On parle de nouvelles mais finalement, il y a surtout un narrateur qui nous raconte sa vie de tous les jours, dans le désordre et par bribes. Adolescence, boulot, vie de couple, petits bobos du quotidien et situations parfois cocasses ou moins drôles, mais souvent situations dans lesquelles où se retrouve le commun des mortels. Personnellement, j'ai par exemple retrouvé mon mari car il a lui aussi le cancer du coude depuis quelques semaines ...
Très plaisant !
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Efficace et captivant du début à la fin. À lire de toute urgence.
Le style toujours élégant et gracieux, ponctué d'humour. L'auteur raconte d'une façon à la fois tendre et ironique, analysant toutes les étapes et comportements liés au phénomène.
Une écriture magnifique et un roman hilarant. Parfait !
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Il y a là de quoi faire rire...et réfléchir. Des situations cocasses mais pas si fictives que cela! C'est plein d'ironie et un tantinet irrespectueux.
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Finalement, je prends rendez-vous, par un soir d'hiver froid et sans pitié, rue Bachaumont au centre Scannermachintruc. Il faut attendre. J'essaie de déceler sur les visages qui m'entourent les strates d'une maladie incurable, un abandon, quelque chose qui me ferait sentir en meilleure forme, quoi. Mais non, chacun affiche un masque impénétrable. Deux jeunes filles pouffent dans un coin, ignorantes du tragique de la situation. Enfin mon tour arrive et on me propulse à moitié nu sous le grand arceau. Que va-t-il sortir de tout ça ? Je n'ai plus besoin de geindre devant l'opérateur, je suis liquéfié, petit garçon, maman bobo. Je m'allonge, pas bouger. L'engin se met en branle. Alors, en fermant les yeux, je vois brusquement tous les pires moments de ma vie défiler en accéléré. Et, comme dirait Woody Allen, ils défilent dans une voiture d'occasion. C'est ça le pire, une vie dominée par un crédit à onze pour cent qui parade dans une Clio accusant cent mille bornes au compteur. Faut avoir des ressources pour survivre à ça.
Aujourd'hui j'ai décidé de geindre. de prime abord, ça paraît simple mais l'exécution requiert un long entraînement. Je pénètre dans la cuisine en maugréant et me massant de la main droite l'intersection du bras gauche. Ca dure cinq bonnes minutes avant que Christine ne repère mon état de délabrement.
- Qu'est-ce que tu as?
- Sais pas, ça fait deux jours maintenant...
- Le cancer du coude, ça n'existe pas.
- Je sais, je pensais à un effritement des cartilages.
- Ah, c'est pas mal, ça!
Marc Villard nous parle de ses influences, ses livres.