Excellent document décrivant l'historique du vélo comme mode de transport (non comme loisir) avec une partie prospective. A lire pour les amoureux du vélo qui trouveront dans ce livre, les éléments argumentés qui font que certains ont développé une culture vélo contrairement à d'autres. Il démonte par ailleurs beaucoup d'idées reçues...
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Cet ouvrage se lit comme un roman ! D'autant plus étonnant qu'il s'agit de la thèse universitaire de l'auteur... Mais son expérience de directeur de revue l'a rendu attentif au lecteur.
Au-delà du récit de l'histoire du vélo, la comparaison des cultures vélo des pays européens est très éclairante.
En bonus je partage un texte de F. Héran sur le devenir de la draisienne qui est un cas d'école en innovation : http://heran.univ-lille1.fr/wp-content/uploads/Draisienne-enfant.pdf
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Très intéressante étude sur l'évolution du vélo et des transports urbains en Europe où l'on s'aperçoit que les Pays-Bas n'ont pas toujours été ce paradis des cyclistes, comme quoi, beaucoup de choix de société tiennent à la volonté politique!
Dans le dernier chapitre, consacré aux projections du développement du vélo dans notre vie, on trouve des paris audacieux mais un constat implacable: le vélo n'a aucun avenir en campagne.
C'est bête, j'habite en pleine cambrousse...
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Quant aux cyclistes urbains les plus téméraires, l’adaptation systématique de la ville aux seuls déplacements automobiles les contraint maintenant à côtoyer en permanence un trafic dense et rapide, à s’arrêter sans cesse aux carrefours à feux qui se sont multipliés, à contourner les sens interdits qui sont désormais partout, à effectuer d’importants détours pour éviter les grandes artères et à traverser les voies rapides aux rares passages dénivelés existants. Pour réduire ces contraintes, ils en viennent naturellement à « brûler les feux » (en fait, à les considérer comme des cédez-le-passage), à prendre les sens interdits et à investir les lieux à l’écart du trafic : trottoirs, zones piétonnes, parcs urbains… C’est évidemment l’adaptation de la ville à la circulation automobile – et non quelques prédispositions naturelles – qui amène les cyclistes à développer des comportements inciviques et à s’affranchir de règles qui ne les concernent pas directement. Dès lors, les autres usagers – et parmi eux des élus et des techniciens – considèrent les cyclistes comme de dangereux délinquants, incapables de respecter le code de la route, écraseurs de piétons, d’enfants et de personnes âgées. Par un retournement étonnant, de premières victimes du trafic automobile, les cyclistes marginalisés, deviennent les boucs émissaires des usagers des modes dominants, explique le sociologue anglais Dave Horton58. Dans les conversations privées, les mots ne sont jamais assez durs pour les clouer au pilori. En France, c’est encore aujourd’hui ce point de vue qui domine parmi les forces de police, chez certains chercheurs ou même dans les instances chargées de la sécurité routière.
En France, le premier code de la route apparaît en 1922. Il est élaboré pour les seuls automobilistes. Son nom est déjà tout un programme : la rue est assimilée à une route (comme le suppose aussi le Higway Code britannique inauguré en 1931). Le code vise clairement à discipliner les piétons, en précisant dans son article 55 : "Les conducteurs de véhicules quelconques sont tenus d'avertir les piétons de leur approche. Les piétons, dûment avertis, doivent se ranger pour laisser passer les véhicules...".
Adopter le vélo est beaucoup plus qu'un simple choix modal, c'est aussi le choix d'une politique de déplacement plus équilibrée, de finances publiques mieux maîtrisées, d'un mode de vie plus équitable, d'un art de vivre plus convivial. Il s'agit, en somme, d'un choix de société.
Les motards sont en colère. Samedi 20 novembre 2021, ils étaient environ 500 à manifester dans les rues de la capitale. "Halte au racket !" dénoncent-ils face à l'instauration du stationnement payant pour les scooters et motos à compter du 1er janvier 2022 à Paris. Pourquoi certaines agglomérations décident-elles de mettre en place cette mesure, considérée par certains comme étant socialement injuste ? Après la voiture, haro sur la moto ? Quel est l'objectif d'une telle mesure ? Quelles autres agglomérations l'ont déjà mise en place ? Quels ont été les effets produits ?
Guillaume Erner reçoit Frédéric Héran, économiste des transports et urbaniste à l'Université de Lille.
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