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Critiques de Hubert (1527)
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Peau d'Homme

"Observez moi de haut en bas

Vous n'en verrez pas deux comme ça

Mais prenez garde à ma beauté

Mon exquise ambiguïté."

Le plus beau du quartier, Carla Bruni.

La jolie Bianca est vierge et doit se marier avec Giovanni, suite à un mariage arrangé.



Pour pouvoir découvrir la Vie, avant d'être recluse dans sa nouvelle maison, sous la férule d'un époux, Bianca va revêtir une "peau d'homme", secret de famille transmis par les femmes...



Bianca devient ainsi Lorenzo et découvre cette peau rude, son odeur, différente de la douceur de sa peau de femme. Les poils du menton, les muscles des bras et celui qui se redresse si... vite!



Sur la margelle du puits, elle/il rencontre Giovanni qui... préfère les hommes! Il va tomber amoureux de Lorenzo...



C'est une étrange double vie, Lorenzo est l'amant comblé de son époux, mais Bianca est une femme délaissée et soumise aux conventions de la société.



Bianca va rechercher une solution, à cette impasse.

Au début, jeune femme innocente, puis se révélant forte et courageuse, Bianca va devoir revendiquer sa liberté de penser et sa liberté sexuelle, dans l'Italie de la... Renaissance.



Et se heurter à Fra Angelo, son propre frère intégriste religieux.

- "Voilà ce que je fais de ton voile!" S'écrit Bianca en piétinant l'étoffe.

C'est la BD Grand prix RTL, Prix Wolinski et Landerneau 2020...

"Sans contre façon, je suis un garçon." Mylène Farmer.
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Le Boiseleur, tome 1 : Les mains d'Ilian

Les Mains d'Illian est le premier tome de la série le Boiseleur écrit par Hubert et illustré et colorisé par Gaëlle Hersent.

L'ouvrage commence tel un conte : « En ces temps fort lointains habitait dans la ville de Solidor un jeune apprenti sculpteur du nom d'Illian. » et relate en effet l'histoire du jeune Illian.

En raison de l'aspect ingrat des volatiles locaux, les oiseaux qu'on trouvait à Solidor appartenant tous à la famille des griselottes, espèce endémique au plumage terne, et de plus, pratiquement aphones, ses habitants avaient développé une vraie passion pour les oiseaux exotiques et chaque maison se devait de comporter au moins une cage avec au moins un oiseau.

La fabrication de ces cages est assurée dans l'atelier de Maître Koppel. Mais bientôt c'est son apprenti qui apporte un surcroît de prospérité à son échoppe tant son talent et son habileté sont grands et le maître, tel Harpagon préfère compter ses pièces d'or , délégant à Illian la majorité des tâches de sculpture.

Écouter les oiseaux avait toujours été le bonheur et le réconfort d'Illian. Son patron étant très pingre, il ne gagnait que le gîte et le couvert en échange de son travail, aussi ne craignait-il pas de s'en acheter un. À défaut d'un vrai, ayant trouvé un rebut de bois tendre dans un coin de l'atelier, il décide de profiter de courts répits pour sculpter un petit rossignol. Surpris dans sa réalisation par son maître, il échappe à la colère de ce dernier grâce à l'arrivée de sa fille Flora qui s'extasie devant l'oiseau et à qui il lui ordonne de le donner. Cette dernière création de l'apprenti va contribuer à enrichir son maître, mais également engendrer des changements et des incidences sur la vie de la cité et celle d'Illian.

La couverture de cet album est à elle seule une oeuvre d'art tant elle est luxueuse.

Quand j'ai ouvert les premières pages, je me suis replongée en enfance pour mon plus grand bonheur. J'ai tout de suite été emportée dans un autre temps, dans un monde à part, tant par le récit que par les illustrations superbement colorées.

Cette aventure imaginaire, très distrayante réussit magistralement à mettre en opposition différentes valeurs.

Elle excelle à mettre en avant la beauté, la nature, l'art, l'innocence, la passion, les confrontant à la vanité, l'apparence ou l'excentricité.

Bien que ce roman graphique soit sensé se situer dans « des temps lointains », le matérialisme, les phénomènes de mode éphémères, les relations patron-employé, les inégalités sociales et la société de consommation dans toute sa splendeur, tous les thèmes qui y sont évoqués sont on ne peut plus d'actualité !

J'ai trouvé magnifique et très imaginatif ce titre de Boiseleur, contraction entre le bois et l'oiseleur.

Côté graphique, je suis vraiment admirative du travail de Gaëlle Hersent. Son trait réussit parfaitement à mettre en valeur les textes poétiques de Hubert. La mise en page est variée et toutes les pleine-pages, notamment celles représentant les rues sont absolument superbes, richement détaillées et les couleurs dans les tons cuivrés tout en douceur, en adéquation avec l'esprit du récit.

