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La belle endormie

"Scarred for life, no compensation,

private investigations..."

(Dire Straits)



Pendant les vacances j'ai commencé un polar nordique.

A priori, le froid, la noirceur et la dépression ambiante due au manque de vitamine d'me semblaient être une excellent antidote au lénifiant farniente caniculaire.

Un polar polaire standard, prenant, rien à redire... et pourtant, j'ai fini par le balancer dans un buisson de lavande. Ceci précisément au moment où une certaine vieille dame punit une jeune fille en lui coupant les pieds au-dessus des chevilles. le roman (certains vont peut-être le reconnaître) commence d'ailleurs par un enlèvement particulièrement brutal d'un enfant. Rien à voir avec une quelconque "sensibilité" de lectrice ; j'étais plutôt prise par une sorte de lassitude, et ça m'a mis aussi un peu en colère.

Il se peut que les lecteurs affectionnent les histoires glauques pleines de douleur, de peur et d'enfants terrifiés. Il est peut-être tout aussi naturel d'inventer des scénarios de plus en plus choquants et effroyables, car la réalité devient elle-même de plus en plus choquante et effroyable.

Mais ce n'était pas le premier livre que j'ai abandonné pour ces raisons, et probablement pas le dernier. La littérature policière n'est pas obligatoirement un concours d'atrocités (ou si ?), et (les parodies à part) la violence gratuite n'a jamais été ma tasse de thé.



Je songe avec nostalgie à l'époque où on appelait certains romans américains "the hard-boiled school". Ces guillemets sont intentionnels : du point de vue des polars actuels, ces livres paraissent maintenant à peu près aussi "durs" que Tom et Jerry. Ils sont "durs" de façon... je cherche l'expression adéquate, et il ne me vient que "adorablement rétro". Une paire de claques, quelques invectives, une cigarette et une rasade de whisky... aucun sadique traumatisé à qui on a détruit le bonhomme de neige dans son enfance, et qui va attendre trente ans pour se venger en massacrant tous ses copains de primaire. "Vous avez renversé mon chien ? Je tuerai toute votre famille selon l'archaïque rituel varègue, et je vous la livrerai en kit comme une commode BJÖRKSNÄS de chez Ikea. Et la moitié de Stockholm avec, pour semer de faux indices."



Alors oui, je l'avoue : j'aime les polars désuets. J'aime Sherlock Holmes et Hercule Poirot (surtout celui incarné par David Suchet) ; j'aime Chandler, Hammett, Rex Stout, Stanley Gardner... et aussi Ross Macdonald, que j'ai ressorti par la suite de la bibliothèque paternelle.

"La belle endormie" date de 1973 et le nostalgique retour dans le passé (que je n'ai même pas personnellement connu) y est vraiment représenté sous tous les aspects.

On revient à l'époque où on fumait partout et tout le temps ; j'avais l'impression que même les pages du roman sont imprégnées par l'odeur de la clope. le sexe y est décrit si pudiquement qu'on le remarque à peine. Peu de gens possèdent un téléphone. Les meurtres y sont tous commis - comment dire ? - normalement, à l'ancienne ? Aucun rite bestial, seulement une balle dans la tête, arroser d'essence, mettre le feu... et voilà le travail !

Le vocabulaire est parfois tout aussi suranné ; les jeunes ne domptent pas les vagues sur une planche de surf, mais sur des "skis de ressac", et je trouverais bien d'autres curiosités linguistiques, que je mettrais plutôt sur le compte de la traduction.

J'ai un peu ironisé, mais ces vieux polars valent toujours le coup. Ils ne sont pas ennuyeux, l'intrigue est d'habitude très adroitement ficelée et l'atmosphère tendue jusqu'à la dernière page. Puis - fait non négligeable - ils sont vraiment dépaysants, en nous faisant momentanément oublier notre monde chaotique avec toutes ses possibles et impossibles améliorations technologiques.



Lew Archer est à l'image de cette vieille école des "durs à cuire". Un ex-flic devenu privé, confronté pendant ses enquêtes à la cruauté et à l'injustice du monde, contre lesquelles il se cuirasse par l'alcool, les cigarettes et l'absolu cynisme qui frôle parfois le nihilisme.

Le livre commence par un conduit saboté et une fuite de pétrole dans la mer (inspiré par le fait divers de Santa Barbara Oil Spill de 1969, qui a profondément marqué l'auteur) et par la brève rencontre d'Archer avec Laurel, fille de la richissime famille Lennox qui possède ladite plateforme pétrolière. Laurel va ensuite disparaître, et le détective, pour la seule raison qu'il fut le dernier à lui parler, décide de la retrouver. le cas d'un possible enlèvement, en apparence assez simple, va se transformer peu à peu en démêlage d'un hallucinant enchevêtrement d'anciens secrets, dont certains datent encore de la Seconde Guerre mondiale.

