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Critiques de Douglas Kennedy (3134)
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Et c'est ainsi que nous vivrons

Divorce à l’américaine.

Dès qu’un évènement survient aux states depuis quinze ans, il y a toujours un journal français pour inviter Douglas Kennedy à s’exprimer sur la politique et la société de son pays. C’est un peu comme Line Renaud à chaque décès de célébrités. Il a un forfait illimité pour donner son avis éclairé. L’avantage avec Douglas, c’est que nous l’avons toujours sous la main puisque ses romans ne se vendent pas dans son pays et qu’il parle français pour critiquer le yankee et flatter nos égos.

Alors Oui, j’ai lu un roman de Douglas Kennedy. Je l’ai même acheté. Je pourrai mentir et dire que je l’ai trouvé sur la table de nuit de ma moitié, mais non, elle ne supporte plus ces histoires de ruptures amoureuses et de mariages ratés entre gens bien élevés. Je n’ai pas d’alibi. Je ne vous ferai pas croire davantage qu’un ami me l’a offert pour ma collection de clichés littéraires ou que souffrant de vertige, j’ai fait une cure de littérature plate.

C’est la trame du roman qui m’a permis de botter les fesses de mes idées immobiles (un peu borné l’ODP parait-il !) et de vraiment apprécier cette dystopie autour d’une nouvelle guerre de sécession qui opposerait en 2045 les états puritains nostalgiques du Mayflower et les états progressistes, wokistes biocoopisés des côtes américaines à la liberté plus que surveillée. Un futur hélas plausible.

Dans la confédération théocratique, team Jesus, impossible de sécher le catéchisme, d’avorter, de divorcer, de copuler avant le mariage, de blasphémer (même quand on se coince un doigt dans une porte, nom de D… !), de darwiniser, de dire amen à la science, de permettre à Monsieur de s’appeler Madame et vices versa. C'est pas Ibiza ! Tenues correctes exigées, rien de visible au-dessus des genoux, pulls enroulés sur les épaules et socquettes blanches obligatoires, avec une soumission aveugle aux 12 apôtres qui détiennent le pouvoir de la secte. Deux principes chrétiens y sont un peu négligés : la tolérance et le pardon. C’est le problème des conditions de vente avec les mentions en petits caractères que personne ne lit jamais. Même dans la Bible. Au menu, barbecues à l’orléanaise pour les mécréants, rebelles tatoués écorchés comme des crevettes, athées hâtés de transhumer à l’étranger.

Dans l’autre camps, une république de façade qui affiche une totale liberté de mœurs, un libéralisme décomplexé mais qui impose une surveillance généralisée même au sein du foyer pour prévenir tout comportement rétrograde ou violent. Les individus sont pucés, la vie privée surveillée, souriez, vous êtes filmés, l’histoire jugée et le présent dans les mains d’un président milliardaire, sorte de clone d’Elon Musk et de Jeff Bezos à l’intelligence trop artificielle. Ne me gardez pas les petits s’ils en font.

Au centre de cette Amérique qui n’a pas attendu le grand tremblement de terre pour se séparer, la ville de Minneapolis se retrouve coupée en deux, murée comme Berlin durant la guerre froide. Ces états désunis qui se déchirent comme un couple se surveillent par le biais de services secrets chargés des basses besognes et d’entretenir la haine réciproque.

Peste ou choléra, n’exagérons pas. On va dire, chtouille ou crise de foi. Derrière cette toile de fond, le pamphlet politique laisse la priorité (à droite !) à un roman d’espionnage efficace truffé de rebondissements. Samantha Stengel, la narratrice, espionne au service de La République est chargée de s’infiltrer en territoire ennemi pour assassiner une tueuse redoutable. Surprise à la Kennedy : la cible concernée n’est autre que sa demi-sœur, qui exerce le même métier pour l’autre camps. Les coïncidences, tout de même.

Les doutes existentiels du personnage de Samantha Stengel apportent la nuance nécessaire à une histoire volontairement binaire mais qui ne manque pas de justesse au regard du jusqu’au boutisme ambiant.

Il est vrai que dans le concours de crétinisme, difficile de départager ceux qui déboulonnent les statues, réécrivent l’histoire et les romans d’Agatha Christie ou de Roald Dahl de ceux qui paradent dans le Capitole avec une tête de bison ou multiplient les autodafés dans les bibliothèques scolaires de Floride pour empêcher l’enseignement de l’évolution naturelle et du changement climatique.

J’ai vu que Douglas Kennedy s’était déjà attaqué au fondamentalisme chrétien dans « Au Pays de Dieu (2004) ». Il faudra que je me le procure maintenant que j’ai dépassé mes préjugés concernant cet auteur.

Futur conditionnel.

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Piège nuptial (Cul-de-sac)

Mariage express, direction Las Vegas... Euh non, l'Australie et son accueil singulier !



"Piège nuptial" est une seconde traduction de "Cul-de-sac" dont le titre original est «The Dead Heart», jeu de mot avec red heart, désignant la partie centrale désertique de l'Australie. Cet ouvrage s'avère être le premier roman de Douglas Kennedy, écrivain américain mais parfaitement francophone dont le style a évolué au fil de ses publications. Ce opus a été publié en 1994 en anglais, puis traduit en français en 1998 et enfin paru sous une nouvelle traduction en novembre 2009 sous le nom de "Piège nuptial".



