Pour l'amour de qui grandis-je, Dieu, depuis vingt ans
Si ce n'est pour l'amour de toi, qui me dévaste ?
Tant d'ongles se sont tendus vers toi pour te griffer
Tant de mèches pour te lier ont poussé sur ma tête.
[De dorul cui cresc, Doamne, de douăzeci de ani
Decât de dorul tău, care mă pustiește?
Atâtea unghii au pornit spre tine să te zgârie,
Atâtea plete să te lege mi-au crescut pe creștet.
(p. 285, "De dorul cui cresc, Doamne", i.e Pour l'amour de qui grandis-je, Dieu ?)]
Quelque chose qui t’appartient
De nouveaux tu pressens qu’un homme est mort,
Qui aurait pu devenir ton ami,
Et t’aurait protégé mieux que personne
Contre la solitude.
Né sous une autre étoile
Tu l’aurais arrachée peut-être
À l’eau de la mort implacable
Montée jusqu’aux statues.
De nouveaux tu éprouves la peur blanche
De quelque tragédie lointaine.
Entre ton jeune sang et l’univers
La limite ressent la chute qui t’accuse.
(Adaptation d’Alain Bosquet du poème Ceva care e-al tău, p. 106)