50 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget jeunesse

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Petit conte en BD, plutôt à destination d'un public adolescent ou de jeunes adultes je pense.



On se fait vite une idée de la direction du texte et des personnages.



Ce n'est pas vraiment un problème, cela participe je pense à l'aspect conte de l'oeuvre.



On n'est pas vraiment surpris au fil du livre, mais on peut facilement apprécier les personnages dont le stéréotype est généralement attachant ou drôle (peu instruit mais rusé, peu visible mais influent, autoritaire mais ridicule…).



Je ne pense pas que ce livre révolutionne le genre, mais il est assez doux dans le graphisme et drôle par la part d'absurde qu'il accepte.



C'est plutôt un bon moment à passer.



Perceval

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Histoire très sympathique, amusante, rythmée.



Dessin qui s'y accorde bien.



Un moment bien agréable.



Éléphant

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Histoire rafraichissante mais un peu trop longue à mon gout.



Aaricia

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De cape et de mots (BD)

Ce roman graphique a le charme d'une esperlune et la saveur d'une lifrejole !



Comprenne qui a lu ou lira "De Cape et de Mots" !



Au palais royal, la reine tyrannique use ces demoiselles d'honneur par ses mille caprices et son autorité, mais personne ne semble s'en plaindre.

C'est l'arrivée de Serine, une jeune fille de vieille noblesse ruinée, qui, par ses facéties et ses jeux de mots, va mettre la Cour sens dessus dessous.

Ce roman graphique est vraiment plaisant à lire, même si le graphisme un peu trop minimaliste ne me convient pas forcément. C'est surtout le personnage de Serine qui m'a beaucoup amusé. On ne peut s'empêcher de s'attacher à elle et de se réjouir de sa façon délicieuse de manier les mots et de jouer des tours à sa façon aux courtisans un peu trop snobs et à la Reine elle-même.



Comment ?! Qu'entends-je ?! Ce roman graphique est l'adaptation d'un roman pour la jeunesse de Flore Vesco ?

Joie !!



( ça m'fait penser qu'il faut aussi que je lise De Cape et de Crocs dont le titre et l'esprit a forcément inspiré Flore Vesco !)
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D'or et d'oreillers

Les contes de fées traditionnels dont la Princesse au petit pois ne sont que fadaises ! Dit la mère à sa fille, elle lui conte alors l’histoire de Lord Handerson, un noble convoité.



La voici ! Margaret, l’aînée, Marta, la cadette et May la petite dernière de la famille Watkins, 3 sœurs de la noblesse anglaise du 19e siècle se rendent, poussées par leur mère, au château du Lord pour tenter leur chance auprès de lui mais pour ce beau parti, un engagement pour la vie requiert un test, celui de passer une nuit dans une chambre mystérieuse au sein de son château dans un lit où sont entassés de nombreux matelas comme celui de la Princesse au petit pois.



C’est alors que Sadima,17 ans, la jeune femme de chambre au service des sœurs Watkins décide d’aller plus avant et de percer le mystère du lieu.



Durant son séjour au château, des phénomènes surnaturels se produisent à moins que ce soit son imagination qui ne lui joue des tours.



Une histoire étrange, de jeux amoureux dans laquelle l’onirisme et la magie le disputent au fantastique, l’absurde à l’humour et à la sensualité aussi. On y trouve un peu l’esprit d’Alice au pays des merveilles.



Un livre original et inventif.



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Gustave Eiffel et les âmes de fer

J'étais partie pour m'énerver contre ce roman jeunesse qui m'a fortement agacée dès le début, puis un peu moins, puis plus tellement - je deviens blasée, c'est bien triste. Toujours est-il que je n'ai pas eu le temps de m'énerver car, avant même d'écrire cette critique, je me suis retrouvée avec La Maison qui soigne dans les mains, qui, au cas où vous ne seriez pas au courant, m'a horripilée au plus haut point. Régler mes comptes avec Nathalie Heinich et son éditeur est devenu soudain beaucoup plus urgent que régler mes comptes avec Flore Vesco. Car, je vous le demande, comment exploser de colère à propos d'un livre quand un autre vous a, quelques jours plus tard, encore davantage exaspérée ? L'avantage, c'est que ça m'a permis de relativiser un peu les choses. Gustave Eiffel et les âmes de fer souffre de défauts certains à mes yeux, mais il présente plus d'intérêt qu'un récit autobiographique sur les réparations à effectuer dans une maison et le linge de maison de la propriétaire.