Nicholas Hawthorne, journaliste pigiste de 38 ans pour des petits journaux aux États-Unis, débarque en Australie sur un coup de tête. Ayant vendu ses maigres biens en Amérique, Nick utilise ses économies pour acheter un combi Volkswagen pour traverser le bush.



Sur la route interminable qui le mène à Kununurra, il percute un kangourou et se demande encore ce qu’il fait sur cette route déserte. Son véhicule réparé, Nick prend une auto-stoppeuse, Angie, qui lui plait plutôt bien.



Et puis... réveil difficile et bascule dans un autre monde,Wollanup, cauchemardesque ! Et sans aucun répit, pour notre Nick préféré et le lecteur que je suis, jusqu’à la fin du récit…



"Piège nuptial", petit roman de Kennedy... petit par la taille, mais ô combien grand par le talent... Ce livre est un véritable électrochoc que vous lirez d'un trait, en sueur et exténué à la fin du roman. Un véritable sprint vers la sortie, s'il y a une sortie. A vous de le découvrir, sans tarder...



Un petit chef d'œuvre, court et très original, que j'ai adoré. A lire absolument...



A noter pour les amateurs de BD que "Piège Nuptial" a été adapté par Christian De Metter dans la collection Rivages/Casterman/Noir en septembre 2012. Cet auteur avait déja réalisé avec succès l'adaptation de "Shutter Island" de Dennis Lehane qui lui avait valu le "Prix des Libraires de Bande Dessinée" en 2009.



PS : Attention ! Les lecteurs de Kennedy qui sont habitués à lire un roman d'amour vont être sacrément surpris. Bien sûr qu'il s'agit de piège nuptial, mais l'environnement familial est très loin d'être idyllique pour les deux tourtereaux qui se sont unis par le sacrément du mariage australien ! Si vous cherchez l'amour fleur bleue, passez votre chemin. Si vous chercher l'originalité et les sensations fortes, foncez l'acheter pour le dévorer...
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La Poursuite du bonheur

Un livre formidable, une magnifique leçon de vie. Je traversais une période noire et ma soeur qui me connait très bien est arrivée avec une dizaine de livres ; il était dans le tas.

La vie à New-York pendant et après la guerre. le MacArthisme période historique très intéressante que je ne connaissais pratiquement pas et la vie d'une femme, Sara.

J'ai été séduite par cette héroïne qui rencontre un homme en tombe amoureuse au premier regard, seulement c'est la guerre et il va partir se battre en Europe. Sara qui arrive de Province se retrouve à nouveau seule avec son frère.

A travers tout le roman Sara va subir de nombreuses pertes mais son appêtit pour le bonheur ne la quittera pas.

Cette Sara possède une force incroyable et c'est ce qui m'a séduite dans son personnage car malgré tous les coups du sort qui l'afflige, elle continue à vivre, à aimer alors que d'autres auraient renoncés ou seraient devenus aigris par toutes ces pertes. Et finalement la vie lui fera un beau cadeau.

Parfois les livres sont porteurs d'espoir ou de messages, celui-ci en faisait partie pour moi.

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13 à table ! 2016

Pourquoi je l’ai choisi:



L’année dernière j’avais joué le jeu de l’unité derrière cette bannière du cœur, des Restos du cœur. Il me semblait évident, voire important de promouvoir ce genre d’actions car nous ne pouvons rester insensible à cette association d’entraide aux plus démunis. L’année dernière c’était 3 repas distribués, cette année 4… 5 euros ce n’est pas tant que ça d’investissement quand on sait que certains sont si dépendants de cette aide.



Ce que j’ai ressenti:



Parlons chiffre donc et du 13 en particulier. A l’heure des infos qui tournent en boucle dans le foyer, 13, n’est ce pas un chiffre maudit????…C’est donc les larmes aux yeux, la boule au cœur que j’écris cette chronique mais il me parait indispensable de rester mobiliser et de ne pas se laisser envahir par la peur, de rester soudés dans nos plus belles actions qui nous caractérisent, de faire bloc ensemble.13, quelle petite déception de ne trouver que 12 auteurs, mais bon, cette douzaine a rempli haut la main mes attentes, et ce thème de Frères et Sœurs sonne bien avec une de nos plus belles valeurs françaises: la Fraternité.



C’est un thème si riche que je ne m’étonnes pas qu’il est su inspirer ces auteurs! Un sujet fort, empli d’amour et de répulsion, une infinité d’échanges qui nous met en lumière notre propre place au sein de la fratrie qui nous est propre. Un sacré remue ménage dans nos forts intérieurs!!!!Maintenant, à table!!!!!



Françoise Bourdin ouvre encore le bal de ce recueil de nouvelles, et nous offre une fraternité d’entraide. Chacun des deux frères comblent les manques de chacun, une belle preuve d’amour!



« Dans une fratrie, la solidarité n’était-elle pas de rigueur? »



Michel Bussi m’a totalement surprise, comme à son habitude, avec ses sœurs photographes.



Chattam m’a ravie jusqu’au vomissement avec son histoire de frères et sœurs.



Stephane de Groodt m’a laissée par contre très perplexe avec son histoire de frères Coen.



François d’Epenoux nous offre une photo de famille pathétique et plutôt triste.



« J’étais leur petit frère et tout allait pour le mieux dans la meilleure fratrie du monde. »



Karine Giebel dénonce un fait de société mondial immonde et je me joins à elles, mes sœurs de cœur, qui choisissent la Liberté. Un texte fort et triste mais un mal nécessaire pour sensibiliser les gens à cette horreur perpétrée dans trop de pays encore.



