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Elisabeth Isanos (Traducteur)
EAN : 9789739016421
311 pages
Libra Bucuresti (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
On doit tendre toujours vers la réalisation de l'idée du bien, de la générosité et de la beauté, car aucune oeuvre littéraire ne pourrait résister en leur absence.
La force que Dieu nous a donnée, on doit l'utiliser bien, de sorte qu'après nous l'art soit plus riche et les gens meilleurs.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Magda Isanos est une « violette sauvage » (un « toporaș ») annonciatrice de printemps éternel dans les âmes amoureuses de poésie. Elle est une présence féminine (rares sont les poètes femmes dans la littérature roumaine) éblouissante et spectaculaire. Elle mourut jeune. Se sachant malade, elle n'eut de cesse de chanter la vie et la nature, source de réconfort pour elle.
Sa fille Elisabeta Isanos lui a rendu un hommage appréciable en traduisant quelques-uns de ses poèmes. On saurait pardonner aisément les maladresses (« pétale » est masculin en français, contrairement au roumain, par exemple) au profit de son habilité à rendre les rimes.

Pour ceux qui n'auraient pas le temps de s'attarder sur mes citations, voici l'un des plus beaux poèmes du recueil, qui résume, à lui seul, la personnalité lumineuse, mais triste à la fois de Magda Isanos :

Violettes sauvages

La fée du printemps, cette année aussi,
de banalités plein le sac, s'est présentée,
malgré cela, nous nous sommes réjouis
comme si pour la première fois elle était arrivée.

En me grondant moi-même, enfin,
car je risquais d'abîmer mes souliers dans la boue,
je suis allée voir quelles fleurs étaient en train
d'éclore dans le vaste parc, tout près de chez nous.

C'était depuis longtemps que je n'avais plus senti
ce désir de vivre, cette hâte fébrile,
j'avais l'impression que sous mes pieds a frémi
la terre que le soleil saurait rendre fertile.

Les arbres nus me semblaient tout à fait charmants,
j'aurais voulu les prendre dans mes bras, les [embrasser].
Je passais près d'eux, comme ça, auparavant,
autant de fois, mais sans vraiment les regarder.

Difficile à dire pourquoi était si beau
le ciel bleu comme les robes dont se lavent les couleurs,
je l'ai regardé, la tête renversée vers le dos,
et je l'ai trouvé absolument enchanteur.

Ensuite, j'ai découvert les violettes sauvages,
près d'un chêne : elles étaient délicates et bleues,
des miettes de ciel dont le printemps de passage
nous fait don, parmi les troncs ombrageux.

Le coeur battant vite, je me suis inclinée,
j'étais sur le point de toucher à leurs feuilles,
et je ne sais pourquoi, par l'esprit m'est passée
l'idée que le verre n'est pour elles qu'un cercueil.

Vers la maison, je suis revenue,
les pas alourdis par un fatigué bonheur,
et si mes mains étaient aussi vides qu'au début,
j'avais des violettes sauvages dans le coeur.

(pp. 61-63)

Le livre, bilingue, est joliment cartonné et a assez bien vieilli.
J'ai eu beaucoup de peine à me le procurer, mais quel délice de le lire et d'y travailler mes techniques de traduction roumain-français.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Les Oiseaux
   
Les oiseaux aux ailes fatiguées,
des marécages oubliés,
ont volé tant qu'a duré leur vol,
ensuite, ils se sont mis sur mon épaule,
et frappèrent dans ma tempe, presque fleurie.
   
D'autres plus petits flottèrent dans un essaim
multicolore, qui fait du bruit quand il vient.
La chambre remplie de plumes et de vent,
je clignais des yeux, doucement.
   
Tous, ils chantaient le soleil.
Et la pluie qui fait déverser les seilles.
Et le vent qui ébranle leurs nids,
même sur les plus hautes branches assis.
   
Ils se posaient en gonflant leurs jabots,
sur la veilleuse, dans les dentelles des rideaux,
sur mes oreillers... Et s'ils chantaient,
c'étaient parce que les safrans commençaient à pousser.
   
« Oh, chassez-les...» criais-je ; mais voici
le sombre aigle est déjà ici,
et il dit d'humaine voix :
« Un arbre veut pousser de toi ».
   
-
   
Păsările
   
Păsările cu aripi molatece,
din smârcuri sălbatece,
au zburat cât au zburat –
pe spatele lor era cerul culcat –
apoi începură să coicănească
tîmpla mea, gata-n vis să-nflorească.
   
