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Critique de lapparenthese


Avec ce livre, Joséphine Lebard esquisse un magnifique portrait de Mamé, sa grand-mère. Cela prend la forme d'une véritable enquête pour essayer de comprendre la femme d'intérieur pendant les 30 glorieuses. L'intime devient politique. Elle consulte les archives, contacte d'anciennes camarades de classe, visionne des publicités, convoque différents ouvrages, partage avec nous ses souvenirs...

J'ai été très touchée par ce témoignage, j'ai totalement retrouvé ma grand-mère chez Mamé. Jusqu'à maintenant, je ne comprenais pas pourquoi ma grand-mère tenait tant à vendre certains de ses tableaux. Je me disais que pour nous, sa famille, ses toiles avaient une valeur immense, tandis qu'elle les aurait vendues à des inconnus à un prix dérisoire au regard de leur valeur sentimentale.

Ce livre m'a aidée à mieux comprendre son intention. Comme la vente est vue comme une consécration dans une société capitaliste, avoir vendu permet d'être traitée comme une égale par les autres professionnel•le•s.

J'ai particulièrement aimé la façon dont l'autrice analyse le tricot comme espace non marchand où le don et le beau prévalent. Elle cite Dominique Cabrera : « la broderie est sans prix parce qu'on y passe énormément d'heures. Avec ce temps, on fait pour soi quelque chose de luxueux, sans avoir d'argent et sans être dans la consommation. C'est une reconquête de la beauté sans avoir à acheter. »

Et enfin j'ai beaucoup aimé cet hommage aux soins et à tout l'amour donné par les femmes au foyer à leurs proches. Comme le dit très bien l'autrice, c'est une piste de lancement pour l'indépendance de leur progéniture. Les accomplissements des enfants sont aussi nés des impossibilités de ces mères. de leur travail et de leur investissement. Ça mérite de la reconnaissance.
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