Douglas Kennedy montre que les affaires de famille ne sont jamais propres, et les confidences trop souvent dangereuses!



Alexandra Lapierre nous invite à découvrir une fratrie pas comme les autres sous couvert de secrets inavouables derrière les sourires de circonstances.



Agnès Ledig nous crée une famille Nouvelle, loin de celles traditionnelles…..



Nadine Monfils m’a surprise avec son personnage rêveur et à coté de la plaque!!!!Une histoire dérangeante!



« Et qui te dis que les gens qui réalisent leurs rêves sont plus heureux que ceux qui se les imaginent? La réalité déçoit toujours. L’imagination, jamais. »



J’ai adoré le monde coloré de Romain Puertolas.



On retrouve Bernard Weber en conclusion comme l’année dernière pour une histoire de jumellité hors du commun.



L’année dernière j’avais fait un top 3 (très spécial, lol) si je devais en refaire un cette année avec ce recueil, je mettrai Michel Bussi, Maxime Chattam et Bernard Weber, car ce sont les trois histoires qui m’ont le plus déstabilisée dans ce thème de la fratrie!!!!



En bref, un bon moment de lecture dans l’ensemble!!!!


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Piège nuptial (Cul-de-sac)

Trois mots : bref, étouffant, génial



Avant de découvrir ce livre, j'avais commencé "L'homme qui voulait vivre sa vie" et abandonné pour quelques mois. Entre temps, sur un conseil d'un proche, je tombe sur ce petit roman de Kennedy, petit par la taille, mais O combien grand par le talent... Sans rien connaitre de l'histoire, je croque dans ce bouquin dont le récit débute en Australie, bien loin de l'oncle tom comme je l'imaginais.



"Cul-de-sac" (ou l'autre version "Piège nuptial") est le premier roman de Douglas Kennedy, écrivain américain très apprécié en France. Ce roman a été publié en 1994, puis traduit en français quatre ans plus tard.



Nicholas Hawthorne, journaliste pigiste de 38 ans pour des petits journaux aux États-Unis, débarque en Australie sur un coup de tête. Ayant vendu ses maigres biens en Amérique, Nick utilise ses économies pour acheter un combi Volkswagen pour traverser le bush. Sur la route interminable qui le mène à Kununurra, il percute un kangourou et se demande encore ce qu’il fait sur cette route déserte. Son véhicule réparé, Nick prend une auto-stoppeuse, Angie, qui lui plait plutôt bien. Et puis... Réveil difficile et bascule dans un autre monde, cauchemardesque ! Et sans aucun répit, pour notre Nick préféré et le lecteur que je suis, jusqu’à la fin du récit…



Agrippé sur mon siège, obnibulé par cette lecture irrespirable, j'avais l'impression d’être en Australie et d'y laisser ma peau !

Ce livre est un véritable sprint vers l'issue de secours, sachant que l'on ne voit pas la petite lumière verte comme les trouve dans les salles de cinéma. A vous de découvrir la sortie, sans tarder...



Un petit chef d'œuvre, très original, que j'ai adoré, presque trop court. A lire absolument...

En voyant la note d'appréciation globale donnée par les lecteurs en dessous de quatre, je me demande si de nombreux lecteurs de Kennedy ne s'attendaient pas à lire un vrai roman d'amour ? Si c'est le cas, ils se sont effectivement trompés de roman . D'où cette note anormalement basse pour un livre d'une telle qualité !

Foncez l'acheter ou l'emprunter à votre voisin ou voisine...



PS : après cette réussite absolue, j'ai persévéré sur "L'homme qui voulait vivre sa vie", comme quoi la première impression n'est pas forcément la bonne.

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Les hommes ont peur de la lumière

Enfin, Douglas Kennedy nous revient avec ce bon roman qui m’a ramené au temps de piège nuptial, des charmes discrets de la vie conjugale, quitter le monde…



Un récit plein de rebondissement, de suspens, de belles personnes et de moins engagé vers le bien, de scènes suffisamment graves pour captiver le lecteur.



L’auteur y aborde ses thèmes de prédilection : la société américaine, le travail, l’exploitation, les débordement des puissants mais surtout un sujet grave qui demande réflexion : l’interruption volontaire de grossesse, sujet brûlant, particulièrement aux Etats-Unis, où des cohortes d’opposants sont capables de manifester plus que bruyamment, avec pour bannière, leurs émotions et leur génie culpabilisateur, et imperméables à toute discussion.



Je me suis sentie, dès le début du roman, dans la peau de Brendan, le personnage principal : un homme qui vit simplement, ne se pose pas trop de question, ne juge pas verbalement, un homme qui a baissé les bras face à une femme déterminée quoique déséquilibrée par les épreuves qu’elle a subies, et face à un prêtre, son ami d’enfance, corrompu et arriviste.



On assistera au cheminement de notre héros, aidé par une femme hors du commun et qui semble avoir les pieds sur terre, poussé par sa fille, Klara, jeune femme obstinée pour laquelle il est prêt à donner sa vie.



Le dernier tiers du livre est très mouvementé : difficile de refermer le livre avant de … savoir…





Un véritable page-turner relativement court que l’on referme avec un certain vague à l’âme.



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Toutes ces grandes questions sans réponse

♫D'ou vient le bonheur, où poussent les rêves ?

La lueur de nos coeurs quand le jour se lève ?

Où se cache l'amour quand il dort ?

Il y a tant de choses qu'on ignore

Est-c'qu'il faut choisir une vie sans ratures ?

Ou ecrire sans relire suivre l'aventure ?

