Le silence des cloîtres

Petra Delicado a déjà mené 8 enquêtes et 3 mariages sans moi... mais nous nous sommes tout de suite bien entendues et je l'ai suivie avec beaucoup de plaisir dans ce polar barcelonais moderne, sympathique et très original !

Il faut dire que le crime a eu lieu au coeur même d'un couvent, sur la personne d'un moine venu restaurer la momie d'un saint, la relique elle-même ayant été enlevée par les assassins... Peu au fait des usages des nonnes ou de l'histoire religieuse locale, Petra fait appel à des auxiliaires variés : bonnes soeurs zélées, policiers pas toujours compétents, profiler qui regarde trop la télé... Bref, elle patauge beaucoup et l'enquête est un peu poussive.

Si l'enquête est le fil conducteur du livre, les interludes sur la vie privée de Petra en sont le coeur. Car on passe beaucoup de temps à la suivre dans sa vie amoureuse passionnée avec son tout nouveau mari, dans ses agapes avec son adjoint Garzon, dans ses discussions avec ses beaux enfants, dans ses interrogations sur la gestion de son équipe de bras cassés ou dans ses plaintes continuelles de trop travailler (alors que de l'extérieur on n'a pas l'impression qu'elle travaille tellement, mais bien plutôt qu'elle passe son temps à s'amuser avec les autres personnages sus-mentionnés sus-mentionnés !).

Femme résolument moderne, très humaine, pleine d'enthousiasme et de doutes, Petra fait une héroïne de polar pas très orthodoxe, mais tout à fait rafraichissante... Je lui dis donc à bientôt !

Ah, chère inspectrice Petra Delicado, quel plaisir de vous retrouver dans ce nouvel opus !
Inénarrable et ironique Pétra, que je l'aime...

J'ai retrouvé avec un grand plaisir cette inspectrice barcelonaise et son co-équipier, bien qu'ayant raté un ou deux épisodes (dont leur re-mariage !) puisque je n'ai lu qu'un seul épisode de ses aventures auparavant. Cette héroïne n'est pas sans avoir quelques points communs avec sa consoeur italienne créée par Serge Quadruppani, la commissaire Simona Tavianello, que j'apprécie aussi beaucoup.

Et cette enquête qui piétine... Et ces personnages secondaires savoureux...
Bon j'avoue : je trouve que, par moment, elle réfléchit un peu trop sur sa vie, sa famille, son boulot...
Mais je n'ai pas lâché le roman avant de savoir qui et pourquoi a enlevé la momie du saint !

Drole et noir. L'ironie est permanente. Parfois à la limite de la caricature mais qu'est ce que cela fait du bien! Que ce soit les interrogations de Petra face à des beaux enfants qui representent une terra incognita ou face à l'engagement de la mère supérieure. du coup la résolution de l'affaire après de multiples fausses pistes parait un brin rapide et convenue. On a un peu l'impression de s'être fait avoir comme la mère supèrieure qui n'a rien vu pendant des mois. le plus beau ce sont les personnages.

Huitième volume consacré à l' inspectrice Petra Delicado et à son adjoint Garzon et cette fois l' intrigue prend place au sein de la communauté religieuse des Soeurs du Sacré-coeur. Des deux histoires, Rites de morts, le jour des chiens, que j'avais pu lire jusqu' à présent celle-ci est un peu décevante. Elle semblait pourtant prometteuse, prenante malgré quelques longueurs et les questionnement sans fin de l' héroïne sur sa nouvelle vie de famille et la découverte du rôle de belle-mère, c'est la résolution qui m'aura semblé trop facile et pas à la hauteur du mystère qu' on nous laisse envisager. Quelques pages de moins n'aurait à mon avis pas nui, bien au contraire.

En entamant la lecture de cette série espagnole, je partais avec un a priori : je n'adhère pas facilement aux romans s'exprimant à la première personne. Ceci étant, une fois passées les premières pages, j'ai trouvé l'histoire prenante, les introspections de l'inspectrice souvent en reflet de celles de tout un chacun. Un peu de longueurs à mi parcours, le temps monacal semble imprimer un rythme vraiment lent, trop lent à mon goût, mais l'intrigue s'accélère avec la découverte d'un indice, les pistes s'enchainent jusqu'au dénouement. Je suis même partante pour lire un autre opus!

(lecture dans le cadre du jury euro-polar de la Médiathèque Desnos)