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Critiques de Aurélie Wellenstein (1175)
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Mers mortes

« L'écosystème est comme une cathédrale qui s'effondre si on retire une pierre de voûte. En surexploitant la mer, nous avons transformé le monde en désert ».



Quelle épopée je viens de vivre ! « Mers mortes » est avant tout un roman écologique, une fable post-apocalyptique, qui ne peut laisser indifférent. La façon avec laquelle Aurélie Wellenstein aborde ces sujets, dans un style sans détour, sans concession, laisse à penser que cette auteure écrit avec son coeur, voire avec ses tripes, sur le réchauffement climatique, la pollution, la surpêche, la disparition des poissons et de toutes les espèces aquatiques.



« le réchauffement climatique, en réduisant l'oxygénation des océans, avait entraîné leur acidification. Les rejets d'engrais, d'hydrocarbures et de déchets dans les estuaires avaient pollué les eaux claires et les avaient changées en écume sale et huileuse. Les récifs coralliens étaient morts les premiers. Puis la banquise s'était amenuisée sans espoir de retour. le krill à la base de la chaîne alimentaire marine avait disparu, poursuivant parmi les espèces aquatiques la désastreuse réaction en chaîne qui les avait amenés jusqu'ici : dans un cimetière. »



Alors l'histoire peut dérouter et pourtant…Les mers sont mortes. Elles produisent cependant des marées fantômes qui se déversent sur les réfugiés climatiques emplies de spectres de poissons, de méduses, de requins, de baleines. Venus se venger. Seule la présence d'un exorciste peut protéger les humains grâce au déploiement d'un bouclier, d'un dôme protecteur, tenant à distance les spectres. Il peut aussi les désintégrer. le jeune Oural est précisément un exorciste protégeant une poignée d'hommes et de femmes au sein d'une citadelle. Cette protection lui procure pouvoir et respect auprès de sa communauté. Sa vie va complètement basculer lorsque une bande de pirates dirigée par le charismatique et sauvage Bengale vient le chercher, de force…Bengale a en effet une mission à accomplir. Une mission apportant le salut pour l'humanité….ou sa damnation éternelle.



Et nous voilà embarqués avec Oural sur un bateau pirate avançant au gré des marées montantes. Une épopée fantastique à travers des océans peuplés de fantômes, à collecter de grandes âmes, celles d'autres exorcistes pour les offrir au Léviathan, dernier animal marin vivant, dans ce qui reste de banquise.



L'écriture se veut poétique et prend des allures de contes gothiques par moment qui m'ont tenu en haleine : « La grande carcasse gémissait, grinçait, craquait pendant la métamorphose de l'épave en navire. Puis, les ongles des cadavres proliférèrent sur le bois jusqu'à y former une carapace jaunâtre. Les voiles reprirent leur apparence abominable, couleur chair. Dans les cages à oiseaux, les flammes vertes se mirent à brûler avec intensité. Un son aigu s'éleva, des cris à glacer le sang : les âmes hurlaient toutes en même temps ».



Alors dit comme ça, cette histoire de marées fantômes, de spectres, d'exorcistes, peut paraitre alambiquée, invraisemblable, notamment aux lecteurs peu habitués du genre, mais le talent de conteuse d'Aurélie Wellenstein est fascinant, je suis restée captivée par ce récit dans lequel, à chaque marée montante, aventures et évolutions des sentiments sont au rendez-vous. Son message, tel un cri, de ne pas laisser faire le génocide des océans, génocide produisant notre propre perte, d'avoir de l'empathie pour les animaux, est transmis avec une telle force…c'est certain, un certain nombre de scènes, dans lesquelles j'ai eu l'impression moi-même d'étouffer (la scène de la marée noire notamment est incroyable, j'ai respiré vraiment différemment durant ma lecture), vont me rester longtemps en tête tant ce livre est immersif.



« de nouveau, l'impitoyable crochet le souleva par la bouche. Son corps franchit le bastingage. Il s'arqua en arrière, sans pouvoir résister à la traction. Il heurta le sol où il convulsa, frappant désespérément le pont du navire de la queue et de la tête. Des formes indistinctes se dressaient autour de lui. Il claqua des mâchoires. Ses forces le quittaient. Il se noyait dans l'air. La douleur le ranima. Une douleur atroce, au niveau de son aileron. Suivie immédiatement de la même brûlure aux nageoires. On lui arrachait les membres, on le découpait vivant. La gueule béante, il poussa un hurlement muet. Seuls des rires lui répondirent. Son sang giclait de ses blessures. L'odeur de son propre sang l'amena au bord du vertige. Les ombres finirent de lui trancher les membres. Déjà on le saisissait. Il se retrouva en l'air, bascula par-dessus bord et claqua les flots en une gifle monstrueuse. L'eau. L'eau. L'eau. Il voulut plonger, mais il était incapable de bouger. Son corps se tordait en vain. On lui avait coupé l'aileron, les nageoires. Et maintenant, impuissant, il coulait comme une pierre ».



« Mers mortes » a été pour moi une expérience de lecture tant le message écologique est transmis de façon singulière et haletante, comme si l'auteure avait voulu nous faire sentir, ressentir, véritablement, la souffrance des animaux et les conséquences de ce que nous faisons. Un livre dont l'aura verte va vibrer longtemps en moi.



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L'Epée, la Famine et la Peste, tome 1

Quand sortir de nos habitudes de lecture fait du bien !



Les masses critiques privilégiées permettent parfois de sortir totalement de nos zones de confort, c'est tout leur intérêt d'ailleurs que nous guider vers des livres vers lesquels nous ne serions pas spontanément allés. En l'occurrence, d'aller me frotter à de l'heroic fantasy moi qui n'en lis jamais, tout ça parce que le nom de l'auteure proposée m'était connu. J'avais en effet lu et très apprécié son livre «Mer mortes », une fable écologique dystopique et onirique. J'ai donc accepté cette Masse Critique, curieuse et intriguée, sans même prendre le temps de lire le résumé de l'histoire. C'est Aurélie Wellenstein, je prends !

J'ai compris ensuite qu'il s'agissait d'une saga fantastique dans laquelle grouillaient des araignées. En tant qu'arachnophobe, c'était mal parti. Et puis…et puis je n'ai pas lâché ce livre, ai accepté de le lire comme on regarderait un bon film de divertissement, mettant de côté mes envies habituelles de lectures plus instructives ou ouvertes sur d'autres régions du monde, mettant de côté tous repères avec la réalité et plongeant dans ce monde sombre, médiéval, imprégné d'obscurantisme. A ma plus grande surprise, ce fut une lecture addictive même pour la non spécialiste de ce genre littéraire que je suis ! Une lecture divertissante, sans aucun doute idéale pour un public jeune adulte. Et même si je ne suis ni la cible visée, ni férue du genre, qu'importe, j'ai bien aimé !



La lecture est addictive et immersive car nous côtoyons avec effroi l'inquisition et sa violence implacable, nous errons dans des « zones mortes », lieux entoilés infestés d'araignées et abandonnés de tous, refuge idéal pour les tarentas, ces femmes-araignées, traquées par l'inquisition, nous nous perdons dans des forêts primaires qui ne semblent pas connaitre la trace de l'homme où seuls les loups, les ours et les araignées ont élu domicile. C'est un monde médiéval à l'agonie dans lequel nous plongeons, obscur, violent, peuplé de monstres, de mythes, de superstitions et de préjugés. Il faut savoir lâcher prise et ne pas chercher d'explication, accepter ce monde avec ses codes, pour apprécier sans jugement cet univers bien maîtrisé. Oui, pour ma part, l'attrait pour ce livre s'explique avant tout par l'univers qu'a su créer l'auteure, un univers médiéval fantastique qui m'a envoutée par sa poésie noire et gothique.