Le futur nous joue des accords

Qu'on ne peut pas connaître encore

Il m'a fallut des voyages et des mirages pour être sûr de moi

Aujourd hui je sais que je n'sais pas

Ne me demande pas où se trouve le droit chemin

Même si chacun a le sien, personne ne connait sa route

Et c'est la beauté du doute♫

-Florent Pagny-2017-

----♪-----♫----😕----🙏----😕----♫----♪----

Les ennuis sont les ennuis,

et nous n'avons aucun droit de nous moquer du désespoir d'autrui...

Agneau de Dieu, Agnus Dei

Donne nous la paix

Agnostique invétéré

l'histoire de l'agneau qui invite le loup à manger

Réticences sur un fond qu'on fit denses

Questions, réflexions qu'ont des sans dents !

Ce qui est arrivé est arrivé, c'est un rébus enveloppé dans une enigme, laquelle est contenue dans un mystère...

Sempiternel questionnement sur la quadrature

du cercle, il n'y a pas de départ, il n'y a point d'arrivée,

pas de destination, ni de futur,

seul un mouvement giratoire répété.

Tous mes respects à Mr Kennedy dont j'adore habituellement ses Thrillers. Belle sortie de route, il nous livre ici une foule d'expériences personnelles, nombreuses citations, références, anecdotes pour que l'on puisse s'y appuyer, comme un pèlerin sur son baton tout au long de son chemin, et c'est à l'affût de "la dernière chasse" que je vais en Grangé rechercher de nouvelles intrigues ....

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Mirage

Mirage, comme son nom l'indique, est un roman en trompe-l’œil..



Un polar? Non, pas vraiment et même vraiment pas: l'énigme du- mari -qui- n'est- pas -celui -qu'on-croyait-avoir-épousé est vite oubliée, elle s'enlise dans les sables sahariens, et perd tout intérêt pour l'héroïne, et pour nous..



Un roman psychologique? Pas plus: Robyn, l'héroïne, NE PEUT PAS CHANGER , elle est insubmersibe, inoxydable, indécrottable... Après son périple "initiatique" en terra incognita (j'y reviendrai) , elle reste et demeure inébranlablement... une expert-comptable américaine qui croit que tous les bienfaits se rendent par une belle somme d'argent versée à ceux qui ont risqué leur vie pour elle, que tous les pièges tendus par des méchants assez peu convaincants (ils lui offrent le gîte et le couvert, et la "livrent"...à l'ambassade américaine en dernier ressort, on ne fait pas plus galant!) se détricotent à coup de tractations financières.. et qui obtient toutes les complicités ou les aides nécessaires à coup de bakchiches...



Cette propension américaine à dégainer le dollar est d'autant plus gênante qu'il s'agit d'un périple au Maroc, et qu'elle a donc de forts relents colonialistes et impérialistes......



Alors, peut-être, MIRAGE, un roman initiatique, un de ces récits de voyage, qui vous font rêver? Moi aussi, je suis allée plusieurs fois au Maroc..;et j'ai eu l'impression en lisant Mirage de voir se déplier un prospectus touristique: tout y est, et rien n'a le son ni le goût du vrai..Pas même une note exacte pour Essaouira le grand port sardinier, qui brille de tous les feux de la sardine au soleil..Cette ville , dessinée par un prisonnier français sans doute plein de nostalgie, est en fait un fort à la Vauban...Un coin de Bretagne aux couleurs du Portugal, adossé au désert, balayé par les vents de l'Atlantique et plutôt aéré! Maroc, terre de contrastes! Donc, pas un roman de voyage non plus. Mieux vaut lire une pub du défunt club Méd'...



Mais un voyage, c'est aussi la rencontre, en pays étranger, des hommes et des femmes de ce pays , me direz-vous.!!



Pas plus! Tous les clichés humains sont au rendez-vous: les affreux violeurs du désert sont "compensés" par les berbères au cœur sur la main, le vilain gay -obèse -escroc (n'en jetez plus!) est "rééquilibré" par le gentil et timide marchand berbère pauvre mais honnête. Notre expert-comptable indemnisera ce dernier une première fois, place Jmaa- el-Fnaa, en vendant à un joaillier ( juif ) le diamant (de Tiffany) offert par le vilain mari fugueur (mais artiste coté) et la montre (Rollex ) de papa - même en plein désert, traquée par tous et abondamment violée, une expert-comptable américaine a toujours de la ressource, comme on voit!



Le seul mirage vraiment volontaire du livre est ce mari disparu et en fuite que la narratrice et héroïne aperçoit plusieurs fois sur sa route, et même en plein New York, à son retour, et qui soudain se dissipe comme si le paysage saharien ou urbain l'avait avalé...Ce n'est donc pas dû à une insolation marocaine de notre expert-comptable déboussolée...



Un soupçon de fantastique dans Mirage?Que nenni: la dimension Stephen Kingienne du récit elle aussi se perd dans des sables inexpliqués..



J'avais lu avec plaisir deux ou trois autres livres de Douglas Kennedy, il y a longtemps. Je n'ai hélas pas retrouvé ce plaisir cette fois-ci, et j'en suis désolée pour les Editions Belfond et Masse critique de Babélio, que je remercie de nous associer à une lecture critique en toute liberté.



MIRAGE, pour moi, s'est dissipé sans laisser de traces, une fois le livre refermé...
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Rien ne va plus

Oui, bon, un Kennedy quoi. Surtout ne pas faire la fine bouche : l'avantage non négligeable d'un Kennedy, c'est que ça se lit tout seul (facilement j'entends ; cela dit, lire tout seul c'est bien aussi).



