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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Médée est une figure théâtrale spectaculaire : dans l'idéal, il ne faudrait pas lire le texte de Sénèque (même s'il a peut-être été écrit pour la lecture publique et non pour la scène) mais le voir jouer. D'ailleurs, de jeunes troupes ont tenté récemment l'expérience de jouer Sénèque et le résultat était plutôt convaincant et bon. En l'absence de théâtre, on pourra lire ce texte poétique, démarqué d'Euripide, et surtout profiter de l'excellente édition GF, qui propose un dossier très complet sur l'héroïne dans le théâtre grec, latin, et dans celui des siècles qui suivirent (Angleterre élisabéthaine, France baroque, etc). On lira avec beaucoup d'intérêt et de curiosité les quelques pages consacrées à la "fureur" tragique, à savoir la représentation de la folie sur scène.
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C'est la quatrième version de Médée que je lis, et sans doute la meilleure. La trame reste la même, seule la sensibilité de l'auteur fait la différence. Deux versions anciennes (Euripide et Sénèque), un classique (Corneille) et une tentative ratée de réécriture (Anouilh). Corneille fait intervenir le vieil Egée, roi d'Athènes, prêt à accorder l'asile à cette proscrite. Euripide, fidèle à son registre, insiste lourdement sur les ravages incendiaires de la robe offerte à Creuse et au supplice de Créon qui essaie de sauver sa fille. Sénèque traduit cette souffrance par le rapport (laconique) d'un messager. Cela est suffisant dans la mesure où il nous fait assister à l'élaboration du vêtement diabolique.
Bien que je sois d'accord avec le commentaire de Nastasia-B, j'émets un bémol sur le fait d'en faire un porte-étendard du féminisme. Non, Médée ne revendique pas les mêmes droits que les hommes. D'abord elle est une princesse et une reine déchue. A ce titre, elle dominait les hommes de son royaume. Ensuite, c'est une amoureuse délaissée et une magicienne vengeresse. Je doute fortement que les femmes se réclament de celle qui transgresse un tabou majeur, à savoir celui d'assassiner ses propres enfants. Imaginez un peu à notre époque de familles recomposées si les mères tuaient leurs enfants nés d'un premier mariage !!! Je verrai donc davantage Antigone dans ce rôle de suffragette car elle donne une sépulture à son frère malgré l'interdiction d'un autre Créon, roi d'Argos.
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- MÉDÉE-

Cette tragédie à était un vraie coup de coeur pour moi. J'ai vraiment aimée tout, les décision humaine qu'on aimerait choisir ou encore cette rage qui peut nous contrôler. Bien sûr comme tout lecteur qui a aimée cette pièce, mon moment préférée était le monologue de Médée et j'ai aimé aussi la souffrance de Jason. On ne peut pas s'ennuyer avec se livre car cela s'enchaine action sur action. Je n'ai pas besoin de faire un résumée pour cette oeuvre connu car ce qui on connu la Médée de Euripide connaisse déjà l'histoire.

Carlaine
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Une grande pièce inspirée des tragédiens grecs qui a une force particulière. le théâtre est fait pour être joué, et même lu comme un livre, cette Cédée possède une grande force particulière, celle du mythe, mais aussi celle d'un habile dramaturge
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Elle est relativement proche de la version d'Euripide. Néanmoins, on se rend très vite compte de quelques partis pris de l'auteur latin.



Tout d'abord, dans cette version, Médée en veut réellement à Créon. Elle le considère vraiment comme un ennemi à abattre. Pour la femme éprise de Jason qu'elle est, Créon est forcément le coupable. C'est lui qui fait obstacle à leur amour. Pourtant, contrairement à la pièce d'Euripide, Créon recueille les enfants de Médée.



Par ailleurs, Sénèque ponctue sa tragédie de références mythologiques et littéraires. Et c'est ce que j'aime vraiment chez lui... Comment ça je ne suis pas objective ? Bon il est vrai que j'ai fait mon mémoire de maîtrise de Lettres Classiques sur cet auteur. Ok Mea culpa !



