Ces « Scénarios urbains » (« truc » est un mot appartenant au registre familier, qui ne convient pas en l'occurrence, mais qui est déjà un clin d'oeil à la richesse de la langue employée ici), sont 43 poèmes (une centaine de pages) structurés en 5 parties assez différentes au premier abord et comportant les titres suivants : « Protocoles retro », « Amsterdam », « Les personnages », « Options esthétiques » et « Tendresse calculée ».
Des tranches de vies, où Laura Pavel, dont c'est le premier recueil de poésie (mais quel recueil !), n'a pas peur de l'emploi du mot sexe et de son champ lexical, où les personnages tout droit surgis des années 1990 et 2000 n'ont pas peur de la médiocrité, pour une poésie conceptuelle, avec presque toujours une courte morale, ne se trouvant pas nécessairement dans le dernier ou l'avant-dernier vers, une poésie qu'on pourrait qualifier de « en prose », car il y a souvent un fil (rouge) narratif.
Très intéressante, mais aussi plus hermétique, la troisième partie, où la poétesse dialogue avec des personnages comme
Bruno Latour,
Djuna Barnes dont on apprend au passage qu'elle habitait dans les années 1940-1950 devant
Edward Estlin Cummings, ou Bas Jan.
Pas facile à traduire, mais jouissif, comme ce vers qui en est une sorte de mise en abyme : « Plăcere se dă aici gratis » (Du plaisir gratuit, on en distribue ici).
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