Et ce Kennedy là est un bon cru, qui reprend les thèmes coutumiers de l'auteur souvent traités dans ses romans : traversée du désert, montée au firmament, descente aux enfers, rédemption, fric, scandales et manipulations. Efficace et fluide, l'écriture ne présente quand même pas un intérêt exceptionnel mais force est de reconnaître que ce bouquin plutôt captivant vient de m'offrir une bienfaisante et sympathique récréation dans ce monde de brutes. Et pour conclure l'intrigue sur une note hautement philosophique, l'ami Doug nous propose en prime une aimable ouverture de réflexion sur le rôle que nous jouons dans le déroulement de notre propre destin.



Allez hop... ça se lit tout seul un Kennedy je vous dis.




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L'homme qui voulait vivre sa vie

Il a tout pour être heureux, il pourrait être le modèle de la réussite sociale, pourtant quelque chose cloche dans la vie de Ben Bradford. Son métier de brillant avocat new-yorkais, sa belle maison, sa femme et ses enfants, charmants, ne lui semblent plus une vraie motivation. Tout ça aurait même plutôt tendance à le repousser. Alors quand sa femme met le pied à côté, Ben craque... Malgré tout le confort de sa vie, Ben a le courage de changer de vie, de vivre sa vie, même si le prix à payer est exorbitant.



Une vraie réussite que ce roman qui épingle l'envers de la société américaine, société consumériste qui ne suffit pas à ceux qui réfléchissent au sens de leur existence. Chargée d'émotions, une histoire qui nous fait nous interroger sur le prix que nous sommes prêts à payer pour vivre notre vie - en homme (ou femme) libre.

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Isabelle, l'après-midi

Le roman millésimé 2020 du prolifique Douglas Kennedy compte l’histoire d’un américain, classe moyenne, étudiant à l’avenir prometteur lorsque l’histoire se met en place. C’est un séjour à Paris, un break avant de se lancer dans le parcours marathonien études-carrière. Sauf que l’escapade va modifier la trajectoire de son destin, en y ajoutant le piment d’une histoire de passion amoureuse, frustrante autant que jubilatoire. La dame est plus âgée que lui, et mène la danse, réduisant leur relation à la portion congrue de cinq à sept répartis au cours de la semaine.



Mais les études l’attendent de l’autre côte de l’Atlantique. Et quoi de mieux pour atténuer les souffrances d’une passion inassouvie que de s’acoquiner à d’autres demoiselles! Oui mais voilà, notre charmant jeune homme a le don de choisir des donzelles un peu frappées…







Ça démarre assez lentement, sur le ton d’une bluette, puis le ton roman change, évoluant vers une intensité dramatique, en lien avec la folie des partenaires du narrateur. Malgré tout, c’est le premier amour qui prime…











Loin des thrillers comme Cul de sac ou Une relation dangereuse, cet opus reste agréable et facile à lire. Avec un bémol sur l’art de s’appesantir sur des détails qui ne font pas avancer l’affaire, comme dans cette scène où le narrateur fait le ménage chez Isabelle, et où l’on a le droit au déroulé et la technique utilisée avec une exhaustivité inutile.







Avis en demi-teinte donc, pour ce roman qui peut cependant être une excellente lecture d’été, de soleil, de vacances.
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La symphonie du hasard, tome 1

Où l’on suit le parcours d’Alice Burns, adolescente parfois naïve qui s’aperçoit assez rapidement que la vie n’est pas toujours rose et que le genre humain est parfois impitoyable. Elle y croit pourtant, au grand amour, elle l’a rencontré, plusieurs fois, elle fera des bouts de chemin durables et mémorables, ou pas …



Mais ce dont elle se montre certaine, c’est qu’on ne choisit pas sa famille, que si elle avait pu, elle n’aurait certainement pas élu cette mère juive possessive et culpabilisante et ce père instable, aussi instable qu’un pays d’Amérique Latine, politiquement, dans les années 70.



Ce père qu’elle ne voit pas beaucoup bien qu’il soit omniprésent dans sa vie pour diverses raisons que je vous laisse découvrir et qui produit le piment de ce roman en trois volumes.



Elle n’a pas choisi non plus son frère Adam qui pour une raison obscure au début de cette saga, est en prison, je suppose que je le saurai dans le troisième tome, elle n’a pas plus choisi son frère Peter, celui qui oscille entre la mère et qui semble hériter de l'instabilité du père.



Tout cela, c’est la symphonie du hasard ! Mais a-t-elle vraiment choisi ses amis ? On se le demande bien, puisqu'exilée à Old Greenwich ou elle ne se plaît pas, elle se fait des amis de fortune, une sorte de petite bande qui subit le harcèlement de gosses de riches dans le collège où on l’a inscrite.



Puis vient la période de l’université, passage quasi obligatoire dans la bonne société américaine que Douglas Kennedy ne se prive pas de critiquer dans ce roman et dans bien d’autres dont il nous a régalés. L’université donc, où l’on crée des liens, avec les profs, avec les étudiants regroupés en fraternités toutes plus originales les unes que les autres.



L’auteur nous livre un aperçu de la vie en campus, qui plus est dans les années où l’on s’exprime, ou l’on communique des idées pacifistes contre le gouvernement de la guerre du Vietnam, du Watergate, et contre la politique étrangère désastreuse de l’époque.