« Il déboucha dans une clairière à demi-noyée. Des ruisseaux gris sinuaient entre les mottes de terre. de larges flaques s'étendaient entre les touffes d'herbes pourries, les joncs et les roseaux, et reflétaient l'image inversée des arbres et des toiles d'araignées ondulant dans la bise. La troupe de l'inquisition formait un demi-cercle d'acier ».



Une lecture addictive également de par ses personnages qu'Aurélie Wellenstein a su rendre très attachants même s'ils répondent aux stéréotypes du genre, il faut bien le reconnaitre. Un jeune garçon de quinze ans fragile et timide, une belle jeune femme indépendante et au fort tempérament traquée par l'inquisition et un homme d'un certain âge, ancien inquisiteur, qui a tout perdu, sa femme, son enfant et son pouvoir…voilà nos trois protagonistes. Tous trois maltraités, rejetés, condamnés et damnés…Tous trois rejetés à la marge de cette société féodale.

Le jeune Cillian, frêle adolescent bègue, abandonné, élevé par un bucheron puis livré à lui-même, est le bouc émissaire des jeunes gens du village. Son désir de changer le regard que les gens portent sur lui, son envie de reconnaissance et de force le conduit dans une maison abandonnée envahie de toiles, là il y trouve un casque en forme de loup. Il décide de l'essayer mais alors rien ne sera plus comme avant…

Sulyvahn est un ancien croisé des troupes d'élite de la sainte inquisition, ayant tout perdu, épuisé, il erre sans but tel un mendiant jusqu'au jour où il rencontre un étrange cerf.

Erin, enfin, a perdu sa mère très jeune car tout le monde la soupçonnait d'être une tarenta : une femme araignée aux immenses pouvoirs. A-t-elle reçu en héritage les mêmes pouvoirs que sa mère, peut-elle nier ses origines ?



« Elle devait pourtant danser. Il en allait de sa survie. Elle sentait déjà l'attention qui pesait sur elle – la « fille de la tarenta » -, les regards appuyés et les moues réprobatrices. Erin passa devant voisins et collègues, le dos droit, relevant ses jupes au-dessus de ses chevilles pour ne pas les salir. Par les couleurs de ses vêtements, son maquillage chamarré et surtout, par son entrain à danser, elle prouverait à tous qu'aucune araignée ne tissait dans ses pensées et que la malédiction maternelle ne l'avais pas souillée".



Ils vont, ensemble, affronter leurs craintes, l'obscurité de leurs cauchemars ainsi que l'ombre terrible qu'ils pressentent sans la distinguer vraiment. Ils vont s'allier pour survivre, pourchassés tous trois par le chef de l'inquisition et son archère. La question étant de savoir s'ils sont des boucs émissaires ou au contraire trois forces maléfiques qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant.

Le livre prend le temps, et la saga en trois tomes permet de bien le faire, pour nous les présenter avec minutie, pour plonger dans leur psychologie respective puis pour les réunir au fur et à mesure des chapitres, leurs liens évoluant peu à peu, leur noirceur s'éclairant peu à peu de belles tâches de lumière, d'embellies éphémères…Mais c'est de la Dark Fantasy : le but ici n'est pas de sauver le monde, mais juste de tenter d'y survivre.



Addictive enfin cette façon d'enchainer les chapitres au rythme des aventures, telles des pièces de puzzle s'emboitant les unes aux autres, permettant peu à peu aux différents personnages d'entrelacer leurs destinées. Je fus surprise moi-même de le lire avec autant de plaisir. Cette épopée inquiétante, parfois franchement haletante, palpite et foisonne sous la plume délicate et simple d'Aurélie Wellenstein, une plume idéale pour un public jeune, avec ses phrases courtes, son style clair et sans circonvolutions mettant en valeur un monde assez manichéen de prime abord opposant le Miracle à la Malédiction, opposant l'Esprit Saint au culte païen de l'Araignée mais où la frontière entre les deux s'estompe peu à peu, les deux cultes ayant leur part d'ombres, de violences, et d'injustices. Je pense que je poursuivrai avec les deux autres tomes, le deuxième tome sortant en février 2023, ayant pris un réel plaisir à déambuler dans cet univers médiéval fantastique, totalement inhabituel pour moi.



A noter le thème des animaux, thème cher à cette auteure que j'avais déjà trouvé bien traité dans "Mer mortes", est présent de façon touchante, ainsi que celui des femmes et de leur statut, à travers l'image de la sorcière, accusées de tous les maux de la société et persécutées lorsqu'elles aspirent à plus de liberté.



Une belle gageure de la part de cette jeune auteure que de réussir à intéresser un large public avec ce livre de Dark, Mediéval Fantasy ! Je remercie Babelio et les éditions Scrineo pour l'envoi de ce beau livre à la couverture magnifique, un contenant aussi attirant que son contenu.

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Mers mortes

Merci Babelio, merci Masse Critique, Merci Scrinéo ! Dans "Mers Mortes" d'Aurélie Wellenstein la civilisation humaine n'est plus… La doxa de la croissance infinie, la religion du consumérisme et le cancer productiviste ont logiquement conduit à son autodestruction quand les océans ont fini par s'assécher, ne laissant que des terres désolées, polluées et surchauffées, et quand les nations submergées par des centaines de millions de réfugiés. Mais ce n'était que le début du cauchemar… Car les mers sont revenues, sous la formes de marées fantômes porteuses de millions de spectres vengeurs. L'humanité en voie d'extinction ne doit ses dernières heures qu'à des mutants psioniques capable d'émettre un champ protecteur tenant à distance les spectres vengeurs : on les appelle exorcistes, Oural avec sa delphine fantôme est l'un d'entre eux, et sa vie bascule quand Bengale le Nécromancien, capitaine du navire pirate Naglfar, met sa communauté à feu et à sang pour s'emparer de lui… C'est parti pour une odyssée post-apo aux allures de catabase, un voyage fantastique à travers des mers et océans fantômes peuplées de démons et de merveilles, et tout est prétexte à raconter l'histoire du Capitaine Bengale qui collecte les grandes âmes pour les offrir au Léviathan qui dort et rêve sous les reliquats de la banquise arctique (Lovecraft Power !) : c'est celle de la fin du monde, mais aussi celle de sa potentielle rédemption ou de son éternelle damnation...



