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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un bon traitement d'histoire d'un monde de super-héros avec ses victimes collatérales surtout quand il s'agit d'enfants. J'ai bien aimé cette histoire de 5 lycéens dans une autre histoire plus large contenant la super-héroïne Plutona.

Il y a comme un effet qui a bien fonctionné. En effet, la super-héroïne ne sert que de prétexte ou de figuration par rapport à ce qui se passe avec ces adolescents en pleine crise.

Après, je n'ai pas trop apprécié le graphisme très ligne claire pour un comics. Mais bon, l'ensemble tient la route.
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Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 5 épisodes, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Emi Lenox, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Jeff Lemire s'est d'abord fait connaître sur des séries indépendantes comme Sweet Tooth, Trillium ou Descender avec Dustin Nguyen, puis sur quelques séries DC comme Green Arrow avec Andrea Sorrentino, et Marvel comme Old man Logan. Emi Lenox est l'auteure de EmiTown.

Quelque part en pleine forêt, non loin de la ville de Metro City, gît le corps inanimé de la superhéroïne Plutona. Teddy (un jeune adolescent) est dans sa chambre, en train de suivre les activités des superhéros de Metro City par le biais de la radio et d'internet, tout en prenant des notes. Diane achève de se préparer, en se maquillant discrètement, et disant au revoir à son chiot Loki. Ray s'est réveillé tout seul. Il pique le paquet de clopes de son père avachi sur le canapé, et le réveille pour qu'il n'oublie pas d'aller travailler. Mie prend son petit déjeuner avec son petit frère Mike, pendant que sa mère lui rappelle qu'elle doit le garder pendant l'après-midi. Ils sont tous prêt à partir et prennent chacun le car de ramassage scolaire qui dessert leur domicile.

Chacun croise l'autre dans l'établissement, en donnant le bonjour en fonction de leur relation. Diane est la meilleure copine de Mie, alors que Ray se moque régulièrement de Teddy et l'a affublé d'un surnom péjoratif à connotation sexuelle. À la fin de la journée de classe, Diane, Mie et Mike s'apprêtent à rentrer ensemble, par le car. Elles s'arrêtent devant un talus herbeux, en voyant Ray et Teddy observer l'horizon à l'aide de jumelles. Mike parvient à fausser compagnie à sa grande soeur pendant que son attention est occupée ailleurs. S'apercevant de sa disparition, elle part à sa recherche dans les bois avec les autres. Ils retrouvent sa console de jeux (une Game Boy) par terre. Mike est plus loin devant le cadavre de Plutona.

La citation de Scott Snyder (auteur de Wytches est dithyrambique comme il se doit, annonçant une réflexion de haut niveau sur l'héroïsme et l'identité. Cette phrase laudative apparaît sur un dessin un peu naïf, avec des visages simplifiés, des yeux tout ronds, et une mise en couleurs à l'aquarelle. Les dessins à l'intérieur participent de la même approche graphique. Emi Lenox détoure les formes avec un trait encré assez fin. La représentation des visages est sous influence manga, avec des yeux un peu plus grands que la normale, et des expressions simplifiées. Au fil du récit ce choix révèle sa pertinence puisqu'il n'y a presque que des adolescents ou des enfants mis en scène, et que ces yeux plus grands évoquent l'innocence de l'enfance, ainsi que l'émerveillement devant les surprises que recèle le monde.

Les auteurs ont conçu des personnages aux apparences personnalisées, sans qu'ils n'en deviennent des caricatures ou des parodies. Ils se reconnaissent au premier coup d'oeil et le lecteur voit que Mike est beaucoup plus jeune que les autres. de ce point de vue, l'artiste sait représenter des enfants et des adolescents qui n'ont pas l'apparence d'adultes miniatures. Elle leur attribue des tenues vestimentaires adéquates, sans volonté de faire mode ou tendance. Celle de Mike est passepartout, sans personnalité marquée, attestant que c'est encore sa mère qui choisit ses habits. Celle de Diane montre qu'elle hésite entre conserver une apparence présentable et conformiste de jeune fille de bonne famille et tenter de paraître plus rebelle. Teddy met ce qui lui tombe sous la main, sans volonté de se raccrocher à un groupe ou à un autre. Ray essaye d'accentuer la dureté de son apparence pour passer pour un dur. Mie se tient à l'écart de tout ce qui pourrait la faire paraître féminine, en essayant également de montrer son côté rebelle. En les observant, le lecteur se dit qu'il s'agit de jeunes adolescents entre 12 et 14 ans.