Et Alice dans tout ça ? Alice, étudiante brillante, goûte à sa liberté, fume, boit, se bat, baisse parfois les bras, surtout lorsqu'elle paie pour les erreurs de son père, lorsque son indépendance lui est reprochée sous diverses formes, et qu'elle constate que tout se sait sur la campus, que les professeurs, comme les élèves sont informés de presque tous ses faits et gestes.



Ce premier tome peut paraître long, car Douglas Kennedy y campe des personnages au passé parfois compliqué, ou au présent perturbé, mais lorsqu'on commence le deuxième tome, on s’aperçoit que c’était nécessaire pour comprendre le chemin emprunté par Alice. L’écriture est très fluide et l’histoire se lit bien malgré quelques longueurs.



A l’heure où j’écris ce texte, je termine le deuxième tome, et je peux affirmer que cette saga vaut vraiment le coup que l’on s’y plonge.
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Les hommes ont peur de la lumière

Reconverti chauffeur Uber à Los Angeles après un licenciement, Brendan doit travailler au moins soixante-dix heures par semaine pour espérer à peine boucler les fins de mois. Un jour qu’il conduit une de ses clientes, Elise, professeur d’université à la retraite, à la clinique où l’attend une de ces femmes en détresse qu’elle aide à avorter, l’établissement est la cible d’un attentat perpétré par une organisation intégriste pro-vie, dont, en l’occurrence, font partie son épouse et son ami d’enfance devenu prêtre.





Dans la vie de Brendan, cet évènement fait figure de point de bascule irréversible. Lui qui, sans se poser de questions, s’était jusqu’ici toujours conformé aux attentes sociales, embrassant, en dépit de ses aspirations réelles, la carrière choisie pour lui par son père ; épousant, sans passion, une femme elle aussi idéale selon l’opinion paternelle, se réveille soudain d’un rêve américain devenu cauchemar. Comment a-t-il pu se retrouver prisonnier d’un système à ce point déshumanisé et asservissant, trimant misérablement à la merci d’une technologie numérique bâtie de façon orwellienne sur les seuls commentaires et dénonciations de ses utilisateurs ? Comment sa femme, au terme de déceptions et de souffrances accumulées, s’est-elle transformée en « version chrétienne des talibans », s’engageant fanatiquement dans cette nouvelle guerre de Sécession que, pour reprendre les termes de l’auteur, l’avortement est en train de déclencher aux Etats-Unis, médecins et cliniques se retrouvant au coeur d’une véritable lutte armée ?





Au travers de cet homme ordinaire et sans histoires, amené à s’interroger avec inquiétude sur la direction que prend son pays, Douglas Kennedy nous bombarde de questions d’une actualité brûlante. Affrontements autour de l’avortement, viol et violences faites aux femmes, mais aussi manipulation de l’opinion par des puissants à qui l’argent permet de se placer au-dessus des lois : cette histoire terriblement sombre dénonce une société américaine malade de ses antagonismes de plus en plus radicalisés, où « le moindre désaccord se règle à coups de revolver », où « le mâle blanc qui sent ses privilèges lui échapper ne reculera devant rien pour garder le pouvoir », et que « ces salopards » qui « ne se plient à aucune règle » et qui « piétinent les droits des femmes, les minorités, les immigrés, les personnes LGBT » transforment petit à petit « en république bananière entièrement contrôlée par une élite d’ultrariches. »





Et dans ce thriller haletant s’achevant dans un emballement rocambolesque, c’est cette peinture, vibrante d’impuissance, de colère et de désarroi, d’une Amérique rendue au bord de l’implosion par la violence et l’extrémisme d’oppositions radicalisées, qui donne tout son sel à cette lecture.


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La symphonie du hasard, tome 1

Je me suis ennuyé, profondément ennuyé à survoler tel un drone l’espace-temps d’une société américaine aux références totalement opaques pour moi. J’ai rebondi sur la couche d’une nébuleuse anglo-saxonne que je n’ai jamais pu réellement pénétrer.

J’ai dû changer, profondément changer.

En fait c’est à « grause » des babéliotes. (Il faut bien des responsables).

« Grause », c’est la contraction de grâce-à-vous-j’ai-découvert-des-ouvrages-excellents-dont-j’ignorai-même-jusqu’à-l’existence et à cause-de-ça-maintenant-je-trouve-insipide-bien-des-livres-de-mon-propre-choix.

Conclusions :

- J’ai sûrement « fait le tour » des romans de Douglas Kennedy auxquels je n’ai rien à reprocher car j’ai profité de somptueux moments de lecture.

Cependant, il faut le noter, la densité et la puissance romanesque sont en baisse sensible dans ses romans récents.

Alors, vas-y mon pote passe à autre chose.

- Ne pas détourner de futurs lecteurs qui apprécieront certainement ses talents de conteur.

Dans le pur style « si tu n’aimes plus, faut pas en dégoûter les autres ».

Lisez-le et faites votre jugement.

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Murmurer à l'oreille des femmes

Murmurer à l'oreille des femmes, titre livre de Douglas Kennedy, on pourrait croire à cause du titre que c'est un livre plein de douceurs consacré aux femmes. Il n'en est rien. Ce sont 12 nouvelles qui traitent chacune de séparation de couple.