J'ai été émerveillée par cette magnifique double page quasi centrale où les oiseaux sculptés flamboyants, comme réels, prêts à s'envoler, côtoient les pièces d'or et une bourse pleine, mettant en scène l'art unique d'Illian parvenant à donner l'impression de vie à ses oiseaux et la rapacité de son maître.

Le Boiseleur, avec ce premier tome intitulé Les Mains d'Illian est une fable écologique imprégnée de poésie et aussi un conte social, sociétal qui porte en lui une force émotionnelle et philosophique puissante. Il m'a absolument conquise et ravie.

Que Babelio et Les éditions Soleil soient ici remerciés pour ce cadeau somptueux, cadeau accompagné du Tome 2 que je prends en main aussitôt...
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Le Boiseleur, tome 1 : Les mains d'Ilian

"Que restera-t-il sur la terre

Pour les enfants des temps nouveaux

C'est devenu un vrai mystère

Restera-t-il un chant d'oiseau?" Jean Ferrat.





Dans la presqu'île de Solidor, les habitants aimaient avoir un oiseau en cage, rien que pour égayer leur vie, "chaque bâtisse recelait alors au moins un trésor en son sein. Une petite boule de plumes colorées habitée d'un chant cristallin."





"Les mélodies complexes des oiseaux sélectionnés pour leurs chants, rivalisant de virtuosité, se mélangeaient aux accents plus rustiques choisies plutôt pour la beauté de leur ramage."

Seul, le jeune Illian n'avait pas assez d'argent pour en acheter un. L'apprenti fabriquait des cages, pour Maître Koppel.





Alors, il sculpta un oiseau dans un morceau de bois, un rebut.

"Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau

D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau

Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau,

D'aller plus haut oh oh oh."

Cet oiseau magnifique fut offert à Flora, la fille de son Maître, dont il était amoureux. Et la ville devint un enfer, plus personne ne voulut d'oiseaux en cage..





"Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux!"

Mais, tous désirèrent les oiseaux sculptés!

Ils ne risquaient pas de mourir, plus besoin d'acheter des graines...





Hélas, la mode des oiseaux passa, alors les gens les remplacèrent par celle des sauriens: lézards, geckos, iguanes et crocodiles qu'on promenait à travers la ville... L'âme d'Illian en fut meurtrie.





"Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage

avec une porte ouverte

Peindre ensuite

quelque chose de joli

quelque chose de simple

quelque chose de beau

quelque chose d'utile

pour l'oiseau." Jacques Prévert, Paroles.



Merci à Babelio et aux éditions Métamorphose.
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Ténébreuse, tome 1

Encore une histoire de Héros et de Princesse à délivrer?

"J'ai un mauvais pressentiment. Comme on dit, ce qui arrive à la faveur des ténèbres apporte rarement du bon."





En tant que chevalier errant, pour trouver une princesse, je suis passé moi aussi par des histoires se terminant mal, via "Darling, Meetic ou Elite rencontre".

Derrière leur joli minois, la "princesse à délivrer" cache parfois un ...monstre! ( Voir la ténèbreuse pieuvre Ursula sous les traits d'Ariel, la petite sirène...)





Arzhur est manipulé par 3 sorcières, ( comme dans Macbeth) pour pourfendre les monstres qui retiennent Islen...

« Pourquoi les as-tu tous tué ? Ils ne t'avaient rien fait ! Qu'attends-tu pour me tuer aussi ! » Hurle Islen. C'est toi le monstre!"





Islen est une princesse, mais elle s'est enfuie de chez ses parents. Les rats et les monstres sont ses compagnons et elle possède de mystérieux pouvoirs... Proches de la magie noire.





Arzhur va devoir s'allier à Islen, s'il veut la ramener saine et sauve! Des héros en quête de rédemption et cette question des droits des femmes dans la Fantasy, du droit à la différence, et de l'héritage familial (à cause d'une...Mélusine mi femme, mi-poisson)...





"Il est des réputations qui vous collent aux basques comme une mauvais odeur dont on ne peut se défaire."

Les 3 inquiétantes sorcières n'ont pas révélé tous leurs desseins, ainsi que le père d'Islen et la belle-mère .

Une ambiance sombre et pesante, les décors et les expressions des personnages sont magnifiques... La tragique disparition du scénariste Hubert ne laissera que 2 tomes, sur les 5 prévus?
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Peau d'Homme

Maintenant qu'elle a 18 ans, Bianca est en âge de se marier. Si l'heureux élu est jeune, à peine quelques années de plus qu'elle, plutôt joli garçon et riche marchand, il n'en reste pas moins que ce n'est guère l'élu de son cœur, le mariage ayant tout simplement été arrangé par leurs parents respectifs. Ses deux amies, Rubina et Agostina, la trouvent chanceuse d'épouser un homme tel que Giovanni, chacune comparant avec leur propre époux. Pourtant, la jeune femme déplore le fait de ne pouvoir connaître son futur promis avant le mariage. Une idée bien saugrenue pour sa mère qui a connu la même situation, et il est, évidemment, hors de question de tout annuler. Sa marraine, pour lui changer les idées, lui propose de venir quelques jours chez elle. C'est là qu'elle lui montre un objet fort rare, peut-être unique : une peau d'homme. L'aidant à l'enfiler, Bianca devient alors Lorenzo. Après avoir appris à marcher comme un homme et travaillé sa voix, Bianca, sous les traits de Lorenzo, s'en retourne en ville, bien décidée à faire plus ample connaissance avec Giovanni...



