Il se retrouva dans le cabinet du capitaine Cruchat, le capitaine à la jambe de bois comme on l'appelait, qui grommelait sans cesse parce que son infirmité lui interdisait de reprendre la mer, et il avait étalé sur le bureau des titres importants.
Huit mois s'étaient écoulés.
Un de ses anciens commandants lui avait dit, un soir qu'il l'avait rencontré sur le quai du port : "Eh bien ! Nau, vous n'allez pas prendre le commandement d'un schooner en Amérique ? "
Nau avait souri, croyant à une plaisanterie. Il était modeste et ne pensait pas que son heure fût déjà arrivée.
- Commandant, je suis trop jeune.
- Comment ? Trop jeune ? Non, non. Cruchat m'en a parlé aujourd'hui. J'ai dit ce que je pense de vous. Il ne faut pas laisser échapper cette occasion.
Et, tout d'un coup, le vieux marin avait aperçu Fanny qui se cachait derrière les épaules de son mari...
(extrait du chapitre II)