Première remarque cela ressemble initialement beaucoup au film "Final Fantasy : les créatures de l'esprit", dans lequel une humanité réfugiée dans des îlots bunkerisés affrontait sans le savoir les fantômes de tout un monde alien (visuellement cela m'a aussi fait penser à un chouette concept utilisé par la mangaka française VanRah dans son "Strag Dog", où des créatures marines fantômes hantent les rues d'une métropole moderne construite sur les ruines d'une cité engloutie)... Deuxième remarque c'est la forte présence des éléments horrifique : les créatures marines fantômes tuent les survivants humaines en volant leur âme, mais en volant une partie de leur âme seulement ils les transforment en zombies, en les volant petit à petit ils officient comme des vampires, et s'ils possèdent les humains ils les transforment en monstres hybrides dignes du "Devilman" de Go Nagai… Troisième remarque, post-apo oblige il y a pas mal de scènes qui ne dépareilleraient pas dans un opus de la saga "Mad Max", mais nous sommes à la fois dans la science-fiction car Bengale officie comme comme émule du Capitaine Nemo, mais aussi dans le fantastique car Bengale officie comme émule du Hollandais Volant. Il y a donc une démarche vernienne complètement assumée avec ce voyage de la France vers le Groënland dans lequel Bengale le Nécromancien qui a voyagé dans le monde entier montre à Oural l'Exorciste qui n'a jamais quitté sa communauté les horreurs des mers mortes de la même manière que la Capitaine Nemo expliquait au Professeur Pierre Aronnax les merveilles des océans vivants. Mais il y a sans doute plus encore une démarche moorcockienne avec l'antihéros maudit, les références au romantisme noir, le mélange entre théâtre élisabéthain et philosophie existentialiste sur fond de péripéties pulpiennes (remember la naissance de la fantasy française avec Fabrice Colin et Mathieu Gaborit), et une multitude d'éléments que les fins connaisseurs se feront une grande joie de lister par le menu (ainsi si le Naglfar est dans la mythologie viking le vaisseau de la fin des temps, il ressemble ici très fortement au vaisseau de la terre et de la mer présent dans le premier opus de la saga d'"Elric le Nécromancien"). Quatrième remarque, tout cela nous amène tout naturellement vers une dimension psychologique : Bengale, le Nafgar et tout son équipage lié par le désespoir vivant par procuration le rêve de leur capitaine, sont quasiment un détournement grimdark donc post TINA d'"Albator" / "Harlock", de l'Arcadia et de tout son équipage lié par l'espoir qui vivant par procuration le rêve de leur capitaine. Oural apprend à connaître Amazone et Congo, Nil et Arctique, Rio Grande et Oued Medjerbah, Escaut et Tamise, et à travers eux il apprend à connaître Bengale avant de rallier son rêve qui pourrait bien tourner au cauchemar (et si Léviathan l'avait recruté pour hâter la fin de l'humanité au lieu de tenter de la sauver ?). Jusqu'où peut-on aller par amour ? Jusqu'où peut-on aller par ambition ? La relation Oural / Bengale emprunte à la relation Guts / Griffith du "Berserk" de Kentaro Miura à un point parfois confondant ! (qui elle-même emprunte à la relation Isht van / Guin racontée par Kaoru Kurimoto dans sa saga fleuve qui voulait associer/opposer les héros solaires de R.E. Howard aux héros lunaires de Michael Moorcock : c'est Tristan et Yseult version homoérotique, et nous sommes aux frontières des romances lgbt !). Jusqu'à la qu'à la dernière page j'ai craint une nouvelle Eclipse / une nouvelle Occultation (ceux qui savent sont déjà dans leur bunker avec un arsenal et une capsule de cyanure), mais au final la fin est ouverte et chacun se l'appropria comme il l'entendra...



L'auteure est également ce qu'on pourrait appeler une écologiste radicale, et c'est très crûment et souvent vues de l'intérieur qu'elle dépeint les horreurs que les homines crevarices infligent aux gens et à l'environnement en sachant pertinemment que le mal se tapit dans le coeur de chaque homme. Personnellement je n'ai pas envie de mettre dans le même panier ceux qui les moyens de changer les choses mais qui le font pas parce qu'ils s'en foutent (suivez mon regard vers celui qui prétend parler et agir écologie mais qui dans le même temps relancent les industries les plus polluantes qui soient dans les zones naturelles de Guyane), et ceux qui essayent de changer les choses mais dont l'impact est si faible qu'il en devient décourageant (genre à la moindre sécheresse on demande aux gens de faire des efforts, mais même si on se laissait tous mourir de soif cela ne ferait que 10% d'économie alors que dans le même temps on ne demande strictement aucun effort à l'agriculture et l'industrie qui dépensent sans compter les 90% restants).

Au final beaucoup d'ingrédients bigrement intéressants pour un résultat qui n'est pas si éloigné de "Merfer". Mais si China Miéville péchait par un excès de littéralité au point d'oublier ses personnages et son histoire, Aurélie Wellenstein pécherait plutôt elle par un manque de littéralité : le ton résolument Young Adult n'est pas à la hauteur du propos, et il y a beaucoup de familiarités et de facilités dans les dialogues qui tirent carrément l'ensemble vers le bas… On a fait le choix d'un stand alone et d'un roman court, tant mieux ou tant pis, mais si on avait trouvé le bon ton et le bon style, le bon format, la bonne longueur et le bon rythme pour conter cette nouvelle Odyssée, on aurait eu tout simplement un chef d'oeuvre ! Pour tout le reste les éditions Scrinéo ont fait du bon boulot avec une mise en page aérée qui se lit facilement, rapidement et agréablement (ça fait du bien un éditeur qui pense aux lecteurs avant de rogner sur le papier pour augmenter la marge bénéficiaire), et la chouette illustration de couverture du désormais bien connu Aurélien Police...





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
Lien : http://www.portesdumultivers..
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La baleine blanche des mers mortes

"La baleine blanche cherche de l'eau

Pour déboucher tous ses tuyaux

Mais pas de l'eau. Eau H2O



Elle a trouvé du détergent. Elle a trouvé du DDT" Steve Waring.

Et pleins de déchets ( métaux lourds extrêmement toxiques tels que le mercure, le chrome, le plomb et le cadmium. 57 kilos par...SECONDE!)



La mer était morte. Mais les "Fantômes des mers mortes venaient hanter les survivants. Des marées hautes aléatoires toujours mortelles". Les animaux fantômes tuaient les humains rescapés, par simple contact.



Des groupes d'humains, avec Albatros à leur tête, continuent à massacrer les animaux fantômes. Herman, le chef des musiciens de ce clan, a un chant qui apaise la Baleine Blanche.

Ce monstre qui a avalé l'âme de son fils Jonas, et recraché un Zombi...



Mais voici Chrysaora, une étrangère qui danse avec les Méduses, et Bengale, un homme qui cache un étrange secret. Malgré tout, il est accroché à son Humanité, comme à une... bouée!
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Le Roi des fauves

Une sacrée bonne pioche que ce "roi des fauves", je découvre Aurélie Wellenstein à cette occasion.

Nous avons là un véritable "page turner" dans un style épuré et efficace.

Pour aller à l'essentiel j'ai apprécié cette tension constante dans le récit qui se manifeste d'entrée de lecture, un scénario d'un abord classique mais qui se révèle très vite assez original finalement.

Une thématique autour de l'inconfort, le froid, la faim et une peur constante et viscérale qui va nous accompagner tout au long de ce récit dont on ne voit pas défiler les pages, c'est diablement efficace et imprévisible jusqu'au bout, j'ai adoré cette lecture.

Une histoire à classer sans hésiter en dark fantasy pour son caractère sombre et brutal, j'ai apprécié les personnages à la psychologie bien développée et cette intrigue qui va se révéler plutôt subtile.

Tenaillés par la faim, trois amis décident d'aller braconner sur les terres de leur seigneur, un crime passible de mort en cas de capture, nos amis tuent un lièvre ce qui va leur coûter très cher, car il y a des sentences finalement pires que la mort...
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Le Roi des fauves

Ce roman était dans ma Pal depuis un petit moment et grâce au challenge mauvais genre je l'ai enfin sortie de celle-ci pour profiter de quelques points en plus.



C'est ma première lecture de l'auteure dont j'ai deux autres romans dans ma Pal acheté notamment en grande partie grâce à leur couverture comme ce fut le cas pour cet one shots.