Bianca n'en a que faire des coutumes avant le mariage. Grâce à sa marraine, elle va pouvoir, déguisée en Lorenzo, faire plus ample connaissance avec son futur époux. Et elle ne sera pas au bout de ses surprises, aussi bien concernant Giovanni que la place de la femme, des homosexuels et de l'église dans la société en pleine Renaissance Italienne. Le regretté Hubert nous offre un album au scénario vraiment original qui donne à réfléchir justement sur l'(in)égalité homme/femme, sur ces hommes qui cachent leur véritable orientation sexuelle, la religion, les conventions sociales mais aussi sur l'amitié homme/femme. Un conte d'ailleurs tout à fait transposable à notre époque. Graphiquement, le trait épuré, un brin anguleux, et les couleurs rétro de Zanzim s'accordent parfaitement à ce récit.
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Le Boiseleur tome 2 : L'esprit d'atelier

"J'ai vu seulement un ange dans le marbre, et je l'ai ciselé jusqu'à le libérer". Michel-Ange.





"Le scénariste Hubert ( "Peau d'homme" et "Ténébreuse) avait étudié aux Beaux-Arts d'Angers. Même l'attraction des statues lui vient d'une anecdote de l'un de ses professeurs de sculpture... " ActuaBD.

Hubert n'avait pu finir les tomes 2 et 3 du "Le Boiseleur", Gaëlle Hersent lui rend hommage avec cet album.





Le jeune Illian a fait son malheur en sculptant des oiseaux magnifiques. Alors, les gens ont libéré leurs oiseaux en cage, en adoptant d'affreux lézards et crocodiles qu'ils promenaient à travers la ville. ( Tome 1)





Maître Tullio le cherche, afin de le recruter pour son atelier de sculpture.

"Dans le bois des arbres, Illian avait sculpté indéfiniment le même visage, le même corps, celui de Flora"(la fille de son maître Koppel.)





Pour parvenir à la célébrité et séduire Flora, Illian accepte de partir et de quitter Solidor , sa ville. Il va découvrir une nouvelle famille et un ennemi: Rowan, un jeune sculpteur jaloux de son talent ...

Merci à Babelio et aux éditions Métamorphose.
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Miss Pas Touche, tome 1 : La vierge du bordel

♫Par d'honorables assassins,

Je fais le don de ma paresse (x 2)

Quant à celui de mon destin,

Présent au futur incertain,

Modeste cadeau de mes restes,

Je le réserve à ma maîtresse (x 2)

La putain vierge au teint blafard

Qui, d'un clin d'oeil, reconduira,

Un soir de fièvre et de cauchemar,

Mon âme ivre au seuil du trépas. (x2)♫

-La Putain Vierge- Jacques Higelin - 1982 -

----♪---♫---🙈🙉🙊---♫---♪---

-----La vertu incarnée-----

La voilà, la Blanche qui fouine

--Prude aux ressources insoupçonnées--

Touchez pas la Blanche Catine

baise-lui le bout de sa chaussure

Touchez pas la Blanche morphine

Plutôt la mort que la souillure...

Se laisser butiner mais sauver l'essentiel

Et fuir la Marne, ses rives et ses guinguettes

Pour finir soubrette au bord'elles

Merci à Gilles Servat, Hubert et Kerascoët

Tous les trois Bretons

Vive la mouette et l'ajonc

Comment c'est Miss Pas Touche

et finir enceinte ni Touche !?

Qui que quoi qu'on soit ou qu'on fût

Conçoit qu'on soit ou qu'on fût confus ...🤐



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Monsieur désire ?

C’est sans aucune doute le meilleur titre du regretté Hubert que j’ai pu lire. Il s’agit de rentrer dans la société victorienne de la fin du XIXème siècle et de voir le rapport assez particulier qui se crée entre un Master et une servante presque écarlate.



Le maître est plutôt du genre jeune beau et riche libertin qui a déjà du vécu. Il faut dire que le pauvre a été soudoyé à l’âge de 13 ans. On se croirait dans « 50 nuances de Grey » mais transposé à l’ère de la reine Victoria qui n’est d’ailleurs pas très apprécié de notre principal protagoniste pour son côté prude.



La question est de savoir ce que désire Monsieur ? Il est vrai qu’il est très inconstant. Il émet simplement l’ordre que sa domestique préférée soit présente pour l’accueillir après ses soirées de beuveries pour le border dans son lit.