Ce qu'on peut déjà dire de ma première expérience avec la littérature de Flore Vesco, c'est que je me suis encore une fois, et ce malgré mes multiples déceptions en la matière, fait avoir par le côté steampunk de la chose, comme l'indécrottable idiote que je suis. Et par la couverture, très réussie. Pourtant, c'était bien parti avec cette entrée en matière : "Gustave Eiffel empoigna le fer. Sa main était assurée. Il effectua une légère rotation pour assouplir son poignet et soupeser le métal." Je ne vais pas citer tout le paragraphe, mais j'ai trouvé malin de la part de Flore Vesco de nous présenter comme un étrange exercice... une séance de repassage. Or, ça se gâte très vite.





En effet, on a affaire à un jeune Gustave Eiffel, qui n'est pas le nôtre mais celui d'un monde parallèle, autre, où les créatures fantastiques telles que les loups-garous et les vampires côtoient les humains. Ce Gustave, donc, parcoure les petites annonces pour trouver du travail et tombe sur ceci :



Société très fermée recherche esprits logiques et coeurs aventureux.

48° 51' 50 N

2° 19' 52 E

9 m

08.08.1855

13.45



Là où ça commence à me chiffonner, c'est que Gustave déchiffre parfaitement les différents éléments de l'énigme... sauf les deux premières lignes. Faut quand même pas être Stephen Hawking pour comprendre qu'il s'agit de longitude et de latitude, donc de coordonnées. Surtout que ce Gustave, il est quand même ingénieur, hein, il a fait des études assez poussées et il est pas bête, en plus. Eh ben non. Il lui faut un éclair de génie pour saisir le truc. Mais passons.





Après quelques péripéties, Gustave va rejoindre une organisation secrète qui lutte contre des créatures surnaturelles, et en protègent éventuellement d'autres. En passant, Louis Pasteur, membre important de l'organisation et accessoirement spécialiste en vaccination des créatures métamorphes (bon, ça c'est drôle, mais j'ai peur que le public ciblé ne passe à côté du clin d'oeil) lui envoie dans le thorax une seringue à l'aide d'une arbalète, ce que je trouve pour ma part hyper dangereux. Pourtant, il semblerait que Flore Vesco ne se soit pas posé de questions sur ce point. En gros, le coup du mec qui te tire une seringue dans la poitrine par surprise, ça fait bien, donc on va pas trop se soucier de la crédibilité de la chose - c'est un gros défaut, et des auteurs pour la jeunesse, et des auteurs de l'imaginaire, et d'ailleurs de pas mal d'auteurs en général, qui m'agace régulièrement : le manque d'intérêt pour la vraisemblance. Mais passons.





On va passer aussi sur le fait que Flore Vesco fait référence à des éléments de psychologie cognitive, que premièrement elle n'a pas compris, et qui deuxièmement sont complètement anachroniques dans un monde où la science n'a visiblement pas du tout soixante-dix ans d'avance sur le nôtre, sauf exceptions farfelues - or la psychologie cognitive, c'est tout sauf farfelu. Forcément, un lecteur d'une dizaine d'années a peu de chances d'être mieux informé que Flore Vesco sur la psychologie cognitive, donc allons-y gaiement ! Je sens mon agacement me revenir peu à peu, c'est marrant... Bref. Gustave suit donc une formation, un peu ennuyeuse pour le lecteur, qui va lui permettre d'obtenir son premier poste. Nous noterons tout de même qu'avant ça, Flore Vesco a trouvé moyen de dire que Darwin avait affirmé que l'homme descendait du singe. Donc soit c'est une blague, mais comme le lectorat cible du roman ne doit pas non plus très bien s'y connaître en théories de l'évolution, il risque fort de gober ça tout cru ; soit c'est Flore Vesco qui elle-même a des problèmes avec la théorie de l'évolution de Darwin. Dans les deux cas, blague ou ignorance, c'est problématique.





Bon, ben sinon on a une histoire de phénix prisonnier sur laquelle est censé enquêter Gustave, sauf que le phénix en question, on n'en parle quasiment pas, et que Gustave en vient à enquêter sur des disparitions d'ouvriers dans une usine, ce qui n'est pas du tout, mais alors pas du tout sa mission. Ajoutez un soupçon de robots pour le côté steampunk , une enquête qui se lit mais n'a rien de bien extraordinaire, et ça y est, j'ai l'impression d'avoir écrit la même critique que pour L'Amérique de l'étrange. Excepté que Vesco semble dotée de beaucoup plus d'ambition que Delphine Schmitz.





