Un livre pourrait-il pénétrer au coeur de votre âme et vous remuer à ce point de félicité, vous procurer des frissons uniques qui continuent encore de vous imprégner chaque cellule de votre corps, résonner longtemps encore en vous après avoir tourner la dernière page, à vous bouleverser et mettre votre coeur en miettes, à secouer toutes vos synapses, à vous procurer des sensations énivrantes à tous les étages, à vous poser un regard différent, à vous poser des questions existentielles, à vous interroger sur votre vie, à chercher au fond de vous-même des réponses qui vous auront traversées pendant votre lecture ?
Comme des évidences, des signes forts et marquants dont vous savez pertinemment que le fruit de vos entrailles n'est pas seulement dû au hasard, qu'il subsiste en vous cette magie du lien éternel, ce cordon unique qui a vu le miracle s'opérer, un jour et depuis, comme la lumière et l'ombre de votre inconscience, il ne se passe pas un instant, une seule journée sans sentir sa présence, sa force, sa générosité, son amour, sa vie ...
Présenté comme son auto-fiction, l'auteure ne cache pas qu'elle a été inspirée par le livre d'
Albert Cohen, le livre de ma mère, force est de constater que les effets sont proportionnels à la puissance inouïe qui se dégage de chaque page, des moments rares qui alternent des périodes d'une grande complicité reliant une mère et son fils, les coeurs sensibles (et hypersensibles) seront aux anges pour en apprécier les mots qui fusent pour déboussoler, pour toucher à la fibre délicate de nos perceptions sensorielles, cette recherche inaltérable de cet amour filial, de cette imperméabilité des choses de la vie, de cet afflux intangible des sentiments, rien ne semble d'abord venir fissurer ou ralentir la marche perpétuelle du temps, un récit hors du temps et dans le confort d'une bulle protectrice et enracinée dans l'espace et les souvenirs, ce serait réducteur de considérer cette oeuvre littéraire comme un simple hommage à toutes les mères du monde, quand le passé et le présent se heurtent pour laisser cette trace infinie, vacante pour laisser découvrir d'autres horizons, comme un cycle éternel de la vie et de l'amour.
"Mon livre, c'est le fruit de ma vie, celui qui portera une certaine fragilité, un certain honneur et qui acceptera qui je suis en m'ayant déjà laissé être qui je voulais. Cette liberté des sens et ce respect, je voudrais communiquer dans le monde entier, le message qu'il renvoie, tout ce qu'une mère peut laisser de plus merveilleux, l'amour."
Une narration à la première personne, des chapitres courts comme autant de scènes de la vie ordinaire mais dont l'intensité et la puissance des mots dénotent une volonté de l'auteure de nous faire partager ces petits instants de bonheur, de joie éphémère ou durable, des peines de coeur comme de ces souffrances qui consument et bousculent indélicatement le cocon familial, les épreuves qui traversent toutes les existences, les blessures psychologiques inhérentes au coeur qui viennent briser des rêves, un havre de paix au centre du monde comme la métaphore d'une forteresse inviolable, un ou plutôt deux contre tous, le paradis sur terre, le désir de s'affranchir des turbulences du monde extérieur, quand les premières années baignent dans l'insouciance et la candeur primesautière, quand l'âge ingrat se mêle à la sacralisation, dans la beauté unique et précieuse de la nature des sentiments, une lecture que j'ai pris le temps de ressentir chaque seconde à ce renvoi inévitable à son propre vécu, à des réminiscences ou à des instants fugaces, le flux et le reflux des émotions rappellent la furtivité de la cadence infernale de l'horloge qui égrène ses secondes, inéluctablement, tous ces moments enfouis, cette mélancolie des saveurs et des senteurs qui perdurent, des regrets qui étouffent les sanglots ...
Les cinq sens qui constituent les perceptions uniques du corps humain ( la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher) prennent ici une dimension métaphorique et analogique dans la construction elliptique du récit, un choix d'ordre des chapitres judicieux pour vous destabiliser afin d'accroître encore plus toutes les aspérités vécues par les personnages dans leur progression, l'évolution est palpable pour insuffler cette énergie qui oscillera dans toutes les variations possibles des aléas de la vie.