Le roi des fauves est une lecture comme le laisse présager sa couverture assez sombre. le livre est assez court mais Aurélie Wellenstein m'a dès les premières pages attrapés, le tout est vraiment entraînant et je n'ai pas un seul instant eut le temps de m'ennuyer étant très curieux de voir le sort qu'allait réserver l'auteure à ses personnages et intriguer par le monde que je découvrais au fil des pages.



On fait la connaissance de trois adolescents qui affamé décident d'aller chasser dans le bois de leur seigneur malgré l'interdiction formelle de le faire. Malheureusement rien ne va se passer comme prévu ces derniers se faisant attrapé et condamné à subir une terrible transformation en bêtes après l'injection d'un parasite.



L'évolution des personnages au fil des pages est très bien faites, et aucun n'est mis de côté, leur peur face au changement qui s'opère peu à peu en eux et bien amené et décrit et j'ai été tout au long très curieux de voir si ceux-ci finiraient par s'en sortir.



Aurélie Wellenstein  présente ici un monde sombre et bien construit que j'ai pris plaisir à découvrir, je ne m'attendais pas à la tournure que prendrai l'intrigue pour mener à cette fin qui s'avéra très logique et cohérente avec ce que nous avait présenté l'auteure tout au long du roman.



J'ai donc passé un très agréable moment à lecture de cet one shots très prenants, bien écrits et construit avec une intrigue solide et originale qui sort des sentiers battus, en bref ce roman est une vraie réussite.
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La baleine blanche des mers mortes

Voilà un one-shot très réussi graphiquement. A commencer par la couverture qui est à la fois mystérieuse et superbe.



Evidemment, ce titre se démarque des autres par l'approche de son univers post-apocalyptique et surtout fantomatique. L'idée d'une revanche des animaux marins sur les hommes suite à la disparition des mers est très bien exploité par l'auteur.



Le changement climatique est passé par là provoquant la disparition de tous les océans laissant place au désert. C'est le retour des animaux spectraux qui nous transforme en zombie !



Il y a également comme une forme de poésie onirique qui est d'ailleurs joliment mise en image. Les décors sont tout simplement somptueux. Le trait est à la fois élégant, frais et dynamique. Tout ceci concourt à une lecture très agréable. C'est toujours un plaisir immense que de pouvoir me régaler de son impeccable graphisme ! C'est tout bonnement merveilleux !



On pourra également voir une certaine dimension écologiste de ce récit qui nous amène dans un Paris du futur digne d'un film « Mad Max » à savoir une nature oppressante et des ruines délabrées. Il s’en dégage une atmosphère particulière qui fait tout le charme de cette histoire un peu hors du commun.



Certes, heureusement que les musiciens de l'Opéra sont là pour pouvoir calmer les ardeurs d'une baleine mortelle digne de celle de Moby Dick. Les clins d’œil se multiplient avec toutes les références. On remarquera également un certain Jonas qui rappellera Pinocchio.



En bref, une histoire plaisante sur une bonne idée dont le potentiel d'exploitation a été mis à profit pour le lecteur. En somme, une fable écologiste qui donne de l'espoir à l'humanité.

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L'épée, la famine et la peste, tome 2

Je retrouve avec grand plaisir l'univers très très sombre de "L'épée, la famine et la peste" qu'Aurélie Wellenstein avait si bien dépeint déjà dans le premier tome. Un univers dans lequel le culte de l'Esprit Saint et de la Vierge Étoile de la Mer continue à vouloir éradiquer le culte de l'Araignée. Un monde dans lequel les araignées tissent leurs toiles partout, même dans la tête des gens. Un monde qui oppose les Inquisiteurs aux êtres pas comme les autres, tels que les tarentas, les garous et autres démons et rebuts de la société. Un monde fait d'êtres sanguinaires, appartenant à tous les bords.



Dans ce second volet, on y retrouve bien évidemment Sulyvahn l'ancien inquisiteur, Erin la sorcière-araignée et Cillian le jeune loup-garou, bien décidés à mener à bien leur quête : renverser le Moine écarlate, ses Inquisiteurs et le Roi toqué, sans oublier par la même occasion d'assouvir leur vengeance, semant la mort, la famine et la peste grise sur leur passage. Toujours traqués par Conrad et son archère, le trio décide de se rendre d'abord aux Crocs du Mâtin, cette montagne creuse qui d'après la légende ne tiendrait debout que grâce aux toiles des araignées...



Roman à trois voix pour le premier tome, Aurélie Wellenstein nous en offre ici une quatrième : celle de Conrad, à qui elle consacre le premier tiers du livre. Elle nous donne là l'occasion de suivre la traque du point de vue des Inquisiteurs, mais surtout de faire connaissance avec Conrad, ancien frère d'armes de Sulyvahn et que les différends ont séparés, ainsi qu'avec son archère Lile, une lionne sanguinaire, pisteuse et chasseuse hors pair. Tous deux ne sont pas les personnes telles que Sulyvahn avait pu nous décrire précédemment. Et si Lile est difficilement attachante, il en est tout autrement de Conrad, partagé entre sa foi et son amitié pour Sulyvahn, alors incompatibles.



Mais si j'ai apprécié le personnage de Conrad et le rôle plus important que l'autrice lui a octroyé, je regrette un peu que ce soit au détriment du trio que forment Sulyvahn, Erin et Cillian. Ces derniers m'ont souvent manqué. Ils sont bien plus présents dans la dernière moitié, mais je n'ai malheureusement pu retrouver ce qui m'avait tant attaché à eux précédemment, d'autant qu'ils ont beaucoup changé, tout comme leurs relations et que l'autrice ne s'y attarde pas vraiment.



En revanche, le monde dans lequel ils évoluent est toujours aussi bien dépeint. À la fois dark et medieval fantasy, Aurélie Wellenstein nous embarque dans un univers noir, oppressant, angoissant, limite horrifique, qui pullule d'araignées en tout genre. Tension, violence et angoisses nous enveloppent, nous compressent, nous grignotent à petit feu. Les araignées sont partout, elles tissent leurs toiles jusque dans notre tête. Le risque de vous réveiller un matin avec une araignée sous la langue est élevé dans ces contrées. Amis arachnophobes, préparez-vous bien ou passez votre chemin !



Avec des phrases courtes, directes et hautement efficaces, Aurélie Wellenstein sait capter notre attention et notre envie de continuer encore et encore, et ce jusqu'à la fin...



...la fin clairement trop "happy end" à mon goût, qui ne correspond pas du tout avec l'ambiance insufflée depuis le départ, avec des retournements dans la personnalité de certains protagonistes un peu trop faciles et rapides et qui paraissent du coup peu crédibles. En revanche, l'affrontement final, celui tant attendu, est riche en détails et détonant.



Bien qu'un peu déçue par la fin et par la façon dont certains personnages évoluent, malgré une nette préférence pour le premier, j'admets tout de même avoir passé un bon moment de lecture avec ce second tome, très sombre et addictif. J'ai découvert l'autrice grâce à ce diptyque, dont j'avais d'ailleurs lu le premier tome grâce à une masse critique, je reviendrais vers elle sans aucun doute.

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La baleine blanche des mers mortes

Une BD sympathique qui se laisse dévorer trop vite.



Cela fait un moment que le roman Mers mortes d'Aurélie Wellenstein m'intrigue, j'ai sur ce titre des avis très positifs et en plus il est même sorti en poche. Allez savoir pourquoi je n'ai pas encore pris le temps de lire ce dernier. En attendant de découvrir un jour ce roman, je n'ai pas pu résister à emprunter cette BD quand je suis tombé dessus à la médiathèque.