Altele, mici, plutiră ca un roi
multicolor și-asurzitor spre noi.
Odaia se umplu de vânt și pene ;
clipeam alene.
   
Toate cântau soarele.
Ploaia, care-și varsă ulcioarele.
Vântul, care clatină toate
cuiburile lor cocoțate...
   
S-așezau pe pernele mele,
pe lampă și-n dantela din perdele,
și cântau, umflând gușele,
c-au început să răsară brândușele.
   
« Oh, goniți-le » ... strigam și, iată,
venea pajura întunecată,
care spunea cu voce omenească :
« un pom vrea din tine să crească ».
   
   
Traduit du roumain par Elisabeta Isanos | pp. 36-39
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Les clairs matins

Parfois, les clairs matins
me font regarder le soleil et rire :
alors, je doute que je puisse mourir,
ma vie a un timbre joyeux et serein.

C'est en elle que je crois, c'est en son nom que je jure,
je crois aux couleurs de ma jeune saison,
svelte comme le bouleaux qui élèvent leurs troncs
dans le soleil, je voudrais en imiter le murmure.

Peut-être il n'y aura pas de soir, pas d'octobre pourri
pour y incliner mon front brûlant ;
pour plaisanter, les mains sur la poitrine, je dis :
la vie est partie, partie depuis longtemps.

Et alors, plus puissant que les jardins en été,
mon riche sang, dans mes joues comme la cire,
ressemble à une aurore qui commence à monter
non, ce n'est pas vrai que je vais mourir !

(p. 13)
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Mon Dieu, je n’ai pas encore achevé

Mon Dieu, je n’ai pas encore achevé
le chant que Tu m’avais murmuré.
N’envoie pas d’anges de feu et de glace ici,
toutes les nuits.

Je ne peux partir : l’appel des arbres je l’écoute,
« Halte ! » crient les fleurs, en poussant sur ma route.
Sur toutes les choses, j’ai à peine commencé
ma chanson, ma louange naïvement étonnée.

Aux gens, je voulais leur laisser
mon âme, en guise de pain pour l’arrêt,
en guise de champ, de ciel et de bois,
pour tous ceux qui ne me demandent pas
et ne me connaissent pas, il faut que je dure,
que je sois leur veilleuse future.

Je cherchais dans les herbes qui poussent
les secrets qui restent cachés à tous,
je regardais dans la fontaine et dans l’étang,
et j’écoutais les sapins au vent.

Alors les anges sont venus m’appeler,
Mon Dieu, je ne peux partir, je n’ai pas encore achevé !
Ouvre la cage : elles s’en iront,
mes impatientes chansons.

(pp. 293-295)
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Chanson de la vanité

Milliardaire, je prodigue tout
mon grand trésor de chants et de sourires.
De toute chose, des sens tout frais je tire,
je trouve, comme le printemps, des fleurs partout.

Pareille aux brins d'étoiles en été
je glisse vers la fin très doucement,
je m'en sépare plus qu'un seul instant
ma flamme laisse aux cendres son secret.

De toutes les sèves et les poussières,
sous le soleil, j'avais bercé un rêve
en l'écrivant dans la seconde brève,
j'en dresse devant le temps une barrière.

Je vivrai peu et cependant c'est trop,
lorsque je pense aux gerbes de chagrin,
mon propre être m’apparaît comme vain,
en m'écoutant, je ne crois pas un mot.

L'épi de blé est mûr et je m'incline,
que la moisson vienne, que je sois
mise dans une grange faite de bois,
où l'on se tient les mains sur la poitrine.

En m'approchant de ce moment, je pense :
rien je ne regrette comme je pleure
l'amour, soleil qui reste dans le cœur
et que personne, ensuite, ne dépense.

(p. 105-107)
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Loin, il y a des tourbillons

Loin, il y a des tourbillons, des tempêtes.
Sur notre île calme, nous attendons.
Chacun à son gré, sur notre île, nous rêvons.
Qui mettra des couronnes sur nos têtes ?

Car c’est pour cela que nos fonts sont bâtis,
pour les porter, les couronnes fleuries.
Ils ont vécu, dira-t-on, dans cette cité.
Ils ont vécu, ils sont morts, dans la simplicité.

On parlera de nous. N’est-ce pas bizarre ?
Sur notre île aux rêves, nous avons eu notre part,
jeunes et pleins de la lumière qui de nous se sépare,
devenus sombres, nous voyons qu’il est tard.

On parlera de nous. N’est-ce pas bizarre ?

(p. 83)
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