Ne surtout pas arrêter le jugement à l'exutoire "zombiezon" en début de recueil, où la colère nous entraîne dans une inflation de vulgarités, mais, mais, chose salutaire, en rythme et rime de première classe ! Des vers comme des "glaives" (titre d'un poème d'ailleurs), voilà de quoi me faire tout mettre en attente. J'ai donc posé momentanément "
Inattention de l'attention" de
Dinu Flamand, mais je n'abandonne pas, surtout pas, toute attention retenue, c'est assuré, j'y reviendrai même ici pour en parler. J'ai même posé le "Luchi a murit" d'
Otilia Cazimir, dont j'appelle de mes voeux secrets une traduction en français, pour ce spleen réjouissant. Dépitée par la triste absence de livres sur l'histoire de la Roumanie dans une librairie strasbourgeoise, vous ne tarderez pas à deviner, j'ai accouru, avec le peu de conviction qui me restait, de l'autre côté de la place, dans l'annexe internationale de l'honorable institution culturelle, marchande de bonheur pour ceux qui ne peuvent se passer de livres. Ô, dieu Nimigean vous fûtes avec mon esprit ! Aucune nouveauté depuis mon dernier passage au rayon des livres en roumain, mais une envie soudaine de reconsidérer les quelques titres d'une collection de poésie publiés par Cartea românească dont certains accompagnés d'un CD (lecture par l'auteur lui-même ?). le choix fut rapide : je voulais au moins un peu de rimes (là c'est un feu d'artifices ), un auteur dont j'ignorais tout, une couverture originale et si possible une lettre de recommandation de la part d'un critique auquel je fais confiance habituellement. Șerban Foarță signe ici un habile éloge sous les auspices d'
Ovide, où il déclare ne pas être jaloux, mais eu égard au talent du poète on l'autorise à l'être. de l'ingéniosité langagière livrée avec générosité, de la tendresse lucide dans les déclarations d'amour chez ce polyglotte de la polymérisation poétique qui sait faire le muezzin moldave à la fois jazzman élégant et fou du roi aux dons incontestables d'imitateur qui prie pour "qu'on écoute son coeur (et le nôtre) et qu'on se taise". Je ne vous raconte pas des "bla-bla-bla", mais vous convie à enquêter sur "la disparition du pré-scolaire Pitzirick" (p. 97). Chapeau le "rostogolitor de harbuji" (le rouleur de pastèques) ! Je réponds PREZENT ! Et comme dans l'histoire de
Kubo, que je suis allée voir pour dédommager ma progéniture de m'adonner à des lectures poétiques et qui a couronné mon émerveillement de la journée, je vous « encourage à ne pas mourir » avant d'avoir lu ce livre et écouté le CD.