Prélude au roman d'Aurélie Wellenstein, cette BD magnifiquement dessinée et coloré par Olivier Boiscommun s'est avérée être une porte d'entrée sympathique et impactante dans l'univers que propose l'auteure. Dès les premières planches, l'univers et le décor sont posés, c'est singulier, original et violent. L'idée des mers mortes et des animaux marins qui sous forme de fantômes viennent se venger est vraiment superbe. Les personnages esquissés au cours de la BD ne sont pas en reste, ni blanc ni noir. Aurélie Wellenstein propose ici avec celui de Bengale un personnage gris intéressant tandis que celui de Chrysaora est très intriguant.



Certains passages peuvent heurter par leur violence, Il est montré les horreurs dont nous les hommes sommes capables, ici le massacre ni plus ni moins de cétacés. Une histoire donc assez sombre tout en étant belle par certains aspects. Je ne pas très surpris vue l'auteure au scénario mais Olivier Boiscommun a également fait du beau travail, c'est vraiment très beau visuellement, un petit plaisir pour les yeux.



Pourquoi pas 5 étoiles alors ? Pour une raison très simple, c'est vraiment très court. Je me suis retrouvé un peu frustré à la fin de ma lecture. Bien entendu cela s'explique par le fait que je n'ai pas lu le roman je pense. Il n'en demeure pas moins que cela constitue une chouette entrée dans cet univers que propose l'auteure et je lirais c'est une certitude Mers mortes un jour ou l'autre.

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Mers mortes

Mers mortes est un roman de science-fiction post-apocalyptique.



« le réchauffement climatique, en réduisant l'oxygénation des océans, avait entraîné leur acidification. Les rejets d'engrais, d'hydrocarbures et de déchets dans les estuaires avaient pollué les eaux claires et les avaient changées en écume sale et huileuse. Les récifs coralliens étaient morts les premiers. Puis la banquise s'était amenuisée sans espoir de retour. le krill à la base de la chaîne alimentaire marine avait disparu, poursuivant parmi les espèces aquatiques la désastreuse réaction en chaîne qui les avait amenés jusqu'ici : dans un cimetière. »



Ces mers mortes produisent des marées fantômes qui se déversent sur les réfugiés climatiques en spectres de poissons, baleines, requins… venues se venger de leur agonie.

Oural est un exorciste, il peut émettre un bouclier et désintégrer les spectres vengeurs. Bengale est un pirate, mi- sauvage et déterminé. À bord de son vaisseau fantôme, avançant au gré de ces marées étranges, la mission de cet équipage insolite se dessine. Le temps est compté, l'air se raréfie et bientôt la vie disparaîtra de la surface de la planète.



Un roman fascinant dans un futur cauchemardesque où les hommes ont laissé faire le génocide des océans, fabriquant eux-mêmes leur propre perte. Il reste un infime espoir de sauver la vie sous la forme d'une quête, d'un pardon, d'un lien à renouer avec la nature.



Je remercie Babelio et les Éditions Scrineo pour ce récit écologique. Il nous met face à nos erreurs, notre manque de réaction, notre insouciance, notre bêtise et notre violence envers les êtres vivants. La couverture est magnifique, couleur d'essence de vie mêlée au spectre de l'océan. Au bord du gouffre, subsiste malgré tout l'élan dessiné par la dauphine Trellia, son lien d'amitié avec l'homme.



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Mers mortes

Dans un futur, proche ou lointain. La fin du monde n'a pas eu lieu. Mais les mers et les océans ont totalement disparu, emportant avec eux les animaux marins qui les peuplaient. Tous ont péri. Déserts de sable arides, chaleur suffocante, terre rocailleuse et craquelée, c'est le paysage qu'Oural l'exorciste, 21 ans, voit tous les jours du haut de son bastion. Là, à l'abri d'une citadelle, quelques êtres humains survivent, placé sous la protection du jeune homme. Lui seul a le pouvoir de repousser les hordes spectrales d'animaux marins qui viennent se venger des hommes lors des marées fantômes. Avides de vengeance, ils dévorent les âmes de ces humains responsables de leur disparition. Oural, vénéré comme un jeune dieu, n'a connu que cette vie. Jusqu'au jour où une bande de pirates, dirigée par Bengale, attaque le bastion et le capture. Oural, contraint et forcé, va partir pour un long voyage au bout duquel le mystérieux Bengale lui promet le salut. Fou ou prophète ? Oural trouvera peut-être le sens de sa propre destinée à l'orée de son périple.



Il ne faut jamais se fier à sa première impression. N'étant pas forcément une adepte de la littérature fantasy, j'ai parcouru la quatrième de couverture de manière assez sceptique. Des poissons aux allures de morts vivants qui se mettent à dévorer les âmes des hommes lors de marées fantômes... cela faisait beaucoup de choses à imaginer pour mon pauvre cerveau. Puis finalement, le talent de conteuse d'Aurélie Wellenstein, très souvent récompensé pour ses romans, a opéré.



Il y a tout d'abord un thème majeur dans ce roman d'anticipation glaçant, qui , par les temps qui courent, ne peut que nous interpeller : l'écologie. La surpêche, le réchauffement climatique, la pollution des mers, la disparition progressive des espèces aquatiques, tout est abordé. C'est dans un style sans détour que l'auteur nous décrit la souffrance des animaux, éprouvante pour le lecteur, traqués par les pêcheurs ou suffocant lors d'une marée noire. Les visions du jeune Oural sont terrifiantes, tout comme les paysages et personnages qui peuplent ce monde post-apocalyptique. Car les hommes subissent ce qu'ils ont engendré et leur vie est en sursis. Si les animaux ont disparu, eux ne tarderont pas à les rejoindre. Aujourd'hui survivants, ils ont connu le sort des réfugiés climatiques, vivant dans des camps où la loi de plus fort régnait. La violence, très présente dans le roman, n'épargne pas le lecteur. A coup de Kalachnikov ou d'âmes arrachées, l'hémoglobine coule à flot et certaines scènes sont vraiment glauques. Les personnages ne nous sont pas ainsi rendus forcément très attachants : en proie à leur angoisse et à leur désespoir, nous ne souhaitons pas les accompagner dans leur mission. Nous sommes un peu comme Oural, contraints et forcés. le seul rai de lumière apparaît sous la forme de Trellia, une jeune dauphine fantôme, gaie et courageuse, qui accompagne Oural dans ses combats.



Si l'auteur a voulu frapper fort avec ce roman qui plaira aux adeptes du genre, elle a réussi. Le rythme est haletant du début à la fin, réservant des rebondissements à chaque nouvelle marée haute. Glaçant, désespéré, inhospitalier, le monde d'Oural est un cauchemar que l'on ne souhaiterait pour rien au monde connaître, où les sacrifices seront nombreux pour tenter un sauvetage des mers. C'est un message écologique choc : si nous ne faisons rien pour arrêter ce mouvement destructeur, notre monde ressemblera-t-il un jour à celui du jeune héros ? Terrifiant !



Merci aux éditions Scrinéo et à Babelio pour l'envoi de ce roman.

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Mers mortes

C'est la première fois que j'achète un roman sans même lire le résumé. Lorsque j'ai lu le titre et le nom de l'auteure, ma passion pour la nature et l'océan m'a incité à le choisir sans hésitation.