Tantôt, c'est l'homme qui parle, tantôt, la femme. C'est le thème final de la séparation/divorce qui est raconté dans chaque nouvelle. Un livre que j'ai bien aimé, sans plus, il ne prend pas la tête. A déposer sur un banc dans le métro ou un parc pour un(e) futu(e)r lecteur(trice). Pas le genre de livre que l'on a spécialement envie de garder dans sa bibliothèque.
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Les hommes ont peur de la lumière

Avec ce nouveau roman de Douglas Kennedy, on retourne le sens du suspens et le rythme vertigineux des premiers romans, l’Homme qui voulait vivre sa vie, La poursuite du bonheur, lus en apnée en sautant dangereusement des paragraphe pour aller plus vite ! Même si l’on atteint pas le degré de stress que dans Cul-de-sac, on est quand même happé par l’intrigue et les rebondissements qui remettent tout en cause. Chaque situation contient une certaine incertitude qui entretient l’angoisse.



Douglas Kennedy choisit de plus un thème épineux, qui suscite beaucoup d’affrontements de violence de l’autre côté de l’Atlantique. Les pro-vie n’ont aucun scrupule à attaquer et même éliminer ceux qui permettent aux femmes d’avoir accès à l’avortement.



Les arguments de chaque camp sont développés, et la passion qui anime les débats bien retranscrite. L’auteur ne cache pas son agacement voir sa révolte contre les pro-vie.



Ecrit comme un véritable thriller, le roman est passionnant et fait la preuve qu’une liberté conquise ne l’est jamais pour l’éternité et que la vigilance reste de mise.



264 pages Belfond 5 mai 2022

Traduction Chloé Royer

#DouglasKennedy #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Cet instant-là

L'écrivain américain, Thomas Nesbitt, reçoit successivement deux courriers qui le bouleversent. Le premier scelle le divorce avec sa femme et le second le renvoie dans le passé, à Berlin dans les années 80, quand il était journaliste et fou amoureux de Petra - une Allemande de l'Est passée à l'Ouest sans son fils, après la mort de son mari et sa propre arrestation.



Une histoire d'amour entre un Américain et une Allemande, avec pour décor le Berlin divisé de la guerre froide, le sujet est alléchant et bien traité par Douglas Kennedy qui évite les clichés et la caricature et fait preuve de discernement. Son analyse des rouages d'un système totalitaire et de ses conséquences sur les individus s'avère plutôt fine et réaliste et l'histoire d'amour entre ses deux héros ne sombre pas dans la mièvrerie.



Après Piège Nuptial qui m'avait emballée et fait découvrir l'auteur, je craignais d'être déçue par ce deuxième roman, mais ce ne fut pas le cas. Si je ne n'ai pas retrouvé l'humour et l'intensité de ma première lecture, j'ai par contre été sensible à l'ambiance de Berlin, notamment l'espionnage permanent de tous par tous (conduisant à la délation et aux arrestations arbitraires) que j'avais découvert en visitant le musée de la STASI (exposant, en autres, un arrosoir muni d'une caméra) lors d'un voyage récent dans la capitale allemande. Des bonnes choses donc, qui me donnent envie de découvrir d'autres œuvres de cet écrivain.

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Au pays de Dieu

Entre deux best sellers, Douglas Kennedy nous propose dans « Au pays de Dieu » une immersion dans le monde du fondamentalisme chrétien chez l’oncle Sam. Sans jugement mais avec le recul nécessaire, Kennedy enquête, donne la parole et montre aussi les dérives de certains, le portrait des télévangélistes en étant un des exemples frappant. Le voyage est en soi assez révélateur sur le pouvoir et l’attraction exercée par la religion. Certaines rencontres prêtent à sourire, d’autres à la réflexion d’autre encore à l’inquiétude . Le pouvoir des croyances est en cela très bien décrit par Kennedy. A L’heure ou les fanatiques de toute obédience portent leur voix, « Au pays de Dieux » montre que le fanatisme religieux est un danger pour la démocratie et la liberté. Instructif.

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Cinq jours

♫On a tous un amour sublime

Caché dans sa mémoire intime.

Chaque homme a sa musique à lui

55 jours 55 nuits

On a tous une passion perdue,

Un rêve qui n'est pas revenu,

Des souvenirs pour toute une vie

55 jours 55 nuits♫

Michel Sardou - 1992 -



Face à la mer, elle tourne le dos au quotidien

Plongée dans la grande illusion de l'ailleurs

Véritable nature, le masque ne cache rien

Projeter sur l'autre ce que désire son cœur

Ne plus voir une personne pour ce qu'elle est

mais telle que nous voudrions qu'elle soit...

Tourner bride et repartir dans l'immensité

Introspection, se sentir mieux enfin chez "soi"



Ouf, là, 55 Jours, 55 nuits

J'avoue j'ai eu du bol

5 jours, moi ça m'a suffi,

sémantique, cure de paroles

Un de plus et c'est l"ennui !

Onze fois moins que 55

depuis 5 JOURS on est qualifié

je lève mon verre, allez on trinque

Quoi que vous Croates, ON VA GAGNER....













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Au pays de Dieu

Douglas Kennedy est un auteur très agréable à lire , c'est vivant et très humain comme écriture .

Il porte un regard critique sur la société américaine . Si bien que son fonds de commerce en Europe est un peu l'antiaméricanisme .

Cependant chacun de ses ouvrages est une véritable peinture sociale de la civilisation américaine .

De ce point vue , ce sont de beaux tableaux je trouve . Leur traitement des thèmes spécifiquement américains , vole d'ailleurs beaucoup plus haut que l'antiaméricanisme primaire d'inspiration gaucho-tiers-mondiste qui a pignon sur rue dans les salons parisiens , mais qui est démenti systématiquement , par les touristes français qui se jettent chaque année sur les états unis pour leurs vacances .

