L'aventure, elle est, pour celui qui sait l'apprécier, dans le risque quotidien de la vie humble et laborieuse ; elle est dans la possibilité qui est donnée à chacun de créer, à la force du poignet, le milieu de prédilection dans lequel il peut s’épanouir d'une façon optimale ; elle est dans la recherche permanente de la minute rare qui, comme une perle, gît dans la coquille de chaque journée ; elle est même dans les émotions imprévues, parfois minuscules, d'une promenade le long d'un ruisseau.
Le grand luxe, pour moi, c'est d'avoir peu de choses mais de les avoir toutes fabriquées moi-même.
L'ennui, c'est le froid de l'esprit. Froid intense et paralysant qui décourage les petites gens et les amène à renoncer délibérément aux joies de la solitude et de la vie recluse.
Le régal, c'est de contempler un couple de rats en chasse ou en rut, ou bien une bataille, fugitive et discrète, entre deux renards. La fourrure ne me tente plus lorsque j'ai le bonheur de voir le jeu d'un renardeau cherchant des souris sous la neige.
Je marche sur l'herbe gelée, silencieusement, et j'écoute : j'entends le bruit de la rivière bruyante et le lent soupir du bras mort. La première est bordée de buissons rabougris et d'arbres tortueux. L'autre reflète le tronc droit des peupliers italiens. [...] La nature est pour moi une éternelle et grandiose comédie à laquelle je veux assister infiniment. Et je me suis promis d'épuiser jusqu'à la dernière gouttes, les joies de cette contemplation.
L'aventure, elle est, pour celui qui sait l'apprécier, dans le risque quotidien de la vie humble et laborieuse; elle est dans la possibilité qui est donnée à chacun de créer, à la force du poignet, le milieu de prédilection dans lequel il peut s'épanouir d'une façon optimale; elle est dans la recherche permanente de la minute rare qui, comme une perle, gît dans la coquille de chaque journée; elle est même dans les émotions imprévues, parfois minuscules, d'une promenade le long d'un ruisseau.