Yona soumet l'idée selon laquelle l'échec des sociétés contemporaines résiderait dans leur dimension trop importante. En effet, si les politiciens s'occupent plus des relations internationales que des intérêts locaux, c'est car il existe une rupture entre eux et le peuple qu'ils représentent. Son hypothèse est de dire que les nations se divisent en entités qui ne peuvent dépasser leur limite propre (variable notamment selon la structure sociale, la vitesse du langage, de réaction de l'ensemble,...) : le groupe critique. Au delà de ce seuil, l'accord commun nécessaire à la réalisation d'une utopie n'est jamais atteint, ou très lentement.
La trame mathématique de sa vision théorique s'enrichit, par exemple, de variables comme l'environnement (écosystème et objets), susceptibles de bousculer l'ordre pré-établi de l'utopie, et se poursuit en explorant les différentes relations possibles entre les individus (chaque chapitre mériterait bien sûr d'être plus amplement détaillé, mais je vous laisse le loisir de découvrir le livre si vous êtes intéressés par le sujet).
Les chapitres suivants, mélange subtil de critique et d'exploration théorique, posent les bases de sa vision utopique en s'interrogeant sur la société de compétition et son utilité puis par le thème de l'importance. Mais quelle(s) forme(s) doi(ven)t adopter selon lui son (ses) utopie(s) ? Elle porte un nom : la ville. Mais Yona préfère opposer à une densité destructrice des individualités, "une multitude de petits groupes séparés, reliés par un réseau de communication qui couvrirait la surface terrestre" : une réorganisation de la ville globale..
"Un réseau de villes moyennes dispersées plus ou moins d'une manière homogène sur tout le continent, forme d'habitat que nous avons appelé la ville-continent, pourrait être l'habitat qui corresponde mieux à un développement durable".
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Un cordonnier, un chauffeur de taxi ou un porteur, se sent responsable de son travail, car il sait que sa rémunération en dépend : sa « corruption » (pour utiliser le même terme qu’avec le serviteur public) reste « honnête ». Par contre, dans le cas du juge, du policier ou du Président de la République, la situation est différente : ces serviteurs publics considèrent qu’ils vous font une faveur en vous faisant bénéficier de leurs services, et il ne se soucient guère (dans la plupart des cas) de savoir si leur travail est bien fait ou non, puisqu’ils ne sont pas rétribués en fonction de la satisfaction de leurs clients.
« Il ne sont pas corrompus, ils sont irresponsables »
Yona Friedman à propos de la machine à inventer les appartements
Yona FRIEDMAN, architecte d'origine hongroise, explique un projet conçu pour l'exposition d'Osaka en 1970. Les visiteurs de cette exposition auront la possibilité de choisir les plans de leur appartement et son emplacement , construisant ainsi eux mêmes leur ville , dont la visualisation se fera sur un écran au fur et à mesure.