A l'inverse du précédent, ce ne sont pas les dessins qui ont fait défaut ici, impossible que cela arrive avec
Thibault Prugne pour moi, mais l'histoire en revanche ne m'a pas beaucoup parler alors que pourtant j'aime les histoires sur fond de musique habituellement. Zut.
Depuis que j'ai découvert les superbes planches de
Thibault Prugne avec le souffleur de rêves, j'achète chacun de ses nouveaux albums et j'acquiers petit à petit les anciens.
Maestro était l'un des derniers qu'il me manquait avec son expérience musicale rappelant
La mélodie des tuyaux de
Benjamin Lacombe. Je savais donc que graphiquement j'allais passer un très beau moment et ce fut le cas dans cet album grand format célébrant la musique et l'univers tzigane.
Découvrir en grand format la passion contrariée de ce jeune guitariste est une sacrée expérience. Les planches sont immersives de par leur taille et le choix des cadrages de l'auteur. On y ressent également toute sa facétie avec les petites contrariétés de la vie de Téo mais aussi les belles rencontres qu'il y fait qui vont l'encourager dans sa passion. Avec des personnages singuliers, comme ce gardien de phare rappelant l'Amiral Bloom de
Mary Poppins pour son côté décalé, ou ces tziganes qui vont réussir à emporter son coeur. C'est beau, poétique, émouvant, avec de beaux choix artistiques comme cette rencontre en pleine marée. L'auteur utilise à merveille le cadre bord de mer de son histoire.
Malheureusement, celle-ci, elle, m'a moins séduite. Je l'ai trouvé plus simple, plus classique, mais poétique que ce que les dessins suggéraient. Et surtout, j'ai eu l'impression qu'il y avait plusieurs faux raccords, comme si l'auteur en avait sacrifié des morceaux et qu'on sentait encore ces manques, ces absences. C'est particulièrement criant à la fin. Il m'a donc manqué quelque chose.
Et j'aurais aimé apprécier cette histoire autant que les dessins de l'auteur, car le désir d'émancipation de Téo est beau, comme sa passion maladroite pour la guitare et sa rencontre avec des gens prêt à lui donne sa chance, lui le laissé-pour-compte. J'ai adoré le voir réussir à relever la tête et se sortir de son quotidien un peu morose grâce à cette passion et cette rencontre, et j'ai encore plus aimé voir son vieil ami l'y encourager. C'était touchant.
Rendez-vous à moitié réussi, à moitié manqué, pour Téo, le
maestro et moi, ça arrive parfois. L'histoire n'a pas su me convaincre mais mes yeux en ont pris plein les mirettes avec les superbes planches grand format de l'auteur et son cadre bord de mer. C'est déjà très chouette !
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