Et puis n'oublions pas Médée la passionnée, la femme qui a soif de vengeance et le terrible "Je suis Médée" qu'elle scande à la fois pour se prouver à elle-même qu'elle existe et pour se donner du courage de commettre les actes ultimes qu'elle a prévus.



Dans cette version, Médée apparaît vraiment comme emportée par la folie. Je n'ai pas ressenti cela dans la version d'Euripide. Elle est sans cesse contrebalancée par le choeur qui lui en appelle à la paix. Il vient effectivement donner d'autres solutions à Médée, mais il est trop tard. Elle est trop blessée et prise par la folie pour réagir et se raisonner. La raison n'est-elle pas contradictoire avec la Tragédie ?



Sénèque parvient également à parler de la philosophie qui lui est chère, à savoir le stoïcisme. En effet, la nourrice conseille à Médée de rester calme, de ne pas se laisser emporter par la douleur qu'elle ressent, mais c'est peine perdue.



Enfin, Sénèque ne parle pas concrêtement de l'avenir de Médée puisqu'elle n'a pas de terre d'accueil contrairement à la version du tragédien grec.



Cette version est donc une de mes préférée, même si c'est une des moins connue. Elle est aussi une des plus noires puisque Médée invoque les dieux des ténèbres pour se venger. Face à ce montre, à cette furie, le lecteur reste sans voix !
Lien : http://lesbavardagesdesophie..
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Je craignais en lisant la version Médée de Seneque, de m'ennuyer ou que ce soit fastidieux. Je n'ai pas l'habitude de lire des pièces des théâtre à vrai dire mais je me suis lancé un challenge cette année de sortir de ma zone de confort. Et j'ai adoré !

A l'instar de nombreuse figure féminine de la mythologie, Médée a toujours été dépeinte comme le monstre, la sorcière terrible qui commet le scelus nefas (crime innommable): tuer ses enfants.

Pour ma part j'ai lu ce mythe et j'ai perçu la version peut être d'une façon différente. L'auteur décrit avec une façon très imagée et métaphorique les émotions de cette femme trahie, bafouée et humiliée. Jason pour qui elle a tué son frère et tout ceux qui pouvaient faire barrage à leur amour. Mais ce dernier l'a délaisse pour épouser la fille de Créon et doit se séparer de ses enfants parce que Monsieur, ne peut vivre sans peux.

Dans ce texte tout nous décrit les tourments, la colère, la rage qu'elle ressent. Elle est comme un volcan qui bouillonne, le feu brûle en elle face à un Jason manipulateur, menteur et lâche. Il se lave les mains des crimes de sa femme, crimes qui n'ont été favorable qu'à Jason quand elle assume d'avoir la mauvais rôle, lui est érigé en héros. Mais jamais il n'a assumé sa part dans ces actes, en se déresponsabilisant il attise encore plus la haine et la rage de sa femme. Sénéque, ça, nous le rappelle bien.

Elle ne sentait plus que l'ombre d'elle même alors elle redevient celle qu'il a épousé une dernière fois. Elle fait "honneur" à l'image de la vieille sorcière hystérique hirsute qu'ils lui donnent. Et elle se libère de cet homme qui l'avait enchaîné et manipulé pour avancer ses pions.

Dans une version antérieure, ce sont les habitants de Corinthe qui se vengent en tuant les enfants parce qu'ils avaient apporté la robe et les bijoux empoisonnés à Créuse. À une époque où les sacrifices d'enfants n'étaient pas insolites en Grèce. Les critiques aujourd'hui s'accordent sur le fait que le dramaturge grec Euripide a probablement ajouter l'infanticide dans sa version, lui donnant un côté plus dramatique et théâtral.

J'ai beaucoup aimé cette version qui m'a donné l'impression de remettre les pendules à l'heure, la lecture est très fluide, le champs lexical est très fort. J'ai ressenti de l'empathie pour cette femme, qui ne sait plus qui elle est et qui n'a plus rien à perdre. Elle rassemble ce qui lui reste de force pour redevenir la femme puissante, héritière du Soleil, nièce de Circé la sorcière en faisant appel aux déesses pour accomplir son acte.

Une formidable lecture pour ma part.

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