En cohérence avec leur âge, Emi Lenox les représente avec des silhouettes pas encore formées, sauf pour Diane, déjà un peu en surpoids. Pour une raison qui lui est propre et qui n'a pas de motif visible, elle a choisi de dessiner les pieds sous forme triangulaire, ce qui est inexplicable puisque dessiner des mains anatomiquement correctes ne lui pose pas de difficulté. Les décors présentent eux aussi un degré de simplification, en cohérence graphique avec les personnages. L'artiste prend bien soin de situer le lieu de chaque séquence, et s'affranchit rarement de dessiner les arrière-plans. le lecteur peut ainsi contempler quelques maisons de cette banlieue d'une ville de plus grande importance, l'aménagement des chambres de chacun des protagonistes (reflétant à la fois sa personnalité et son milieu social), des salles de classe, les abords de l'établissement scolaire, les bois (avec des arbres et de l'herbe). Pour cette dernière localisation où se déroule plus de la moitié du récit, Lenox ne cherche pas à donner une idée de l'essence des arbres, ou du type de sol. Il est visible qu'elle se contente de placer quelques arbres et quelques brins d'herbe de ci de là, pour évoquer l'idée d'une forêt plus que pour la représenter. Fort heureusement, Jordie Bellaire effectue un très bon travail de mise en couleurs qui permet de restituer une ambiance ombragée et verte, suffisante pour compléter les dessins. D'une manière générale, elle a opté pour des aplats de couleur uniforme, avec une très légère trace de luminosité, mais sans nullement sculpter les formes ou leur donner plus de volume.

Les mises en scène et les découpages de planche sont très efficaces et professionnels. Il y a parfois quelques placements de personnages qui font artificiels, dans un souci de clarté de lecture. Mais le lecteur n'éprouve jamais l'impression qu'Emi Lenox rencontre des difficultés à maîtriser la perspective, ou qu'elle atteint ses limites de capacité graphique. Les pages ne rendent pas une impression d'amateurisme. C'est juste qu'elle est en phase avec le scénario (ou que Jeff Lemire l'a conçu sur mesure) et qu'elle privilégie une apparence simple, ce qui n'obère pas la qualité de la narration graphique.

Même sans la citation de Scott Snyder, le lecteur comprend rapidement que l'enjeu du récit est de matérialiser le passage de l'enfance au début du chemin vers l'âge adulte pendant ces quelques jours pour ce groupe de 4 adolescents, (Mike étant encore à quelques années de l'adolescence). Jeff Lemire s'appuie sur un point de départ éprouvé : un groupe de jeunes adolescents se retrouve dans une situation où ils doivent gérer une problématique adulte, sans pouvoir en parler aux adultes. le corps de la superhéroïne constitue le catalyseur de leur changement. Chacun d'entre eux réagit comme à son habitude, et prend peu à peu conscience de la nature de ses réactions. La belle amitié entre Diane et Mie en prend un coup dans l'aile. le regard des autres sur Ray évolue dans des directions différentes. La charge que représente Mike est gérée de manière différente. La solitude de leur chambre change également de saveur en fonction de ce qu'ils ont vécu.

Le scénariste déroule son histoire en respectant les points de passage obligés de ce genre de récit, avec la sensibilité nécessaire pour faire exister ces adolescents, leurs émotions, leur état d'esprit, sans bulle de pensée, sans verbalisation par des adultes de leur entourage. le lecteur voit comment ils évoluent dans leur comportement, les adultes restant totalement ignorant de ce qui leur arrive. C'est aussi un peu la limite du récit que de se cantonner à la mise en lumière de ce changement. Finalement l'existence des superhéros n'apporte rien au récit. Il n'y a pas de valeur morale dans le comportement des uns et des autres. Il n'est pas possible de juger leurs actes, mais du coup il devient aussi très difficile de se projeter dans ces personnages. le lecteur éprouve bien un peu d'empathie pour eux, pour la manière dont ils se retrouvent contraints par leur éducation, par leur milieu social, sans pour autant pouvoir se reconnaître en eux.