Aurélie Wellenstein est une jeune autrice française que je suis depuis plusieurs années. En explorant des thématiques variées autour de l'animalité et de notre identité, elle propose des univers imaginaires foisonnants et riches, mais également sombres et inquiétants.

A mi-chemin entre la Fantasy et le récit post-apocalyptique, l'autrice nous incite à nous pencher sur la problématique autour des océans et des mers, et de notre responsabilité quant à sa bonne santé.



Pour les lecteurs qui aiment la bande dessinée, Aurélie Wellenstein a sorti en septembre 2021 « La baleine blanche des mers mortes », un prélude à ce roman. La magnifique couverture laisse entrevoir un univers emprunt de poésie et de tristesse.



*

Aurélie Wellenstein nous projette dans une histoire assez effrayante, évoquant la souffrance des océans et la disparition de toute vie si l'homme continue à la surexploiter dans l'indifférence la plus totale.



Le monde est à bout de souffle, la vie est en sursit, l'air se raréfie.

Le réchauffement climatique a provoqué la disparition des mers et des océans. Ces vastes étendues d'eau salée se sont asséchées et transformées en déserts de sable. Les animaux qui les peuplaient ont disparu par la faute des hommes et sont devenus des hordes de créatures fantomatiques assoiffées de vengeance.

A chaque marée montante, ces cadavres vaporeux profitent de la houle pour attaquer les hommes et se repaître de leur âme.



« Sauvagement assassinés, les mers et les océans charriaient au creux de leurs vagues monstrueuses le souvenir de leur supplice, et à chaque fracas, chaque dégorgement d'écume dans le monde des humains, ils paraissaient hurler « vengeance ! ». »



La quasi-totalité de l'espèce humaine a également disparu. Ceux qui ont survécu se sont retranchés derrière les hautes murailles de bastions, attendant dans la terreur, les résurgences des marées hautes charriant les spectres des animaux marins, requins, baleines, méduses, … qui viennent se faire justice après avoir été massacrés par les hommes.



Heureusement, pour contrer ces marées fantômes, certains survivants ont développé des pouvoirs psychiques qui leur permettent de repousser les fantômes des créatures sous-marines jusqu'à la marée suivante.

Oural fait parti de ces rares individus dont les talents d'exorciste l'ont hissé à un rang élevé dans sa communauté, jusqu'au jour où le jeune homme va être enlevé par une bande de pirates menée par Bengale.

C'est le début d'une longue quête que je vous laisse découvrir à bord d'un navire fantôme qui prend vie à chaque marée spectrale. Il m'a rappelé le Hollandais Volant dans « Pirates des Caraïbes », à la fois majestueux et terriblement effrayant.



*

L'idée de départ consistant à mélanger piraterie, message écologique, évolution du monde vivant, anticipation, fantastique, spiritisme et dérèglement climatique est vraiment originale.

Ce récit sombre et cruel m'a captivée, mais il a été aussi pour moi qui aime l'océan, source de peine.



Les talents de conteuse de l'auteure, son imagination débordante sont indéniables pour raconter l'asphyxie de notre monde, l'esprit justicier des océans peuplés de spectres, le froid glacial et humide qui enveloppe le lecteur à chaque marée.

Les descriptions de ces animaux décharnés arborant les blessures infligées par les hommes sont pénibles. On ressent de plein fouet leur odeur de mort et de putréfaction, leur douleur, leur désespoir et leur colère vorace.



J'ai été particulièrement sensible aux rêves d'Oural qui décrivent la violence des hommes, l'agonie des animaux. Ces moments particulièrement forts sont d'autant plus marquants que l'auteure rend ces scènes très visuelles. Voici un extrait de l'agonie du requin découpé vivant, mais ce n'est pas le seul.



« De nouveau, l'impitoyable crochet le souleva par la bouche. Son corps franchit le bastingage. Il s'arqua en arrière, sans pouvoir résister à la traction. Il heurta le sol où il convulsa, frappant désespérément le pont du navire de la queue et de la tête. Des formes indistinctes se dressaient autour de lui. Il claqua des mâchoires. Ses forces le quittaient. Il se noyait dans l'air.

La douleur le ranima. Une douleur atroce, au niveau de son aileron. Suivie immédiatement de la même brûlure aux nageoires.

On lui arrachait les membres, on le découpait vivant.

La gueule béante, il poussa un hurlement muet.

Seuls des rires lui répondirent. »



*

A cela s'ajoute des personnages tous moralement complexes qui dévoilent lentement leurs forces et leurs faiblesses. Je regrette toutefois leur manque d'empathie qui me les a rendus assez peu sympathiques.

Bengale est un personnage charismatique mais assez opaque et inaccessible. La mission qu'il s'est fixé le rend particulièrement froid et violent. le lecteur ne comprend ses intentions que tardivement dans le récit.

Oural, quant à lui, m'a un peu agacée par ses indécisions, ses atermoiements continuels. Animé par des motivations superficielles et égoïstes, il va toutefois évoluer de manière cohérente avec son personnage.



La seule que j'ai aimé retrouver tout au long du récit est Trellia, la petite Delphine fantôme, qui est la seule à faire preuve d'empathie, de bonté, et surtout de pardon.



*

En me promenant sur la plage, encore imprégnée par cette lecture, j'ai imaginé le monde sans océans. Mes yeux se sont promenés sur cette immensité bleutée, belle et sauvage. Mes souvenirs m'ont ramenée aux magnifiques paysages sous-marins vus lors de mes plongées, à cette flore et cette faune abondantes, pleines de vie et de couleurs.

A ces images, se sont superposées celles d'une mer de sable jonchée de cadavres d'animaux marins. Au cri des oiseaux marins et au déferlement du ressac se sont substitués la mort et le silence. Et cela m'a remplie de tristesse et de découragement face à ce futur possible si les hommes ne changent pas leur mentalité et leur façon de vivre.



« On aurait pu sauver ce monde ... Mais non. On était trop paresseux, trop égoïstes. Dix milliards d'êtres humains qui dévorent les océans. Aucune limite à la croissance, l'humanité qui dépouille des millions d'espèces dans une expansion surréaliste. Et ne va pas croire qu'on ne savait pas ce qu'on faisait ! »



Portée par des images très fortes et une écriture à la fois poétique et cruelle, ce récit m'a remuée par la force de son engagement. J'ai été pilonnée par les nombreuses vagues fantômes qui accompagnent ce récit. Je suis ressortie de ce voyage incroyablement troublée, mais également avec une envie irrésistible de retourner me promener au bord de l'océan, pour l'admirer et respirer ses embruns salés.
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Le Roi des fauves

J'avais déjà repéré les sublimes couvertures des romans d'Aurélie Wellenstein mais quand j'ai lu la critique de mon ami Yendare, j'ai craqué. Et j'ai bien fait d'écouter ma curiosité.



Un gros coup de cœur pour ce roman de fantasy, genre que je lis peu d'habitude.



On suit trois jeunes gens, Kaya, Ivar et OSwald qui tenaillés par la faim décident d'aller braconner sur les terres de leur seigneur. Une forte amitié lie la couturière, l'apprenti forgeron et l'herboriste. Amitié qui sera leur force lorsque le malheur et la malchance s'abattront sur eux. Alors que kaya se réjouit d'avoir attrapé un lièvre, le trio est surpris par le fils du seigneur et son berserkirs (un homme qui a été transformé en monstre, hybride d'homme et d'animal). Les choses dégénèrent. Forcés de se défendre, kaya, Ivar et Oswald sont pourtant rattrapés et accusés de tentative de meurtre et reçoivent pour punition d'ingérer un ver parasite qui les transformera à leur tour en berserkirs. Après un jugement plus qu'expéditif, le trio est conduit à Hadarfell, un territoire protégé par la magie et réservé aux berserkirs. Durant les sept jours que durera la transformation, Kaya Ivar et Oswald devront s'unir, résister, lutter contre le parasite, tout faire pour conserver leur humanité et trouver le roi des fauves qui peut peut- être renverser le processus.