J’ai littéralement adoré car il y a une véritable liberté de ton avec des dialogues plus exquis les uns que les autres sans compter sur des situations plutôt cocasses. La domestique qui est particulièrement douée va très vite comprendre le problème psychologique et essayer de le résoudre à sa façon. Il faut dire qu’il y a comme une sorte de lien particulier qui se crée sans être charnel ou amical. C’est de l’ordre de l’écoute bienveillante mais dans une relation alambiquée.



On reste dans le domaine des maisons de domestiques qui répondent à une hiérarchie et des codes très particuliers. Certes, il s’agit de faire son travail mais également d’obtenir les bonnes grâces et les faveurs du maître des lieux. Notre héroïne va aller plus loin pour trouver également sa voie et surtout sa liberté loin des frasques de notre aristocrate.



Un mot sur le dessin pour souligner une certaine élégance dans l’esthétisme. Cela comme très bien à cette époque si particulière. Il faut dire que l’auteure Augustin Virginie m’avait déjà ébloui dans la série « Alim le tanneur ». C’est non seulement magnifique mais détaillé et coloré. Cette maîtrise graphique sert le scénario et surtout c’est très agréable à lire.



Bref, une BD hautement recommandable mais il ne faut pas être trop chaste. Et puis surtout, on trouvera une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.

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Peau d'Homme

Cette BD a été un bon divertissement, elle est pleine d'humour et de situations qui, vues sérieusement sont plutôt dramatiques, mais que les auteurs ont su rendre cocasses en ne les prenant pas trop au sérieux.



Alors, d'abord, la qualité graphique et les couleurs choisies portent parfaitement les images d'une histoire un peu délirante, le trait de crayon est fin et témoigne de délicatesse à bon escient, que ce soit dans les expressions des visages ou les scènes d'amour, plutôt d'après l'amour, entre homme et femme, homme et homme (enfin presque). Les décors ne sont pas en reste, les dessins reproduisant très bien les bâtiments de l'époque, le mobilier, les jardins, la nature.



Et l'histoire, elle est plutôt décalée, mais finalement pas autant qu'il pourrait paraître, car elle décrit bien la condition, souvent consentie, de la femme, celle de l'homme et surtout celle de la relation sentimentale entre une vraie femme et un homosexuel contraint au mariage. Finalement, ils vont s'aimer, à leur manière, et le dénouement plutôt en happy end traduit bien l'idée générale positive malgré tout de cette histoire.



Un mauvais point pour un moinillon quasi-inquisiteur qui, hélas, me fait penser à certains membres du clergé actuel, complètement hors de l'humain et du message évangélique.
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Le Boiseleur tome 2 : L'esprit d'atelier

J'étais tellement enthousiaste après la lecture du tome 1 que j'ai aussitôt enchaîné avec le second.

Cette fois, nous ne sommes plus à Solidor mais dans la prestigieuse cité de Bélizonde, cité dirigée par des artistes, où vit un couple de grands maîtres sculpteurs Zénia etTullio Hamzari. Ayant eu en main un des oiseaux sculpté par Illian, Tullio n'hésite pas à s'embarquer pour un périlleux voyage vers Solidor à l'autre bout du monde, espérant ramener ce sculpteur d'oiseaux et lui faire intégrer le prestigieux atelier. Lui et sa femme espèrent en effet, secrètement, pouvoir sauver leur enseignement, leur savoir-faire…

Il retrouve Illian et réussit à le convaincre de le suivre, lui faisant valoir que s'il devient quelqu'un, il pourra enfin prétendre à la main de Flora, la fille de son ancien maître.

Après avoir apprivoisé la glaise, Illian devra apprendre la pierre, marbre, calcaire, albâtre…

Parviendra-t-il lors du duel avec l'élève de l'autre école à s'imposer ? Rien n'est joué.

Si l'art est toujours aussi présent et sublimement mis en valeur, d'autres thèmes sont abordés tel que l'exil, la nostalgie, la solitude, la jalousie mais aussi la quête de reconnaissance, le désir de se surpasser.

En imaginant le personnage de Zénia, sculptrice aux côtés de son mari Tullio, le talentueux scénariste qu'était Hubert fait une allusion directe à la marginalisation et au peu de considération octroyé aux femmes artistes, jusqu'à peu.

J'ai trouvé originale, astucieuse et poétique l'idée que propose le père à son fils Illian, lorsque celui-ci est enfin décidé à partir et ne sait comment envoyer un message à Flora, ne sachant pas écrire. Il lui conseille ceci : « Utilise ton propre langage ; sculpte-le ! »

J'ai trouvé tout aussi magnifique la couverture de ce tome 2 de même que j'ai été conquise par ces pleines et double-pages absolument réussies. Ce qui m'a également frappée c'est la totale adéquation entre le texte et le dessin, notamment entre la description et la représentation de l'oeuvre finale d'Illian « Figée dans la douleur comme un arbre frappé par la foudre ». J'ai ressenti au plus profond de moi l'émotion dégagée par cette statue alors que je n'avais qu'un dessin devant les yeux, mais un dessin tellement évocateur…

Un troisième tome intitulé « L'oeil de Flora » aurait dû voir le jour, les grandes lignes du récit avaient été esquissées avec Hubert mais le destin en a décidé autrement. À sa disparition, Gaëlle Hersent, pour lui rendre hommage, a eu envie d'accompagner les personnages qu'ils avaient créés et de conter avec l'aide de Fabien Vehlmann un pan de l'histoire de Flora. Cet ultime opus se termine donc avec l'épilogue « L'oeil de Flora ».

