EAN : 9782868697325
301 pages Actes Sud
(10/08/1993)
3.75/58 notes
La robe couleur café
Résumé :
A la vieille fille dont la jeunesse se fane sous l’égoïste regard des siens, au commerçant avare victime de la regrettable fécondité de sa femme, à l’adolescente amoureuse trahie par l’officier volage — sans parler des déçus du "rêve américain" qui reviennent de l’Eldorado plus misérables encore que naguère… —, à ces destins ingrats, à ces victimes du tragique ordinaire, Maria Messina rend le seul véritable hommage : celui d’une compassion qui soumet aux exi... >Voir plus
Dans ce recueil de nouvelles, Maria MESSINA révèle son art de l'ellipse, laissant sa part d'interprétation aux lecteurs. Sa sensibilité y est toujours aussi fine, s'attachant à brosser des portraits poignants, tragiques parfois, d'une société italienne très conformiste.
Je ne suis pas fan des nouvelles et pourtant là, je me suis laissée emporter dans chacune d'elles.
Immersion dans la vie de tous les jours, au sein des ménages, dans une Italie d'autrefois, authentique, avec un vocabulaire choisi, Maria Messina nous donne le rôle de la mouche.
Nicola Burgio avait toujours vécu à la campagne et il n'était venu au village que rarement, pour les grandes fêtes. Ses frères, son père, toute sa famille le croyaient à moitié idiot parce qu'il était incapable d'ouvrir la bouche sans s'embrouiller, et qu'il ne s'occupait même pas de ses propres intérêts. On n'aurait pas dit qu'il était de la race des Burgio, renommés pour leur intelligence et leur esprit d'entreprise. Et puis il était laid, avait les jambes arquées et, sous le menton, quelques poils de barbe frisés, qui lui donnaient l'air d'une chèvre.
(Histoire de Burgio)
Alors que l'adolescente s'épanouissait comme une fleur, elle sentait ses membres devenir moins agiles ; alors que les yeux de sa fille devenaient plus lumineux et son teint plus clair, les siens perdaient leur éclat et quelques rides, habilement cachés par une couche de poudre compacte, apparaissaient sur ses joues. Pour que sa fille embellisse, il était nécessaire qu'elle, elle vieillisse...
(La petite)
Il avait l'air un peu fou, son maître : il étudiait même le dimanche, et, alors qu'il était à table, il se levait pour feuilleter un livre, comme s'il avait dû y trouver un billet de cent lires ; ou il écrivait dans son carnet, oubliant de manger.
(Le professeur et le puits)
Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».