En fin de chaque chapitre, Jeff Lemire a réalisé entièrement (scénario + dessins) quelques pages consacrés à Plutona, soit 13 au total. Ces séquences mises bout à bout permettent de découvrir comment cette superhéroïne a abouti dans cette forêt, avant d'être découverte par ce groupe de 5 enfants. Il a adopté sciemment une approche graphique à l'apparence plus datée que celle d'Emi Lenox, avec des traits de contours plus fins, vaguement tremblés. Ses dessins semblent un peu plus amateurs que ceux de Lenox, comme s'il s'agissait d'un comics dans le comics, également à destination d'enfants d'une dizaine d'années. Sa narration est impeccable, et le récit est très linéaire, montrant le sens de l'altruisme de Plutona. Néanmoins cette promptitude à se dévouer à la sécurité des autres en fait une héroïne parfaite et imaginaire, par comparaison avec le comportement plus normal de Mie et des autres. du coup, elle ne peut pas être leur reflet déformé et idéalisé, juste un idéal inaccessible et irréalisable.

Cette histoire capture avec doigté le moment où les enfants doivent prendre leurs premières décisions d'adulte, par eux-mêmes, avec toute la dimension contingente et relative du monde adulte. Les dessins dépeignent de vrais adolescents, sans exagération ni condescendance. le scénario et les dialogues décrivent des comportements plausibles et adaptés. le résultat final apparaît un peu aride, plus un exercice de style bien maîtrisé, qu'un récit habité.
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Plutona raconte l'histoire d'un groupe d'adolescents qui vont tomber dans les bois sur le corps sans vie d'une super-héroïne, Plutona. Ils décident d'enterrer le corps sauf que le lendemain de cette décision, le corps a disparu.
Deux d'entre eux ont éloigné le corps afin d'essayer d'obtenir le pouvoir de Plutona en mélangeant leur sang à celui de l'héroïne.
Cependant celle-ci n'est pas morte et finit par se réveiller...

Une bande-dessinée avec pour thèmes l'adolescence, l'amitié et la mort.
Sans être un coup de coeur, une lecture sympathique. Des adolescents dont le lecteur découvre les milieux familiaux et les préoccupations.
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J'ai trouvé l'idée de présenter la mort d'une super-héroïne d'un point de vu extérieur très intéressante, puisque généralement dans les comics ce sont plutôt les super-héros qui sont les protagonistes. Ici, ce sont cinq adolescents, très différents, qui sont plus ou moins fans de la super-héroïne Plutona qui découvrent son corps.

D'ailleurs, dès le début il y a un découpage particulier des cases et des planches qui permet de suivre en alternance les points de vue de tous les adolescents, ce qui nous immerge immédiatement dans le récit. Il y aussi des flashbacks sur Plutona et ce qui s'est passé pour qu'elle en vienne à perdre la vie. Ces planches-ci sont dessinées par Jeff Lemire, avec un trait complètement différent de celui d'Emi Lenox ce qui permet de distinguer les deux temporalités. L'idée est assez chouette mais je n'accroche pas vraiment au trait de Jeff Lemire

Ces flashbacks ont un goût de trop peu et ne sont pas allé assez loin je trouve : la fille de Plutona nous est montrée, elle veut passer du temps avec sa mère mais ne peut pas puisque celle-ci jongle entre deux boulots et le fait d'être une justicière. Alors que le propos était intéressant, il est un peu laissé là comme un cheveu sur la soupe.

Sur les adolescents, l'un d'eux finit par complètement déjanter et cela devient vite très glauque, ce qui est bien rendu. J'ai eu du mal à cerner l'intérêt des comportements douteux des autres adolescents. Par exemple, Ray passe son temps à se moquer et à rabaisser les autres, notamment en les appelant « grosse » ou « branlette » avec plus ou moins l'excuse que son père alcoolique le bat, mais sans aller plus loin. Je ne comprends pas trop l'intérêt d'avoir un personnage qui fait du harcèlement scolaire et qui devrait être excusé par une situation donnée en passant, comme ça. Et puis, il n'y a aucune évolution : il ne devient pas moins insultant à la fin du comics.

Pareil pour Mie qui est une bien piètre amie envers Diane mais le propos ne va pas plus loin. Mie traite parfois Diane comme un larbin et quand celle-ci exprime son malaise vis à vis de la situation, Mie se moque d'elle.

J'ai trouvé que la fin était assez abrupte et que finalement, le comics se terminait un peu en queue de poisson, même si j'apprécie l'ouverture et l'interprétation possible.

En tous cas, c'était tout de même une bonne lecture, qui prend le contre-pied de la majorité des comics du genre, en suivant les gens lambda et leur perception à eux de l'existence des super-héros.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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