Si vous aimez l'art, l'esprit, la poésie mais aussi les aventures, et si vous aimez tenir entre les mains un bel objet, ce diptyque s'adresse à vous. Il peut être un beau cadeau à offrir ou à s'offrir !

Je remercie encore Babelio et les éditions Soleil pour cette découverte qui m'a enchantée !

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La Sirène des Pompiers

Jolie bande dessinée dont la très belle qualité des planches surclasse l'histoire pourtant tirée d'une idée originale, celle d'une sirène de Bretagne ayant remonté la Seine car elle voulait voir Paris, pour finalement devenir le modèle et la maîtresse d'un peintre, Gustave Gélinet.



Celui-ci est aux prises avec un critique d'art qui l'humilie, la gentille sirène va le prendre en charge, à sa manière, permettant à Gustave de laisser librement éclater son talent en peignant des sirènes. Ses modèles sont des petites bourgeoises qui veulent un tableau d'elle-même les représentant en sirènes, même si elles n'ont pas forcément le corps qui s'harmonise avec la queue.



Pour ma part, j'ai surtout apprécié les faits et gestes de la sirène dans la vie parisienne de la fin du XIXe siècle, particulièrement ses relations avec son employée de maison, bretonne comme elle.



Gustave Gélinet n'est pas un personnage très attachant, ni finalement un grand artiste puisqu'il ne parvient à peindre que des sirènes, il est vrai assez esthétiques.



Il reste de belles couleurs, de beaux dessins de Paris, sur les quais de Seine aussi bien que dans les égouts, donc un bon petit moment en compagnie d'une sirène qui ne sait pas chanter mais capable de partir à la conquête du monde.
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Ténébreuse, tome 1

« Alors là, je dis bravo. On se retrouve sans or, et avec une princesse sur les bras. »

L'histoire, moyenâgeuse à souhait, est tragique, sanglante, mais le ton, à l'image de cette réplique à un petit côté primesautier plutôt agréable.

Un chevalier déchu, méprisé de toute sa corporation et renié par sa famille, se voit proposer par trois vieilles harpies déguenillées un étrange contrat. D'emblée, il se méfie des trois mégères, mais l'appât du gain et une certaine insouciance font tomber ses dernières réticences.

Dans un sombre château, une princesse de sang royal est retenue prisonnière par quelques monstres sans grande envergure, du moins aux dires des trois pouilleuses. Notre chevalier est engagé pour la délivrer et la ramener à son père éploré.

En cette période sombre, rien de plus banal pour un chevalier, même déchu, que d'aller délivrer une princesse en détresse, n'est-il pas ?

Mais les dés, comme vous pouvez vous en douter, étaient pipés. Les trois infames marâtres, plus malignes que des fouines, avaient en tête bien d’autres projets, car la mère de notre belle et jolie princesse ressemble furieusement à l’inquiétante et troublante fée Mélusine.

Notre chevalier déchu, dont l’imagination ne va pas plus loin que le bout de son épée, n’a rien vu venir. Il se rendra compte, mais un peu tard, que la fragile princesse détient d’étranges et puissants pouvoirs qui ne viennent pas d’ici-bas. Comme quoi, il faut toujours se méfier de ce qui arrive à la faveur des ténèbres.

Des dessins sombres et lumineux à la fois. Des couleurs noires, rouges et d'un beau pastel. Une végétation luxuriante, une forêt profonde avec ses arbres vénérables….

Superbe et grandiose BD. Un vrai plaisir de lecture.

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Peau d'Homme

Je vais sans doute aller a contre courant.

Parce que je n'ai pas vraiment adhéré aux graphismes, même si ils sont simples et épurés. Je préfère les dessins plus classiques.



Néanmoins, je dois reconnaître qu'ils correspondent parfaitement au scénario.



J'ai apprécié dans l'ensemble cette bd , sans être vraiment emportée.

Le pitch de départ présageait du bon, mais j'avoue que je n'ai pas complétement adhéré au parti pris des auteurs.

L'idée ce cette peau d'homme qui permet a une jeune pucelle de se mettre dans la peau d'un homme est très originale, mais me laisse perplexe quand a l'utilisation qu'elle en fait.



Néanmoins cette Bd est assez réussie par les messages qu'elle essaie de faire passer. Le manque de tolérance du clergé, la place des femmes dans la société, le rejet de l'homosexualité, etc...