Une lecture captivante. Une écriture vraiment agréable. Je me suis attachée aux trois personnages dont on suit les pensées et les émotions. Une histoire sombre mais très belle.

J'ai hâte de découvrir d'autres romans d'Aurélie Wellenstein.
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L'Epée, la Famine et la Peste, tome 1

Onirique, symbolique et violent.

Une première partie fascinante et envoutante.

Très attirée par la magnifique couverture et désireuse de lire un roman d'Aurélie Wellenstein , je remercie les éditions Scrineo pour leur confiance.

Piquées par les araignées, les femmes deviennent des sorcières, les hommes meurent ou sont propulsés au sommet de la hiérarchie écclésiastique . Un monde en guerre, superstitieux, violent.

Un univers où l'on se demande si ce sont les araignées où les hommes qui mènent la danse.

Pour sauver son fils, un chevalier et deux êtres maudits vont s'unir.

Une princesse, piquée par une araignée, isolée dans son château depuis quarante ans pourrait les délivrer de leur sort.

Un roman choral où Erin, Cillian, Sulyvahn racontent leur passé, leurs secrets lors d'une quête qui les mène à eux .

J'ai aimé l'univers tout à la fois beau et sombre en dépit les toiles d'araignées. Des combats entre La Religion et Starship Troopers .

J'ai été séduite par le style et l'histoire d'Aurélie Wellenstein qui vous emporte dans une vaste réflexion sur la part d'ombre des héros, les persécutions, les violences, les trahisons et cette soif de vengeance.

Quatre étoiles et demi en attendant la suite et probablement la confirmation d'un coup de coeur .

Sort le 29 septembre 2022

#LépéeLafamineetLapestetome1 # NetGalleyFrance

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L'Epée, la Famine et la Peste, tome 1

Aurélie Wellenstein nous emmène dans un monde un peu particulier, sombre et oppressant, où le culte de l'Esprit Saint et de la Vierge Étoile de la Mer se dispute avec le culte de l'Araignée. On pourrait d'ailleurs croire que le premier rassemble les gentils face aux méchantes araignées. Il n'en est pourtant rien, les deux ayant chacun une grande part d'ombres et de violences. C'est dans ce monde que l'on suit les trois protagonistes principaux : Cillian, ado de 15 ans, orphelin et bègue, mi-enfant mi-loup ; Erin, 15 ans également, suspectée d'être une Tarenta (sorcière-araignée) comme sa mère, dénoncée par un prétendant rejeté ; et Sulyvahn, ancien soldat de l'Inquisition, désormais paria, qui voit son fils perdu dans l'œil d'un cerf aux ramures d'acier. Tous trois cherchent la Tisseuse, la toute première et reine des araignées, la seule à pouvoir les libérer de leur Malédiction. On les suit donc chacun de leur côté pour commencer, jusqu'à ce que leur chemin se croise, les sollicitant à faire route ensemble, pour former au final un trio inséparable.



Fantasy médiévale mélangeant atmosphère oppressante, créatures horripilantes pour les unes ou fantastiques pour les autres, quêtes et aventures semées d'embûches et de dangers, et personnages épiques. Mais aussi liens d'amitié et de solidarité, confiance en soi et envers les autres, révélations sur sa propre identité et ses capacités. Tout est là pour me plaire !



Les conflits entre les croisés et les araignées (croisades et inquisiteurs, tortures et bûchers) donnent le ton dès le départ. La peur d'être pris domine l'ambiance générale. La nature environnante, tantôt accueillante, tantôt à faire peur, y joue également un rôle prépondérant. On perçoit donc d'entrée de jeu cette atmosphère sombre et oppressante qui ne nous lâche pas tout au long de notre lecture.



Nos trois personnages, pourtant bien différents les uns des autres et qui arrivent chacun d'une autre contrée, vont se trouver un point commun, qui est leur quête de dénicher la Tisseuse, et se lier d'une façon très touchante. Chacun va y trouver un frère ou une sœur, un fils ou une fille, un père, ce qui leur manque en fait depuis très ou trop longtemps. Entre le vécu douloureux de Sulyvahn et l'enfance chaotique de Cillian et Erin, on ne peut qu'éprouver pour eux beaucoup d'empathie et d'attachement.



L'intrigue ne manque pas d'action et d'aventure, ni de rebondissements. Les derniers combats sont époustouflants et impitoyables, d'autant qu'ils sont narrés de trois points de vue différents. L'autrice nous offre également deux retournements de situation, qui m'ont brisé le cœur. La toute fin et les dernières paroles de Sulyvahn qui terminent le tout dernier chapitre présagent un second tome du tonnerre (et sanglant !).



Le tout nous est raconté de manière fluide et très agréable, en alternant les points de vue de nos trois amis. C'est souvent violent et noir, mais sans jamais tomber dans l'épouvante ou le dégueu.



Je reproche juste un peu le fait que le monde dans lequel se déroulent les événements ne soit pas présenté un peu mieux au départ. En effet, il m'a manqué quelques éléments au commencement, qui m'auraient permis de mieux me représenter et comprendre ce monde envahi par les araignées. L'autrice a choisi de nous le révéler au fur et à mesure, elle finit donc par se rattraper, puisqu'on en comprend bien son "fonctionnement" quand on arrive à la fin.



Globalement, j'ai beaucoup aimé et ai passé un très bon moment de lecture. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions Scrineo qui, grâce à une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir ce premier volet en avant-première, premier volet d'un diptyque à la fois enchanteur et inquiétant.



Et pour répondre à la question qu'Aurélie Wellenstein pose à ses lecteurs dans ses remerciements : Oui on se retrouve en tome 2 ! J'ai été d'ailleurs ravie d'apprendre que ce dernier paraîtra en février prochain : (que) six mois à attendre !

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La Venise des Louves

Club N°56 : BD non sélectionnée

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C'est un one shot.



Ça se lit jusqu'au bout pour connaitre les raisons de ce mal.



Nolwen

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Beau graphisme, jolies couleurs, mais je ne suis pas rentré dans cette histoire.



Jean-François

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La baleine blanche des mers mortes

BD SCIENCE-FICTION / POST-APO.

Autant le dire tout de suite, cette BD est le préquel du roman d’Aurélie Wellenstein aux éditions Scrinéo intitulé "Les Mers Mortes", et elle se charge elle-même de heurs et malheurs de Bengale avant le Hollandais Volant.

Nul besoin d’avoir lu le livre pour lire la BD, tout l’univers du roman étant présenté dans les premières pages. Les graphismes d’Olivier Boiscommun sont très beaux et très réussis, véritable chaînon manquant entre le coolissime Adrien Floch pour les personnages et le dynamisme et l’immense Thierry Ségur pour les décors et l’ambiance.

Malgré un récit noir c’est un récit d’espoir, donc il souffre d’un arrière-goût voire même d’un goût de « trop peu ». C’est bien le seul défaut de qui m’apparaît comme le meilleur titre des éditions Drakoo.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Chevaux de foudre

J avais découvert la plume d Aurelie avec le roi des fauves que j avais beaucoup apprécié.