Ce roman de
Valérie Timsit est la genèse d'une longue gestation et réflexion pour condenser toutes ses expériences, le vécu reflété et poignant dans une trame baignant entre la conscience et l'inconscience, entre le rêve et la réalité, dans cette zone qui ne cesse de fluctuer au fil de l'eau, l'impermanence des choses, cette impuissance à maintenir le rythme lancinant et implacable de ces minutes irremplaçables, le temps suspend son vol, le souffle devient court, capture d'une image prisonnière dans un recoin de son esprit pour remplir la case de ces marqueurs temporels, prendre la tangente pour construire puis déconstruite, prétendre au renouveau, à veiller sur son sens moral, à laisser tout le pouvoir de l'imagination aux plus improbables tentations, un sourire, un regard de connivence qui vaut tous les mots, c'est souvent dans le silence immobile et du sacrifice d'une mère que toutes les montagnes du monde peuvent être franchies, un roman extraordinaire et viscéral, étouffant pour creuser dans l'alchimie fusionnel de deux êtres, d'une magie intemporelle, lire est une nécessité vitale comme de respirer l'air qui nous maintient en vie, les mots se doivent de trouver un sens pour cheminer dans les plus imperceptibles sentiers sinueux de l'esprit,
Elle était belle ma mère se pose comme un écho de tous les chants visibles et invisibles que l'on peut attendre, les coeurs sensibles et hypersensibles l'adoreront, garderont des vestiges comme des souvenirs impérissables.
"Aliénant et culpabilisant pour les femmes, le mythe de l'instinct maternel se révèle ravageur pour les enfants, et en particulier pour les fils." (
Elisabeth Badinter)
Une histoire universelle, cette petite voix qui vous interpelle de temps à autre, ce désir de rendre au centuple ce qui vous été généreusement offert, une séquence parmi tant d'autres m'a particulièrement ému, le geste touchant du fils pour aider une personne âgée à pouvoir rentrer chez elle après la réparation de sa serrure, comme une projection en réponse à ses propres désirs, l'instinct et l'acte naturel en phase de transfert, un récit qui ne tombe jamais dans le pathos malgré une promiscuité permanente dans les faits et gestes, une intensité dans les échanges, dans les non-dits, le récit d'un amour exclusif regorge de séquences inoubliables et nostalgiques, des tranches de vie en harmonie et en équilibre avec le ton et le rythme de la narration pour maintenir une attention indispensable et achevant une lecture revigorante, dans le bonheur de l'amour infini d'une mère, dans le regard innocent d'un enfant, dans la vie qui se vit à chaque instant, comme si c'était le dernier.
Une plume subtile et sensible, dans toute ses délivrances exprimées, un cri du coeur ...
Quand la fiction et la réalité sont intiment liées, dans cette zone de tous les possibles comme dans l'imprévisibilité d'un monde qui ne fait pas de cadeau, dans la solitude de chaque être, dans le bonheur partagé, dans le malheur réuni, dans le déni de moments de doute et d'incertitude, les deux personnages principaux devront réunir leur potentiel, leur amour, leur illusion pour affronter les vagues tonitruantes qui ne manqueront pas de vouloir les bousculer, les pousser dans leur retranchement, c'est dans ce déluge des forces invisibles que les âmes puiseront pour apaiser l'autre, pour apporter encore plus et combler la vitalité manquante, pour rebondir.
Dans cette faille de l'existence que chacun devra d'un jour ou l'autre devoir lutter, l'envie de prendre la vie par d'autres voies comme la quintessence de l'ivresse des sentiments, l'abandon de soi pour jouir pleinement de ces moments de plaisir et d'extase, la fragilité de la vie dépeint dans ce roman est d'une justesse et d'une acuité étourdissante, le style généreux et la pertinence du choix des mots apportant toute la mesure d'une impression unique comme des chapitres qui représenteraient chacun un tableau de la vie.
"
Elle était belle, ma mère, belle comme le printemps".
C'est un livre auto-édité que vous pourrez vous procurer aux librairies Masséna de Nice et d'Antibes ou en contactant directement l'auteure, à lire d'urgence comme un trésor renfermant des pépites, des merveilles, pour vous donner un exemple, vous tenez le livre entre vos mains, vous fermez les yeux, vous faites défiler les pages puis vous vous arrêtez en pointant le doigt sur une phrase, immédiatement, vous lisez, voici la phrase qui est inscrite dans l'instant "J'avais besoin d'elle et de ses mots si doux, de sa tendresse que je repoussais parce que je n'avais pas conscience de ce privilège."
Elle était belle ma mère de
Valerie Timsit, une ode puissante à la vie et l'amour, un roman bouleversant !!!
Coup de coeur ❤️❤️❤️
"L'amour d'une mère est comme une lumière qui nous guide tout au long de notre vie." (Esther Jonhson, écrivain, auteur romancière)