Donc je sors contente de cette lecture, sans pour autant avoir été entièrement conquise.

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Peau d'Homme

Je ne vais pas me joindre au concert de louanges adressées à « Peau d’homme ». Je vais peut-être même être une des rares voix dissonantes dans ce cortège de dithyrambes. Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé « Peau d’homme », je lui reconnais d’évidentes et indéniables qualités, mais je n’ai pas été emballée.



Sur le plan graphique, « Peau d’homme » est une totale réussite. Visuellement tout est splendide, le trait simple et direct, les couleurs éclatantes, la composition des cases, Zanzim produit un travail remarquable et j’ai très envie de m’intéresser à ses autres ouvrages.

J’ai trouvé l’argument de départ assez génial, vraiment bien trouvé. Cette idée d’une jeune femme qui revêt une peau d’homme et peut ainsi vivre un peu dans la peau d’un garçon était un point de départ qui m’enthousiasmait vraiment. Mais, la suite du scénario m’a déçue. L’intrigue est bien construite et bien menée, je le reconnais sans peine. Je ne me suis pas ennuyée, le rythme est enlevé, c’est parfois drôle. Malgré tout ça, je n’ai jamais été immergée dans le récit, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. En fait, j’aurais voulu que « Peau d’homme » raconte une autre histoire que celle-là, une histoire qui m’aurait plus parlé. Je m’étais pourtant projetée dans l’argument de départ. Quelle femme ne s’est pas un jour demandé « que ressent un homme lorsqu’il fait l’amour ? ». Quelle femme n’a pas imaginé « et si j’étais un homme le temps d’une journée, que ferais-je ? ». Peut-être est-ce parce je suis une des rares à s’être posé ces questions que j’ai été déçue par le traitement de « Peau d’homme ». A la question « que ferais-je si je passais une journée dans la peau d’un homme ? », au-delà bien évidemment de la découverte du plaisir masculin, ce qui m’intéresserait ce serait de me confronter en tant qu’homme à un regard féminin, de poser un regard masculin sur le féminin, en gros d’explorer l’altérité homme / femme autrement. Ce n’est pas du tout la voie choisie par Hubert. Ce qu’il choisit de raconter est sans doute très personnel et plutôt intéressant en soi mais je me suis sentie exclue de cet univers qui est finalement extrêmement masculin.



« Peau d’homme » est une B.D intéressante à plus d’un titre mais je n’ai pas été vraiment séduite malgré des qualités narratives certaines. Par contre, j’ai été charmée par le travail de Zanzim dont je compte bien poursuivre la découverte.



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Peau d'Homme

"Peau d'homme" est un roman graphique dont les événements se déroulent en Italie, pendant la Renaissance, et qui met en scène Bianca, jeune fille de dix-huit ans sur le point de se marier. Issue d'une "bonne famille", elle est promise à Giovanni, le mariage ayant été arrangé et négocié par les deux familles concernées. Parce qu'elle regrette de ne pas pouvoir connaître son fiancé avant le jour dit, sa marraine lui révèle le secret qui unit toutes les femmes de la famille : elles possèdent une peau d'homme, qu'elles ont appelée Lorenzo et qu'elles ont revêtue tour à tour pendant leurs jeunes années. Bianca, à son tour, peut désormais se faire passer pour un homme et ainsi faire la connaissance de son futur mari dans son "milieu naturel". Mais au-delà du fait qu'elle apprendra que ce dernier est homosexuel, elle se rendra compte de la place réelle des femmes dans ce monde d'hommes. Qu'elle soit dans sa peau de femme ou dans celle de Lorenzo, Bianca s'émancipe, s'insurge, se rebelle...



Plusieurs sujets forts sont abordés sous divers angles, et notamment la condition de la femme, l'homosexualité et le fanatisme religieux. Ils sont traités par le biais de personnages aussi différents les uns que les autres, nous offrant de ce fait une vue d'ensemble. Les femmes, par exemple, sont tantôt un objet ou une marchandise (point de vue du père), tantôt un être inférieur qui n'éprouve aucun désir (point de vue du mari), tantôt un démon en jupon responsable de la débauche des hommes (point de vue religieux) ; mais elles sont aussi des femmes qui ont un corps et des idées qu'elles assument et dont elles sont fières, capables de s'affirmer et d'user de représailles dans ce monde d'hommes qui les brident. Il en est de même des homosexuels, ou plutôt des invertis comme ils sont appelés ici, obligés de se cacher, de jouer les "mâles" au grand jour, et pas mieux traités que les femmes.