Je me suis énervée, je me suis ennuyée, puis moins ennuyée, puis à nouveau ennuyée, jusqu'au final où c'est du grand n'importe quoi pseudo-scientifique. Mais arrivée là, j'étais déjà tellement désabusée que j'ai laissé passer sans broncher. Ah oui, et il y a les blagues sur la moutarde de Dijon en fin d'ouvrage, qui m'ont évidemment soûlée vu que j'entends ça de la part de tas d'imbéciles depuis mon adolescence (gros soupir). Mais bon, est-ce que ça compte vraiment à côté d'énormités sur Darwin ? Bref, je déconseille d'offrir ça à une jeune personne d'une dizaine d'années (le public ciblé doit être de 13-14 ans), vu que je suis certaine qu'on peut trouver mieux sans beaucoup se fatiguer. Il existe bien des auteurs jeunesse qui ne prennent pas leur lectorat pour des imbéciles, ou je me trompe ? J'ai écrit en début de critique que Gustave Eiffel et les âmes de fer valait mieux que La Maison qui soigne, mais en me repenchant dessus... ben j'en suis plus si sûre ! Bon, et si je me trouvais un livre intéressant, pour changer ?


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De Cape et de mots

Savoureux! Ce livre est savoureux! Aussi bien au niveau des personnages, de l'intrigue, des rebondissements, que de la maîtrise de la langue.

Sérine est le personnage attachant par excellence, drôle et fin qu'on adore. La lavandière, le marmiton sont le petit peuple serviable, faible et fort à la fois, la reine est la parfaite petite peste qu'on attend, le roi est le souverain naïf rêvé, le secrétaire est un Raspoutine de pacotille mais bien méchant tout de même... Et Léon, ah Léon...

Rebondissements (au propre comme au figuré), rythme virevoltant, on ne s'ennuie pas 1/2 seconde à la cour, avec Sérine en guide et maître.

Et que dire de la langue! La langue française est maniée avec talent et drôlerie, avec finesse et sans essoufflement.

Un petit régal!
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De Cape et de mots

Tartiboulote, cubistétère, prétintaille, gastéropode… Certains mots roulent sur la langue, pétillent et stimulent l’imagination ! Avec ce premier roman, Flore Vesco célèbre le plaisir de les faire s’entrechoquer dans une langue joyeusement fleurie. Chaque ligne du texte est réjouissante, mais il ne s’agit pas que d’une forme savoureuse. Il y a aussi un message exaltant le pouvoir des mots, puisque Sérine, l'héroïne du roman, qui rejoint la cour pour être dame de compagnie, ne peut compter que sur sa langue (qu’elle n’a heureusement pas dans la poche) : sans relations, fortune ni parures, ignorant tout des codes des courtisans, elle a pourtant pour elle un art de la conversation et un sens de la répartie inouïs. Décapants, même. Doublés d’un sens solide de la justice sociale. La cour ne sera plus jamais la même !



Nous voici donc transportés dans une cour moyenâgeuse, avec ses douves, sa salle de réception et ses cachots, ses souverains capricieux, leur ribambelle de domestiques et de courtisans, leurs conventions désuètes, leurs modes étranges et leurs complots, leurs conseils des ministres où l’on instaure sans cesse les impôts les plus abracadabrants… Flore Vesco brosse ce petit monde avec beaucoup de verve et un humour irrésistible. On se régale des néologismes, des anachronismes et autres contrepétries qui viennent pimenter le récit. Mais aussi de la façon jubilatoire dont les ordres sociaux et les codes des contes traditionnels sont bousculés. Dans un conte, Sérine serait parvenue à faire son chemin parmi les demoiselles de compagnie, avec comme horizon idéal, peut-être, la perspective d’épouser un prince charmant. Comme ce n’est pas un conte, tout – tout ! – est possible et en dévorant à voix haute les aventures de Sérine, nous avons été ravis d’être ainsi précipités hors des sentiers battus.



