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Je partais contre. Je suis arrivée pour. Je partais contre parce que ce livre, c'est Ivan qui me l'a offert. Ivan cherche à me pécho depuis 8 mois. Pas qu'il me déplaise, Ivan, mais il y a comme que j'ai beau dire, je ne suis pas forcément une fille comme ça. Et ce jour là, à la faveur d'un verre, Ivan m'a tendu le bouquin. "tiens, ça devrait te plaire". Je regarde le 4 ème de couv: j'ai beau avoir un penchant pour le le glauque, assassinats d'enfant et compagnie, très bôf pour moi qui adore les loulous. Mais j'étais sensible au changement de stratégie d'Ivan, alors je m'y suis mis, sans me douter que j'allais plonger dans un abîme troublant . Parents en deuil tourmentés par la promesse d'un étrange bonheur retrouvé, assassins s'obsédant jusqu'à la folie sur la psychologie de leur victime, citoyens aux vies dévastés par l'irruption de morts dans leur quotidien, enfants virtuels qui n'ont rien demandé : Il y a quelque chose de vertigineux dans cette histoire. Forcer les assassins d'enfants à travailler sur l'avenir de leur victime, forcer les parents à résister au deuil et faire comme si l'enfant survivait, deux facettes d'un programme étrange visant à restaurer la vie familiale au nom de quoi ? L'égalitarisme social ? Un droit de l'hommisme dévoyé par le consumérisme? une variété inattendue de transhumanisme ? On sort de ce livre d'anticipation très français, très politique, très moqueur, avec une étrange sensation de réalité de cet univers fictif qu'on nous a déroulé sur près de 500 pages. Peut être parce qu'il nous a permis de se saisir par une voie inédite des fièvres idéologiques folles du monde actuel . Bref, après la sublime et inégalable Horde du contrevent, je désespérais de trouver un nouveau livre qui m'embarque par de l'audace et du style tout en étant nettement plus proche de la vraie vie: c'est chose faite.
Alors écoute moi bien, Ivan. Oui,Ivan, c'est à toi que je parle, je sais que tu es sur Babelio. Peut être que tu auras la curiosité d'aller lire les critiques du livre que tu m'as offert. Si c'est le cas, tu apprendras que tu as su toucher ma sensibilité par un chemin que je n'aurais sans doute pas emprunté. Tu m'as éveillé des lopins de mon p'tit cerveau dont je n'avais pas idée. Tu as fait preuve d'une clairvoyance à mon endroit qui a touché mon coeur.
Et pour m'avoir fait ce cadeau tellement plus large qu'un simple livre, c'est dit: tu as mon 06, je suis à toi quand tu veux. Mais ne tarde pas trop, Ivan: le désir des nanas c'est comme les yogurts: il y a une date de péremption. Et si tu la laisse passer, bah tant pis, j'irai me taper l'auteur: c'est le genre de ténébreux tout à fait à mon goût !
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Je ne sais pas quoi penser de ce roman honnêtement. C'est un de ces romans que vous lisez, mais il est tellement bizarre que vous avez l'impression de voir l'intrigue défiler de très loin, sans réussir parfaitement à rentrer dedans. C'est un sentiment étrange, et ici, il est totalement voulu.

Nous nous trouvons dans une dystopie par l'absurde. L'idée de base est intéressante : lorsqu'une personne tue un enfant, cette personne doit remplacer l'enfant auprès de sa famille pour qu'elle ne ressente pas sa disparition, agir comme s'il était encore là, sans être là. Tout se base sur la volonté de voir des signes placés par l'équipe du programme Lazare et des papiers qui imaginent la vie de leur enfant, jour après jour, année après année, et cela pendant les plus de vingt ans que dure le récit. L'idée de base est déjà très morbide, mais elle l'est volontairement : notre fascination pour le sujet fait que l'on a envie d'en savoir plus, et c'est exactement ce que recherche l'auteur. Il veut nous tromper, nous encourager à plonger dans l'histoire jusqu'à ne plus être capable d'en sortir et d'assister, impuissant et avec les parents de la petite Marjorie, personnage principale du roman, à une descente progressive aux enfers, entre perte de santé mentale, règles de plus en plus absurdes et oppressantes, et obligations pour ceux qui entrent dans la vie de Marjorie de jouer le jeu, parfois contre leur gré, sous peine d'aller en prison. On en arrive même au point où l'assassin se fait de plus en plus une place dans cette famille, au point de l'éclipser et de faire oublier qu'il est celui, en premier lieu, qui les a mis dans cette situation.