On observe donc Bianca évoluer dans cette atmosphère quelque peu misogyne et intolérante, dont le fanatisme religieux est une véritable contagion, porté qui plus est par la voix d'Angelo, le frère même de Bianca. Au fur et à mesure que Bianca ouvre les yeux sur tout ce qui l'entoure, Angelo se fait de plus en plus dur envers ses sujets, qui pourtant sont de plus en nombreux. Les femmes en prennent pour leur grade, responsables de tout aux yeux de "Dieu", il en va de même pour les invertis et toutes les autres personnes qui ne rentrent pas dans le moule. Tous les citoyens "modèles" s'insurgent contre eux. Mais quand Angelo va trop loin, qu'il défend aux hommes de tromper leur femme ou de la battre, la tendance tourne enfin, il est temps d'envoyer Angelo vers une nouvelle sainte mission, celle de relever un vieux monastère, tout là-bas au fin fond de la montagne...



Évidemment, nous sommes au temps de la Renaissance, soit quelque part entre le XIVe et le XVIe siècles, et bien des progrès dans les mœurs étaient encore à accomplir à cette époque. Mais Hubert et Zanzim mettent tout de même le doigt sur des sujets encore d'actualité, et c'est certainement voulu, et c'est pour moi ce qui fait le point fort de leur histoire. La plupart des coups de gueule de Bianca sont encore à conjuguer au présent, et malheureusement certaines réflexions phallocrates et homophobes également.



Mais le ton donné, tantôt grave et colérique, tantôt sarcastique et ridicule, nous offre une lecture haute en couleur. C'est, certes quelque peu révoltant, mais également très jouissif. Les pages se tournent toutes seules. On s'attache aux personnages ou on aime à les détester. L'histoire est menée tambour battant. Un vrai régal !



Mon seul bémol vient des dessins, et plus exactement de la physionomie des personnages que j'ai trouvés peu travaillés, ou plutôt "déformés", avec des yeux trop grands, des nez trop longs ou quasiment inexistants, ou encore des expressions trop exagérées, ne les mettant pas en valeur. Je n'ai en revanche rien à dire quant à la représentation des décors, mobiliers, tenues et autres, quant aux couleurs choisies et aux traits simples des dessins, formant un tout représentatif du contexte de l'époque.



"Peau d'homme" était dans ma liste d'envies depuis déjà un certain temps, et ça fait un moment que j'attends qu'il soit disponible à la bibliothèque. Mais ça valait la peine d'attendre, je comprends le succès qui lui tourne autour et les nombreux prix reçus.

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Peau d'Homme

Je lis très peu de bande dessinée, mais qu'est-ce que celle-ci m'a plu ! J'ai été attirée par les dessins et les thèmes évoqués.



Il s'agit de l'histoire de Bianca ; jeune fille, vivant au temps de la Renaissance, devant se marier avec un certain Giovanni contre leurs grés à tous les deux. Elle ne souhaite pas épouser quelqu'un qu'elle ne connait pas. Sa tante lui fait découvrir alors le secret de leur famille : une peau d'homme. Bianca devient alors un homme afin de découvrir son futur époux et... tout ne se passe pas comme elle l'avait imaginé. Ils tombent amoureux, mais Bianca étant sous sa peau d'homme.



Cette bande dessinée exploite de nombreux sujets importants : l'homosexualité, le féminisme, la liberté, le fanatisme religieux, le mariage arrangé et j'en oublie.



Les dessins sont superbes et l'histoire captivante !



J'ai mis 4,5/5 uniquement car



Cette bande-dessinée se lit rapidement. Je l'ai lu en 1h/1h30.
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Ténébreuse, tome 1

Arzhur est un chevalier déchu. Une nuit après une grosse beuverie, il se voit offrir par trois mystérieuses vieilles femmes, le pacte dont rêvent tous les mercenaires : retrouver honneur et richesse en délivrant une belle princesse retenue captive dans les ruines d'un château abandonné. Marché conclu. Quel obstacle attend Arzhu durant son sauvetage ??

Ce roman graphique semble suivre la trame classique du chevalier partant secourir sa princesse. Mais elle est parsemée de petites surprises. Même l’ambiance graphique qui s’y dégage va dans ce sens : classique, mais expressive.

Les personnages sont attachants et singuliers surtout Islen cette princesse avec du caractère.

J'ai passé un agréable moment en lisant cette bande dessinée, j’attends de lire la suite pour voir là où cela va nous mener..

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Peau d'Homme

Le roman graphique « Peau d’homme » dénonce la condition de la femme, le machisme et le poids de la religion sous la forme d’un conte philosophique truculent et rythmé en diable et j’ai tout de suite été séduite par cette fable pas très morale et haute en couleur.



Comme dans tout conte, il y a une marraine. Celle, très pragmatique, de cette histoire offre à sa nièce Bianca une peau d’homme qui doit lui permettre de connaitre Giovanni, son futur époux avant le mariage.

