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Critique de florigny


Il m'est toujours difficile de donner un avis négatif sur un ouvrage car je pense au travail fourni par son auteur qui voit peut-être en lui l'oeuvre de sa vie. Mais voilà, je suis aussi une lectrice qui n'aime perdre ni son temps ni son argent (comme c'est trivial), et encore moins se sentir victime d'un bon coup commercial.


Rien ne m'a accrochée dans Eva Moreno, en premier lieu le fait que l'héroïne soit toujours nommée Moreno, et son compagnon Mikael Bau, c'est un détail qui m'a retenue d'éprouver de la sympathie pour ces personnages. L'intrigue est cousue de fil blanc. Dès les premières pages, après un court flash-back, on sait que “quelque chose” s'est passé 16 ans auparavant. C'est souvent le point de départ de nombreux thrillers, mais selon le talent de l'auteur, on peut être entortillé dans une recherche passionnante et haletante. Ici, ce n'est pas le cas, tout est banal, sans aucun relief, autant de pages n'étaient pas utiles pour relater ce qui aurait fait un bon article de presse à la rubrique des faits divers.


Les dialogues sont surabondants, laborieux, bien explicatifs comme si lecteur n'avait que deux neurones à sa disposition. Les chutes de chaque chapitre sont pathétiques. Certaines métaphores sont risibles : “Oui. Ses mots pesaient lourds. Aussi lourds qu'un amen à l'église”. Et celle-ci, ma préférée, pour le fou-rire qu'elle m'a procuré : “Ils retrouvèrent la vieille Trabant de Mikael Bau coincée entre une Mercedes argentée rutilante et une BMW étincelante. Comme un vieux choucas fatigué entre deux aigles, pensa Moreno”. A part elle, qui peut penser à un choucas en voyant une bagnole ? le style est réduit au minimum syndical, donnant ce genre de paragraphe : “Un enfant doit connaître la vérité sur ses parents. du moins en partie. Il y a droit. Incontestablement. Impossible de passer outre”. Ce qui pourrait être un style épuré, dégraissé chez certains auteurs talentueux ne reflète ici qu'un bâclage, un manque de maîtrise, peut-être même l'inaptitude de l'auteur à rédiger une phrase-sujet-verbe-complément. Ici ou là, quelques gros mots sont placés dans le récit comme des cheveux sur la soupe, n'apportant rien.


Enfin, lorsque l'on lit une traduction, on ne peut jamais savoir dans quelle proportion le travail du traducteur sert ou dénature l'écriture originelle. Dans ce cas précis, j'ai eu un doute, car les phrases ne sont pas liées, s'entrechoquent, comme lors d'une éprouvante traduction mot-à-mot, rendant la lecture très pénible et heurtée. le vocabulaire est pauvre, Eva “perçoit les choses”. Je ne peux conclure sans noter qu'une enquête effectuée au cours d'un été caniculaire en Scandinavie commence à faire un peu poncif. Au final, une lecture périssable.
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