Fellagha est le nom donné aux maquisards algériens pendant la guerre d’Algérie.
De l'insouciance de cette enfance qui baignait dans un esprit d'amitié, de camaraderie et de fraternité malgré une injustice sociale avérée à l’égard des autochtones jusqu’au jour ou la guerre les divise
Affrontement des idées et des armes entre ceux-là mêmes qui étaient, quelques années plutôt, dans leur habit d'enfants, unis comme les doigts d'une même main.
Le héros du roman relate les atrocités de cette guerre parsemée de combats, d’attentats, d’assassinats qui fera que, des amis d’enfance d'hier, se trouvent face à face, fusils à la main, n’ayant, comme seule alternative, que d'appuyer sur la gâchette.
S’entremêlent l’amour juvénile, l’amitié indéfectible, mais aussi l’humiliation, la haine, la vengeance et un peu de sagesse de quelques-uns, espérant concilier deux communautés meurtries, les uns pour recouvrer leur indépendance, les autres pour vivre sur la terre qui les a vus naître eux et leurs aïeux pour peu qu’ils renoncent à l’injustice du passé.
Un autre combat, sans armes cette fois-ci, celui de la jeune Madeleine pieds-noirs et Kamel l’autochtone, un amour indéfectible malgré la tragique guerre, les embûches et les préjugés de deux communautés antagonistes qui s’insurgent contre leur union.
Seule exception, Madeleine, la fille du vétérinaire, intégrée dans notre groupe de chenapans, car son frère Gabriel en faisait partie.
Madeleine était mignonne. De longs cheveux noirs, des yeux clairs, un peu ronde, mais le critère de minceur, n'était pas à la mode à cette époque, et à peine âgée de onze ans et quelques mois, comme moi.
J'étais secrètement amoureux de cette fille et, malgré ma discrétion, cela n'échappait au regard méfiant de son frère Gabriel.
L'école était un des lieux où il était possible d’approcher Madeleine, car, si nous, garçons du groupe, pouvions nous retrouver dans le quartier pour jouer ensemble, les filles en étaient exclues, et celle qui osait le faire était traitée systématiquement de « garçon manqué ».
J'allais souvent dans leur quartier pour y jouer et explorer des jouets que mes parents ne pouvaient m'offrir, tels un vélo ou une paire de patins à roulettes.
J'avais une nette préférence pour Gabriel et Madeleine, les enfants du vétérinaire.
Il y avait plusieurs raisons à cela.
D'abord, j'étais discrètement amoureux de Madeleine, et son frère Gabriel n'hésitait pas à me décourager dès qu'il apercevait un quelconque geste affectueux à l'égard de sa sœur.