L'intrigue rappelle un peu Agatha Christie, dans le sens que le coupable pourrait être n'importe qui... personne n'est tout à fait innocent, tout le monde a ses secrets... et aussi un mobile ! Mais contrairement aux "meurtres de salon" d'Agatha, le dénouement n'est pas triomphant : c'est un triste point final derrière une histoire qui a ébranlé tous les protagonistes en faisant émerger un passé aussi sale que cette marée noire. Il n'est pas difficile de ressentir la compassion de l'auteur avec ses personnages éprouvés, et de temps en temps on voit presque perler une larme, aussitôt virilement essuyée par une main calleuse et velue.



Ce n'était peut-être pas le meilleur Macdonald que j'ai lu (si je le compare, par exemple, avec "Le Sang aux tempes"), mais c'étaient de belles retrouvailles avec un auteur délaissé depuis longtemps. D'où ma légère tristesse au moment des adieux avec Archer, diplomatiquement prolongés par la rédaction de ce billet... 4/5
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Cible mouvante (Il est passé par ici )

Paru en 1949, Cible mouvante marque la première apparition du détective privé Lew Archer, figure emblématique du roman noir américain, qui enquête sur la disparition de Ralph Sampson, un riche homme d’affaires ayant fait fortune dans le pétrole. Fortement imbibé, il a faussé compagnie la veille à son pilote alors qu’ils venaient d’atterrir à l’aérodrome de Burbanks. C’est sa femme qui l’a contacté, inquiète des excès financiers que Sampson tend à faire lorsqu’il a trop bu. L’homme est-il parti de son plein gré ou a-t-il été victime d’un enlèvement ? C’est ce qu’Archer doit découvrir. Captivante et sans temps morts, l’intrigue se déploie, et c’est ce que j’ai peut-être le plus apprécié, de façon cinématographique, et ce dès la première page, à travers un décor californien d’après-guerre bien campé ainsi que des dialogues vifs et amusants à suivre, en grande partie grâce à la personnalité d’Archer, un être ironique voire cynique, doté de son propre code moral, et qui n’hésite pas à se jeter dans la mêlée quitte à recevoir des coups. Les personnages, pour la plupart égoïstes, amers, profiteurs et désabusés, jouent bien leurs rôles de « méchants », tout en étant complexes et porteurs d’un véritable propos sur la société dans laquelle ils évoluent. Un roman très noir, un brin suranné, qui me donne définitivement envie de poursuivre la série.
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Noyade en eau douce (Cadavre en haut douce)



Noyade en eau douce.

Ross MACDONALD



Maude Slocum, riche héritière, fait appel à Lew Archer lorsqu’elle reçoit une lettre anonyme qui risque de faire basculer sa vie puisqu’il s’agit de son adultère.

Fidèle à sa façon d’enquêter, Archer décide de s’inviter à la petite sauterie organisée en grande pompe dans la propriété familiale.

Mais la soirée va tourner court quand la belle-mère de Maude est retrouvée noyée dans la piscine.

À qui profite le crime ? Ou l’accident ?

Les Archer compte bien trouver.

Toujours prêt pour la castagne, un brin désinvolte et fataliste, j’aime beaucoup le personnage de Lew.

Le personnage de Cathy (la fille de Maude) est assez dérangeante mais c’est un élément clé de l’histoire.

Cette enquête est très bien amenée et l’aboutissement très réussi !

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L'affaire Galton

Roman obtenu grâce à une bourse aux livres en 2022. il m’a été pioché pour Janvier 2023 par Chabe37 (désolée du retard). 2nde lecture de cet auteur que j’avais découvert avec le 3ème tome de cette série.



Il m’aura fallu du temps pour le lire, n’ayant plus de concentration pour la lecture papier, il m’a donc servi de livre de chevet pendant un mois. L’enquête d’Archer a su me tenir en haleine tout du long. Celui-ci doit partir à la recherche d’un homme disparu et/ou de sa descendance pour une grand-mère fortunée, proche de la tombe et voulant renouer le contact. Archer flaire l’embrouille quand un héritier refait surface subitement. Le détective va en prendre pour son grade à cause de la mafia locale. Qui est ce beau jeune homme ? Pourquoi certains ont des doutes et d’autres non ? La fin de ce roman m’a déconcertée. Dans les 50 dernières pages, l’enquête est résolue et bouclée grâce à un coup de chance. Plutôt abrupte et bâclée à mon goût, surtout quand on se retrouve avec des erreurs de traduction et de situations. D’ailleurs, je suis un peu restée sur ma faim car on n’a pas de réelle fin à cette histoire.



Comme vous l’aurez compris, malgré une enquête intéressante, la fin m’a beaucoup déçue. J’espère que les autres dans ma pal seront mieux que cet opus. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis. Pour ma part, dès que je peux, je lirai la suite de cette série.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'affaire Galton

Un très bon Lew Archer qui scrute la face cachée de la bonne société américaine. 50 dollars par jour cela m'apparait assez mal payer...

Résumons l’intrigue, Archer est contactée par un avocat pour une affaire délicate : travailler pour une dame âgée et richissime dont le fils a disparu il y a vingt-deux ans

Meurtre et machination…

Un modèle d’intrigue. Une merveille de roman noir. Excellemment traduit par Jacques Mailhos.

Ross MacDonald est un remarquable écrivain, admiré par James Crumley, Pierre Lemaître, James Ellroy.

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