Autant dire qu'après avoir adoré L'Estrange Malaventure de Mirella, nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin et que nous nous plongerons à la première occasion dans les autres romans de Flore Vesco !
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D'or et d'oreillers

Cette magnifique couverture, ainsi que ce titre doré et moelleux, m'avaient attirée lors de la Masse critique Jeunesse. J'avais reçu un autre livre, que j'ai par ailleurs adoré, mais restait sur cette envie de lecture, c'est chose faite !

Classé en littérature Jeunesse, un peu osé sur les bords, ce roman s'adresse aussi aux adultes. Osé, c'est juste sur les bords car la magnifique plume de Flore Vasco arrive à faire passer un message sensuel avec beaucoup de finesse.

L'auteure a un don pour les mots, ce vocabulaire riche nous offre des descriptions superbes.

Flore Vasco ne manque pas d'humour pour nous livrer un texte avec de nombreuses références aux contes de fées de notre enfance. Rien ne manque, la princesse (que l'on pourrait croire au petit pois mais il n'en est rien), le prince (qui peut se révéler charmant, charmeur en tout cas), bien sûr la méchante belle-mère (mais est-elle si méchante ?)...

A sa façon, c'est un autre conte que nous livre Flore Vasco et il est savoureux, plein d'humour, de rebondissements, avec un suspense insoutenable à la fin (impossible de lâcher le livre).

Ce roman est une merveille. Sûr, je lirai les autres écrits de Flore Vasco !!
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Si on chantait !, tome 2 : Prunille Président..

La fine fleur de la littérature jeunesse fait la lumière sur les stupéfiants événements de mars 2022, lorsque Prunille, onze ans, s'est présentée à l'élection présidentielle ! Les faits sont de ceux qu’on ne résume guère – vous n’y couperez pas, cet ouvrage incontournable doit être lu par toutes et tous ! Je me bornerai à noter l’implication d’un certain nombre d’éclairs à la vanille, de conseillers patibulaires, d’une horde de pêcheurs islandais et d’une vieille légende anglaise…



Comme Si on chantait ?, ce roman a été écrit suivant une formule de cadavre exquis : c'est à Jean-Claude Mourlevat qu'il est revenu d'entremêler les fils d'intrigue, puis ses complices se sont passé le relai jusqu’au dénouement imaginé par Timothée de Fombelle. Cela fonctionne à merveille, on pourrait croire que cette histoire a coulé d’une seule et même plume. On a juste envie, plus que d'habitude, de se demander après chaque chapitre quelles directions l’histoire pourrait prendre, comment l’auteur.ice suivant.e va se dépêtrer de certaines situations. Et c’est franchement réjouissant de se laisser surprendre par les péripéties qui naissent de leur imagination, les running gags et fils rouges tissés d’un chapitre à l’autre, la façon dont certain.e.s rebondissent sur un détail apparemment insignifiant glissé plusieurs dizaines de pages plus tôt. Chapeau !



Mon moussaillon et moi n’avons fait qu’une bouchée, à voix haute, de ce roman amusant, haletant et plein d’optimisme. Stéphane Michaka a raison d’écrire (chapitre 6) que « le travail de l’historien finit où commence celui de l’imagination ». Ce roman parle mieux qu’un ouvrage didactique de la politique et de la démocratie. Sur un mode joyeusement loufoque, il nous parle de ce que la vie politique peut avoir d’abscons, de centralisé et d’exclusif, du rôle des promesses électorales et de la communication politique, des protocoles et des conseillers, mais aussi de la solitude et de l’impopularité des gouvernants. Mais surtout, il pose LA question qui intéresse les jeunes lecteur.ice.s : pourquoi n’auraient-ils pas leur mot à dire ?



Une lecture jubilatoire à lire et à donner à lire sans hésiter. Et comme jamais deux sans trois : croisons les doigts pour que l’expérience soit reconduite très bientôt !
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Elle est le vent furieux

Je souhaite remercier Flammarion et Babelio pour l'envoi de ce livre, une vraie découverte pour moi. J'ai adoré ce recueil de nouvelles , ne faisant pas partie de la tranche d'âge concernée , cela m'a permis de connaître ces 6 autrices de talent. J'ai particulièrement aimé la nouvelle de Cindy van Wilder, son style et son univers , je vais donc creuser avec ses autres livres . Ce livre est une pépite , a la fois moderne et réactif, il devrait être une véritable prise de conscience sur les problèmes liés à l'environnement et a ce que nous faisons à la nature . Bravo et merci
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