Chevaux de foudre est un roman qui s adresse à la jeunesse à partir de 9 ans. ( perso je redresserai la barre car certaines scènes me semblent difficiles).

Aurelie garde son style. J ai trouvé l histoire passionnante.

Cadre de la Rome Antique.

Alix se déplace avec son père lorsque tout bascule. l'orage éclate. Des fulgurs, des chevaux qui se chargent d électricité, débarquent poursuivis par des hommes qui veulent les attraper pour les mettre dans le cirque romain.

Des hommes sans pitié. Alix s interpose pour protéger un des fulgurs. Mais un des hommes assassine son père sous ses yeux. Alix comme le cheval deviennent des esclaves.

Alix se retrouve propulsée dans un monde d hommes. Elle a tout perdu mais est bien décidée à se sauver avec son cheval Ira. Marcus un autre esclave l aidera à tenir bon.

J ai adoré ce récit. Alix est un personnage attachant qui ne se laisse pas abattre et courageuse. Les chevaux de foudre m ont fait rêver.

Bel univers créé par Aurelie. Et rien de mièvre. Une juste dose de noirceur et de romantisme.
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Mers mortes

Quelle claque ! Ce roman envoûtant m’a tenue en haleine toute la nuit ! (Merci l’insomnie qui me permet parfois d’y voir du positif !) L’ayant lu d’une traite, je n’ai pas senti de longueurs, de répétitions ou d’ennui : tout s’est enchaîné rapidement dès les premières pages, ne laissant aucun temps mort à Oural, un jeune exorciste qui va être enlevé par des pirates. J’ai presque tout apprécié : l’ambiance, les protagonistes, la plume de l’auteure ainsi que le message écologique derrière la fiction.



L’univers post-apocalyptique est l’un des éléments qui m’a le plus conquise. De façon générale, j’apprécie les récits où la survie est l’une des principales occupations des personnages. Ces derniers ont un fonctionnement qui leur est propre et tentent toujours de faire face aux éléments, mais aussi aux Hommes qui sont parfois aussi dangereux que le reste… Ici, les premières pages se déroulent aux côtés d’Oural, de sa garde du corps Sélène et d’un groupe de rescapés. Avec eux, on découvrir notre monde ravagé par la sécheresse et le sable. L’eau est devenue une denrée rare, voire quasiment absente sur tout le globe. Le quotidien des survivants est malheureusement bouleversé par le cycle des marées hautes où des fantômes marins, avides de vengeance, attaquent les derniers bastions. Pour contrer ces flots démoniaques, il existe les exorcistes : des mages ayant des dons psychiques. Oural est l’un d’eux. Il est donc très précieux, car sans lui, la ville aurait été anéantie depuis bien longtemps… J’ai réellement apprécié l’idée de magie, de mers déchaînées et de Terre dévastée. Aurélie Wellenstein a su imaginer un ensemble captivant, dangereux et incroyable ! Jamais la nature et les animaux marins n’ont été aussi impressionnants… D’ailleurs, moi qui n’apprécie pas plus que ça les dauphins, ai été charmée par Trellia, un dauphin fantôme qui s’est pris d’affection pour Oural depuis son enfance.



Très vite, grâce à l’arrivée du capitaine Bengale et de son équipage, l’atmosphère du récit va basculer sur un mélange de piraterie et de roman d’Aventure. J’ai aimé ce cocktail, savourant ainsi chaque attaque navale, les razzias sur des camps de rescapés, les eaux remplies d’animaux en tous genres, … Et que dire de Bengale, ce personnage qui m’a fascinée ?! Au départ, son attitude m’a rappelé Negan (The Walking Dead) et Barbossa (Pirates des Caraïbes). Son sourire félin, son cynisme, sa puissance, sa franchise, sa façon de jouer avec le héros et son caractère ont rapidement su éveiller ma curiosité. La personnalité qu’il a ensuite développée au contact d’Oural m’a également beaucoup plu, si bien que je guettais avec impatience un dialogue entre les deux rivaux. Bengale est l’une des forces de cette histoire, balayant même la majorité de son équipage, pourtant intéressant ! C’est d’ailleurs l’un des petits regrets que j’ai eu : j’aurais adoré en savoir un peu plus ou voir davantage certains matelots qui ne font malheureusement pas le poids face au tandem principal !



L’intrigue apportera parfois son lot de révélations inattendues, notamment en ce qui concerne le secret du capitaine ou le but de ce dernier… Mais ce qui m’a le plus agréablement surprise est le dénouement. Ayant lu deux titres de l’auteure, je me doutais que l’on ne serait pas sur du happy-end et que certaines têtes tomberaient… ce qui me plaît ! Non pas que je sois sadique néanmoins, je trouve que cela ajoute de la crédibilité et de la noirceur à l’œuvre. Aurélie Wellenstein m’a habituée à des conclusions « coup de poing » et a su me satisfaire une fois encore ! Honnêtement, je n’étais pas loin du coup de cœur. Pour l’atteindre, j’aurais souhaité un peu plus de pages (trop dur de quitter ces personnages), une concrétisation de certaines relations ainsi que le développement plus important des personnages secondaires. En tout cas, c’est l’une des œuvres que je préfère de cette auteure talentueuse ! Si vous cherchez un roman post-apo’ avec de la magie, de la piraterie ainsi que des messages écologiques pointant du doigt l’irresponsabilité et la cruauté des hommes, celui-ci saura vous emporter. Alors, qu’attendez-vous pour hisser les voiles ?
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Le dieu oiseau

Waouh ! Je ne pensais pas en ouvrant le Dieu Oiseau lire un roman d'une telle intensité… J'ai tourné les pages à la vitesse de l'éclair, passionnée par la destinée de Faolan, le personnage principal, et intriguée par la tournure que les événements allaient prendre. Bilan : j'ai adoré ! On est dans de la littérature jeunesse made in France, de grande qualité, dans un genre qui pourrait s'apparenter à la fantasy. On ne sait pas vraiment où l'on est ni à quelle période. C'est un roman un peu hors du temps qui ne soucie pas d'ancrer ses événements dans des frontières bien déterminées. On ne sait pas non plus très bien si l'île a toujours fonctionné sur les mêmes principes, on ignore s'il y a eu un avant, un flou peut-être nécessaire si l'on considère que les personnages subissent leurs traditions sans perspective de changement. Ce n'est cependant pas le cas de Faolan qui espère bien pouvoir remettre les compteurs à zéro et prendre sa revanche sur le passé, mais il n'évoque jamais – pas plus que le narrateur donc – l'histoire de l'île. Faolan a assisté dix ans plus tôt au massacre de sa famille lors du « banquet ». Il ne faisait pas partie du clan vainqueur de la dernière compétition, clan qui a pu faire subir aux perdants les pires atrocités. On est à un niveau de violence assez élevé : le banquet autorise non seulement la réduction en esclavage et le meurtre, mais également le viol et l'anthropophagie. La violence est également présente dans les rapports humains et dans la psychologie des personnages. Certains font office de véritables monstres, d'autres sont habités par une souffrance qui peut compromettre toute chance de retrouver un jour ne serait-ce qu'une infime part de sérénité. C'est le cas de Faolan et c'est une belle réussite : loin d'être un personnage lisse, il est insaisissable, tour à tour exemplaire et détestable. Son parcours est passionnant, il prend la forme d'une compétition constituée de différentes étapes qui offrent à l'histoire beaucoup de dynamisme et de suspense. Honnêtement, j'en redemande, je vois bien qu'il y aura une suite, j'ai hâte !


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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