Le style littéraire est très étrange, oppressant, malaisant. On ressent du dégoût pour ce qu'on lit autant que cette fascination morbide qui nous pousse à aller toujours plus loin dans l'horreur, juste pour voir ce qui peut arriver. Ce qui va arriver. Plus on avance dans l'histoire, pire c'est. Si vous n'êtes pas complètement outrés à la fin de ce livre, si vous n'avez pas envie de le rejeter, c'est que l'auteur n'a pas réussi à vous toucher comme il le devrait. Je trouve donc parfaitement normal que des gens abandonnent le livre en cours de route, et je pense d'ailleurs que ça aussi, c'était voulu par l'auteur. J'ai mis énormément de temps à finir ce livre, parce que plus on avance, plus il devient oppressant.

Toutefois, le roman n'est pas exempt de défauts. le style est difficilement accessible, parfois très lourd sans que ça ne soit vraiment justifié. le livre souffre aussi de beaucoup de longueurs. Certains chapitres auraient pu être coupés pour aller plus à l'essentiel, je pense qu'on aurait pu gagner 50 ou 100 pages comme ça honnêtement. Parfois j'avoue avoir passé quelques chapitres purement philosophiques qui ne concernent pas Marjorie, sans que ça n'entrave le bon fonctionnement de l'histoire. C'est un livre qui veut trop dire, et ça se ressent notamment vers le milieu de la lecture, où on aborde trop de sujets différents au point de s'y perdre un peu.

J'ai passé malgré tout un bon moment de lecture, très étrange et bizarre, mais incroyablement riche dans sa créativité et sa construction. C'est un roman qui prend des risques, limite expérimental, et j'ai été très surprise que ça se retrouve chez Hachette honnêtement. Ça m'a rendu très curieuse de découvrir les autres romans de la collection !

Je pense que c'est un de ces livres qu'il faut lire par soi-même pour se faire son idée dessus, c'est difficile de le décrire quand nous même on ne sait pas trop ce que l'on vient de lire. Si vous aimez les OVNIS littéraires, c'est clairement pour vous !
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Obliger les assassins d'enfants à consacrer leur vie à rendre compte de la vie reconstituée de leur victime, il fallait y penser! J'aime beaucoup les dystopies, de Philip K Dick à Huxley, aussi je trouve que l'auteur a rendu très crédible ce "système" angélique, plein de bonnes intentions, qui s'avère monstrueux à plus d'un niveau.

L'histoire est prenante et bien construite dans l'ensemble. C'est appréciable qu'on puisse se plonger dans les différentes strates du récit, que ce soit les prémices de la loi Lazare, l'histoire de Marjorie et de ses parents ainsi que l'envers du décor au sein du monastère des prédateurs ou aux côtés des employés du Programme.
Les assassins d'enfants, les parents de Marjorie et les politiques sont finalement un peu renvoyés dos à dos. On ne sait plus très bien où on en est après ce livre, tant il brouille notre perception sur la frontière entre bien et mal ; du coup le récit contraint le lecteur à regarder en lui, ce qui nous emporte plus loin que de la simple littérature.

D'ailleurs, quand on réalise peu à peu qu'on lit une satire, on rit beaucoup, ce qui, loin d'être évident avec un tel sujet, donne rapidement une sensation de plaisir coupable... le compte-rendu des débats à l'assemblée nationale est très drôle et actuel... la « plaquette éducative » de l'éducation nationale fait davantage grincer des dents.... Certains passages frôlent le burlesque...  mention spéciale pour Romain, l'ado qui refuse de sortir avec la jeune fille morte et imagine des stratagèmes insensés pour s'en débarrasser! Tout cela aère le malaise que nous cause le sujet. A noter d'ailleurs quelques passages difficiles à supporter, même s'il s'agit plus de violence psychologique que graphique.

Le style, enfin, peut dérouter au début, mais en réalité il en co-existe plusieurs: le style du narrateur principal, qui nous embarque dès qu'on s'est saisi de sa personnalité (assassin abominable mais touchant à force de folie repentante et de philosophie pince-sans-rire) ; le style du narrateur omniscient, qui varie selon le personnage que l'on suit ; le style pastiche des documents annexes à la narration enfin.

Bref, un OVNI français comme on n'en a pas vu depuis, au hasard, Andréas Becker (L'effrayable) ou Jonathan Littell (Une vieille histoire). En plus simple à lire tout de même, même si j'ai trouvé l'ensemble un peu long.

Du coup, bizarre qu'on trouve ce livre en rayon SF... Il ressort davantage à mon avis de ce genre de littérature générale un peu tordue, en tous cas délectable.
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J'ai pris ce livre après avoir entendu un libraire le recommander au client devant moi. J'étais curieuse de voir comment le sujet allait être abordé et le résumé et l'incipit m'ont conquise. Malheureusement, j'ai eu beaucoup de mal à le terminer, car quelques points m'ont rebutée.

J'ai mis longtemps avant d'écrire cet avis, parce qu'objectivement, c'est un très bon bouquin, et toutes les critiques que j'ai à lui faire sont paradoxalement des choses qui m'ont aussi plu lors de ma lecture – qui font de ce livre un roman unique en son genre. C'est un petit ovni que je suis loin d'avoir détesté, mais qui n'est pas devenu le coup de coeur que j'attendais pour autant.