Nous sommes en Italie à l’époque de la renaissance et à cette époque, les filles épousaient le parti choisi par leurs parents sans le connaitre avant les noces. Bianca est une jeune fille rebelle et qui n’a pas la langue dans sa poche. Elle va mettre à profit ce travestissement plus vrai que nature pour approcher son promis et le monde des hommes interdit aux femmes, sauf les ribaudes méprisées par tous. Devenue Lorenzo, la délurée Bianca va découvrir la liberté permise aux seuls hommes et l’amour. Mais dès qu’elle retrouve son apparence de Bianca, la belle doit faire face à la misogynie de l’époque et au pouvoir des religieux. Le plus fanatique d’entre eux est Fra Angelo, le propre frère de notre héroïne, et il ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il décide de s’attaquer à la malignité des femmes, la fourberie des invertis et le vice des amants adultères. Ce sont les femmes et les homosexuels qui sont les victimes de ces nouvelles lois édictées pour extirper le vice de la ville.

La rébellion et les revendications de Bianca sont très contemporaines et nombre des situations décrites font référence à notre monde actuel.

Sans dévoiler la suite de l’histoire, je dirai que l’on s’amuse beaucoup à suivre les péripéties de la pétulante Bianca. Derrière le conte plein de facéties et d’humour, il y a un vrai questionnement sur les relations hommes femmes dans une société régie par la religion, sur la violence à l’encontre des homosexuels et la représentation de la nudité.



L’histoire ne serait pas aussi captivante sans le dessin de Zanzim. Finesse du trait, douceur des couleurs pour des portraits ou des vues d’ensemble qui viennent étayer le propos avec talent et élégance. Un vrai plaisir visuel.



J’ai beaucoup aimé ce conte initiatique, j’ai ri et j’ai aussi grincé des dents en constatant combien il y a encore à faire au sujet de la condition des femmes, le regard sur l’homosexualité et la libération des mœurs.

Un roman graphique à ne pas rater





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Ténébreuse, tome 2

Si le premier tome m'avait séduit avec ses codes du médiéval fantasy, cette seconde partie qui clos ce conte m'a littéralement scotché. Au début, c'est léger et enchanteur mais cela vire vers un récit presque apocalyptique avec une certaine noirceur.



Mais quelle fin absolument puissante et magnifique ! Il est vrai que cela devient une histoire d'amour qui sort des sentiers battus entre une princesse monstre capable des pires destructions et un chevalier déchu en proie au déshonneur.



Il faudra tout le courage d'Arzhur pour démontrer qu'on peut sortir quelque chose de bon dans ce qui est perçu comme mauvais. Il faut dire qu'une puissante entité a prit possession du corps de sa douce aimée. Il s'agit de lutter contre ses démons intérieurs pour retrouver la liberté de choix et celle d'aimer malgré tout.



Ce titre est bien plus qu'une ode à la rédemption. Il est vrai que sa conclusion est totalement bouleversante à l'image de la mort brutal du scénariste Hubert qui délivre là une œuvre testament. Comment peut-on défier la mort ? C'est une question qui reste en suspend.



Le dessin de Mallié avec son trait précis et dynamique parvient à sublimer ce récit à des niveaux rarement atteint. Le plaisir de lecture est décuplé grâce à cette maîtrise du graphisme qui restitue une ambiance de magie noire. Certes, c'est sombre mais c'est beau. On ne peut s'empêcher de penser à la quête de l'oiseau du temps mais en version plus moderne.



C'est un diptyque que je recommande chaudement. Je qualifie cette BD de surprenante. Attention, elle peut devenir culte.
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Le Boiseleur, tome 1 : Les mains d'Ilian

Merci à Babelio et aux Editions Soleil pour cette masse critique privilégiée qui, pour la première fois, m'a attribué une très belle bande dessinée.



Dans ce conte artistique et philosophique, c'est d'abord la qualité graphique qui saute à l'oeil dès l'ouverture du carton. La première de couverture donne le ton du contenu de ce bel album où les dessins sont époustouflants par tous les détails qu'ils présentent aussi bien dans les planches en pleine page que dans les plus petites.



Ce premier tome intitulé Les mains d'Illian fait référence à un jeune apprenti sculpteur, au talent avéré, exploité par son maître qui s'enrichit sur son dos. Il sculpte des oiseaux qui font l'admiration de tous les habitants de la ville qui en possèdent et qui veulent donc une sculpture du leur.



Le talent d'Illian va donc les satisfaire, continuer d'enrichir son maître sans qu'il se rende compte que les oiseaux ont disparu de la ville remplacés par ses sculptures. Illian voit aussi le changement des modes, les oiseaux étant remplacés par des reptiles.



Ainsi s'ouvre la réflexion sur la vanité des choses, vanité de la création artistique, vanité des objets, vanité des modes. Illian ressent une sentimentalité à l'égard de la fille de son maître qui, elle, n'a pas changé et a conservé l'oiseau qu'il lui avait sculpté.



A partir de là, on peut laisser aller sa propre interprétation de l'histoire, facilitée par les très nombreuses planches sans dialogues ni texte. A propos du texte narratif, on peut apprécier les caractères italiques, soignés, comme toute cette belle oeuvre.



Merci Babelio pour cette belle découverte à poursuivre avec le deuxième tome offert également.
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