Monk a intégré la police fluviale après avoir été recommandé par Durban, l'ancien chef de cette brigade londonienne, décédé six mois plus tôt. Bien décidé à rendre hommage à cet homme qu'il avait fini par considérer comme un ami, Monk reprend l'une de ses affaires en cours : le cas Jericho Philips. Ce cas était devenu une véritable hantise pour Durban, qui souhaitait absolument arrêter Philips et le faire pendre.
Il faut dire que l'homme n'est pas spécialement sympathique. Propriétaire d'un bateau sur lequel il séquestre de jeunes garçons des rues dont la disparition passera inaperçue, Philips pratique un commerce lucratif : celui des images pornographiques mettant en scène ses jeunes prisonniers. En plus de cela, Philips reçoit des clients la nuit et leur permet de satisfaire leurs fantasmes grâce à ses « pensionnaires ».
Des moeurs aussi dégoutantes révoltent bien entendu Monk, Hester (son épouse) et tous les membres de la police fluviale. Tous se lancent à la poursuite de Philips, chacun à leur manière. Et leurs efforts sont finalement récompensés : Philips est arrêté après une course-poursuite effrénée.
Mais l'homme a le bras long et certains de ses clients sont prêts à tout pour protéger leur réputation risquant d'être entachée lors du procès de Philips. L'un des clients de ce dernier décide donc de payer pour la défense du criminel, qui sera assumée par l'un des meilleurs avocats de Londres : Oliver Rathbone. Ce dernier ne saura bien entendu pas d'où provient l'argent de ses honoraires.
Un problème se pose, toutefois : Rathbone est un ami de Monk et Hester. Qu'à cela ne tienne, l'avocat décide de se lancer dans la bataille avec tout son talent. Il parvient à faire passer les témoins pour des personnes émotives, Durban pour un homme obsédé par l'arrestation de Philips et animé par un sentiment de vengeance personnelle. Quant à Monk, Rathbone le présente sous les traits d'un enquêteur désireux de se montrer digne du poste qu'il a reçu.
Les jurés, convaincus par la plaidoirie de Rathbone, acquittent Philips.
Je commence cette série d'enquêtes d'
Anne Perry en dépit du bon sens, puisque
Mémoire coupable est, apparemment, le 16ème volume de la série William Monk… Mais comme on me l'a prêté, je n'allais pas me montrer difficile.
Et je dois dire que je ne me suis pas du tout sentie perdue dans ce récit. Les personnages sont bien présentés par
Anne Perry, qui nous rappelle, grâce à une courte biographie de chacun dès son intervention, les caractéristiques de chacun ainsi que les relations qu'il / elle entretient avec les autres personnages. Aucun problème pour comprendre ce qu'il se passe dans ce polar, donc.
L'intrigue, quant à elle, est tout à fait prenante. le livre regorge de références juridiques, puisque les premières pages du roman sont consacrées au procès de Philips. Mais tout cela reste également compréhensible et même, introduit un certain suspens. Car on se rend compte, petit à petit, que Rathbone est en train de prendre le dessus sur
Tremayne, le Procureur, et le rendez-vous de Philips avec le gibet semble s'éloigner de plus en plus.
Ensuite,
Anne Perry nous plonge dans une seconde enquête sur Philips et, celle-là, nous la suivons pas à pas, en compagnie de Monk, d'Hester, et de plusieurs de leurs amis, connaissances ou collègues, qui souhaitent tous voir Philips se balancer au bout d'une corde. Ou mourir en prison.
Monk et son épouse, Hester, sont des personnages très intéressants. Ils font tous deux preuve d'empathie envers les malheureux qu'ils côtoient jour après jour, mais ne se montrent jamais condescendants. Et parmi les malheureux en question, plusieurs sont aussi sympathiques que nos deux enquêteurs.
Ce premier « contact » avec les enquêtes de William Monk était donc une excellente lecture. Je ne compte donc pas m'arrêter là et, comme j'en ai plusieurs volumes dans ma PAL, cela tombe plutôt bien.