Ça fait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi ingénieux dans sa construction et dans sa mise en page aussi (bravo à l'éditeur), avec une utilisation judicieuse de l'italique, du gras, des encadrés.

J'ai aimé le style d'écriture particulier, il m'a happée dès le début de ma lecture, mais ce n'est clairement pas accessible. Les phrases sont longues, le vocabulaire est fourni, quoique parfois un peu trop. J'aime quand les auteurs ne prennent pas les lecteurs pour des quiches, mais j'avoue avoir dû m'interrompre pas mal de fois dans ma lecture pour chercher la signification de certains mots. Au début, c'est sympa, j'étais contente qu'on m'apprenne des choses, mais ça a commencé à m'ennuyer quand ça arrivait plusieurs fois par chapitres – qui sont plutôt courts. J'ai vraiment l'impression que l'écriture est compliquée pour pas grand-chose.

Pfiou, tout ça pour ça ? Et c'est constant dans le livre, même les phrases les plus simples deviennent des pavés élitistes. Ça finit par donner mal au crâne et ça m'a perdue.

Ce style d'écriture combiné aux nombres d'informations qu'on nous donne en fait un roman tellement chargé que j'ai souvent eu du mal à comprendre de qui on parlait, à quoi on faisait référence. C'est super que l'univers soit bien construit (en tout cas, j'ai eu la sensation que l'auteur savait ce qu'il faisait), mais j'ai eu l'impression d'être balancée dans un monde dont je suis censée maîtriser les codes dès les premières pages alors que c'est loin d'être le cas. J'ai trouvé que les "explications" arrivaient trop tard et j'étais dans une espèce de flottement constant. J'ai pris des notes, mais lorsque je lis de la fiction, je veux être transportée, pas devoir faire un lexique des personnages et des institutions parce que je n'arrive pas à suivre. Ça m'a clairement sortie de ma lecture plusieurs fois.

Maintenant, le truc... c'est que tout ça colle parfaitement avec la personnalité du narrateur de l'histoire. Il est hautain, est tellement à fond dans son délire que si on l'avait devant soi, c'est certainement comme ça qu'il nous raconterait son histoire. Il débiterait sans nous laisser le temps de respirer, donc j'ai du mal à juger – est-ce le style de l'auteur ou est-ce un coup de génie de sa part pour ce roman en particulier ?

J'avoue que la conclusion m'a laissée un peu sur ma faim, mais je ne le déconseillerai pas pour autant et je pense que je suivrai les futures publications de son auteur.
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Original et vraiment bien mené. Comme ce livre n'était pas un choix personnel (quand on me l'a offert :"what ?") je ne pensais pas du tout céder à la fameuse "suspension d'incrédulité", surtout que le livre met la suspension à rude épreuve à mesure que le récit se déroule. Il me faut donc admettre que le contrat est rempli !
Le style, au moins pour une partie du récit (il y a plusieurs narrateur dont un omniscient) est assez ampoulé. Mais j'ai compris que la psychologie du narrateur, un mégalomane autodidacte, le justifiait pleinement. J'ai lu qu'une autre Babelio lectrice était parvenue à la même conclusion:ça me rassure ! Reste la question clé: cette mesure pourrait elle un jour exister ? Dieu merci, vu le bordel final, il y a peu de chances.
Ça fait longtemps que je n'avais pas lu un livre français aussi original. Je guetterai la sortie du prochain roman de cet auteur.
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C'est à travers le roman "Le Programme Lazare" que je découvre pour la première fois l'auteur Brice Reveney. Alors que ce livre m'a attiré de par sa couverture, son synopsis semblant offrir une histoire originale ainsi que les bonnes critiques que l'on lui présentait, malheureusement, il en fut tout autre. En effet, à la lecture du roman, il me fut difficile d'apprécier le style d'écriture de l'auteur. J'ai trouvé le style d'écriture lourd, et le vocabulaire chargé, pompeux. Certains chapitres ne me semblant rien apporter de plus ou de nécessaire à l'histoire.
J'ai été particulièrement déçue en constatant plusieurs fautes de conjugaison ou d'orthographe (chapitre Les tiers, page 183 - "...les matches de foute..."), des répétitions de mots, ainsi que des mots manquants dans les phrases. J'ai eu le sentiment que la traduction de ce livre fut bâclée... Ça ne me donne pas envie de lire les parutions de cette maison d'édition.
Quant à l'histoire, certes quelque peu dérangeante, elle peut tout de même se faire apprécier si on fait abstraction de tout le reste. Mais ce n'est pas du tout ce dont je m'attendais en lisant le synopsis la toute première fois. Finalement, je ne fus pas mécontente d'en arriver au bout et de pouvoir passer à autre chose.
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