Il y a dans ce récit une foule de détail éloquents qui viennent donner l'impression non moins éloquente d'un contact intime avec les mentalités américaines .

Les états unis sont vraiment en effet une autre planète , avec de significatives différences avec l'Europe .

C'est une société où la précarité sociale est exacerbée et dans ce contexte les aléas de la vie résonnent autrement plus fort qu'en Europe , où par exemple il y a assez peu de chance pour qu'une famille soit dans l'obligation de réaliser l'intégralité de son patrimoine , pour financer un traitement médical lourd pour un membre de la famille .

C'est aussi le pays des revirements ( collectifs et individuels ) réguliers spectaculaires. C'est le pays du mouvement constant , des remises en cause cycliques et répétitives , des élans solidaires spectaculaires . Tout bouge constamment ( même si c'est souvent plus fantasmé que réel souvent ) , des remises en causes personnelles , des mobilités géographiques banalisées , des fréquentations sociales fluctuantes , du statut social fluctuant . Rien n'est acquis , tout est mouvant , glissant . Il en est de même partout ? Certes oui ? mais un peu plus aux « states « sans doute , que dans les autres sociétés occidentales , en tout cas c'est ainsi que la vie et l'environnement social sont intensément et dynamiquement perçus dans cette culture ..

Au final il s'agit d'apprivoiser la vie , avec une once de volontarisme héroïque au besoin .

La vie vous façonne et il vous revient de la façonner à votre tour . C'est certes une lapalissade , mais à mon humble avis c'est une théorie de la vie qui est intimement états-unienne et c'est un mode d'être très conscientisé dans cette civilisation , où vous êtes évalué constamment à l'aune de votre capacité à gérer et à exprimer ce paramètre .

Une différence majeure porte aussi sur la religiosité , c'est massivement une société religieuse , qui présente quelquefois des archaïsmes sidérants , mais aussi souvent des modes d'être en rapport avec le numineux qui peuvent êtres ultra contemporains . C'est globalement une société , principalement façonnée par le protestantisme . Avec une grande valeur accordée au travail ( en-soi et quel qu'il soit ) et à ses fruits , avec également une valorisation de la confession publique et de l'auto amendement public .

Il n'est pas mal vu non plus d'être « le gardien de son frère « , d'où une surveillance collective de chacun par chacun , qui est valorisée et reconnue comme parfaitement naturelle , du moins en matière d'intérêt général . Avec le paradoxal corolaire d'une véritable sacralisation exacerbée de l'individu et de l'individualité qui n'est pas moins exigeante . On trouve ainsi par exemple , des sites internet listant , les anciens délinquants sexuels , avec leurs adresses , photos , et tant qu'à faire , un résumé de leur casier judiciaire et on peut savoir de facto , si une personne figurant dans ce fichier réside près de chez soi . Par contre le domicile personnel est sacré , et l'intimité personnelle est inviolable , au point que : vraiment pas besoin de rideaux aux fenêtres .

Voyage au pays de dieu , est à mon humble avis à classer dans la littérature de voyage .

D'abord parce que dans ce récit , l'auteur est vraiment sur la route et il rencontre des gens qui deviennent des sujets et qui témoignent d'eux-mêmes et de leur intimité religieuse , de leurs motivations . le texte est très enraciné aussi dans des paysages ( pas seulement humains ) , des couleurs , des routes et des voitures .

C'est un texte engagé , qui s'efforce malgré tout de prendre une certaine distance avec son sujet , même si le plus souvent c'est une peinture au vitriol du croyant comme du prêcheur et des assemblées . On est pour information , au coeur de la très influente et de la très puissante ceinture biblique , du grand sud des Etats-Unis .

L'auteur dresse une lecture très détaillée des processus qui organisent les communautés religieuses , en mettant en lumière les dynamiques individuelles et communautaires . Il tente d'approcher sérieusement les dynamiques qui portent : le prêche et l'adhésion au prêche , ainsi que les techniques élaborées de communication mises en œuvres par les églises américaines .

C'est un texte hautement recommandable à toute personne qui souhaite ressentir intimement la singularité de la civilisation américaine . C'est également et vraiment un document très pertinent sur le protestantisme américain qui est à la source de bien des aspects concrets et de bien des ressorts intimes , de la civilisation américaine .

Malgré sa prise de recul assez réussie , l'auteur de par son regard caractérisé par un remarquable sens du détail lourd de sens , donne un témoignage indirect sur le discours type des gauches américaines , car oui , il existe des gauches américaines , qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec les nôtres , normal elle sont américaines ....

Dans la présentation de ce texte , il est dit que l'auteur ne fait pas preuve d'arrogance . C'est assez vrai je trouve . Mais il y a chez lui une volonté absolument constante de mettre lumière ce qui est pathétique . Des fois c'est vraiment curieux comme effet , parce que certaines rencontres sont pathétiquement touchantes . C'est assez réussit et percutant d'ailleurs , même si c'est aussi et incontestablement copieusement vicieux , comme démarche .

Et c'est alors qu'il faut penser à allumer les « Warnings « et réaliser , ( anglicisme volontaire et assumé ) dans ces moments en particulier , que l'auteur est copieusement engagé ( pauvre pécheur ! ( je blague ) ) .

La culture protestante des Etats-Unis est incontestablement à la source d'un certain conservatisme qui est fréquemment absurde , mais qui est encore plus fréquemment , nuancé , très raisonnable et généreux .

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